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Bhagavad Gita: Les Essentiels
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Livre électronique441 pages17 heures

Bhagavad Gita: Les Essentiels

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À propos de ce livre électronique

Si vous êtes prêt à connaître votre véritable Soi, l'exploration de la Bhagavad Gītā est la clé pour débloquer les réponses aux questions cruciales auxquelles tout être humain réfléchit inévitablement au cours de sa vie.
La Bhagavad Gita, traduite par "Le chant de l’Amour", raconte le dialogue éclairant entre le guerrier Arjuna et son humble cocher, Krishna qui est Dieu lui-même. L'ancienne science yogique et védique révélée par Krishna sur le champ de bataille il y a plus de 5000 ans est toute aussi pertinente aujourd'hui, car cette bataille représente le voyage personnel d'éveil de chacun.
Les enseignements intemporels de la Bhagavad Gita transcendent les dogmes et fournissent des instructions pratiques sur la manière d'atteindre le bonheur et la paix véritables pour tous les êtres, quelles que soient leur culture, leur classe sociale ou leurs croyances.
Des leaders mondiaux et des figures spirituelles emblématiques de tous horizons ont commenté la Bhagavad Gita, reconnaissant sa crédibilité en tant que source de connaissance universelle.
"Bhagavad Gita - Les Essentiels" offre la sagesse réalisée du maître spirituel, Paramahamsa Sri Swami Vishwananda, qui rend la signification de chaque verset claire et pertinente pour nos vies modernes. En tant que maître de kriya yoga réalisé en Dieu et Acharya Vaishnava, Paramahamsa Sri Swami Vishwananda partage en détail la signification profonde du yoga, comment acquérir la maîtrise de soi au-delà de ses propres limites, et répond à des questions importantes telles que :
Qui êtes-vous ?
Quel est votre but ?
Dieu est-il réel ?
Qui et qu'est-ce que Dieu ?
Comment puis-je établir une relation avec Dieu ?
Qu'est-ce que le Divin ?
Qu'est-ce que l'âme ?
Quelle est la nature de l'univers ?
Qu'est-ce que la mort ? Le paradis et l'enfer existent-ils ? La réincarnation est-elle réelle ?
Qu'est-ce que le yoga ? Quels sont les différents types de yoga ? Comment être un authentique yogi ?
Qu'est-ce que la méditation ? Comment méditer correctement ? Quelles sont les meilleures méthodes ?
Qu'est-ce que le karma et comment fonctionne-t-il ?
Comment maîtriser le mental et transcender l'identification aux émotions telles que l'inquiétude, la peur, la colère, la jalousie et la tristesse ?
Qu'est-ce que le vrai bonheur ?
Comment puis-je ouvrir mon cœur et qu'est-ce que cela signifie ?
Comment puis-je enfin réaliser mon potentiel le plus élevé ?
L'essence authentique de la Srimad Bhagavad Gita est préservée dans les "Essentiels de la Bhagavad Gita" grâce au texte sanskrit original de la Gita, accompagné de traductions française précises. Parmi les autres particularités de cette édition, citons les versets regroupés par thème et une introduction à chaque chapitre qui donne un aperçu de ce qui va suivre, ce qui facilite la compréhension de la valeur et la mise en pratique de chaque verset.
Cet ebook est un "must" et un compagnon de vie pour le chercheur de vérité ; pour tous ceux qui veulent découvrir, développer et approfondir leur propre relation unique avec le Divin.
« ...Vous voyez, tout le monde vit sa vie, mais ne sait pas qui il est vraiment. Alors, qui êtes-vous, c'est l'essence de la Bhagavad Gita, vous savez. Une fois que vous aurez appris à le savoir, vous connaîtrez votre dharma, vous saurez pourquoi vous êtes ici. » - Paramahamsa Vishwananda.

LangueFrançais
Date de sortie20 avr. 2022
ISBN9791095951155
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    Aperçu du livre

    Bhagavad Gita - Paramahamsa Vishwananda

    INTRODUCTION

    La Bhagavad Gītā donne des instructions et offre de réels enseignements pratiques sur le yoga, la maîtrise de soi et l’accomplissement de la perfection. Cette aide nous est nécessaire car nos pensées et nos désirs qui n’en finissent pas nous amènent inévitablement à souffrir. Mais en contrôlant le mental et en le remettant au Divin, nous pouvons nous libérer du conditionnement matériel. Nous retrouvons notre véritable Soi et dès lors faisons l’expérience d’une relation d’amour éternelle avec Dieu. Avec ces enseignements, la Gītā procure la solution ultime aux défis de la vie, et offre une carte aux trésors menant à la plus inestimable des pierres précieuses : la connaissance sur la manière d’atteindre l’amour réel et un bonheur durable.

    Bien que ce soit plus qu’une philosophie, il peut s’avérer utile d’avoir un aperçu de quelques principes philosophiques incarnés dans ce texte sacré.

    Les fondements philosophiques de la Bhagavad Gītā

    Le Sanātana-dharma (l’Hindouisme) se fonde sur l’idée qu’il existe une Vérité, une réalité, un Dieu Suprême qui Se révèle de multiples manières. Ceci explique la large diversité et la pluralité existant au sein de ce mode de vie. Divers gurus et saints sont venus à l’humanité pour lui révéler différentes traditions et chemins par lesquels l’individu en recherche peut atteindre une expérience directe de Dieu. Ce qui a amené à une culture spirituelle immensément riche et profonde, qui s’est perpétuée depuis des milliers d’années.

    Mais parmi tous ces éléments, c’est la Bhagavad Gītā qui est apparue comme le fleuron des Écritures saintes. En à peine 700 versets, elle parvient à expliquer toutes les vérités spirituelles clés. La nature divine du Soi, la réincarnation, le karma, la nature de Dieu, et bien plus encore, tout est proprement tissé ensemble dans un même discours. En dépit du large spectre de pensées se trouvant au sein du Sanātana-dharma, la Gītā est restée une source d’autorité unique en matière de philosophie. Nous pouvons le voir à la quantité considérable de commentaires écrits par différents gurus, enseignants et érudits auxquels elle a donné lieu.

    Bien que transmis il y a 5 000 ans, les enseignements de la Bhagavad Gītā décrivent des vérités éternelles qui restent encore entièrement appropriées aujourd’hui, à notre époque actuelle. Chaque verset est empreint de sens et ne doit pas être considéré comme une simple déclaration philosophique, mais comme une méditation destinée à dissiper l’ignorance. En nous consacrant régulièrement aux enseignements, nous pouvons développer la sagesse nécessaire pour avancer dans la vie et progresser sur le chemin spirituel.

    Dieu dans la Gītā

    Chaque tradition au sein du Sanātana-dharma a une vision différente de Dieu, et parmi celles-ci, le Vaiṣṇavisme est une des traditions qui perçoit Viṣṇu (Nārāyaṇa) comme étant le Seigneur Suprême. Il est la personnalité originelle, la source de la création, le fondement de tout ce qui existe. Kṛṣṇa est un avatāra, une incarnation totale du Seigneur Suprême, qui a pénétré ce monde matériel afin d’élever l’humanité. Par conséquent, la Gītā est fondamentalement une Écriture Vaiṣṇava. Tout du long, il nous est rappelé à maintes reprises que tout repose sur Kṛṣṇa, qu’Il est intrinsèquement présent dans le monde, et à la fois, qu’Il est au-delà de tout cela.

    Au travers de Kṛṣṇa, la Gītā montre que Dieu est une déité ayant une forme, et qui répond avec amour à Ses dévots. Mais en même temps, Il ne réside pas simplement dans un Paradis distant. Sa présence imprègne cette existence matérielle et Il réside au cœur de chaque être vivant. Ce monde entier ainsi que les âmes individuelles font éternellement partie de Son être. Tout cela devient clair au chapitre onze, lorsque Arjuna parvient à contempler la forme cosmique de Kṛṣṇa.

    Au royaume de l’existence matérielle, seul Kṛṣṇa et Sa demeure sont exempts du cycle sans fin des naissances et des morts, de la création et de la destruction. Kṛṣṇa est la plus haute réalité puisque tout est soutenu, détenu et contrôlé par Lui, et que tout ce qui existe n’est jamais qu’une partie de Son corps cosmique.

    (Pour de plus amples informations sur l’Hindouisme, nous recommandons le livre et le cours « Comprendre l’Hindouisme », par l’Académie de Bhakti Marga – Bhakti Marga Academy.)

    La guerre pour restaurer la Droiture

    La Bhagavad Gītā fait partie d’un texte sacré bien plus grand appelé le Mahābhārata qui dépeint l’histoire des rois de l’ancienne dynastie Kuru.

    Tout se passe en Inde il y a environ 5000 ans. Pāṇḍu régnait sur le royaume d’Hastināpura, mais à cause d’une malédiction, il s’est retiré dans la forêt accompagné de ses femmes, laissant son frère aveugle, Dhṛtarāṣṭra, prendre le trône. Finalement, des enfants sont venus au monde. Les cinq fils de Pāṇḍu (Yudhiṣṭhira, Bhīma, Arjuna, Nakula et Sahadeva) furent nommés les Pāṇḍavas, alors que les cent fils de Dhṛtarāṣṭra furent appelés les Kauravas.

    Les vertueux Pāṇḍavas étaient constamment persécutés par le jaloux Duryodhana, l’aîné de leurs cousins Kauravas. Finalement, cette querelle au long cours finit par voir le royaume se diviser entre les deux familles. Incapable de tolérer le succès grandissant des Pāṇḍavas, Duryodhana arrangea un jeu de dé truqué, qui aboutit à l’exil forcé des cinq frères et de leur femme, Draupadi.

    Après treize longues années, les Pāṇḍavas rentrèrent réclamer leur royaume, mais en dépit d’efforts répétés pour une résolution pacifique du conflit, Duryodhana a refusé tout compromis. Afin de restaurer la droiture et de vaincre la tyrannie des Kauravas, il ne resta pas d’autre choix aux Pāṇḍavas que de se mettre en guerre.

    À ce stade, les deux camps ont rassemblé leurs alliés pour se préparer. Malgré leur affection pour les Pāṇḍavas, de nombreux aînés et parents, tels que leur grand-père Bhīṣma ou leur maître Droṇa, ont rejoint l’armée des Kauravas. Tous ont profondément conscience de l’arrogance de Duryodhana et de la malhonnêteté de son attitude, mais étant emplis du sens du devoir pour le royaume, ils étaient prêts à se battre pour lui. Par conséquent, toute une famille se retrouva divisée sur le champ de bataille de Kurukṣetra.

    Arjuna et Duryodhana avaient tous deux approché Kṛṣṇa pour obtenir Son aide dans la bataille imminente. À leur grande surprise, Kṛṣṇa avait prêté serment de ne combattre ni d’un côté, ni de l’autre. À la place, Il leur présenta deux choix : d’un côté, Il offrait Son armée illustre et immensément puissante ; de l’autre, Il S’offrait Lui, seul et sans arme. Le premier choix fut donné à Arjuna qui, sans hésitation, choisit Kṛṣṇa. C’est un choc tout autant qu’un soulagement pour Duryodhana. Sans hésiter, il accepta avec joie l’armée qui, croyait-il, lui assurerait la victoire.

    Duryodhana considérait Kṛṣṇa comme un mortel ordinaire, faillible et limité. Il Le voyait comme un moyen de satisfaire ses désirs. Arjuna, d’un autre côté, voyait Kṛṣṇa comme son cher ami et en fait, comme son monde. Que lui importaient l’armée, le royaume ou une quelconque victoire, il voulait seulement Kṛṣṇa. C’est ce lien d’Amour qui avait poussé le Seigneur à servir Arjuna. En conséquence, le Créateur à l’origine de l’univers, cette personnalité omnipotente et omniprésente qu’est Kṛṣṇa, endossa le rôle d’un simple cocher.

    Le Seigneur prend les rênes

    La confusion et la détresse d’Arjuna au début de la bataille donne la place à Kṛṣṇa pour transcender Sa position de cocher, de cousin et d’ami. Il assume dès lors le rôle du guru spirituel et prend la responsabilité de l’évolution spirituelle d’Arjuna. Pendant que nous, qui lisons ce dialogue intemporel, prenons la place d’Arjuna.

    Kṛṣṇa n’est autre que le Seigneur Suprême Nārāyaṇa. De Sa propre Volonté, Il entre dans Sa création pour restaurer la droiture et éveiller les cœurs de Ses dévots. Au centre de cette forme singulière de Dieu, se trouvent potentiellement toutes sortes de relations à Dieu. Par exemple, étant enfant, Kṛṣṇa a grandi dans la forêt de Vrindavan à s’occuper des vaches. Partout où Il allait, Il captivait tous les esprits par Sa personnalité attrayante. Sa mère Yaśodā a atteint la forme d’Amour la plus élevée au travers de l’affection maternelle. Ses compagnons vachers ont évolué au travers de leur amitié avec Lui. Les simples gopis (des fermières) Le voyaient comme leur Amant et ont atteint des états extatiques de dévotion.

    Mais le secret de Sa nature divine n’est pas révélé à tout le monde. Par Sa divine yogamāyā, le pouvoir d’illusion, Il dissimule Sa véritable identité. Seuls ceux qui ont reçu la grâce de Le voir peuvent Le connaître tel qu’Il est réellement. Par la grâce de Kṛṣṇa, Arjuna reçoit les « yeux pour voir » au Chapitre 11.

    La Bhagavad Gītā se construit sur cette relation profonde, démontrant comment la dévotion et l’esprit d’abandon nous permettent de voir la Vérité.

    Votre part dans l’histoire

    Le dialogue entre Arjuna et Kṛṣṇa est un ancien hymne chanté depuis des milliers d’années. La poésie de ces 700 versets en sanskrit décrit l’histoire d’une profonde transformation personnelle. Mais il ne s’agit pas seulement de l’histoire d’Arjuna le guerrier. C’est aussi l’histoire de chaque personne en chemin vers Dieu.

    La guerre du Kurukṣetra a duré 18 jours ; les 18 chapitres de la Gītā reflètent chacun de ces jours. L’ensemble, l’histoire racontée par les versets et le commentaire donné par le guru, envoie une lumière d’amour éclatante sur le parcours en 18 étapes qu’emprunte tout chercheur spirituel sincère dans sa quête pour atteindre le Seigneur.

    Un bon conseil : ne vous contentez pas de lire l’histoire. Utilisez cette conversation entre Kṛṣṇa et Arjuna comme un guide sur votre propre parcours spirituel. Montez dans le char et prenez place près d’Arjuna aux Pieds du guru. Vous aussi, devenez Son disciple. Absorbez votre être tout entier dans ces enseignements de sagesse et vous découvrirez les mystères de la vie, les vérités éternelles de la création, et la véritable raison de l’existence humaine.

    En comprenant et en mettant en application la sagesse donnée par Kṛṣṇa, et en méditant sur le commentaire approfondi de Paramahamsa Vishwananda, vous pouvez vous tenir auprès d’Arjuna, et ensemble, livrer la plus importante bataille de tous les temps.

    La Bhagavad Gītā est un appel à l’éveil de l’âme. C’est une carte pour naviguer dans ce voyage périlleux allant du mental au cœur, où nous trouverons le trésor le plus précieux de tous : le Seigneur Lui-même.

    La scène est à présent posée pour l’une des plus grandes rencontres dont le monde ait été témoin.

    Que l’aventure commence…

    CHAPITRE UN

    ARJUNA-VIṢADA-YOGA

    LES LAMENTATIONS D’ARJUNA

    La Gītā s’ouvre sur une description saisissante de la scène du champ de bataille de Kurukṣetra. Les guerriers prépondérants des deux camps sont nommés. Le son des conques et le battement des tambours marquent le début de cette terrible guerre. C’est là que toute l’attention se tourne vers Arjuna et Kṛṣṇa. Désireux d’évaluer les rangs ennemis, Arjuna demande à Kṛṣṇa de l’emmener au milieu du champ de bataille afin qu’il puisse voir de plus près ceux qu’il s’apprête à combattre.

    Dans l’armée adverse, il voit des parents, des amis et des aînés révérés. Voir ceux qui lui étaient jadis si chers fait perdre à Arjuna sa détermination. Il ne parvient plus à voir l’intérêt de s’engager dans une bataille qui détruira inévitablement sa famille. Confus quant à son devoir et submergé de compassion pour ses ennemis, il commence à déverser ce qu’il a sur le cœur à Kṛṣṇa. Il est certain, soutient-il, que cette guerre ne s’appuie pas sur la droiture. Il fait plusieurs fois remarquer que tuer un membre de sa propre famille pour le bien d’un royaume ne peut produire que de fâcheuses conséquences pour le futur. Le chapitre se conclut avec Arjuna qui jette son arc en signe de désespoir, après qu’il ait exprimé tous ses arguments.

    Ornament    VERSET 1 : LA REQUÊTE DE DHṚTARĀṢṬRA

    dhrṭarāṣṭra uvāca

    dharma-kṣetre kuru-kṣetre samavetā yuyutsavaḥ |

    māmakāḥ pāṇḍavāścaiva kim akurvata sañjaya || 1 ||

    Dhrṭarāṣṭra dit :

    Ô Sañjaya, après s’être rassemblés sur le champ sacré du Kurukṣetra, déterminés à livrer bataille, qu’ont fait mes fils et les Pāṇḍavas ? (1)

    « Ce verset commence par le mot "dharmakṣetra. Dharma signifie droiture, kṣetra" signifie le champ – il s’agit donc du champ de la droiture. »

    « L’une des significations de cette guerre est la vie, où le bon côté affronte le côté pas bon. Cette guerre n’est pas extérieure, elle a lieu aussi à l’intérieur du corps humain. Votre corps physique est le dharmakṣetra. Vous vous êtes incarnés pour accomplir votre dharma (devoir) sur ce terrain. »

    « La vie en elle-même est aussi un dharmakṣetra. Vous êtes venus accomplir un dessein divin. Quand vous êtes en accord avec votre véritable Soi, vous réalisez quelle est la vraie raison de votre vie… et c’est ce que vient vous rappeller le mot "dharmakṣetra" Faites votre dharma ! Réveillez-vous ! Ce dharma peut être accompli au moyen du plus grand des cadeaux que Dieu vous ait fait : ce terrain, ce corps. Et lorsque vous commencez à faire votre dharma, vous obtenez du bon mérite ! Mais quand vous fuyez votre dharma, alors vous vous tournez du côté obscur. »[1]

    « Ce roi aveugle, Dhṛtarāṣṭra, représente le mental – le mental qui est aveugle et qui entend toujours le rester. Le mental s’accroche tellement à l’extérieur qu’il n’a de pouvoir que lorsqu’il se focalise sur quelque chose d’extérieur : sur le matériel, sur les relations, sur le gain de ceci ou de cela. Telle est la nature du mental. Le mental est aveugle. »

    « Les deux familles étaient issues de la dynastie Kuru. Mais le roi refusa de reconnaître les Pāṇḍavas. Le mental ne reconnaît pas les bonnes qualités qui sont présentes en soi. Le mental ne peut que regarder du côté des sens, toujours regarder le côté extérieur. Le soi, et les qualités positives qui y sont présentes, lui échappent. »[2]

    Ornament    VERSETS 2-13 : PRESENTATION DES GUERRIERS

    sañjaya uvāca

    drṣṭvā tu pāṇḍavānīkaṁ vyūḍhaṁ duryodhanas tadā |

    ācāryam upasaṅgamya rājā vacanam abravīt || 2 ||

    Sañjaya dit :

    Ô roi ! Duryodhana, voyant l’armée des Pāṇḍavas en formation militaire, s’approcha de son maître, Droṇa, et dit ces mots : (2)

    paśyaitām pāṇḍu-putrāṇām ācārya mahatīṁ camūm |

    vyūḍhāṁ drupada-putreṇa tava śiṣyeṇa dhīmatā || 3 ||

    Duryodhana dit :

    Ô Maître, contemple cette puissante armée des Pāṇḍavas, dirigée par le fils de Drupada, qui est ton intelligent disciple. (3)

    atra śūrā maheṣvāsā bhīmārjuna samā yudhi |

    yuyudhāno virāṭaśca drupadaśca mahārathaḥ || 4 ||

    Dans cette armée se trouvent des héros et de grands archers comme Bhīma et Arjuna ; sont là de puissants guerriers tels que Yuyudhāna, Virāṭa et Drupada. (4)

    dhrṣṭaketuś-cekitānaḥ kāśi-rājaśca vīryavān |

    purujit-kunti-bhojaśca śaibyaśca nara-puṅgavaḥ || 5 ||

    Il y a là Dhṛṣṭaketu, Cekitāna, et le vaillant roi de Kāśī, Purujit, Kuntibhoja, et Śaibyā, qui sont tous les meilleurs des hommes. (5)

    yudhāmanyuśca vikrānta uttamaujāśca vīryavān |

    saubhadro draupadeyāśca sarva eva mahārathāḥ || 6 ||

    Il y a là le vaillant Yudhāmanyu et le puissant Uttamaujas. Il y a aussi le fils de Subhadrā, ainsi que les fils de Draupadī. Ce sont tous de puissants guerriers de chars. (6)

    asmākaṁ tu viśiṣṭā ye tān-nibodha dvijottama |

    nāyakāḥ mama sainyasya saṁjñārthaṁ tān bravīmi te || 7 ||

    Ô meilleur des brahmanas, permettez-moi à présent de vous familiariser avec nos principaux guerriers qui sont les commandants de mon armée. Je les nommerai pour rafraîchir votre mémoire. (7)

    bhavān bhīṣmaśca karṇaśca kṛpaśca samitiñjayaḥ |

    aśvatthāmā vikarṇaśca saumadattis tathaiva ca || 8 ||

    Il y a toi-même, Bhīṣma et Karṇa, le victorieux Kṛpā, Aśvatthāmā, Vikarṇa et Jayadratha, le fils de Somadatta. (8)

    anye ca bahavaḥ śūrā madārthe tyakta-jīvitāḥ |

    nānā-śāstra praharaṇāḥ sarve yuddha-viśāradāḥ || 9 ||

    Et on y trouve encore bon nombre d’autres héros déterminés à donner leur vie pour moi. Tous sont experts en armes et ont de l’expérience dans l’art de la guerre. (9)

    aparyāptaṁ tad asmakaṁ balaṁ bhīṣmābhirakṣitam |

    paryāptaṁ tvidam eteṣāṁ balaṁ bhīmābhirakṣitam || 10 ||

    Cette force armée qui est la nôtre, convoquée par Bhīṣma, est incommensurable, tandis que leur force, contrôlée par Bhīma, est limitée. (10)

    ayaneṣu ca sarveṣu yathā-bhāgam avasthitāḥ |

    bhīṣmam evābhirakṣantu bhavantaḥ sarva eva hi || 11 ||

    Vous devriez donc tous vous efforcer d’assurer la garde de Bhīṣma, tout en restant stationnés à vos positions respectives dans l’armée. (11)

    tasya sañjanayan harṣaṁ kuru-vṛddhaḥ pitāmahaḥ |

    siṁhanādaṁ vinadyoccaiḥ śaṅkhaṁ dadhmau pratāpavān || 12 ||

    Sañjaya dit :

    Ensuite, le vaillant aïeul Bhīṣma, le plus ancien du clan des Kurus, rugissant comme un lion, a soufflé dans sa conque pour encourager Duryodhana. (12)

    tataḥ śaṅkhāśca bheryaśca paṇavānaka-gomukhāḥ |

    sahasaivābhyahanyanta sa śabdas-tumulo’bhavat || 13 ||

    Tout à coup, les conques et les tambours, les trompettes, tambourins et cornes, ont éclaté en réponse et leur son était terrifiant. (13)

    « Duryodhana représente ce grand orgueil qui naît du mental. Quand le mental est très actif, on s’enorgueillit de beaucoup de choses : de notre connaissance, de ce que l’on possède. »

    « L’armée des Pāṇḍavas était répartie dans une formation très particulière. Voyant cette formation bien rangée, Duryodhana s’était senti nerveux et anxieux intérieurement. L’anxiété apparaît quand on est orgueilleux. Même si l’orgueil semble fort en apparence, en réalité, il contient beaucoup de faiblesse. Pourquoi l’orgueil apparaît-il ? Pensez-vous qu’il naisse de la force ? Non ! En réalité, l’orgueil apparaît à cause d’une faiblesse intérieure. Même si quelqu’un dit : Ah oui, je suis très fier de ceci et je suis très fier de cela, on peut sentir que cette fierté est une faiblesse en réalité. Quand l’orgueil surgit, les gens pensent : Oui, je suis très confiant ! Non. C’est le mental qui perçoit l’orgueil comme de la confiance en soi. En réalité, la personne fuit quelque chose, se trouvant à l’opposé de l’orgueil, qui est l’humilité. Lorsque l’on fuit l’humilité, on ne fait que paraître très grand et confiant. »

    « Quand vous débutez un chemin spirituel, votre orgueil voit toutes vos bonnes qualités, mais ensuite le mental se fait anxieux. L’orgueil essaye de vous raisonner, tente de vous détourner de façon trompeuse. C’est pourquoi Duryodhana accourt vers Droṇācārya, le grand maître des Kauravas et des Pāṇḍavas. »

    « Droṇācārya représente l’attachement au matériel. Il représente l’avidité chez l’homme. Droṇācārya avait aussi de bonnes qualités. C’était un grand maître des sciences militaires. Parfois il conseillait même Bhīṣma. C’était le guru royal. Mais quand l’orgueil de Duryodhana vit l’avidité chez Droṇācārya, il se dit quant à lui : Allons nourrir cette avidité. Allons le corrompre. »[3]

    « Puis il fait l’éloge de Bhīṣma. Bhīṣma représente l’ego. Il était très puissant. C’était le grand-oncle des Kauravas et des Pāṇḍavas, et on le considérait comme le meilleur d’entre tous dans la dynastie Kuru. Il était très vertueux. C’était un renonçant… Il était très dévoué à ses parents. Il connaissait les écritures. Il était dévoué à ses maîtres. Par-dessus tout, il était très dévoué à Dieu. Pour cette raison, existait un grand ego. »[4]

    « L’ego vous fait croire et sentir que vous êtes le meilleur parmi les hommes. Vous êtes le plus savant d’entre tous. Vous savez tout. Et cela vous aveugle. Même si vous avez de bonnes qualités, si vous êtes égoïste, toutes ces bonnes qualités ne valent rien car elles sont autocentrées. »[5]

    « Duryodhana continue : Il y a bon nombre d’autres héros qui ont sacrifié leur vie pour moi. Comme vous le voyez, l’orgueil a beaucoup d’amis, et la majeure partie de ces amis ont des qualités semblables à lui. Du fait de son arrogance, Duryodhana attirait des gens similaires aux qualités similaires. La plupart de ces qualités qui avaient pris son parti se trouvaient sous la forme de ses quatre-vingt-dix-neuf frères. »[6]

    « Les Kauravas représentent cette réalité extérieure qui regarde, affronte, veut toujours quelque chose, mais ce n’est que matériel, ce n’est qu’extérieur, et cela apporte une joie superficielle : de la joie à court terme et de la désolation à long terme. »[7]

    « Quand vous commencez votre chemin spirituel, vous avez un combat à livrer : vous percevez plus fortement toutes les qualités négatives en vous. Parfois, vous réveillerez une qualité qui ne s’était jamais trouvée là auparavant. Mais il s’agit de la purification par laquelle vous passez ; c’est le Kurukṣetra que vous traversez, le dharmakṣetra par lequel vous passez. Vous déracinez, une à une, toutes ces qualités pour les transformer. Vous les transformez jusqu’à ce que finalement ne reste plus que l’Amour de Dieu. C’est ça la réalisation ! C’est recevoir Sa grâce. Manifester Son Amour et rayonner Son Amour. Et c’est le devoir de tout être humain. »[8]

    Ornament    VERSETS 14-20 : PRESENTATION DE KṚṢṆA ; ON SOUFFLE DANS LES CONQUES

    tataḥ śvetair-hayair-yukte mahati syandane sthitau |

    mādhavaḥ pāṇḍavaścaiva divyau śaṅkhau pradadhmatuḥ || 14 ||

    Puis Śrī Kṛṣṇa et Arjuna, stationnés sur leur grand char tiré par des chevaux blancs, ont soufflé dans leur conques divines. (14)

    pāñcajanyaṁ hrṣīkeśo devadattaṁ dhanañjayaḥ |

    pauṇḍraṁ dadhmau mahā-śaṅkhaṁ bhīma-karmā vṛkodaraḥ || 15 ||

    Śrī Kṛṣṇa a soufflé dans Sa conque, Pāñcajanya, Arjuna a soufflé dans la sienne, appelée Devadatta, et Bhīma, l’auteur de terribles actes, a soufflé dans sa glorieuse conque Pauṇḍra. (15)

    ananta-vijayaṁ rājā kuntī-putro yudhiṣṭhiraḥ |

    nakulaḥ sahaDevaśca sughoṣa maṇi-puṣpakau || 16 ||

    Le roi Yudhiṣṭhira, fils de Kuntī, a soufflé dans sa conque Ananta-vijaya, et Nakula et Sahadeva ont soufflé dans leurs conques Sughoṣa et Mani-puṣpaka. (16)

    kāśyaśca parameṣ-vasaḥ śikhaṇḍī ca mahārathaḥ |

    dhrṣṭadyumno virāṭaśca sātyakiś-cāparājitaḥ || 17 ||

    Puis l’archer suprême, roi de Kāśī, et le puissant guerrier Śikhaṇḍī, Dhṛṣṭadyumna, Virāṭa ; ainsi que l’invincible Sātyaki, tous ont soufflé dans leurs conques respectives. (17)

    drupado draupadeyāśca sarvaśaḥ prṭhivī-pate |

    saubhadraśca mahā-bāhuḥ śaṅkhān dadhmuḥ prṭhak prṭhak || 18 ||

    Le roi Drupada, les fils de Draupadī, et le fils de Subhadrā aux bras musclés, tous ont soufflé leurs diverses conques encore et encore. (18)

    sa ghoṣo dhārtarāṣṭrāṇāṁ hṛdayāni vyadārayat |

    nabhaśca prṭhivīṁ caiva tumulo’bhyanunādayan || 19 ||

    Ce rugissement tumultueux, résonnant du ciel à la Terre, a déchiré les cœurs des fils de Dhṛtarāṣṭra. (19)

    atha vyavasthitān drṣṭvā dhārtarāsṭrān kapi-dhvajaḥ |

    pravrṭte śastra-sampāte dhanur udyamya pāṇḍavaḥ || 20 ||

    Après avoir vu les fils de Dhṛtarāṣṭra en rangs conformément à leur formation, Arjuna, qui avait pris Hanuman pour emblème sur sa bannière, s’est emparé de son arc, se préparant au combat. (20)

    « Kṛṣṇa est assis sur Son char, tenant les rênes, contrôlant les cinq chevaux. Tout est sous Son contrôle. Arjuna est assis avec Lui sur le char et ils soufflent dans leurs divines conques. Cela dénote que si l’on montre son intérêt à changer, lorsque le Seigneur perçoit qu’un effort est fait pour changer, alors le Seigneur Lui-même donne de la force, du pouvoir, de l’énergie et la foi à cette personne dont la volonté est de changer. Il lui donne le pouvoir de contrôler les sens : les cinq chevaux tirant le chariot représentent les cinq sens. »[9]

    « Imaginez un peu tout ce monde soufflant dans les conques : le son qu’il y a eu sur le moment devait être si puissant et si fort, que tous les alentours se sont mis à trembler ! Et pas seulement là sur le champ de bataille, mais aussi dans les cieux. Cela n’est pas seulement arrivé dans ce monde physique. Cela s’est aussi produit dans le monde spirituel. »[10]

    « Ils utilisaient la conque pour annoncer le début et la fin du combat. Le son fait oṁ. Ce son vibrant, montre qu’au final, quelle que soit l’ampleur de la bataille, sa force ou ses difficultés, chacun fait son chemin. Finalement, tout résonne dans le son cosmique. Au final, c’est en passant par ce son cosmique que l’on atteint la réalisation. Ce son cosmique est le verbe de Dieu Lui-même. La conque et la cloche ne sont pas de simples instruments. Quand on souffle dans la conque, cela réveille la divinité en soi. Cela réveille la clarté en soi. Cela vibre et cette vibration vibre également dans votre cerveau. C’est tout aussi vrai pour la cloche. »[11]

    « Quand vous vous engagez de toute force sur votre chemin spirituel, rien ne peut plus vous en détourner ! Rien de ce que les gens peuvent dire, rien de ce que les gens peuvent faire, ne peut vous détourner de votre chemin. C’est ce que le Christ a dit à propos d’avoir la foi. De bâtir votre foi sur le roc afin que rien ne vous en détourne ! Si vous bâtissez votre maison sur le sable, elle cassera. Si vous bâtissez votre maison sur le roc, elle sera très solide. Ce son dont nous parlions est la force intérieure. Quand vous avez de la force intérieure, elle ne se trouve pas seulement dans votre cœur. Votre être tout entier est plein d’énergie ! De la tête aux pieds, vous êtes plein d’énergie, car cette énergie ne vient pas de l’extérieur, elle vient du plus profond de vous-même. Cette énergie vient de Dieu Lui-même, de Kṛṣṇa Lui-même, et elle rayonne en vous apportant l’aide et la force d’aller de l’avant. Mais vous ne devriez pas regarder votre faiblesse, même si vous voyez la faiblesse. Elle fait partie de vous, oui ! Mais accrochez-vous à votre force ! »[12]

    Ornament    VERSETS 21-24 : ENTRE LES DEUX ARMEES

    hrṣīkeśaṁ tadā vākyam idam āha mahī-pate |

    arjuna uvāca

    senayor-ubhayor madhye rathaṁ sthāpaya me’cyuta || 21 ||

    yāvad etān nirīkṣe’haṁ yoddhu-kāmān avasthitān |

    kair-mayā saha yoddhavyam asmin raṇa-samudyame || 22 ||

    Et il a parlé, Ô roi, en ces termes à Śrī Kṛṣṇa…

    Arjuna dit :

    Ô Kṛṣṇa, stationne mon char entre les deux armées. Je souhaite regarder ceux qui sont ici présents et savoir exactement qui je dois combattre dans cette grande bataille. (21-22)

    yotsyamānān avekṣe‘haṁ ya ete’tra samāgatāḥ |

    dhārtarāṣṭrasya durbuddher yuddhe priya cikīrṣavaḥ || 23 ||

    Il me tarde de voir ceux qui se sont rassemblés ici pour contenter le fils malveillant de Dhṛtarāṣṭra (Duryodhana). (23)

    sañjaya uvāca

    evam ukto hrṣīkeśo guḍākeśena bhārata |

    senayor-ubhayor madhye sthāpayitvā rathottamam || 24 ||

    Sañjaya dit :

    Ô Dhṛtarāṣṭra, maintenant qu’Arjuna lui a parlé, Śrī Kṛṣṇa a stationné le meilleur des chars entre les deux armées. (24)

    « Arjuna a dit à Kṛṣṇa : place mon char au centre. Donc, cet état d’entre-deux représente la neutralité. Vous n’êtes ni d’un côté, ni de l’autre. Vous n’êtes ni du bon côté, ni du mauvais côté. Pour être en mesure d’observer, vous devez vous situer dans cet état de neutralité, sur ce point de neutralité. Très souvent, les gens prennent des décisions dans la vie en se plaçant d’un côté. Si vous vous rangez d’un côté, le jugement sera toujours là, la confusion sera toujours là. »[13]

    « Des moments de test peuvent apparaître sous la forme de problèmes. Souvent, on ne veut pas les traverser, et donc on essaye de les contourner, et de s’en détourner. Mais ainsi va la vie. La vie est une grande leçon. Si vous ne faites pas face à votre problème, si vous ne regardez pas votre qualité négative en face, et dans les yeux, vous ne vous fortifierez jamais. Si vous essayez toujours de passer par des détours, vous n’apprendrez jamais rien. Arjuna dit : Positionne-moi entre eux tous. Laisse-moi voir – face à face, les yeux dans les yeux – quelles sont ces qualités, quelle est cette douleur. Dépassons cela, élevons-nous à partir de là, maîtrisons-le ! Je désire voir qui je vais combattre. Ici il n’est pas question de se battre, il est question de se transcender. Que vais-je transcender ? Quelle qualité ? C’est de l’auto-analyse. Nous en sommes au stade où Arjuna analyse. Arjuna représente ici l’observation de soi. Observez toutes vos qualités – vos bonnes qualités et vos moins bonnes qualités – et alors vous saurez comment les dépasser, les transcender et les transformer. »[14]

    Ornament    VERSETS 25–47 : ARJUNA REFUSE DE COMBATTRE

    bhiṣma droṇa pramukhataḥ sarveṣāṁ ca mahīkṣitām |

    uvāca pārtha paśyaitān samavetān kurūn iti || 25 ||

    Devant Bhīṣma, Droṇa, et tous les autres rois, Kṛṣṇa dit : « Ô Arjuna, contemple tous les Kurus qui se sont assemblés ici. » (25)

    tatrāpaśyat sthitān pārthaḥ pitṝn atha pitā-mahān |

    ācāryān mātulān bhrātṝn putrān pautrān sakhīṁs tathā || 26 ||

    śvaśurān suhṛdaścaiva senayor-ubhayor api |

    tān samīkṣya sa kaunteyaḥ sarvān bandhūn avasthitān || 27 ||

    kṛpayā parayā‘’viṣṭo viṣīdann idam abravīt |

    arjuna uvāca

    drṣṭvemaṁ svajanaṁ krṣṇa yuyutsaṁ samupasthitam || 28 ||

    sīdanti mama gātrāṇi mukhaṁ ca pariśuṣyati |

    vepathuśca śarīre me roma harṣaśca jāyate || 29 ||

    Alors Arjuna a vu se tenir là, pères et grands-pères, maîtres, oncles, frères, fils, petits-fils et amis. Ayant vu là tous ses amis et divers parents, Arjuna a été empli d’une profonde compassion et a prononcé ces paroles de désespoir :

    Ayant vu ma propre famille et amis prêts à livrer bataille et à s’entretuer, mes membres s’affaiblissent et ma bouche s’assèche. J’ai le corps qui tremble, et les poils se hérissent. (26-29)

    gāṇḍīvaṁ sraṁsate hastāt tvak caiva pari-dahyate |

    na ca śaknomy-avasthātuṁ bhramatīva ca me manaḥ || 30 ||

    Mon arc, le Gāṇḍīva, m’échappe des mains et j’ai la peau brûlante. Je suis incapable de me contenir, je me sens confus, et j’ai le tournis. (30)

    nimittāni ca paśyāmi viparītāni keśava |

    na ca śreyo’nupaśyāmi hatvā svajanam āhave || 31 ||

    Ô Kṛṣṇa, je ne vois que calamité pour le futur. Je n’arrive pas à voir ce qu’il y a de bien à tuer ma propre famille dans la bataille. (31)

    na kāṅkṣe vijayaṁ krṣṇa na ca rājyaṁ sukhāni ca |

    kiṁ no rājyena govinda kiṁ bhogair jīvitena vā || 32 ||

    Je ne désire ni la victoire, ni un royaume, ni le bonheur. À quoi nous servirait-il d’avoir un royaume, des plaisirs ou même de vivre ? (32)

    yeṣām arthe kāṅkṣitaṁ no rājyaṁ bhogāḥ sukhāni ca |

    ta ime’ vasthitā yuddhe prāṇāṁs tyaktvā dhanāni ca || 33 ||

    Ceux pour le bien de qui ces choses sont désirables se tiennent prêts à se battre et à donner leur vie, et leur richesse, dans cette guerre. (33)

    ācāryāḥ pitaraḥ putrās tathaiva ca pitāmahāḥ |

    mātulāḥ śvaśurāḥ pautrāḥ śyālāḥ sambandhinas tathā || 34 ||

    Maîtres, pères, fils et aussi grands-pères, oncles, beaux-pères et petits-fils, beaux-frères et autres parents se tiennent là devant moi. (34)

    etān na hantum icchāmi ghnato’pi madhusūdana |

    api trailokya rājyasya hetoḥ kiṁ nu mahīkrṭe || 35 ||

    Ô Kṛṣṇa, ils peuvent vouloir me détruire, mais je n’ai aucun désir de les tuer, même si c’était pour régner sur les trois mondes, alors encore moins pour la Terre.

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