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La grande Andalousie
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Livre électronique313 pages4 heures

La grande Andalousie

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À propos de ce livre électronique

Ce Roman conduit le lecteur dans des temps et dans des lieux mystérieux et inattendus mélangeant actualités et politique fiction narrant l’histoire d’un homme dont le projet est de recréer la Grande Andalousie et s’est autoproclamé Al-Mahdî, un titre, qui signifie « le bien-guidé ». Al-Mahdî sera reconnu comme, le dernier Calife. Comme la voix lui dit de reconstituer le Califat d’Al Andalus qui va de Alep aux Alpes en passant par le Maroc, l’Espagne, le Portugal et le sud de la France avec pour capitale Narbonne. Il va s’appuyer sur différents signes divins comme des conflits sociaux, le sentiment d’une injustice grandissante, des tsunamis, la pandémie du COVID 19 pour renforcer sa foi et sa détermination.
LangueFrançais
Date de sortie27 oct. 2020
ISBN9791029010996
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    Aperçu du livre

    La grande Andalousie - Dihya Timzemt

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    La grande Andalousie

    Dihya Timzemt

    La grande Andalousie

    Roman

    Les Éditions Chapitre.com

    31, rue du Val de Marne 75013 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2020

    ISBN : 979-10-290-1099-6

    Livret

    « Je te guiderai, t’inspirerai et t’orienterai car tu es le Mahdi. »

    Quand la voix lui dit de reconstituer le Califat de la Grande Andalousie, qui va d’Alep aux Alpes en passant par le Maroc, l’Espagne, le Portugal et le sud de la France avec Narbonne pour capitale, certain d’être investi d’une mission et muni d’une foi exacerbée, il met à profit la faiblesse des élites, les problèmes sociaux qui suivent la grande pandémie de 2020 et les tensions communautaires pour réaliser son projet.

    Ce qui lui attire des inimitiés au sein même de sa communauté et la haine de ceux qui le taxent d’hérésie.

    Dans ce roman empreint d’une grande culture avec des relents de mystère où les mots revêtent souvent un sens caché, on voyage dans l’espace, le temps et l’âme humaine où la trahison résulte plus de la faiblesse que du désir de trahir et on est pris par le rythme de l’intrigue.

    C’est à juste titre qu’Honoré de Balzac a dit « Il y a deux Histoires : l’Histoire officielle, menteuse, puis l’Histoire secrète, où sont les véritables causes des événements… »

    Avertissement

    Bien évidemment, nous rappelons que toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne serait qu’une pure coïncidence ou le fruit d’une intention malveillante de la part de ceux qui pourraient se considérer comme visés, car comme le disaient nos amis anglais, en vieux français, bien avant de sortir de l’Europe, « Honni soit qui mal y pense », pour le moment, tout citoyen pouvant toujours s’exprimer et penser librement, chacun de nous est libre d’interpréter ce ROMAN en fonction de ses ressentis.

    Tous les personnages sont fictifs ou s’inspirent de situations de l’Histoire du monde. Et pour bien éclairer cette possible confusion il faut rappeler les informations diffusés et confirmées par les autorités gouvernementales, judiciaires de la France, les élus, les historiens et qui ont été largement rapportées dans tous les médias à moins qu’elles n’aient été omises sciemment pour ne pas porter préjudice aux initiés.

    Biographie de l’auteure

    Dihya Timzemt, l’auteure est une femme originaire de la tribu des Kottamas, descendante de Ziri Ben Manad fondateur de la dy-nastie des Zirides qui régna sur un vaste royaume Amazygh dont la capitale fut Kairouan en Tunisie de 973 à 1160. Les Kottamas atten-daient la venue du Mahdi.

    Dihya Timzemt, qui signifie en berbère la Lionne lumineuse, reconnaît avoir été initiée à une confrérie secrète Nujum Sammah (les étoiles de Semah), secte soufie Bektachi qui pratique une danse rituelle, la semah, représentant le mouvement d’un oiseau, plus particulièrement d’une grue cendrée et la circulation des planètes autour du soleil. Le 16 novembre 2010, l’UNESCO a inscrit la Semah sur la liste du patrimoine mondial immatériel de l’humanité. La pratique de la semah conduit à la transe et la transe à des visions.

    Dans la nuit du 9 au 10 novembre 2019, date du mawlid, Dihya eut la vision d’un monde dont les villes étaient vides pour le début du prochain ramadan de 2020 qui eût lieu le 23 avril et elle en fût effrayée car elle interpréta ces visions comme les effets d’une guerre atomique au point de renoncer à réserver les voyages qu’elle accomplit d’ordinaire en mars. Cette année-là, il y a bien eu guerre mondiale mais contre un virus qui provoqua le « confinement » des trois quarts de l’humanité.

    Le patient zéro a été identifié le 5 avril 2020 et il a été contaminé à Wuhan en Chine dans des conditions indéterminées le dimanche 10 novembre 2019…

    Avant-propos

    « Le temps révéle toute choses »

    Lao Tseu

    Le territoire géographique d’Al-Andalus est très variable selon les époques. À l’arrivée arabo-berbère, le pays qui appartient aux Omeyyades de Damas, s’étend sur les deux côtés des Pyrénées, jusque dans les environs de Narbonne et même au cours du IXe siècle à La Garde Freinet dans le Var actuel.

    Narbonne devint Arbûna et capitale d’une des cinq provinces d’Al Andalus.

    L’historien Paul Diacre (VIIIe siècle) indique que « les Sarrasins ont pénétré dans la province aquitaine de Gaule accompagnés de leurs femmes et de leurs enfants, comme pour l’habiter. Ils firent venir, depuis l’Afrique du Nord, des familles entières afin d’élargir les bases de leur occupation »

    Depuis 921 les bandes sarrasines, provenant de Provence, se sont rendues maîtresses de nombreux passages importants dans les Alpes occidentales.

    Certains noms de lieux dérivent également de l’arabe ou font référence à un précédent lieu d’habitation musulman, comme Ramatuelle ou Saint-Pierre-d’Almanarre (al-manar c’est-à-dire « le phare ») et surtout la Garde Freinet, dans le Golf de Saint Tropez, appelée Freixinet par les Andalous.

    Le mot Fraissinet, actuellement Freinet, est un mot roman venant du latin Fraxinetum qui signifie le frêne et Farakh shinit en arabe, ensuite Djabal al-Kilal (montagne des poteries) selon quatre historiens arabes.

    Selon l’histoire d’Al Andalus, dans les environs de 889, un navire transportant vingt aventuriers andalous jeta l’ancre dans le golfe de Saint Tropez. Confiant dans la solidité de leur établissement, ils attirèrent des renforts depuis l’Espagne avec la volonté manifeste d’en faire plus qu’un simple comptoir ou un camp de départ pour les razzias, une véritable colonie de peuplement.

    Ensuite, ce qui n’est au début qu’un établissement pirate, devint grâce à l’arrivée de nouveaux colons, un véritable comptoir colonial, car la mise en valeur des terres était facile.

    Le territoire couvrait une superficie de 2000 km2 environ soit l’ensemble de la région qui s’étend entre le massif des Maures et la mer, d’Hyères à Fréjus à l’est, Tour-tour et Carcassonne au nord et le long de la bande côtière jusqu’à Narbonne, Tarragone à l’ouest.

    La tradition fixe le centre principal et fortifié des Sarrasins au fond du golfe de Saint-Tropez à Grimaud. Rapidement, le lieu fut reconnu comme une colonie dépendant du califat d’Al Andalus.

    Et ils y restèrent durant un siècle de façon permanente avant d’en être chassé par le Comte de Provence, mais divers raids se poursuivirent sur le littoral jusqu’en 1200, prouvant leur volonté de ne pas abandonner complétement leur projet de colonisation de peuplement.

    L’histoire d’al-Ándalus, peut se diviser en trois époques :

    Tout d’abord l’époque du califat de Cordoue, entre 711 et 1031.

    Ensuite, l’époque des Taïfas (petits émirats), de 1031 à 1492, qui se subdivise elle-même en trois périodes.

    La première période des Taïfas, de 1031 à 1085, c’est-à-dire de l’effondrement du califat de Cordoue à la conquête entière de al-Ándalus par les Almoravides.

    La deuxième période de Taïfas, de 1145 à 1226, soit de l’effondrement de la dynastie almoravide à la conquête de al-Andalus par la dynastie Almohade, fondée par Muhammad Ben Toumert.

    La troisième période de Taïfas, de 1226 à 1246, donc de l’effondrement de la dynastie almohade à la vassalisation du royaume de Grenade par le royaume de Castille.

    Enfin, l’époque du Califat de Grenade, créé en 1238 et qui en 1492 a été repris par le Roi de Castille, l’année où Christophe Colomb croyant débarquer aux Indes, posait le pied sur une terre qui s’appellerait l’Amérique.

    Prologue : Le mythe – al andalus

    « le langage politique est conçu pour donner aux mensonges des airs de vérité, rendre le meurtre respectable et faire passer pour solide ce qui n’est que du vent ». (George Orwell)

    L’étymologie d’Al Andalus a fait l’objet durant les trois derniers siècles de nombreuses hypothèses, allant du jardin des Hespérides. à l’Atlantide. La confusion entre al Andalus et l’Andalousie date certainement de la période allant de 1238 à 1492 qui a vu le développement des éléments culturels spécifiques comme l’architecture ou la musique.

    Mais si Al Andalus a été érigée en mythe de la tolérance inter religieuse à un âge d’or du royaume, cela n’a pas empêché les affrontements parfois violents entre musulmans et juifs ou entre juifs et chrétiens et entre chrétiens et musulmans.

    Al Andalus, dont le terme se retrouve en berbère, en arabe, en espagnol et en portugais, recouvre un ensemble de territoires allant de la péninsule Ibérique et une partie du sud de la France jusqu’à la Lybie en passant par le Maroc et les Baléares qui furent, à un moment ou un autre, sous domination arabo-berbère entre 711 et 1492, soit plus de sept cents ans.

    En France, la présence sarrasine correspond à l’installation au cours de plusieurs périodes entre 719 et 973 dans la province de la Septimanie puis en Provence jusqu’en 1197 de populations de confession musulmane, principalement des arabes, des berbères et des muladies (européens convertis à l’Islam). La Septimanie, ou province de Narbonne, est une région qui correspond approximativement à la partie allant de la rive droite du Rhône à la Catalogne en passant par Beziers, Narbonne Carcassonne avec Narbonne pour capitale et qui devint une des Six capitales des provinces d’Al Andalus.

    Une seconde phase de présence dure environ un siècle à partir de 880 et marque un tournant dans leur stratégie. Venus d’Alicante ils s’installent à demeure dans le Golfe de Saint Tropez et de là essaiment dans toutes les Alpes où ils établissent plusieurs camps fortifiés Un de leurs raids les plus meurtriers a lieu en Provence à Apt. Pendant près d’un siècle, ils vivent sur le pays qu’ils pillent et rançonnent.

    Le Portugal Gharb al-Ândalus (Andalousie de l’Ouest) qui comprend l’Algarve et le centre du pays dans la région de Coimbra et Guarda, a appartenu au monde musulman pendant cinq siècles et demi. C’est à partir de 711 que des maures d’Afrique du Nord, commandés par Taraq Ibn Ziyad, stratège militaire berbère de l’armée omeyyade, ont commencé à affluer vers le sud de la péninsule ibérique. Mais cette période de l’histoire a été largement dissimulée de l’épopée historique officielle d’al-Andalus.

    Pourtant, les recherches rigoureuses de Claudio Torrès ont également permis d’affirmer que le mode de diffusion de l’Islam au Portugal a été relativement pacifique en raison de similarités culturelles déjà établies entre les populations du nord et du sud de la mer Méditerranée. Des tests ADN ont prouvé qu’il y a eu des mélanges, cela a rendu l’expansion de l’Islam facile dans cette partie de la péninsule. La principale influence de la langue arabe apparaît dans le portuguais où l’on recense 954 mots d’origine arabe appartenant souvent au lexique de l’agriculture, du commerce et de l’administration.

    En Espagne, la conquête et la domination du pays par les Maures furent aussi rapides qu’imprévues et correspondirent à l’essor du monde musulman. Par la suite Al Andalus devint dès le IXe siècle un foyer de haute culture au sein de l’Europe médiévale entre 711 (premier débarquement) et 1492 (chute de Grenade).

    Al Andalus a pris un essor tout particulier quand elle devint le rêve d’un chef de guerre Muhamad Ben Toumert, un berbère, qui a conduit ses armées à travers le Maghreb, mais qui n’a pas pu voir son œuvre réalisée car il est mort avant la conquête totale de la péninsule ibérique.

    Ben Toumert s’était autoproclamé Mahdi (sauveur) et c’est son lieutenant Abd al-Mu’min qui va finaliser son projet en construisant un empire héréditaire en trente ans.

    La civilisation d’Al-Andalus est cosmopolite, composée de diverses populations aux origines et croyances multiples. Les Arabes, les Berbères dont certaines légendes considèrent qu’ils sont les descendants des Atlantes, les miladis (espagnols musulmans) les Saqalibas (slaves) sont majoritaires, mais y vivent aussi des Juifs et des Chrétiens que l’on nomme Mozarabes.

    Ils tentent également de s’étendre en France, mais n’y parviennent pas. En 721, le Duc Eudes d’Aquitaine bat le Calife Omeyade à la bataille de Toulouse. Ils reviennent à la charge, et l’an 732, voit initialement la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Gascogne par l’émir Abd el Rahman. Il est finalement arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel

    Al Andalus, qui appartient aux Omeyyades de Damas, s’étend sur les deux côtés des Pyrénées, où des noms de lieux comme Castelsarrasin, sous-préfecture du Tarn-et-Garonne ou Les Angles (Roc dels Moros,) Puymorens (Castell dels Moros) Les arabes s’installèrent en Catalogne avec la volonté de durer. C’est pourquoi ils mirent en place un système défensif et d’alerte par la réoccupation des vieilles places fortes d’époque tardo-antique et wisigothique, mais aussi par la création d’un grand nombre de « tours de guet ».

    Au-delà de Narbonne, la province franco-omeyyade s’étendait alors des Pyrénées-Orientales au Gard, intégrant l’Hérault et l’Aude.

    Pendant les croisades (1095-1291), des marchands et des étudiants musulmans sont présents à Montpellier au cours du XIIe siècle.

    Entre 1609-1611 des milliers de Morisques espagnols, descendants des populations, musulmanes converties au christianisme par le décret des rois espagnols, se réfugièrent en France.

    Les razzias des barbaresques seront définitivement arrêtées après la prise française d’Alger en 1830.

    Si ce rêve de refonder la Grande Andalousie a souvent été évoqué par des personnages de l’Histoire, il reste encore vivace auprès des nostalgiques du passé de cette civilisation raffinée.

    Chaque 2 janvier, nombreux sont ceux qui se souviennent de 1492, quand le royaume de Grenade est conquis par les espagnols, après dix ans de guerre, Cette même année, les Juifs sont chassés d’Espagne suite au décret de l’Alhambra signé par le roi Ferdinand II d’Aragon et la reine Isabelle de Castille.

    Il ordonna aux juifs de se convertir à la religion catholique ou de quitter le pays. Ceux qui se convertissent au catholicisme, les marranes, vont continuer à pratiquer leur religion en secret.

    C’est aussi en 1492 que Christophe Colomb découvre ce qui deviendra l’Amérique au nom de la Castille.

    Les messages envoyés sur les réseaux sociaux de nos jours à l’occasion du 2 janvier sont évocateurs. Un internaute a même créé une application pour téléphone mobile afin de commémorer l’événement et on peut y lire ce genre de messages :

    « – Cette année, au sud de la mer Méditerranée, des Arabes ont commémoré sur Twitter la fin d’Al-Andalus.

    – Nous nous souvenons du 521e anniversaire de la chute d’Al #Andalus.

    – Se souvenir d’#Andalus ce n’est pas que pleurer la perte d’un royaume, c’est apprendre de nos erreurs pour rebâtir une civilisation aussi glorieuse.

    Al Andalus n’est pas qu’un lieu ou un chapitre de l’histoire, c’est une civilisation inégalée dans l’histoire de l’humanité qui a continué à éclairer le monde pendant quelque huit siècles.

    – Pendant que Londres s’enfonçait dans la boue, Córdoba comptait la première poubelle de l’histoire, on y ramassait les ordures et nettoyait les rues !

    – Croyez-vous chers Espagnols que nous l’oublions ?

    – Le 2 janvier 1492, l’émir Mohammed a abandonné l’Émirat de Grenade, nous n’oublierons rien.

    – Après tout ces merveilles de la civilisation arabo-musulmane en Andalous, je ne comprends pas pourquoi on a chassé les musulmans de l’Espagne… ? »

    Le 2 Janvier 2019 des Égyptiens ont organisé une manifestation arborant des banderoles qui proclamaient, en espagnol, « No hemos olvidado » [Nous n’avons pas oublié] et « Volvera por supuesto » [Nous reviendrons c’est sûr]

    Après une série de succès militaires obtenus par ses partisans en Irak, Abou Bakr al-Baghdadi, le leader de l’État islamique au Levant, proclame un califat islamique le 29 juin 2014. Qui aurait pu envisager une telle situation cinq ans plus tôt ?

    Il s’agit d’un régime politique, hérité du temps du prophète Muhammad, dans lequel le calife, en l’occurrence al-Baghdadi, s’affirme comme le commandeur du monde musulman.

    Dans le magazine « l’Express » le 18 juin 2014, p. 25. Christian Makarian, écrit.

    « Ce n’est pas le Moyen-Orient qui est perdu, c’est l’Occident ! »

    Le dirigeant issu de la décomposition de l’Irak, Nouri al-Maliki, s’appuie sur la majorité chiite de la population (51 %) et sur la minorité kurde pour malmener les sunnites, naguère favorisés par Saddam Hussein.

    C’est donc sur un fond de rivalités entre sunnites et chiites que s’établit ce Califat. Quand on évoque les oppositions entre les sunnites et les chiites, il s’agit bien en réalité d’une guerre sans fin, datant d’un millier d’années. Elle a pour fondement des haines ancestrales liées aux divergences à propos de la succession du prophète Muhammad.

    La naissance de ce Califat au levant va pousser Abou Omar, dont on va suivre le parcours, à quitter l’État islamique en 2016 pour faire renaître Al Andalus, la Grande Andalousie.

    Al Andalus s’étend à son apogée du Maroc au sud de la France jusqu’au Var et comprend l’Espagne, Le Portugal et les Baleares.

    Cordoue va compter jusqu’à six cent mille habitants. Le premier émir, se lance dans de fastueux travaux. Il construit une grande mosquée faisant face au fleuve mais aussi un palais, l’Alcazar, où ont lieu toutes les cérémonies officielles et les réceptions.

    Les villes d’Al Andalus sont les symboles du pouvoir du calife qui investit des sommes considérables pour y attirer des intellectuels, développer les arts, la médecine, l’architecture.

    Al-Andalous apparaît comme un foyer de culture raffinée au sein de l’Europe médiévale, attirant un grand nombre de savants Juifs ou Musulmans où toutes les religions vivent ensemble même si, contrairement au mythe il ne s’agit pas toujours d’une coexistence pacifique. Après deux siècles de prospérité, le Calife affirmera son pouvoir en montrant aux pays voisins sa puissance. On compte quarante mosquées, un palais somptueux.

    Deux siècles plus tard, le centre-ville de Cordoue qui compte près de quarante-sept mosquées, un palais somptueux et une grande bibliothèques avec plus de 400 000 ouvrages recueillis à travers toute la Méditerranée est devenu un phare pour les savants, les médécins, les intellectuels.

    Le temps s’est écoulé depuis 1492 mais le souvenir d’al Andalus reste vivace et le monde attend toujours un rédempteur qui viendra rétablir la Justice et le bonheur sur terre et qui suivra des periodes de troubles sociaux, de guerre, de catastrophes naturelles ou sanitaires.

    Or, en 2020 le monde est frappé par une térrible pandémie due à un virus inconnu, le Covid 19 qui va tuer plus d’un million de personnes en Europe dont 100 000 en France et autant en Espagne. Du mois de mars au mois de juin l’économie est mise en parenthéses ce qui provoque une recession de 14 % et des conséquences économiques qui vont perdurer les cinq années suivantes.

    La gestion de cette crise par le gouvernement a été catastrophique aux yeux de la population qui estime que les dirigeants qui se sont proposés pour diriger un pays et qui ont été élus ont pour obligation de protéger les citoyens. Les « oublis », « erreurs » et autres « mensonges » se sont multipliés mettant à mal la crédibilité du pouvoir exécutif.

    Le plus terrible et le plus inadmissible pour la population est qu’il semble que les responsables ont eux mêmes étaient trompés par une caste de hauts fonctionnaires incapables de dépasser le train train de la routine et ne comprenant pas un instant que la situation était très grave.

    Émile De Girardin, écrivain et journaliste, homme politique du XIXe siècle aavait écrit à juste raison :

    « Gouverner, c’est prévoir et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte »

    Le climat social va se dégrader rapidement tant la fracture est perçue comme une terrible injustice par les nouveaux pauvres ruinés par l’effondrement de l’économie.

    Dans son immense majorité, les Français considérent que leurs impôts et autres taxes n’ont servi qu’à rémunérer les salaires des fonctionnaires en assurant la sécurité de leurs emplois ou de distribuer à des amis des rentes de situation dans des cadres mal définis de Comités, commissions ou autres Délégations.

    La crise a frappé avec plus de vigueur la population des quartiers dits difficiles, en grande majorité d’origine maghrebine ou subsaharienne de confession musulmane et en ajoutant la seconde et la troiseme génération les tendances au séparatisme exprimés depuis 2015 ont augmenté.

    Les relations sociales ont évolué rapidement en quelques années et l’administration s’est transformée en une machine régentée par la techno-informatique. Tous les contacts avec le public sont déshumanisés et passent par les réseaux informatiques, oubliant ceux qui n’y ont pas accès soit par inexpérience soit par manque de moyens matériels. La fracture est consommée entre deux mondes différents car le pouvoir a oublié que l’informatique avait aussi besoin d’une mystique pour être assimilée, tout comme au début du XXe siècle quand le pétrole avait fait naître un monde nouveau visible et que déjà certains philosophes avaient écrit que « la mécanique a grand besoin d’une mystique ».

    À la différence qu’au XXIe siècle, le développement du tout informatique a versé le monde réel dans un monde virtuel que 80 % de la population ne comprend plus. Au sein même des familles, il n’y a plus de dialogues, enfants et parents sont penchés sur leurs smartphones et autres tablettes au lieu de discuter, de lire et de partager les repas ensemble.

    À cette absence de contacts aggravant un mal être s’est ajoutée à une perte des valeurs morales qui ont poussé les populations européennes vers la recherche de guides spirituels de toutes sortes.

    Jamais depuis le début du XXIe siècle, les sectes et prédicateurs n’ont reccueilli autant d’adepetes que depuis l’année 2021.

    C’est dans ce

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