Guère plus de 10 000, selon les historiens, soit approximativement un sur dix. Sur les quelque 100 000 chrétiens occidentaux à avoir pris la direction de l’Orient musulman au cri de « Dieu le veut » à la fin de l’été 1099, seuls quelques milliers, non-combattants compris (blessés, serviteurs, femmes, enfants…), aperçoivent pour la première fois la masse imposante de Jérusalem au matin du 7 juin 1099. Dans un état pitoyable après 150 semaines de route, harassés par la traversée du plateau anatolien et la difficile capture d’Antioche, tenaillés par la faim, la soif, la maladie, ceux des « croisés » qui n’ont pas renoncé à leur vœu, ne sont pas morts en chemin ou n’ont pas été faits prisonniers contemplent ivres de foi la ville que la dynastie arabe des Fatimides chiites a ravie l’année précédente aux Turcs Seldjoukides sunnites.
Tous ont répondu à l’appel enflammé lancé par le pape Urbain II à la fin du concile de Clermont-Ferrand (novembre 1095). avait tonné le pontife. Le temps était venu, pour l’Église, de reprendre la terre que le