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Prosodies
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Livre électronique761 pages7 heures

Prosodies

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À propos de ce livre électronique

Le sujet est vaste, puisqu’il s’agit de littérature et de société…Véritable travail de plusieurs années sur le présent, le passé et le futur dans l’immédiateté de l’écriture… Mais aussi vaste débat qui débouche sur une perspective révolutionnaire, qui n’a pas pour but de révolutionner le monde, mais de le comprendre et de l’appréhender, parce que c’est cela la révolution… C’est cette histoire-là, à travers le roman du « Je », et à partir du premier métier de libraire de l’auteur qu’il vous mènera à une nouvelle approche de la Lecture, Tâche bien ambitieuse, mais sans laquelle il ne peut y avoir d’analyse, car comme le dit Wittgenstein, il ne peut y avoir de philosophie qu’en se défaisant de toutes… Ainsi les outils employés ne sauront être que pure rhétorique et grammaire sociale, dans l’exercice de ce contrat par le libre arbitre de chacun.
LangueFrançais
Date de sortie8 avr. 2015
ISBN9791029008795
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    Aperçu du livre

    Prosodies - Jean-Pierre Clauzel

    cover.jpg

    Prosodies

    Jean-Pierre Clauzel

    Prosodies

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    © Les Éditions Chapitre.com, 2015

    ISBN : 979-10-290-0879-5

    PREMIER LIVRET :

    De la narration au narratif

    1

    De la narration au narratif

    Il avait l’intention de vous rassurer

    Et pour ce faire il voulut parler de son sentiment

    Parce c’était là sa seule richesse…

    Mais il lui suffisait d’entrer

    Dans cette romance

    Comme on entre dans une pièce

    Et de dire :

    Voyez comme on y danse

    Pour qu’on s’y refuse…

    Mais eux, c’est qui ?…

    C’est qui ce ON ?…

    Exactement

    Nous n’en savons rien

    Et si c’était

    Quelque chose

    Et non quelqu’un…

    Non ce ne peut être vous, cher liseur

    Parce que cela ne se peut

    L’autre de l’Autre n’existe pas

    Oui

    Ce ne peut être… Que façon de parler

    Quelques manières… Y suffiront…

    Mais pour ne pas vous laisse dans l’incertitude de l’être d’un commencement qui n’en finit pas…

    Sortons de cette bêtise qui ne comprendra jamais pareil désordre…

    Et entrons dans le sens des pensées qui s’enchaînent…

    ICI

    Dans le giron de l’écrit

    Mais aussi

    Dans celui du non écrit

    Ce serait un déni de voir dans cette évidence… Autre chose…

    Alors allons par où vous irez vers le lien fébrile d’un proche avenir qui nous retient…

    Cette flamme qui nous anime ne s’éteindra pas de sitôt…

    Et comme dans une fable… Celle du langage

    Loin… De ce Tu… Et de ce Je

    Qui nous distancient… Et nous rapprochent à la fois…

    Trouvons où nous reposer un instant de tous les maux-mots dits et écrits…

    Et avançons dans cette histoire qui n’a ni queue ni tête

    Et de raisons d’être… Aucune…

    Sinon le mariage

    Ici et maintenant… Du meilleur et du pire…

    Puisqu’il n’y a là aucun autre sujet

    Hormis celui de l’être à ne plus savoir qu’en faire…

    DÉFINITION(S)

    Venons-en tout de suite aux faits :

    Qui, dans les lignes qui suivent, saurait dire si cette ressemblance est la sienne… Ou simple Erlebnis…

    Oui parce que cela est aussi simple…

    Aussi simple… Que voir ou regarder… Aussi simple que cela… DECRIRE… Et oui… Ecrire en lisant

    Vous avez ce choix là…

    L’affaire étant entendue… Une fois que vous aurez lu…

    Et non avant, vous pourrez dire :

    Les dés sont pipés… Qui tient cette plume ?…

    N’est-ce pas un leurre ?… N’est-ce pas un jeu ?…

    Cheminons si vous le voulez bien jusqu’à cette seule richesse :

    Celle de l’âme… Puisqu’à priori nous en avons tous une…

    Poursuivons cette course… Folle et désespérée

    Au beau milieu du champ des dérisoires… Pour rejoindre ceux qui hantent Maldoror…

    Traversons le passage ainsi laissé, par le Styx… sans que cela ne soit une fuite… mais bien comme s’il se créait

    Là sous nos yeux… Un rhizome…

    Celui… De ce réseau… Où…Questions et réponses dépassent le champ de l’audible… Pour arriver in fine à l’Entendement… Raison suprême de ce texte…

    Oui remontons le temps… Et comprenons qu’il n’y ait eu là rien à peindre… Rien qui n’en vaille la peine…

    Sinon lorsque nous entendîmes à l’extérieur une portière se fermer… Et que nous tendions l’oreille, sans savoir pourquoi ?

    Juste pour voir cette tête de femme apparaître ?

    Rien qu’une tête qui nous regardait ?…

    Pouvions-nous dire pour autant que nous avions là ce qui s’appelle une pensée et le début d’un livre ?…

    Non mais le désespoir a pointé son nez et il n’y a là aucune surprise… Il nous reviendra hanter les hauts-lieux de l’Ecrit et les bas-fonds du Dire… Sans pouvoir y changer apparemment quoi que ce soit…

    Gardons seulement… À l’esprit… Le défi ainsi lancé…

    Aux temps et aux lieux… Sans plus avant les définir

    Mais tout simplement en le remarquant…

    Et en ajoutant que ce désespoir est aussi et avant tout celui de notre époque… Comme un mal nécessaire… Nous en conviendrons, mais nous ne nous y résumerons pas… Puisque n’est-ce pas, nous avons toutes les raisons du monde, de ne pas le subir… ?…

    2

    Première analyse

    Nous ne sommes plus dans le rêve, mais dans la réalité…

    Celle-ci… Celle-là même qui se manifeste et se méta-morphose… dans une première phrase marquée par l’absence de ponctuation… en se répétant dans nos mémoires

    Telle une trace de pieds laissée derrière soi sur une plage, que l’on suit ou non, et qui s’efface à la première vague… ou lui résiste avant de s’évanouir à la suivante…

    Premières citations

    Disons simplement comme le dit G. de Nerval :

    « Déterminer l’instant précis, où le moi, sous une autre forme continue l’œuvre de l’existence »

    Et essayons nous seulement à les faire coïncider…

    Tous ces moi, et tous ces exister…

    Toutes ces existences

    Mais attention… Pas de discours… Non ceci n’en est pas un… il n’y a et n’y aura pas à y revenir… Nous en avons mare des discussions… Nous voulons juste converser, en instaurant le dialogue entre nous et le monde pour parler de cette existence le plus clairement possible…

    Et cela bien avant que la longue œuvre de toutes les psychologies consacrées ne vienne se manifester…

    Car on cause, oui on cause…

    Mais il s’agit là de fait

    Et aussi de causalité

    Oui il y en a une…

    Laquelle ? Celle qui nous mène à l’être… À cet être pris au pied de la lettre, comme au pied d’une échelle… Et qui pour cette seule raison nous emporte vers les sentiments de subjectivité qui déjà prennent le dessus, parce que si nous n’y prenions garde, ils nous domineraient ?

    Est-ce si dangereux de se laisser prendre ainsi aux rets de ce jeu ?… Non bien sûr, mais c’est ainsi qu’à l’être se surajoute encore de l’être… Ce qui ne nous rassure pas plus que cela… C’est même tout le contraire… une véritable sinécure…

    Mais quelle est donc cette mathématique ?… Celle qui fait se correspondre les dire et les êtres ?

    Existe-t-elle vraiment ?

    Nous allons bientôt le savoir… Et vous le verrez, il n’y a là rien de fastidieux, quoiqu’il y paraisse…

    Parce que nous saurons dans l’intervalle de nos souvenirs.

    Tracer ces lignes,

    Que nous n’avons osé intituler mémoires…

    En admettant qu’elles soient plurielles…

    Oui… Plus seulement nôtres…

    Ce que nous ne pourrons concevoir que selon le plan de la promenade de Jean-Jacques, qui se rappelle…

    3

    Suite(s) et commencement(s)

    « Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de frère, de prochain, d’ami, de société, que moi-même. »

    (J. J. Rousseau dans les Premières phrases des « Rêveries d’un promeneur solitaire »)

    1. Nous nous en souviendrons Monsieur, mais la question persiste… Pourquoi est-ce si difficile à accepter ?… Les pages se suivent et se tournent, sans se déformer comme celles d’un annuaire feuilleté… Envers et endroit d’un monde peuplé de numéros… Le raccourci est saisissant… À l’ère du numérique, il est de bon aloi de le rendre encore plus court… genre brèves de comptoir…

    2. Tellement que l’on ne peut s’empêcher de penser aux ISBN qui n’existaient naturellement pas à votre époque Monsieur J. J. R.. Ces codes optiques au dos des livres qui l’assignent au rang de produit, alors que on le sait ce sont avant tout des objets…

    3. Objet de tous les désirs et de tous les maux… Comme dans l’amour… Et considérer Le livre comme le corps d’une Femme… L’image est banale, mais on l’aime et le chérit bien d’un regard, d’une voix et d’un léger doigté… En l’effleurant et l’effeuillant avec cette infinie tendresse, que seuls quelques-uns connaissent, en lui rendant sa virginité… Celle où tout a commencé… Celle de la page blanche…

    Quel plus beau témoignage peut-il y avoir que cet « Itinéraire d’un enfant gâté »

    Oui mais de tous les écrivains que nous aurons en commun… L’espace d’un instant… Celui d’une citation… Ne nous rebellons pas… s’il n’y a pas de clown… blanc ou triste… alors qu’il serait de bon aloi, de le rencontrer… Le cirque ne fait que passer, et il ne s’arrêtera pas de sitôt…

    Ne sermonnez pas, s’il vous plait, sur cette solitude. Elle est bien nôtre, celle de monsieur tout le monde, celle de l’homme sans qualité de R. Musil, toujours d’actualité et on ne peut plus présente…

    Il ne faut pas que les dédains la rendent ironique… parce qu’elle est vitale.

    Sachons seulement lui préférer plus certainement le songe d’une sarabande d’auteurs… en nous déportant par exemple du côté de Françoise Sagan par l’esthétique morale sous-entendue, puis vers celle non moins morale de Henri de Montherlant… Toutes deux hélas plus guère entendues aujourd’hui, juste un peu plus morales, quoiqu’on en dise, puisque si justement descriptives…

    Oui il y a là, tout ce que nous avons déjà dit, ce que nous appelions simple Erlebnis… un même lien attaché à une simple définition : Décrire…

    L’un serait le reflet de l’autre, l’un étant le principe masculin (H. M) et l’autre le principe féminin (F. S)… le yin et le yang d’une même jeunesse d’esprit… jusqu’à leur mort elle-même qui nous parle en étant de toute éternité… Là où, Ecrire et Etre, s’entremêlent tout en restant nôtres…

    Oui, nous avons tous l’âge de nos lectures… et aucun autre…

    Où en sommes-nous et vous, où en êtes-vous restés des vôtres ?…

    Voilà bien de curieuses destinées que celles-ci, quand on sait depuis l’école primaire, ce qu’il est advenu de ce monde… Pas grand-chose dira-t-on dans le parangon de l’homme normal… Et pourtant Lire et Lecture, nous sollicitent à chaque instant…

    Que lit-on exactement, puisqu’on passe tout notre temps à déchiffrer du lisible ?… Et pourquoi est-ce si difficile de le reconnaître, sinon par-ce-qui-se-pense-là… qui nous occupera toute notre vie, sans y parvenir…

    Pensée sortie tout droit d’un livre, direz-vous, mais n’est-ce pas une seule et même chose pour tout le monde, la même écriture, et le même lieu… Et ne convient-il pas de l’énoncer, alors que nous ne faisons que tentatives sur tentatives pour le rejoindre, avec la seule certitude d’y achopper une fois de plus…

    Oui… N’abandonnons pas si vite…

    Et considérons plutôt la lecture comme écriture, comme simple inscription sur le tableau, écrite noir sur blanc dans la griserie du réel, pour lui redorer un peu son blason…

    Il n’en est pas moins vrai que ce qui s’énonce bien, on le conçoit clairement…

    C’est bateau comme remarque… Mais ce que l’on oublie de dire, c’est que cela fait son chemin dans l’autre… et que c’est le prix de chacune de nos névroses…

    4

    Renoncements et fin

    Nous venons à peine de commencer et déjà me direz-vous, on ne parle plus que d’auteurs…

    Au lieu de les réciter par cœur, comme si vous étiez encore à l’école, nous nous contenterons d’une photographie comme Max Ernst l’a fait en peinture de ceux qui ont marqué son époque… En les réunissant ici… Dans ce livre… Parce que c’est important…

    Pour ce faire, sur le cliché ne discutons plus de vos goûts pour ceux-là, comme vous en seriez tentés, mais approchons-nous timidement et fermement de ceux-ci… Simplement, le plus simplement du monde… par le biais de l’écriture…

    À ce propos vous savez sans doute que tous les mots se terminant par ment, peuvent mentir comme disait R. Caillois… Alors essayons-nous tout de même de ne pas trop leur couper l’herbe sous le pied (aux mots et à leurs auteurs)… Et poursuivons, si vous le voulez bien avec cette image…

    Celle de cette photo de classe qui trône dans ce café où vous aimez prendre un petit déjeuner, le matin de bonne heure et où ce qui vous frappe en premier, c’est la gravité de leurs visages… Sans doute n’est-ce pas, un daguerréotype de l’école communale, comme on en faisait avec ces vieux appareils, où le photographe se cachait sous un tissu noir, la main sur la poire, prête au déclic… Mais comment donc savaient-ils qu’à 20 ans, il y aurait la guerre ?…

    Alors oui l’histoire de ce livre, vous demandez-vous ?… Quelle est-elle ?… Eh bien ce sera encore et toujours celle-ci… Celle d’ici… Celle de cette photo, celle de la république… Elle ne nous appartient pas… Ce ne peut être qu’une interprétation… D’où la confusion qu’il en résulte entre le fait d’être républicain, et de lui appartenir ou non… Parce que si la mort du général De Gaule a fait son travail, maintenant il s’agit de réfléchir plus seulement sur lui, mais sur nous… Le savons-nous encore :

    « Après Pascal et Shakespeare, il nous a appris, que nous vivions en état de guerre, et que notre rôle était d’éviter la guerre. » A. Glucksman…

    1. Quand la vie a-t-elle cessé d’être ce jeu ?… Elle a commencé à l’être après 45… Alors n’aurions-nous pas dû, c’est à dire n’était-il pas de notre devoir d’annoncer de l’« être »…

    2. Et dans cet enfer, n’aurions-nous pas dû après parler de sa négation ?

    3. C’est évident, vous exclamerez-vous… Oui… mais pourquoi ne pas écrire des évidences ?

    4. Lesquelles ?… les vôtres ? celles de ce récit ?

    5. Lesquelles seraient encore assez explicites, pour poursuivre ?

    DEUXIÈME LIVRET :

    Du lieu et de l’intelligence

    1

    Du poème et son contraire

    Au marché des innocents s’allument des foyers intérieurs,

    Que l’on ne peut plus éteindre…

    Cela s’appelle la poésie.

    Celle du brave…

    Elle n’a de révolutionnaire que le souffle…

    Mais il retiendra plus notre attention que tout autre délirant discours, soyons donc attentifs…

    C’est ICI qu’il y a du nouveau et du renouveau en la matière comme une renaissance post-moderne en quelque sorte…

    Saviez-vous qu’il existe un mot en norvégien pour l’écrire, qui a son équivalent en allemand ?… Cela ne nous donnerait-il pas là matière à réfléchir, nous autres français, sur la suprématie de notre savoir ?

    Oui il y a là un éternel recommencement que n’importe quel écrivain reconnait… Mais il y faut certaines conditions, et en premier lieu, ce fait là, celui de l’accepter et de l’affirmer sans qu’aucun postulat n’intervienne… Nous en sommes très loin, nous qui sommes perdus dans nos contingences et nos certitudes… Alors écoutons Madame Sarraute nous dire :

    « Ils semblaient sourdre de partout, éclos dans la tiédeur un peu moite de l’air, ils s’écoulaient doucement comme s’ils suintaient des murs… »

    1. Oui Madame vous leur parlez sans les ménager, et vous avez sans doute raison de le faire, puisqu’ils ne penseront pas qu’il s’agit d’eux… Ceux-là même qui passeront sur votre phrase à grands renforts de déculpabilisation qu’aucune guerre ne viendra temporiser voire légitimer… Nous le savons tous…

    2. Alors persistons, et n’en restons plus à des quant à soi… Car il s’agit bien de ne plus être en guerre

    3. Mais d’un simple travail… D’Écritures… En boucle…

    img1.png

    (Le même dessin est obtenu en fixant un point sur une roue… Silence on tourne…)

    ÉNIGME, ET MISE EN JEU

    OUI le jour où…

    Bien des choses peuvent commencer ainsi… Y compris ce livre, qui n’en finit plus de se retourner sur lui-même comme en terre utérine d’un corps imaginaire…

    Continuez de présupposer que vous en savez bien assez… voire plus encore… que vous ne le dites… Pourquoi donc ?

    Puisque même si vous n’en êtes pas conscient là maintenant…

    Vous vous souviendrez de ce passage comme celui de la vie et de son modèle…

    Tout comme lorsque vous préfériez les échecs plutôt que les dames, ou le tarot à la belote, le poker au djinn rami ?… Nous ne nous le rappelons pas… Mais s’il nous fallait encore choisir ceci ou cela, nous le referions.

    Simple question de stratégies… Différant les unes des autres… et qui hélas, n’ont pratiquement plus cours… C’est regrettable pour tous ceux, qui n’auront plus cette chance, et qui préfèrent le Loto ou le PMU, ou autres jeux autour du manque et du profit…

    Une cause et une conséquence à cela ?… oui bien sûr… Puisque nous sommes TOUS joueurs en nous jouant l’un de l’autre !… C’est bateau, comme remarque, voire benêt… Mais mesurez bien cette incidence du bateau du savoir (un bateau lavoir que certains reconnaitront), et vous verrez toutes les indécences du discours réapparaître en temps et en lieu pour verser dans le giron du réel… leur règle du jeu… Souvenez-vous de l’ours dans le film de Renoir joué par lui-même…

    On peut se voiler la face autant que l’on veut, mais jamais aucune vérité ne viendra nous faire mentir… C’est le mécanisme de l’aveu, décrit par M. Foucault…

    Quant à toutes les diatribes de l’âme en déroute, sachons faire le tri et tirer l’enseignement…

    Parce qu’il ne s’agit pas de religion, et bien plutôt de ce qui se joue Là… en chacun de nous, d’une question fondamentale :

    Entre Le dire, et Le penser… Où et quand, le parler s’exerce-t-il ?…

    Question qui ne se pose jamais franchement, mais qui, dans cette agitation atomique, où l’un et l’autre se heurtent, structure l’identité de chacun…

    Quels sont les Enjeu(x) ?

    Ils sont de taille certes, mais il suffit de s’en contenter, et de modestement le romancer, de façon post-moderne… comme les allemands et les Scandinaves…

    Mais qu’est-ce à dire le demandez-vous, dans ce récit ?… Le post-modernisme ? (alors que la modernité n’est même plus à l’ordre du jour, et que nous sommes encore à nous demander ce qui l’est et ce qui ne l’est pas, en confondant mode et modernité)

    Non trois fois rien, si ce n’est un advenir immédiat sans partage possible, entre l’entier et le durable, le devenir de soi face au monde…

    Intéressons-nous à ce rapport là… Par exemple :

    Voir une ville - une armée - des corps - un hôpital - des papiers d’identités - des magasins aux stores tirés - une police : une sorte de milice surveillant les rues - quelques voitures… Nous sommes en Grèce, et nous sommes le 21/5/92…

    Soit un an plus tard :

    À Cannes - France 21/5/93… « I work on a few movies » est à l’affiche Sur la plage une star entourée de photographe comme dans les belles années de Marylin… Et puis sur d’autres marches, d’autres escaliers, un autre tapis rouge : Tina Tuner…

    Et voilà !… Vingt ans après, rien ne change, juste les noms…

    Mais à quelle Histoire croyons-nous avoir affaire ?… Et quel est ce clivage entre l’actualité et l’art ?… La guerre des images aurait-elle donc lieu ?

    Ici et maintenant… nôtres… vôtres… leurres…

    Nous n’avons pas l’impression de l’être (leurrés)…

    Et pourtant nous ne pouvons nous en contenter… Au sens où nous n’en sommes jamais rassasiés…

    Mais nous voilà dès lors… les uns et les autres, bien différents

    Et bien démunis devant elle…

    Voire pauvres… et désarmés face à cette richesse apparente…

    Tandis que l’iconographie abonde

    L’icône, elle, meurt peu à peu…

    De là à faire des parallèles… Il n’y a pas loin… du paradoxe…

    Et il peut s’énoncer ainsi :

    Le matérialisme est mort… Oui, mais qu’est-ce qui peut le remplacer ?…

    Sa dépouille se consume un peu plus chaque jour… Et de félicité il n’y a et ne peut y avoir… Non pas même de phénix pour en renaître…

    Tout le monde le sait et pourtant tout le monde fait comme si cela n’existait pas, c’est évident… Le déni généralisé de cette situation catastrophique n’arrange rien…

    Il sera par exemple inutile de dire que Dieu fait d’immatérialités viendra parfaire le monde… Non il ne viendra pas il n’est pas là pour ça, pour réparer les dégâts du matérialisme…

    Histoire et matérialisme n’ont pas la même fin… Il suffit de s’en apercevoir et de l’analyser… Voire de le dire… Pour que le nœud se dénoue…

    Peut-on pour autant dire qu’il y a une marge entre ce que nous regardons et ce que nous lisons ?… Et sommes-nous prêts à nous en rendre compte ?… Sans doute non, sinon ce serait déjà fait… Alors oui : « Hiroshima mon amour » tu es toujours d’actualité…

    PLAISANTE CONCLUSION

    Il y aurait quelque chose d’absolu dans certains « incertains » qui s’appelle Le Charme…

    Et à ce propos et de but en blanc comme cela, celui du mot… Il s’agit de la Calèche, qui bientôt disparaîtra, mais qui par l’entremise d’Une Vie de G. Maupassant nous rappellera cette fuite éperdue… Celle dont nous parlions en commençant… Nous y revoilà… C’est de la folie… Le sol peut s’ouvrir sous nos pieds… La béance est immense… Il y a là quelque chose d’irrévocable dans cette fuite, car elle est bien celle de monsieur et madame Tout le monde…

    D’où cette conclusion qui s’impose comme allant de soi :

    1. Du charme de ce présent-absent, il est question, mais il appert, que vous n’aurez personne pour le révéler ni le réclamer au bureau des objets trouvés…

    2. Chacun se souviendra alors d’avoir trouvé dans l’encrier encastré de son bureau d’école primaire, autre chose que de l’encre… autre chose, qui reste tout de même de l’écriture…

    3. Ce qui ne sera pas sans vous rappeler une certaine pendule, qui à chaque seconde avale une petite gorgée sonore, une goutte, une larme de mémoire qui rendra l’âme le jour suivant… en vous laissant pour cette seule raison… comme un parfum d’éternité

    Pour le retrouver, il suffit d’en découdre… Et de fil en aiguille… SMS oblige… Nous lisons :

    « Parfois lorsque les espions de la pensée cessent de transmettre leur message, l’incongru, comme ça, nous saisit… Celui d’un baise main, qui traverse le temps… ».

    Même pour ceux qui ne le pratiquent pas, rester à l’assurer, comme empreint d’une sincérité, peut aller jusqu’à l’amour… Il y a là quelque chose de mondain, qui n’est pas déplaisant… Parce que justement il transgresse certaines lois… et que c’est ainsi qu’il faut envisager la vie…

    Narration étant faite :

    N’êtes-vous pas tous prêts à considérer la littérature comme une certaine naïveté ?… Disons simplement, à la lumière de ces exemples, que ce sera toujours une merveilleuse erreur, puisqu’elle nous permet encore de lire…

    Lire et Dire sont tellement proches, que ceux qui taxent ainsi la lecture en général, ne nous gênent pas… Ils ne font que soulever le lièvre de la crédulité… Mais de là à croire en la littérature, comme en la religion ?… Certes non, car il faudrait bien peu de foi en l’une ou en l’autre pour les rapprocher.

    2

    Premières contradictions

    N’avez-vous pas remarqué qu’il suffit que l’œuvre parle d’elle-même pour faire taire les plus ignorants ? Vous voyez de quoi il s’agit :

    « Demande au mendiant,

    Il le sait

    Cela s’appelle l’aurore. » (L’impromptu de Paris)

    Et c’est de Giraudoux

    Selon la légende La Fontaine a résidé à Bellac, justement là où il écrit son Apollon… N’est-ce pas comme un scoop ?…

    Un concours de circonstance ?… qu’en pensez-vous ?… Ce sont les Dire d’une information… Encore elle… Elle vaut, ce qu’elle vaut… Mais vérifiez-la… Puisqu’il en va toujours ainsi, confirmer celle-ci comme pour s’en assurer…

    Mais vous ne le voulez ou ne le pouvez pas ?… Car cela vous est égal… Apollon, La Fontaine et Giraudoux, à Bellac quel est le message ?… Sont-ce des retrouvailles

    Des références ?

    Ça ne fait rien, vous avez l’habitude !… Combien de messages seront-ils restés aujourd’hui sans réponses… Des millions, autant que d’individus

    Ainsi La Rochefoucaud ajoutera à Pascal, que c’est une grande folie, que de vouloir être sage tout seul… (Encore une évidence que l’on va dénier)

    Et nous de continuer :

    Pourquoi diable, les rendez-vous sont-ils tous teintés d’une note kafkaïenne ?

    C’est vous monsieur Prévert qui nous donnerez la clef :

    « Quel est la place du poète dans l’Etat ?

    Moi je m’en fous.

    C’est ce que j’ai trouvé de mieux à faire.

    Vous me réveillerez à minuit… »

    Croyez-vous vraiment qu’il ait le choix, le poète ? Certes non, car cela demande un équilibre des forces en présence, qui n’existe pas.

    L’art a toujours combattu la réalité par des considérations d’élégance… Nul ne s’y trompe, et nul ne le peut parce qu’il s’impose ainsi de lui-même sans qu’on sache très bien pourquoi… En fait tout se passe comme s’il nous poussait vers l’anonymat… La notoriété n’étant qu’affaires commerciales, la question est :

    Pourra-t-on s’en affranchir ?

    Oui il suffit d’affirmer par exemple qu’il est fort comme la mort, eu égard à son œuvre et la phrase durera… Une mort morcelée, parcellaire, mais mort tout de même…

    Une mort qui s’impose ici à nous en tant qu’HYPOTHESE de travail…

    3

    Hypothèse de LECTURE(S)

    Lecture, écriture et langage sont ICI liés par l’Ordre des choses… L’expression nous laisse un goût de mort sur les lèvres… Ce seul mot (ordre) peut l’évoquer… Tout aussi bien que celui d’un appartement, d’une maison, d’une ville, ou beaucoup plus vague celui des objets, qui s’y trouvent, et qui ne dépendent que du regard qu’on peut leur porter… On parle de cet ordre-ci à la Perec dans le vide… et celui, dans lequel on les range… Oui cet ordre-là celui par lesquels on les nomme… comme Proust, Balzac ou Daudet…

    Qui lira le dictionnaire le comprendra aussitôt et verra où cela mène… La vie après la mort… Non il n’y a pas d’ordre préconçu sans désordre… Cela s’appelle l’entropie et cela existe même dans la nature… Inutile de nous faire croire autre chose… Comme par exemple l’Ordre pré-établi, platonicien… Non l’ordre des choses n’existe que par - ce - que - le - langage - en – fait… Par exemple Écrire…

    Voilà bien l’hypothèse dont nous parlions… Nous y reviendrons… C’est une finitude qui peut durer…

    La vie, l’amour, la mort, quoi de plus naturel, sinon le fait de cette symbolique, que l’on peut généraliser, à tout phénomène et toute chose :

    « La campagne, c’est cette musique, cette agitation des branches, des feuilles et de cris, qui s’enfle et s’architecture. »

    1. Qui a écrit cela ?… Il s’agit de la dernière phrase de « Anchise » de Madame Desbiolles

    2. Eh oui Madame… une pensée sans conscience n’est pas forcément libre, parce qu’il y a plusieurs consciences. À chaque chose, la conscience et le langage qui s’y rattachent, sinon elle n’existe pas… Bien évidemment à partir de là, la pensée s’organise, mais la pensée n’est pas une chose…

    DE LA SCIENCE AU SCIENTIFIQUE

    D’où, cette philosophie, qui rêve depuis longtemps dans ses cartons d’avoir son intelligence propre… Toutes les philosophies tournent autour de cela…

    Mais d’où aussi le fait que celle-ci se terminera par La science dont s’entoure l’objet, en l’occurrence celui-ci, ce livre, qui viendra réconforter ou non cette pensée… La frustration qui se joue là, n’est pas un vain mot…

    L’éducation non plus… Inutile d’y revenir, parce que le changement, qui s’opère ici, n’est pas du tout métaphorique, mais bien métonymique… On voit l’évolution, cela nous parle… Et cela dit :

    « Tu es ce que tu as été et ce que tu seras, car ce que tu haïras maintenant, jamais n’atteindra ce que tu as aimé hier… ». Parabole s’il en est, qui mène le monde depuis la nuit des temps… Que cela s’appelle sentiments, affects ou pulsions, seul le désir dure… Encore faut-il le savoir, ou ne pas l’avoir refoulé !… Mais Freud nous l’a appris, quoiqu’il advienne, il perdure ?

    Nous n’avons plus qu’à le traquer… Oui, être aux confins de la science, c’est aussi cela écrire, traquer les signes… Écrire par exemple qu’il n’y a pas d’originaire, mais bien que des originalités plus ou moins confuses selon les cas… Ce ne sera pas jouer avec des mots, mais bien révéler du sens et le cortège de signifiants qui l’accompagnent…

    Le tout n’étant pas de remonter aux origines, mais bien de suivre leur signifiance…

    C’est efficace… Tenons-nous en à cela… À cette phénoménologie… Elle suivra fidèlement son objet pris dans son ensemble…

    Ensemble d’entier naturel, où il préfigurera au sein d’une suite de n-1 élément

    L’important n’étant pas tant de trouver le début (une aiguille dans une meule de foin), mais bien ce qui le caractérise : son devenir… Autrement dit encore, le phénomène et non la cause… Ce qui en découle dérive tout seul… Le procédé n’est plus le même… C’est mathématique… Ce n’est plus ce qui vous intéresse qui compte, comme contenant… mais ce qui s’intéresse à la chose (ou à vous) qui apparaît comme signifié…

    Déterminant dès lors ce qui se structure, par un réseau de surface sans limites et sans restrictions aucunes, il ne nous reste plus qu’à suivre ou non, le fil conducteur de ce qui pense… Voir sinon de ce qui est pensé…

    Toute fois les nuances restent de la pensée… chez beaucoup de scientifiques qui ont ainsi travaillé dans la généalogie, l’embryologie ou l’archéologie… Voire également tout ce qui donne accès à Lalangue (sémioticien ou psychanalyste et autres)… Parce qu’ils ne se contentent pas d’un savoir, mais bien d’en suivre ou non la suite logique et le raisonnement jusqu’à la source… Non plus dans la perspective verticale, ascendante et hiérarchique de la signifiance, mais bien dans celle qui sera linéaire, horizontale et ramifiée sous forme de trame, qui ne sera dès lors que celle des choses perçues et ressenties comme telles, au fur à mesure de leur affleurement à la surface du réel…

    Retrouvons-en le fil et reprenons l’exemple de l’oralité et de l’analité… primarité du désir… Cela s’écrit… Les piles de livres dans les supermarchés le prouvent… Cela ne rebute personne… Non… Et c’est d’autant plus vrai lorsque le texte lui aussi pèle mêle en prend consistance…

    La glose des uns ressemblant alors étrangement à la glose des autres… Seule l’histoire importe… Fini le style, finie la forme, c’est le royaume de l’uniformité…

    On dira même sans l’avouer que ça aide à ne pas penser… Ce qui est l’inverse à proprement parler du propos littéraire…

    Forme et contenu… Peu importe, puisqu’il y en aura pour tout le monde.

    « La littérature est un grand bordel », dira Jean d’Ormesson.

    On comprend qu’il en faille pour tous les goûts, mais à force de s’éparpiller, on perd la saveur… L’abondance n’a jamais été un critère, c’est tout le contraire… C’est plutôt la rareté qui peut faire la qualité… Cela aussi c’est mathématique…

    PETIT RETOUR AU NARRATIF

    Tout se passe comme si… Au début, il n’y avait… Que la sensibilité d’une impression… La nonchalance d’un espoir

    L’assurance d’une vérité… Puis la confirmation de ces sensations… Qui sans être révélées…Iraient tout droit dans l’incorporel… Tout comme le simple esprit… Qui l’habite… Qui, si on n’y prend garde…Tombe dans l’oubli…

    Qu’est-ce qu’écrire alors ?… Sinon de le lire… 

    À haute et intelligible voix ?

    On pense, au livre du Ça de Grodeck…

    Vous êtes dans votre meilleur fauteuil… Vous croyez tenir dans les mains un bon livre, et vous vous apercevez que ce n’est plus le vôtre… Il vous tombe alors des mains…

    « Écrire » n’est plus un mythe comme autrefois… On s’en est chargé… Lecteur-auteur, chacun y va de son couplet sur la société de loisirs… On n’osait pas prononcer le mot pour les livres… Aujourd’hui on y est parvenu… Sans s’en rendre compte… Le médiocre l’a encore remporté…

    C’est bien là toute la question d’une survie confrontée à elle-même avec cette pénurie du sens que l’on retrouve chez E. Bove par exemple, qui structure notre pensée contemporaine sous la forme d’une lutte en un combat où l’innommable prévaut puisqu’il est intrinsèque…

    DU LIEU ET DE L’INTELLIGENCE SANS LA GUERRE

    L’innommée, c’est et sera toujours La guerre ?… On en parle tous les jours aux Info, est-ce que pour autant nous en sommes quittes ? Certainement pas…

    Et si nous prenons l’exemple de celle de Troie, qui d’après M. Leiris est « l’image même du lieu de prostitution » il va sans dire, que lorsqu’ils découvrirent sur le site, depuis le simple village fortifié du IV e millénaire avant J. C., neuf couches superposées, ce fut un véritable casse-tête mais aussi une véritable rencontre de l’un et de l’autre : de l’homme et de la littérature… De l’homme et de l’environnement… Et de conclure en disant que l’on a suivi le même chemin, le même parcours, une même idée, et pourquoi pas le même cursus puisqu’il répond et renvoie à la démarche d’un savoir… toujours en marche et jamais prédéfini… Voire illimité dans certains cas…

    Alors oui, discutons… et parlons de cursus virtuel…

    Ca ne vous dirait pas quelque chose ?… quelque chose comme le plus des positivistes forcenés, un surplus d’âme au supermarché cher aux évangélistes…

    Alors cursus ou consensus ? Embauché ou viré ? Employé ou licencié ? Chômage ou capitalisme ?

    4

    Quelques évidences

    Ça se lit autant que cela se délie ?… Bien sûr.

    Mais il peut y avoir transcendance et aussi son contraire : l’immanence…

    Bien des jolis mots tout ça, direz-vous, pour dire une même chose, celle qui s’écrit, et qui s’inscrit en caractère gras sur le tableau noir de la vie…

    Ne dramatisez pas, il n’est pas aussi noir que cela… Sachons seulement les utiliser à bon escient

    En tout état que ce soit pour l’une comme pour l’autre, cela passe par le langage… La première par ce qui est extérieur au sujet (transcendance) et la deuxième par ce qui lui est intérieur (immanence)… Toute l’histoire de ce 20e siècle (voire des précédents à celui-ci, pourquoi pas ?) oscillera entre ces deux pôles, c’est-à-dire ce qui est propre à l’individu et au groupe auquel il appartient ou non…

    Aucun panthéisme là-dedans, juste une évidence… Fort heureusement…

    Hélas, on le voit, l’individualisme du 21e auquel on assiste, n’est que cette incapacité à l’évidence… Entendons-nous bien, elle n’a rien de légitimé, et elle est loin d’être un manque, une carence ou un quelconque « pas savoir »…

    C’est tout l’inverse… C’est le supposé savoir de Lacan et le supposé sachant de Sartre….

    Alors si vous ne confondez pas le sens de ce qui est représenté, et de ce qui est présent… Et si vous imaginez que ce qui est représenté, comme autre, se présente à nouveau… Alors seulement, et seulement là vous ferez la différence, et direz qu’il y a quelque chose…

    Quelque chose comme :

    « Il me semble que c’est à toi que j’écris. Je n’ai jamais tenu de journal. Je n’ai même jamais rien su écrire que quelques lettres. »

    Ainsi commence L’Ecole des femmes d’A. Gide…

    On ne prend jamais assez au sérieux les écrivains !… Et il est clair qu’un journal exige le meilleur de soi… Bien qu’il ne puisse jamais l’atteindre et que ce soit dans le détail qu’il se résolve… on ne s’y perdra pas… tout au contraire puisqu’il est sans cesse dans cette affirmation-là, voire une obligation, une contrainte qui le rendent complètement aliéné à la personne, parce que c’est comme ça que ça se passe, voir que ça se dépasse… Il ne peut en être autrement :

    Celui qui écrit et celui qui lit, Noir sur blanc,

    Tout cela en un seul dit, un seul énoncé ?…

    Une seule parole ?… Vous plaisantez ?… Cette sorte de parabole n’a plus cours… Ce n’est que pure névrose, voire inévitable… parce que les choses se suivent dans le refoulement pour sembler différentes… Comme s’il n’y avait là rien à faire, et que ce soit ainsi… plus qu’une fatalité : une nécessité… Oui quelque chose d’aléatoire (au sens mathématique du terme) et de certain en même temps… Rien de bien nouveau, à moins de l’étendre au répertoire des objets et des sentiments… Ce qui nous mènerait directement vers une petite révolution au sens physique du terme… Mais il n’est même pas certain qu’elle soit la bienvenue tant les esprits sont gangrénés…

    La douleur comme un lieu

    Suivons le fil tendu des mots, comme s’ils étaient nôtres… oui… Mais l’enfant a été enfanté dans les cris, ceux de la mère et ceux de son bébé… Jamais cris n’apparaîtront plus normaux ?

    D’où cette question :

    Qu’est-ce qui, depuis la naissance jusqu’à la mort, ne reste pas en souffrance ? La part de chacune, s’il n’y avait l’une dans l’autre… Oui ce qui naîtra dans la mort et ce qui mourra dans la naissance, cette part inaliénable de l’in-exister… L’adret et l’ubac sous le soleil de minuit… Le recto et le verso d’une feuille qui s’envole… Le pile ou le face du fil d’une pièce de monnaie sur sa tranche qui tourne… L’envers et l’endroit d’un miroir retourné… Le vide et le plein d’un gant retroussé. Enfin tout ce qui est antinomique et qui fait sens…

    Rien n’est plus simple et aussi plus compliqué que de ne pas en vouloir… Alors que l’on passe sa vie à cela, pourquoi ne pas se le tenir pour dit… Tout bonnement parce qu’on a besoin d’en parler…

    Que va-t-on faire chez le psy sinon retrouver sa douleur, pour l’oublier ?… À ce point tel que l’on n’a plus de mots pour la dénier… Tout y passe… Ce juste rapport à l’autre vous y convie et vous convient, mais n’est-il pas plus simple de le faire tout de suite ?… Comme Ici par exemple…

    À la passoire des mots

    Tapissant les fonds de l’inconscience…

    Constance - inconsistance… Du texte

    Que nous filtrons

    Et repassons dans notre mémoire…

    Pourquoi ?…

    Pour quoi ne pas nous y perdre de nouveau…

    Qu’est-ce qu’un roman fleuve, sinon ce jeu d’identités qui taisent en elles tous les soubresauts du ça ?…

    Le ça dit autre chose… Non, la même chose simplement passée à travers un filtre… Pourquoi ne pas l’accepter ?

    Pourquoi ce refus ?…

    Le liseur, on le comprend, se fond en l’écrivant dans cette lie… Mais comment se fait-il que la dissonance de l’un et de l’autre n’apparaissent ?… Simple espace-temps du livre ouvert chassant de sa permanence un autre espace-temps, celui de la parole donnée messianique s’écartant ainsi de toute autre… Écart-type où l’illusion est parfaite… et le monde s’évanouit…

    D’UNE CERTAINE MANIÈRE DE LIRE

    Restera toujours que la lecture, la lecture comme écriture, s’écrit au fur et à mesure, et qu’il n’en y aura pas moins et toujours le juste hiatus, entre la chose lue et la chose écrite, comme si elles ne coïncidaient pas… Eh oui c’est tout… ce simple décalage par lequel on se leurre… Mais également que l’on peut cultiver… Réelle culture s’il en est, car la béance est grande…

    Oui ce qui s’ouvre ici n’est plus seulement le livre, mais le monde lui-même… Il suffit d’être à la bonne page…

    Prenez l’espace d’un instant, la lecture comme un art, s’il vous plaît… Et ne tenez plus les vessies pour des lanternes… Celles des philosophes des lumières resteront alors à leur place, parce qu’ils y sont très bien… Et ne dites pas qu’on ne peut faire plus obscur, plus confus…

    Car plus on fait, et plus c’est clair…

    Clartés obscures de soi face au monde… pour finalement arriver au dénouement, de l’Etre et de l’Agir…

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