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Voyage en langue chinoise: Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin
Voyage en langue chinoise: Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin
Voyage en langue chinoise: Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin
Livre électronique100 pages1 heure

Voyage en langue chinoise: Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin

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À propos de ce livre électronique

Ce récit retrace le parcours d’apprentissage du chinois d’une enseignante. A travers les années d’étude, les voyages et les rencontres, l’auteur revient sur ce qui lui a permis d’apprivoiser cette langue réputée difficile. Le cahier pratique propose une présentation des principales difficultés du mandarin et donne des pistes méthodologiques pour les surmonter.
LangueFrançais
Date de sortie17 oct. 2017
ISBN9782312055732
Voyage en langue chinoise: Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin

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    Aperçu du livre

    Voyage en langue chinoise - Catherine Legeay-Guillon

    9782312055725

    Voyage en langue chinoise

    Catherine Legeay-Guillon

    Voyage en langue chinoise

    Récit d’apprentissage suivi d’un cahier pratique pour l’étude du mandarin

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Dessin de couverture réalisé par Rosendo Li-Rubio

    © Les Éditions du Net, 2017

    ISBN : 978-2-312-05573-2

    Remerciements

    Ces pages sont pour moi l’occasion de remercier tous les enseignants que j’ai eu la chance de connaître, pour tout ce qu’ils m’ont appris et transmis. Je remercie aussi les étudiants qui ont participé à ma réflexion et dont les questions et remarques me font progresser tous les jours.

    Je remercie mes compagnons d’apprentissage qui ont éclairé de leur présence et de leur fantaisie toutes ces années d’études.

    Salutations émues à mes amis fidèles de France et de Taïwan, mon pays de cœur.

    Pour leur relecture attentive et constructive, merci à mon époux Daniel, à ma fille aînée Charlotte. Merci à mon ami Rosendo Li pour la couverture de l’ouvrage ainsi qu’à Claire Saillard pour sa relecture attentive du « cahier pratique ».

    Sans le soutien de mes proches – mes parents, ma sœur Francine, Daniel, Charlotte et Valentine – je n’aurais pas fait tout ce chemin.

    Septembre 2017

    Première partie

    Apprendre

    J’ai commencé l’étude du chinois par les menus et par les peintures murales très kitsch qu’on trouve un peu partout dans les restaurants chinois de province. Assez jeune, j’ai été attirée par l’écriture chinoise, les caractères, les sinogrammes{1}. Je voulais comprendre ce qu’ils signifiaient, de haut en bas, de gauche à droite, seuls, en groupes, en noir, en rouge, ou en insignes lumineuses sur les devantures des restaurants à une époque où ils étaient encore plutôt rares en province. J’ai vu les premiers dans mon enfance, car mes parents étaient propriétaires d’un local loué à un restaurateur chinois. Nous allions dîner régulièrement dans ce restaurant pour des visites de politesse. La cuisine de Monsieur et Madame H. était plutôt bonne comparée à celle d’autres restaurants chinois que j’ai pu tester par la suite, où le glutamate enlevait le goût de tous les aliments et rendait la digestion compliquée. Mon père se forçait un peu car il goûtait peu la cuisine chinoise, à part des beignets archi-sucrés et archi-gras servis en guise de dessert, que je n’ai jamais retrouvé en Chine ou à Taïwan ensuite. Ma mère était plutôt contente, cela faisait une soirée au restaurant, sans cuisine ni vaisselle. Accrochés aux murs, les tableaux m’intéressaient tout autant que ce qu’il y avait dans mon assiette. Une calligraphie ici ou là, à côté de chevaux noirs s’élançant vers l’horizon, ou encore au milieu de pivoines multicolores. C’est un biais comme un autre après tout pour découvrir une langue et son écriture. Aujourd’hui, de nombreux étudiants en japonais ou coréen hantent les couloirs de l’Inalco (ex « Langues O’ »), déguisés comme leur personnage de manga favori (Ça s’appelle un « cosplay », me signale ma fille !). D’autres avant eux sont venus à l’étude du chinois pour lire le « petit livre rouge » de Mao{2} ou « Le rêve dans le pavillon rouge »{3} (beaucoup plus intéressant) ! Je suis assez âgée pour avoir eu au collège un professeur d’histoire notoirement maoïste, qui distribuait des tracts devant certains lycées. Il officiait pourtant dans un collège très catholique, ce qui dénote une certaine ouverture d’esprit ! Moi, j’ai commencé le chinois par les menus : « riz sauté, soupe de nouilles, bœuf aux oignons, canard laqué, poulet à l’impériale… »

    Au lycée j’ai également été fascinée par un texte en chinois, distribué par notre professeur de grec ancien, la fable du Loup et de l’Agneau d’Esope en chinois, reproduit en regard du texte grec. J’ai adoré ce face à face, ou plutôt cette communion. Quel bonheur, des écritures rares, anciennes ou lointaines, parvenues jusqu’à moi pour mon plaisir et mon émerveillement ! Et transmises par quelqu’un dont la mission était de partager tout ça, toutes ces découvertes, belles, inutiles, et magiques. Ce professeur – que je remercie – m’a également prêté un vieux manuel de chinois. J’ai fait des tentatives toute seule avec le disque qui l’accompagnait. Je pense que je devais ressembler un peu au personnage de Joe de la série Friends, dans l’épisode où il essaie d’apprendre l’espagnol (« bla bla da gi bla ! »). Néanmoins quelques sinogrammes se sont installés dans mon cerveau. Ce fut le cas notamment de « 俘虏 – fúlǔ », « Furyo » en japonais, le titre du film de Nagisa Oshima avec David Bowie et Ruyichi Sakamamoto. A partir de cette affiche de film japonais, je constatai la diffusion de l’écriture chinoise au-delà des frontières de la Chine. La langue japonaise utilise toujours environ deux mille sinogrammes appelés kanji. Etudiant seule, j’écrivais mal ces quelques sinogrammes mais je les écrivais un peu partout avec sans doute une bonne dose de snobisme ; un peu comme l’écrit si bien Amélie Nothomb dans son roman autobiographique « Le sabotage amoureux » : « La Chine c’est le classique, l’inconditionnel, c’est Chanel N° 5. » Je devais avoir cette sensation alors d’être distinguée en écrivant quelques sinogrammes de temps à autre.

    Au bout de plusieurs tentatives de traversée du manuel en solitaire, je suis tombée sur une petite annonce dans le journal local d’un étudiant en sciences qui échangeait des cours de chinois contre des cours d’anglais. Alleluia ! Enfin un compagnon-maître d’apprentissage ! L’avantage, c’était que la formule de l’échange n’était pas payante. Par contre, mon anglais n’était vraiment pas assez bon et assez utile pour lui. J’ai dû beaucoup le décevoir. Comme professeur de sa propre langue maternelle, il n’était pas spécialiste non plus, mais au moins j’entendais du vrai mandarin et j’essayais de faire de bonnes phrases. Il me prêta un manuel des Editions de Pékin, que tous ceux de mon époque ont dû avoir entre leurs mains, avec diverses variantes, mais toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres : d’abord des personnages avec des noms impossibles (Gubo et Palanka), et l’omniprésence de l’Armée Populaire de Libération qui surgissait à chaque occasion et dont les louanges ponctuaient les leçons. A côté du premier vieux manuel que j’avais lu et qui commençait par « 您贵姓 ? » (« nǐn guì xìng », mot à mot : Votre /précieux /Nom de famille ?, formule polie pour demander le nom de quelqu’un), j’avais déjà sous les yeux deux mondes chinois bien différents.

    Les cours ont duré quelques mois durant mon année de seconde, puis, d’un commun accord, se sont arrêtés. Peu m’importait, j’avais depuis ce moment-là décidé d’étudier le chinois. C’est ce que je me suis empressée de faire après le Bac en première et en terminale. Période dont je ne dirais pas grand-chose d’autre que ce fut mon début d’apprentissage du bachotage, notamment

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