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La coloc' du brancardier
La coloc' du brancardier
La coloc' du brancardier
Livre électronique99 pages45 minutes

La coloc' du brancardier

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À propos de ce livre électronique

Robert, Slimane et Esteban, trois Séniors (entre soixante et soixante-dix ans), aux revenus modestes, partagent depuis une dizaine d’années une colocation. Leur objectif est d’échapper soit au Foyer de Retraite, soit au Centre de Logement Communautaire. Pour Esteban, la question ne se pose plus : il vient de décéder brutalement d’une crise cardiaque. Un nouveau colocataire va donc arriver, envoyé par l’Agence d’État qui gère les questions de logement : Bruno, âgé de « seulement » vingt-huit ans… Une perspective qui déplaît à Robert, auto-érigé « colocataire-en-chef » , de nature autoritaire et acariâtre, qui voit d’un mauvais œil l’arrivée d’un « jeune » dans « sa » colocation… Et pourtant...
Cette tragi-comédie est un voyage entre attirance et répulsion ; certains peuvent choisir de se couper du rapport à l’autre, mais ils y perdent l’essentiel: eux-mêmes. L’homme est un animal social qui n’existe qu ‘en se confrontant a son voisin, comme a son reflet dans le miroir. La solitude c’est l’aridité. Au singulier rien ne se créer. L’acte quel qu’il soit, le mouvement quel qu’il soit ne peut naître que d’une rencontre. Tant qu’il y a de la vie…
LangueFrançais
Date de sortie6 juil. 2017
ISBN9782312053097
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    Aperçu du livre

    La coloc' du brancardier - Hervé Guillemot

    978-2-312-05309-7

    La pièce

    « LA COLOC’ DU BRANCARDIER »

    a été créée le 27 mai 2017

    à La Cave à Théâtre (Colombes)

    Une production de la

    Compagnie POMPES & MACADAM

    Mise en scène : Charlotte PRADEILLES

    avec

    Deen ABBOUD dans le rôle de Slimane

    Hervé GUILLEMOT dans le rôle de Robert

    François LEVISTE dans le rôle de Bruno

    Régie/Coordination : Alain CASCARINO

    Scène 1

    Une cuisine sommairement équipée, une table, trois chaises, un jambon cuit entier suspendu dans un coin. Premier jour, le matin : Robert, en pyjama, prend son petit-déjeuner, en faisant ses mots fléchés. Après un temps, entre Slimane, tee-shirt et caleçon, plutôt tonique et fébrile, qui commence à s’affairer pour son petit-déjeuner, ouvrant tiroirs et placards…

    Slimane

    S’lut !

    Robert

    Ch’lut.

    Slimane

    C’est bien aujourd’hui ?

    Robert

    Oui… Le tiroir !

    Slimane

    Refermant le tiroir qu’il avait laissé ouvert

    Et à quelle heure a dit l’Agence ?

    Robert

    Fin de journée

    Slimane

    Je ne serai pas fâché de le voir arriver.

    Robert

    Ah ?

    Slimane

    Je l’ai trouvée un peu longue et glauque, la quinzaine…

    Robert

    C’est comme ça.

    Slimane

    Oui, peut-être… mais Esteban, là, trois jours, raide sur son lit, enfermé dans sa chambre obscure…

    Robert

    C’est le règlement : il fallait attendre que ses enfants viennent le chercher.

    Slimane

    Hum… Ils sont venus à reculons, ouais…

    Robert

    Pas faux ! Mais l’ingratitude a-t-elle des bornes ?…

    Slimane

    C’est sûr ! Le brave Esteban, il n’a pas été gâté, lui non plus, côté famille. Et puis, tu as vu leur tête quand ils ont pris ses affaires ? Deux valises et trois bibelots, et la fille qui ose demander : « C’est tout, il n’y a rien d’autre ? », l’air déçue et méfiante ? Quant à l’Agence, deux poids-deux mesures, hein : pas pressée de liquider l’Esteban, mais nous, fissa pour la relève !

    Robert

    Un regard vers le meuble ouvert

    C’est le règlement de l’Agence d’État. Le placard : c’est aussi le règlement… le mien, celui-là.

    Slimane

    Fermant la porte du placard

    En tout cas, j’espère que ce sera un voyageur… enfin, un type intéressant !

    Robert

    Qui ça ?

    Slimane

    Le nouveau ! C’est comment son nom déjà ?

    Robert

    Bruno Quequ’chose. Bruno, c’est pas un prénom de jeune.

    Slimane

    Ah bon ? Parce qu’en plus il faut avoir un prénom qui te plaise ? Tu aurais préféré Donald, Adolf, Diesel ?… Moi, Slimane, ça te va ?

    Robert

    Cela peut aller : « En voiture, Slimane ! », ça fait comique, Slimane, ça fait clown ! En même temps, vu ce que tu fais de tes journées, ça te va plutôt bien…

    Slimane

    Ben voyons ! Entre nous, on se demande qui est le clown, ici ! C’est pas moi qui ai fait tout un cirque parce que le futur coloc’ est un jeune, hein !?

    Robert

    Je ne fais pas le cirque, je me méfie, c’est tout !

    Slimane

    Qu’est-ce qu’il te faut ! Tu as rejeté les deux premiers candidats parce qu’ils avaient vingt-deux ans et la suivante parce que c’était une nana !… Anti-jeunes et anti-femmes, bonjour la convivialité et l’ouverture d’esprit !

    Robert

    Hors sujet ! Tu le sais parfaitement : je n’ai pas envie de me retrouver comme la première fois, face à un jeune connard en trois D, piercings plein la gueule, tatoué de partout, coiffé comme un Iroquois, le casque en permanence sur les oreilles à écouter de la musique imbitable, habillé comme l’as de pique, le jean troué et mastiquant un vieux chewing-gum, même à table ! C’est mon droit, non ?

    Slimane

    Bon, ça, c’est pour les jeunes, et les femmes, rappelle-moi, déjà ?

    Robert

    Oh, à peu près la même chose, mais en féminin ! C’est-à-dire avec les fringues et les soutifs qui traînent, les vieux cotons crades, les effluves douteux, les tapis pleins de miettes, je t’en passe des pires et des meilleurs !… Je ne sais plus qui a dit : « Les femmes, je veux bien leur laisser la liberté : celle de rester chez elles ! »

    Slimane

    Bravo !

    Robert

    Oui ! Et moi, j’ajoute : chez elles,

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