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Humanitas: Portrait de l’Humanité qui s’éveille
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Livre électronique227 pages2 heures

Humanitas: Portrait de l’Humanité qui s’éveille

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À propos de ce livre électronique

« Humanitas, nom propre, genre masculin :
organisme planétaire constitué par l’ensemble structuré
des êtres humains, de leurs créations
et de leurs relations physiques, sociales,
culturelles et spirituelles. »


Supposons un instant qu’une cellule de notre propre intestin dispose de conscience et s’interroge sur le sens de l’existence. Dans l’environnement qui est le sien, comment pourrait-elle imaginer que son action soit essentielle à la santé de l’être évolué que nous sommes ? Pourtant, si cette cellule cessait brutalement de remplir son office avec ses consœurs, notre vie même serait rapidement compromise !
Forts de cette image, dans le monde bouleversé où nous vivons, pouvons-nous concevoir que nous constituons nous-mêmes une infime cellule d’un organisme planétaire qui nous dépasse ?
- Cet être possède un corps en pleine croissance : il contient plus de sept milliards et demi de cellules humaines, ainsi que leurs multiples réalisations.
- Cet être dispose d’une intelligence collective : elle émerge de l’interconnexion de milliards de cerveaux biologiques et électroniques.
- Cet être détient un cœur sensible : il se manifeste par la solidarité et l’action humanitaire.
- Cet être développe sa propre conscience : il se sait mortel et responsable de son environnement.
Rompant avec la morosité ambiante, partons à la découverte d’Humanitas et donnons sens à notre existence en devenant nous-mêmes d’actifs contributeurs à l’éveil de l’Humanité.
LangueFrançais
Date de sortie19 sept. 2018
ISBN9782312061177
Humanitas: Portrait de l’Humanité qui s’éveille

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    Aperçu du livre

    Humanitas - Jean-Luc Lefebvre

    cover.jpg

    Humanitas

    Jean-Luc Lefebvre

    Humanitas

    Portrait de l’Humanité qui s’éveille

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    © Les Éditions du Net, 2018

    ISBN : 978-2-312-06117-7

    Avant-propos

    L’humanité, l’espèce à laquelle nous appartenons, me fascine. Est-elle unique ? Est-elle multiple ? Comment se structure-t-elle ? Quelle est son histoire ? Quelle est sa destinée ? Ces questions m’ont toujours habité.

    Une intuition s’impose à moi avec force conviction. Nous vivons un moment d’exception dans l’histoire des hommes. Nous vivons un moment plus important encore que la révolution agraire du Néolithique et la révolution industrielle de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle. Certes, nous vivons l’ère de la communication planétaire et de la mondialisation, mais nous vivons bien plus que cela. Nous sommes à la fois les acteurs et les spectateurs de la transformation la plus profonde ayant affecté notre espèce. Il ne s’agit pas d’une simple évolution. Ce que nous vivons va bien au-delà d’une révolution. Nous sommes individuellement les acteurs et collectivement les sujets d’une véritable métamorphose.

    Dans un coin perdu de l’Univers, sur un bras de la Voie lactée, une étoile banale entraîne dans sa ronde une farandole de planètes. La troisième de ses suivantes accueille l’eau selon les trois états solide, liquide et gazeux. Grâce à cette eau s’est développée la vie. Au sein de la vie, le Sapiens, seule espèce survivante du genre Homo, s’illustre par ses œuvres. Voici que le Sapiens s’est approprié les ressources minérales, végétales et animales au profit de son propre développement. Voici que le Sapiens a modelé la planète. Plus encore, voici qu’il intègre maintenant les éléments de son environnement à son propre développement.

    En ce début de XXIe siècle, nous assistons à l’agrégation d’une mosaïque de peuples en une humanité structurée et indivisible. Nous contribuons à l’avènement d’Humanitas, l’humanité consciente d’elle-même.

    En se figeant dans sa chrysalide, la chenille, animal rampant plaqué à la surface de la planète, ne peut imaginer la sensation de voler. De même, nous autres, êtres humains, ne pouvons concevoir les pouvoirs futurs d’Humanitas. Nous devinons seulement sa physionomie. Cette humanité en devenir n’est pas régie par le chaos, même si son enfantement se produit dans le trouble et la douleur. Cette humanité naissante n’est pas non plus un peuple endoctriné qui marche au pas. Trop d’expériences visant une uniformisation des comportements soumis à une autorité unique ont dramatiquement échoué.

    Entre ordre et chaos, l’humanité cherche sa voie…

    Comme toujours dans l’histoire, la solution est le fruit d’une créativité émergeant quelque part au bord du chaos !

    Introduction : l’homme se suffit­il à lui-même ?

    « L’œuvre une fois accomplie, retire-toi :

     telle est la loi du ciel{1}. »

    Le Tao

    L’homme est un être vivant. Comme tout être vivant, il cherche avant tout à survivre. Il doit d’abord alimenter et protéger son corps : eau, nourriture, abri, sécurité physique lui sont nécessaires.

    L’homme est également un être sensible. L’affection d’une famille, d’un groupe amical et des relations policées avec ses semblables sont des conditions essentielles à son épanouissement.

    L’homme est de plus un être intelligent et créatif. Il exerce son esprit, nourrit sa curiosité et exprime sa créativité par des réalisations artisanales et artistiques.

    L’homme est enfin et surtout un être animé par le sens. Au-delà de la compréhension intellectuelle du monde, il lui faut découvrir sa propre raison d’être et donner sens à son passage sur cette Terre. Les grands courants philosophiques et religieux sont autant de tentatives d’apporter une réponse collective à cette nécessité de transcendance individuelle.

    De la naissance à la mort, quel est donc le sens d’une vie humaine ?

    La réponse à la question existentielle n’est peut-être pas individuelle, mais collective. La raison d’être des cellules qui composent notre corps est de contribuer à nous maintenir en vie et en bonne santé. De même, la vie d’un être humain prend-elle tout son sens lorsque cette personne apporte une contribution significative à la vie de la communauté : chaque individu naît, vit et meurt tout simplement pour que le genre humain progresse.

    Le destin collectif bouillonne à la confluence des parcours individuels. Nous assistons à l’émergence d’une humanité consciente d’elle-même. Avec son lot de catastrophes, de guerres et de terrorisme, l’actualité mondiale ne semble pourtant pas montrer l’avènement de l’unification de l’espèce humaine{2}. Pourtant, je persiste dans le diagnostic.

    L’objet de cet essai prospectif est de dessiner à grands traits le portrait de cette humanité qui s’éveille.

    En tout premier lieu, une précision terminologique s’impose. Il ne vient à l’esprit de personne de définir l’être humain comme l’ensemble des quelque 30 billions (3x10¹³) de cellules propres qui le composent, auxquels il convient d’ajouter environ 40 billions de cellules bactériennes hébergées par le corps humain qui contribuent également à son fonctionnement. Ainsi, l’Académie française définit-elle l’être humain par son qualificatif « humain » signifiant « qui est de la nature de l’homme en tant qu’espèce, qui en présente les caractères spécifiques{3} ». Si on se réfère à l’entrée « homme », ce même dictionnaire nous renvoie à une définition en miroir : « être humain de l’un ou l’autre sexe ». Un peu plus loin, on peut lire : « mammifère de l’ordre des Primates possédant au plus haut degré les caractères définissant le genre homo ». Ainsi l’homme est défini par la famille à laquelle il appartient plutôt que par ses caractéristiques propres.

    Le terme « humanité » est issu du latin humanitas, « nature humaine ; bienveillance ; culture », lui-même dérivé d’humanes. Il comporte deux acceptions principales. La première signifie « la nature propre de l’homme, ce qui caractérise l’espèce humaine ; la condition d’homme ». La seconde désigne « l’ensemble des hommes ». Contrairement à l’homme, l’humanité est définie comme le rassemblement de ce qu’elle contient. C’est bien compréhensible, car, depuis toujours, l’homme est perçu comme un être autonome, alors que l’humanité est un concept récent qui inclut des peuples différents ayant développé des cultures diverses. L’unité de l’homme crève les yeux. L’unité de l’humanité semble utopique.

    Nous allons voir qu’il n’en est rien.

    Pour caractériser notre sujet d’investigation, désignons par « Humanitas » – avec un « H » majuscule – ce multi-être en pleine croissance, fort de sept milliards et demi de cellules et de trillions d’artéfacts, qui étend ses structures à la surface de la planète et, depuis peu, à sa périphérie immédiate. La description qui suit esquisse le portrait de ce turbulent résident terrestre.

    Pour appréhender Humanitas, il convient d’adopter un point de vue extérieur, car il est d’une grande difficulté pour un être humain – lui-même cellule d’Humanitas – de dresser de l’intérieur le portrait de l’organisme auquel il appartient.

    J’ai donc décidé d’emprunter ce terme au latin pour lui donner un sens élargi. Humanitas est un être complexe à la dimension de la Terre tout entière, dotée non seulement d’un corps, mais encore d’une intelligence vive, d’un cœur sensible et même d’une conscience collective. Pour éviter toute confusion avec le lexème « humanité », le nom propre « Humanitas » doit être considéré du genre masculin, substitut du genre neutre dans la langue française.

    La définition du sujet de cet essai est donc la suivante :

    Humanitas, nom propre, genre masculin : organisme planétaire constitué par l’ensemble structuré des êtres humains, de leurs créations et de leurs relations physiques, sociales, culturelles et spirituelles.

    Il faut bien comprendre que le terme « Humanitas » recouvre une réalité bien plus large que la simple humanité, ensemble des hommes.

    Observé depuis l’espace, Humanitas a développé un corps où apparaissent des nœuds reliés par des liens multiples. Ces nœuds sont les agglomérations urbaines et les liens sont de nature diversifiée : réseaux terrestres, maritimes et aériens d’échanges de personnes et de biens, canalisations d’écoulement de fluides, câbles de transport d’énergie et supports de télécommunications. Le corps physique d’Humanitas n’est pas seulement biologique ; il est encore mécanique, hydraulique et électromagnétique. Il n’est pas seulement fait d’os, de sang, de chair, de nerfs et de peau ; il est encore constitué d’acier, de pétrole, de cuivre, de silicium, et de béton. Il est organisé en systèmes réalisant chacun une fonction vitale bien précise. Il possède des moyens de production de nourriture, ainsi que d’objets usuels ou culturels, utilisés pour entretenir et améliorer les conditions de vie de ses cellules vivantes, les êtres humains. Il comprend des centres de consommation et d’habitation qui se densifient en gigantesques mégapoles où la population humaine se concentre de plus en plus, comme si ce mouvement manifesté partout à la surface du globe répondait à une nécessité pour l’espèce. La population mondiale, en majorité rurale jusqu’à la fin du XXe siècle, sera urbanisée aux deux tiers à la fin du XXIe siècle. Entre les agglomérations urbaines, mais aussi en leur sein, des moyens de transport permettent les déplacements des hommes et des femmes dont la mobilité semble répondre à une impérieuse nécessité. L’espèce humaine est d’ailleurs marquée par la dualité entre sédentarité et nomadisme. La distinction entre des « sédentaires » agités par des déplacements réguliers et des nomades se déplaçant de manière épisodique n’est d’ailleurs pas toujours facile à établir. Si, avec le temps, les peuplements de chasseurs-cueilleurs originellement nomades se sont fixés à partir du Néolithique, la population mondiale au XXIe siècle est très majoritairement constituée de personnes, dites sédentaires, qui pourtant se déplacent énormément : trajets quotidiens entre le domicile et le lieu de travail, trajets saisonniers pour se rendre sur les lieux de vacances, trajets réguliers pour bon nombre de professionnels… À chaque instant, il y a une part croissante de l’humanité qui se trouve en déplacement terrestre, maritime ou aérien et la possibilité de communiquer à distance facilite cette frénésie de mouvement. De plus, les êtres biologiques se sont mécanisés pour se déplacer plus vite, plus loin, plus haut. L’espèce humaine explore maintenant la banlieue spatiale de la Terre et l’ensemble du système solaire en y injectant des spationefs de sa conception. Humanitas est donc marqué à la fois par l’expansion volumique de la communauté des êtres humains et par la pression dynamique de leurs mouvements. Si les hommes étaient assimilables aux molécules d’un gaz contenu dans l’enveloppe naturelle de la biosphère, un expérimentateur avisé mesurerait certainement l’augmentation de la température et de la pression de ce gaz. Le corps d’Humanitas est caractérisé par la mobilité croissante des cellules qui le constituent. C’est donc un corps de grande vitalité.

    Cependant, Humanitas ne serait que l’humanité s’il était un assemblage exclusivement biologique. Or, son extension planétaire a incorporé dans son organisme toutes les ressources du substrat terrestre. Il ne s’agit pas ici de l’air, de l’eau et de la nourriture que la nature met gracieusement à la disposition des mammifères omnivores que nous sommes. Il est question de la culture des végétaux, de l’élevage des animaux, de la forge des métaux et de l’utilisation des minéraux pour répondre aux besoins particuliers des hommes. Ceux-ci sont aussi variés que se vêtir, se loger, se déplacer, se soigner ou encore se cultiver et se distraire. Au fil de l’évolution, l’homme a façonné la planète qu’il habite en construisant des infrastructures quelquefois gigantesques, visibles, dit-on, depuis l’espace, comme la Grande muraille de Chine. Depuis l’apparition de l’industrie lithique, l’homme a conçu et fabriqué d’innombrables objets dont la complexité ne cesse de progresser. Toutes ses réalisations, qu’elles soient artisanales ou manufacturées, constituent une partie intégrante d’Humanitas, car elles contribuent aux fonctions de son corps planétaire qui n’est pas seulement un corps biologique et social, mais également un ensemble mécanique et informationnel.

    L’information est ce qui circule le plus vite et le plus densément entre les êtres humains. Ceux-ci ont utilisé leurs cinq sens et également leur remarquable intelligence pour développer des modes de communication sans cesse plus élaborés. L’invention des signes a accompagné l’apparition du langage et les deux médias verbaux et scripturaux se sont unis et enrichis mutuellement au sein des langues devenues les creusets de la sémantique. Les morphèmes et les idéogrammes ne sont plus seulement les bases de la communication interpersonnelle, ils sont également les outils indispensables à l’élaboration d’idées et de concepts nouveaux. Certains d’entre eux, comme le terme « liberté », sont porteurs d’un sens commun partagé par l’immense majorité des êtres humains. De nombreuses civilisations se sont succédé dans l’histoire en donnant naissance aux multiples cultures qui coexistent aujourd’hui. Par-delà leurs différences, tous les hommes se reconnaissent dans ce qui fonde leur humanité : le respect mutuel, la compassion, la capacité d’amour. À l’opposé, les mêmes êtres doués de raison manifestent trop souvent leur penchant pour l’indifférence, la violence physique et morale, la haine même. Ils font pourtant tous partie du corps d’Humanitas, mais leurs consciences présentent des niveaux d’éveil encore inégaux.

    Depuis la fondation de la Croix-Rouge et le développement du courant humanitaire au XXe siècle, la compassion n’est plus seulement un sentiment individuel, elle est devenue un ressenti collectif. De tout temps, des hommes se sont battus sauvagement, ont trucidé leurs semblables, quelquefois pour s’en nourrir. Avec l’avènement d’une communication planétaire devenue audiovisuelle, les crimes sont portés à la connaissance d’un très grand nombre d’êtres humains. Même dans les pays encore sous le joug d’une dictature, la vérité finit par éclater au grand jour. Une conscience commune d’humanité qui transcende les frontières et les cultures émerge d’une communication interpersonnelle devenue possible à l’échelle planétaire. De nombreux mythes évoquent un monde ancestral où l’harmonie existait entre les hommes. Puis l’humanité aurait tracé son chemin de développement sur une ligne de crête vertigineuse située aux confins de l’ordre immuable et du chaos imprévisible. De nombreuses traditions évoquent le mythe d’un déluge ayant décimé l’humanité. Tel que le rapporte la Bible, Dieu a envoyé le déluge pour laver la Terre de la méchanceté et de la mésentente des hommes. À l’issue du grand nettoyage, seul Noé, le Juste, et sa famille sont sauvés. Les descendants de cette famille unique parlent la même langue et s’entendent tellement bien qu’ils s’apprêtent à construire une ville et à ériger une tour dans un esprit d’unité pour « se faire un nom » et ne pas être « dispersés sur la face de toute la Terre »{4}. Dieu descend alors sur terre et décide de confondre leurs langages, afin que, justement, ils « se dispersent sur la face de toute la Terre{5} ».

    Ce Dieu, personnalisant le « Principe créateur », a donc un projet de diversité pour les hommes, comme il l’a pour tout ce qui constitue l’Univers, car c’est de la diversité qu’émerge la nouveauté !

    En observant l’avènement d’Humanitas, les ingrédients de ce mythe fondateur se retrouvent en miroir. D’abord, les hommes n’ont de cesse de construire des villes et d’ériger des tours, « pour se faire un nom », car

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