Un avenir à construire ensemble: aux antipodes du transhumanisme
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À propos de ce livre électronique
Pour cela nous ne manquons pas de bonnes intentions. Mais quand nous voulons les mettre en pratique nous butons souvent sur l’obstacle du hiatus, sorte de frein qui s’exerce quand nous percevons, pour nous-mêmes ou pour notre entourage, des inconvénients – des pertes et des peurs – à faire ce que nous souhaitions.
Dépasser le hiatus permettrait de progresser dans notre rapport avec les autres et de compléter le développement personnel (qui permet certes de gagner en maturité mais reste individuel) par une démarche de développement collectif.
La transition à faire va nous amener à choisir collectivement une nouvelle direction de société (non transhumaniste et respectueuse de l’environnement) qui soit, dès le départ, libérée de la puissance attractive de l’argent, laquelle est destructrice des rapports sociaux et du bien-être des laissés pour compte.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Claude Bidaux a fait grosso modo ce parcours puisqu’ingénieur au départ (donc bien dans le matériel), il a ensuite écouté son intuition qui le guidait vers la qualité du décor et a ainsi réalisé ses agencements d’intérieurs de maisons en formes courbes. Puis la voie était libre pour toute l’attention à accorder à ce que nous vivons dans cette société où les puissants tirent la couverture à eux, ignorant tous les autres et notre maison commune : le monde.
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Avis sur Un avenir à construire ensemble
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Aperçu du livre
Un avenir à construire ensemble - Jean-Claude Bidaux
Jean-Claude Bidaux
Un autre chemin pour l’avenir
… aux antipodes du transhumanisme
Préfacé par Olivier Giscard d’Estaing
***
La Compagnie Littéraire
Catégorie : essai
www.compagnie-litteraire.com
Exergue
Si je savais quelque chose qui me fût utile
et qui fût préjudiciable à ma famille,
je la rejetterais de mon esprit.
Si je savais quelque chose utile à ma famille
et qui ne le fût pas à ma patrie,
je chercherais à l’oublier.
Si je savais quelque chose utile à ma patrie
et qui fût préjudiciable à l’Europe,
ou bien qui fût utile à l’Europe et préjudiciable au genre humain,
je la regarderais comme un crime.
Montesquieu
Histoire véritable, vers 1731
Remerciements à
Armelle Thomas, Cédric Arnaud, Christiane Lambert, Christine Langlet, Gil-Bruno Baud-Saurus, Gregg West et Nicole Moussier
pour leur relecture attentive et leurs avis pertinents dans un contexte d’échanges amicaux et chaleureux.
Préface
Voici un livre majeur...
Le travail, le génie et les comportements humains ont transformé les conditions de vie sur la planète. En bien et en mal.
Le monde a changé grâce à l’imprimerie de Gutenberg (env. 1450), à la machine à vapeur de Denis Papin (1647-1713), à la conquête des océans et de l’espace, avec les aventures de l’aviation, des satellites, la présence de Neil Armstrong sur la Lune et maintenant, Franky Zapata, l’homme volant dans les airs, grâce enfin à la naissance et à l’immense croissance des industries. Maintenant le monde est bouleversé par l’informatique, la cybernétique et d’inimaginables découvertes scientifiques.
Depuis le milieu du XXe siècle ces changements ont pris une telle ampleur et une telle rapidité, accompagnés de leur mondialisation, qu’il en résulte une impossibilité à la fois de les maîtriser et de supprimer leurs atteintes à l’environnement et à la vie, celle des êtres humains, des animaux et de la nature.
Il en résulte aussi une remise en cause de la démocratie et des gouvernements, quotidiennement accusés d’incompétence et de corruption.
L’apparition du transhumanisme, annonçant que les machines se substitueront à l’homme, dans son travail et sa vie culturelle, amplifiant d’inacceptables différences entre les humains et entre les continents, mérite un examen et des remèdes. Les pessimistes y voient une déchéance, les optimistes, un progrès et les réalistes, des inquiétudes et des propositions.
Le remarquable ouvrage de Jean-Claude Bidaux ne se contente pas d’un survol général de ces problèmes fondamentaux, mais il s’attache à analyser les comportements individuels et collectifs, dans leurs vices et leurs mérites, et à proposer les changements pour sauver l’homme et la planète. Je n’en ferai pas ici le résumé, il faut le lire ; mais je voudrais indiquer un certain nombre de thèmes où ses engagements peuvent faire l’objet de vastes débats.
Les humains vont-ils être dépassés par les outils que la science leur procure, dont la capacité et la rapidité sont supérieures à celles de leur cerveau ? Cela dépend de l’emploi qu’ils en feront : ainsi un couteau sert à couper le pain ; il peut aussi être utilisé à éventrer son voisin.
Les humains vont-ils être à même de remplacer leur appétit d’argent, leurs égoïsmes et leurs ambitions par un sens de leur responsabilité ?
Les nations sauront-elles éviter de maintenir leur orgueil, leurs rivalités et leur égocentrisme pour aborder et gouverner ensemble la planète, au lieu de se faire une concurrence désordonnée qui les conduit à des guerres froides ou dramatiques ?
Heureusement, ceux qui consacrent leurs efforts à corriger ces maladies du monde sont innombrables ; leur formation, leur dévouement, leur expérience et leur connaissance des messages historiques sont à la base de leurs comportements.
Siddhartha Gautama a enseigné la sagesse et la méditation, Jésus-Christ, l’amour et la prière, Mahatma Gandhi, la non-violence, mère Teresa, l’infinie générosité et le don de soi, Nelson Mandela a rejeté l’apartheid et promu l’antiracisme ; les religions ont enseigné et répandu les vertus de l’altruisme et de l’amour.
Des milliardaires américains ont montré l’exemple par leurs fondations dont les moyens considérables contribuent à lutter contre la misère, à favoriser l’enseignement, à investir dans la recherche, à améliorer la santé et à lutter contre les atteintes à l’environnement.
Jean-Claude Bidaux propose « un autre chemin pour l’avenir », reposant sur l’ouverture spirituelle et la concertation, façonnant de nouveaux comportements. Il combat le poids excessif de l’argent, de l’orgueil et de l’ambition, il réagit contre nos peurs et les forces des habitudes.
Si l’argent est utile, il est nuisible ; il récompense le travail mais entraîne jalousie et tromperie ; son acquisition ne tient pas compte des intérêts collectifs : la maximisation du profit se ferait au détriment des employés et engendrerait des politiques commerciales basées sur leur rentabilité et non sur leur objet social.
En réalité, tout ceci peut être corrigé par une gestion économique équitable tant dans les entreprises que dans les fonds publics.
La concertation est l’outil essentiel de la démocratie, dont le nom d’origine signifie le pouvoir du peuple : c’est celle des élections et des référendums, des activités parlementaires, celle organisée dans les conseils économiques et sociaux régionaux, nationaux et celui de l’Union européenne. Mais il lui manque une double dimension : la globalité des sujets et l’universalité des consultations, comme pourrait le faire un conseil économique et social mondial.
L’ambition, autre moteur d’action, est stimulante, souvent excessive et trop orgueilleuse. Elle fait ressortir les inégalités contre lesquelles certains remèdes conduisent à l’élimination des élites dont on a besoin.
C’est par une ample concertation organisée et mondiale que l’auteur propose d’analyser tous ces problèmes. Il cite l’exemple d’une dizaine d’ateliers qui s’y consacrent (dont cinq ont une présence internationale).
Puisse-t-il être entendu.
Olivier Giscard d’Estaing, août 2019
Avertissement à propos du « nous »
À travers le mot « nous », très utilisé dans le texte qui suit, je m’adresse à chacun(e) parmi vous. Mais cela peut être perçu comme vague ou indéterminé, d’autant plus que « nous » n’avons pas les mêmes positions sociales.
En fait, il y a le « nous » valable pour tout être humain, en deçà et au-delà des frontières et des situations sociales, quelles qu’elles soient, et le « nous » plus spécifique aux populations plus engagées dans la culture scientifique et la disposition de moyens financiers plus conséquents, comme c’est le cas notamment en Occident.
Mais je ne peux à chaque fois préciser à qui je m’adresse exactement. Ce sera donc à chacun et à chacune de vous d’attribuer correctement ce « nous », à ce qui semble vous convenir.
Préambule
à propos du transhumanisme
J’avais imaginé auparavant qu’un texte intitulé « 30 jours... pour ouvrir sa Conscience » pouvait contribuer à stimuler un changement de société, afin de se positionner autrement que dans cette course à « toujours plus – toujours mieux¹ » qui détruit notre véritable évolution sur cette planète.
J’ai remarqué alors que le transhumanisme, montant en force, était le vecteur privilégié d’une puissante caste financière uniquement préoccupée de sa survie et ignorante de ce qu’est la conscience et notre véritable nature humaine.
Or notre survie à tous et à toutes, en tant qu’êtres humains, ne passe pas par cette technologie et demande que nous soyons très vigilants et vigilantes sur les orientations prises par notre société. Cette vigilance qui manque à nos politiques, trop souvent acquis aux orientations de l’économico-finance mondialisée.
Ma proposition d’ouverture de conscience est donc à l’opposé de celle du transhumanisme, lequel cultive l’« augmentation de l’humain », essentiellement grâce à l’outil numérique² dont les capacités sont effectivement puissantes et supposées accroître nos performances.
Après la présentation du transhumanisme et les questions que cela pose, j’aborde le fond de mon propos (chap. 1 à 6), à savoir l’ouverture de conscience qui doit mener, dans un premier temps, au développement personnel et ensuite, et surtout, au développement collectif si nous voulons construire ensemble un avenir sain, équilibré et joyeux.
Mais avant de reprendre ce texte, attardons-nous d’abord sur le transhumanisme.
Qu’est-ce que le transhumanisme ? Dans un raccourci très éclairant on dit : « Le transhumanisme c’est l’humain augmenté. » Oui, mais alors augmenté en quoi ? L’affaire part du postulat que l’humain est mal fait : il est sujet à la maladie, à la colère, freiné dans ses capacités physiques et intellectuelles et, de plus, soumis à la mort. Il s’agit donc d’augmenter nos capacités naturelles, physiques et mentales, de contrôler nos émotions, de supprimer la colère et autres sentiments néfastes à notre performance, et aussi d’augmenter notre durée de vie. Tout ce qui est du domaine du sensible ou de l’émotion, de l’initiative humaine ou de la spontanéité est appréhendé à travers le prisme transhumaniste, comme autant de sources d’erreurs potentielles à éliminer.
Notre corps biologique est donc une malfaçon : la vie est mal faite, jusqu’à dire que l’humain est l’erreur, car il est faible et limité. En fait, l’humain fait honte aux transhumanistes. Ceux-ci aspirent à la perfection, au fonctionnement infaillible et à l’infinité de l’être.
La technologie numérique est l’outil essentiel et indispensable au transhumanisme pour tous ses projets d’augmentation, dont celui d’allongement, sans fin et en bonne santé, de la durée de vie.
« L’humain qui vivra 1000 ans est probablement déjà né », nous dit Laurent Alexandre³, annonçant déjà la mort de la mort. Et ceci encore : « Aujourd’hui, pour un humain, lorsque le matériel fait défaut, le logiciel – son esprit – disparaît avec lui ; mais bientôt nous deviendrons du logiciel, et le matériel sera remplacé. »
Citons aussi l’article 1 de la Déclaration transhumaniste :
« L’avenir de l’humanité va être radicalement transformé par la technologie. Nous envisageons la possibilité que l’être humain puisse subir des modifications, telles que son rajeunissement, l’accroissement de son intelligence par des moyens biologiques ou artificiels, la capacité de modifier son propre état psychologique, l’abolition de la souffrance et l’exploration de l’Univers. »
Les outils du transhumanisme. Les avancées technologiques, depuis deux siècles et notamment depuis plus de 50 ans, permettent de disposer de modes d’action sur le vivant, et maintenant d’outils numériques qui permettent le guidage et la gestion des manipulations projetées (génétiques, neuronales, prothèses numériques...).
Le biologiste britannique eugéniste Julian Huxley (1887-1975) est à l’origine du mot