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Arnaques sorcières: Récit de vie
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Arnaques sorcières: Récit de vie
Livre électronique80 pages1 heure

Arnaques sorcières: Récit de vie

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À propos de ce livre électronique

Arnaques sorcières dépeint un fléau social qui ralentit énormément les sociétés africaines : la sorcellerie. Des hommes d’affaires aux personnalités politiques, cette pratique satanique concerne d’innombrables adeptes. Au moyen de récits réels, l’auteur tire la sonnette d’alarme en évoquant un univers ténébreux en tout point.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Alpha Mamoudou Balde est un actuaire originaire de Guinée Conakry. Il est l’auteur de l’essai Africanus archéofuturisme paru aux éditions Publishroom.
LangueFrançais
Date de sortie4 mars 2021
ISBN9791037723178
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    Aperçu du livre

    Arnaques sorcières - Alpha Mamoudou Balde

    Pourquoi ce livre !

    Ce livre a une histoire. C’est l’esprit de justice qui m’a permis de compiler assez de récits sur cet autre mal du siècle : les arnaques des marabouts, des charlatans, les naturopathies et méditations des gourous et la cupidité des hommes. Ces maux persistent encore malgré les vents de la modernité des cinquantenaires d’indépendance en Afrique. J’ai un ami, Abdou, un homme très gentil. Il donnait sans calculer au point que certains esprits malins le prirent comme un idiot. Abdou cédait facilement à l’effet halo devant ses connaissances et partenaires. Son business florissait dans le grand marché Madina de Conakry mais l’argent n’eut jamais transformé sa personnalité, son humanisme et sa lecture de la vie. Puis, il décida un jour d’investir dans une usine de production ; cela faisait partie du stratagème d’un homme d’affaires sénégalais qui avait réussi à l’envoûter complètement au point qu’il contracta un emprunt bancaire de près d’un milliard GNF en hypothéquant sa villa. Cette histoire finirait à Dakar dans les tribunaux. L’usine en question était très endettée, en arrêt de production, son propriétaire avait réussi à arnaquer plusieurs commerçants dans la sous-région. Au même moment, pour mettre Abdou complètement à terre, comme si le destin préconisa une autre saignée comme médicament à la saignée, Abdou apprit que leur collaborateur barbu était en fuite avec un montant de près d’un milliard GNF, un wahhabite très respecté du marché, toujours en train de feuilleter son Coran, qui avait la confiance des commerçants dans la collecte des fonds et la livraison de leurs commandes pendant ses voyages à Dubaï. Ah ! oui, toute religion, toute armée a ses aigles et ses corbeaux. Une des femmes commerçantes, victime du barbu, fit une crise cardiaque et mourut. La famille de la dame décida de retrouver le barbu à tout prix pour rendre justice. Les gens se rendirent compte que le barbu n’avait pas un capital propre pour son commerce, il opérait comme un vrai Madoff en jouant avec l’argent des autres. À Conakry, on n’a pas assez de temps pour vérifier les apparences des gens de manière à ôter leurs faux masques, dans une économie relationnelle africaine basée sur le contrat social des filets sociaux, il avait réussi jusque-là à rouler les autres. Et pourtant, les bledards de Conakry connaissent la populaire publicité à la télévision nationale des tôles de l’usine Métal Guinée : eh ! po ! po ! tôle, c’est pas tôle ! Il fut finalement arrêté et mis à la disposition de la justice. Il travaillait en complicité avec un jeune portefaix du marché de Madina qui, lui, fut introuvable. Il aurait disparu avec la cagnotte.

    Pendant ce temps, Abdou fut complètement englouti par ses bourreaux financiers qui croupissaient dans les geôles. Il peinait à se relever et à retrouver le barycentre de ses affaires, un nouveau point de départ. Évidemment, très souvent, dans ce cas figure en Afrique, ce que les parents, amis et proches recommandent à la victime, c’est de considérer l’aspect irrationnel de la vie, l’animosité des humains et la jalousie du mauvais œil, c’est de consulter marabouts et voyants au sujet de ce qui arrive. Abdou, en raison de ses racines religieuses, n’aimait pas ce milieu. Il connaissait les péchés du fait d’associer le verdict des marabouts à la foi au Tout-Puissant Allah, de ce chemin noir qui consiste à avoir un pied chez les charlatans et un autre dans la maison du Dieu Unique d’Abraham. L’orthodoxie de son éducation coranique lui enseignait que seul Allah, l’Unique, connaît le caché. Toutefois, un ami sénégalais convint Abdou de rencontrer un grand marabout célèbre de Dakar, pour l’aider à dénouer son problème avec le fournisseur de lait. Abdou lui dit qu’avant de s’entendre sur un quelconque contrat de travail, avec ses avances financières et ses sacrifices coûteux, il ferait au marabout un test simple. Abdou inventa une histoire d’amour, taillée de toute pièce, déconnectée du monde réel : son désir de se marier en secondes noces avec une fille guinéenne résidente en Chine. Le marabout devrait se prononcer sur l’opportunité et l’avenir de cette union. Après ses psalmodies bizarres, usant de ses grigris, le marabout, dans son verdict, dit à son assistance que le mariage apporterait de la lumière dans ses affaires en berne, qu’il s’agissait d’une bonne chose. Abdou avait réussi à faire adhérer son ami à son hostilité aux marabouts. À son retour en Guinée, Abdou se mettrait dans la course aux marabouts. Il lui était enfin difficile d’accepter des années d’efforts réduits à néant par un coup fatal du destin. En général, les gens perdent parfois dans le business mais ils affectent toujours leur compte mental de recettes générales pour se sentir mieux. Face à cette déferlante cyclonique, Abdou allait céder à la crainte des regrets comme l’explique le prix Nobel d’économie expérimentale David Kahneman dans les deux systèmes de la pensée : « L’asymétrie face au risque de regretter favorise les choix conventionnels et l’évitement des risques. Le biais apparaît dans de nombreux contextes. Les consommateurs à qui l’on rappelle qu’ils pourraient regretter leurs choix affichent une préférence accrue pour des choix conventionnels, privilégiant les marques plutôt que les produits génériques. Le comportement des gestionnaires de fonds financiers lorsque l’année touche à sa fin illustre également l’effet de l’évaluation anticipée : ils ont tendance à débarrasser leurs portefeuilles des titres inhabituels et quelque peu discutables. Même les décisions sur des questions de vie ou de mort peuvent être affectées. Imaginez un médecin

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