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Charles de Foucauld, mon frère: Rencontres à thèmes
Charles de Foucauld, mon frère: Rencontres à thèmes
Charles de Foucauld, mon frère: Rencontres à thèmes
Livre électronique155 pages2 heures

Charles de Foucauld, mon frère: Rencontres à thèmes

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À propos de ce livre électronique

Cet ouvrage propose au lecteur de parcourir les écrits de Charles de Foucauld à travers quinze thèmes fondamentaux.

À l’occasion du centenaire de sa mort, cet ouvrage présente Charles de Foucauld par un choix de textes ordonné de manière thématique : Beauté, Joie, Miséricorde, Humilité, Nazareth, Prière, Désert, Travail... Découvrir la vie, les questionnements, les souffrances, les rencontres de ce frère universel, par des textes choisis parmi ses écrits spirituels et sa correspondance et rencontrer un homme qui parle au cœur, un frère pour aujourd’hui. « Les dévots qui veulent aimer Dieu sans aimer les hommes rêvent une absurdité », telle est la conviction que Charles partage avec son ami Balthasar pour souligner l’unité de l’amour (amour de Dieu, amour des hommes), car nous n’avons qu’un seul cœur.

Découvrez la vie, les questionnements, les souffrances et les rencontres de ce frère universel.

EXTRAIT

Étant trappiste, Charles cherche la dernière place pour imiter Jésus :

Notre-Seigneur Jésus-Christ a vécu pauvre, travaillant, jeûnant, obscur et dédaigné, comme le dernier ouvrier, il a passé des jours et des nuits solitaires au désert ; j’aime Notre-Seigneur Jésus-Christ, bien que d’un cœur qui voudrait aimer plus et mieux, mais enfin je L’aime, et je ne puis supporter de mener une vie autre que la Sienne, une vie douce et honorée quand la Sienne a été la plus dure et la plus dédaignée qui fut jamais... Je ne veux pas traverser la vie en première classe pendant que Celui que j’aime l’a traversée dans la dernière...

À PROPOS DES AUTEURS

Depuis quinze ans, sept religieux et religieuses de communautés variées de la famille spirituelle de Charles de Foucauld mettent leurs compétences au service des textes, en lien avec la postulation de la cause de canonisation du bienheureux Père de Foucauld.
L'introduction a été rédigée par Mgr Bouvier, vice-postulateur de la cause de canonisation de Charles de Foucauld, et la postface par Mgr Claude Rault, évêque du Sahara algérien.
LangueFrançais
Date de sortie14 févr. 2018
ISBN9782853139601
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    Aperçu du livre

    Charles de Foucauld, mon frère - Un groupe de petites sœurs et petits frères

    LE BIENHEUREUX CHARLES DE FOUCAULD

    (1858-1916)

    Enfant d’une famille chrétienne (1858 à 1873)

    Charles est né en France, à Strasbourg, le 15 septembre 1858 et il a été baptisé deux jours après sa naissance. Ses parents meurent en 1864. Le grand-père et la grand-mère prennent chez eux les deux enfants : Charles (6 ans) et sa petite sœur Marie (3 ans), surnommée Mimi.

    Le 28 avril 1872, Charles fait sa première communion. Il est confirmé le même jour.

    Jeune dans un monde sans Dieu (1874 à 1876)

    Charles est intelligent et il étudie facilement. Il aime beaucoup les livres, mais ce qu’il lit l’éloigne peu à peu de la foi de son enfance. Il continue à respecter la religion catholique, mais il dit qu’il ne croit plus en Dieu.

    Militaire sans conviction (1876 à 1882)

    Après deux ans d’études à l’École militaire, Charles est officier. Son grand-père vient de mourir et Charles reçoit un bel héritage. Il a 20 ans. Pendant plusieurs années, Charles va chercher son plaisir dans la nourriture et dans les fêtes. On l’appelle alors le Gros Foucauld.

    En octobre 1880, Charles est envoyé en Algérie. L’Algérie lui plaît et ses habitants l’intéressent, mais pour une affaire de femme, on lui enlève son emploi et il revient en France. À peine arrivé à Évian, il apprend que son régiment part en Tunisie. On le replace bien en Afrique, comme il l’a demandé, mais pas dans le régiment qu’il voulait. Il participe à des manœuvres et il goûte à la vie de camp. En janvier 1882, il se retrouve de nouveau dans une caserne (ce qu’il ne supporte plus) et il envoie sa démission de l’armée.

    Voyageur avec un regard de géographe (1882 à 1886)

    Charles décide de s’installer à Alger pour préparer des voyages. Le Maroc est tout proche, mais il est interdit aux Européens. Charles est attiré par ce pays très peu connu. Après une longue préparation de quinze mois, vêtu comme un Juif, il part au Maroc avec le Juif Mardochée qui sera son guide. Pendant onze mois, Charles est confronté à de nombreux dangers, plusieurs fois il a même risqué d’être tué… mais le 23 mai 1884, comme un pauvre mendiant, il arrive au poste frontière de l’Algérie. Cela a été dur, mais très intéressant, et j’ai réussi² !

    Le monde scientifique de l’époque est enthousiasmé par le travail de Charles : une véritable exploration ! Il a parcouru trois mille kilomètres dans un pays presque inconnu. C’est la gloire !

    Chercheur de Dieu (1886 à 1890)

    Mais Charles ne s’intéresse pas à cette gloire. Il quitte l’Algérie et s’installe près de sa famille, à Paris. Il est reçu comme l’enfant prodigue. Il a 28 ans.

    Une grâce intérieure extrêmement forte le pousse à entrer dans les églises où il passe de longues heures à répéter cette étrange prière : Mon Dieu, si Vous existez, faites que je Vous connaisse³ ! Pour recevoir des leçons de religion, il s’adresse à l’abbé Huvelin, un vicaire de la paroisse Saint-Augustin, qui le fait mettre à genoux, lui dit de se confesser et de communier. Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui⁴.

    L’abbé Huvelin l’encourage à faire un pèlerinage en Terre sainte. Le contact concret avec la vie de Jésus à Nazareth bouleverse Charles qui fera référence toute sa vie à cette découverte.

    Moine à la Trappe (1890 à 1897)

    Charles est très attaché à sa famille et à ses amis, mais il se sent appelé à tout laisser pour suivre Jésus, le pauvre artisan de Nazareth. Et le 16 janvier 1890, il entre à la Trappe par amour, par pur amour… L’amour de Dieu, l’amour des hommes, c’est toute ma vie, ce sera toute ma vie je l’espère⁵.

    Charles est heureux à la Trappe. Il apprend et reçoit beaucoup. Mais il lui manque encore quelque chose. Nous sommes pauvres pour des riches, mais pas pauvres comme je l’étais au Maroc⁶.

    Ermite au pays de Jésus (1897 à 1900)

    Charles part en Palestine incognito. Il arrive à Nazareth où les Sœurs Clarisses le prennent comme domestique. Entre sa cabane de planches et le Tabernacle de la chapelle des Clarisses, il est parfaitement heureux : J’ai tellement bien ce que je cherchais qu’il est visible que le bon Dieu m’avait préparé ce lieu⁷.

    Mais Charles veut partager cette « vie de Nazareth » avec d’autres et il écrit une Règle. Il rentre en France et il est ordonné prêtre à Viviers le 9 juin 1901. Cette vie de Nazareth, ma vocation, la mener parmi les brebis les plus perdues, les plus délaissées⁸.

    Frère de tous à Beni Abbès (1901 à 1904)

    Le 28 octobre 1901, grâce à ses relations avec les militaires, Charles peut s’installer à Beni Abbès dans le Sahara algérien. Il passe des heures au pied du Tabernacle, mais à chaque instant on frappe à sa porte : il ouvre aussitôt, car tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites, dit Jésus. Il n’y a pas, je crois, de parole de l’Évangile qui ait fait sur moi une plus profonde impression et transformé davantage ma vie⁹ !

    Charles découvre que l’esclavage subsiste au Sahara : il en est scandalisé.

    L’ami des Touaregs (1904 à 1916)

    Il n’y a pas de prêtres disponibles pour aller vivre au cœur du désert parmi les Touaregs, aussi Charles accepte-t-il l’invitation de se joindre aux militaires qui partent en tournée dans le Sud. Charles commence à composer des lexiques et des dictionnaires pour permettre à d’autres d’entrer en contact avec les Touaregs. Avec beaucoup de patience, Charles apprend à vivre parmi eux : il a retenu le conseil de l’abbé Huvelin : Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté¹⁰.

    Et après douze ans de présence parmi ce peuple, Charles pourra dire : Les Touaregs de mon voisinage me donnent les plus grandes consolations ; j’ai parmi eux d’excellents amis¹¹.

    Depuis 1914, la guerre déchire l’Europe. Elle commence aussi à venir au Sahara, et Charles est violemment tué le 1er décembre 1916.


    (2) Cahiers Charles de Foucauld, n° 27, p. 12.

    (3) À Henry de Castries, Notre-Dame des Neiges, 14 août 1901.

    (4) Ibid.

    (5) À Henri Duveyrier, Notre-Dame des Neiges, 24 avril 1890.

    (6) À l’abbé Huvelin, Akbès, 30 octobre 1890.

    (7) À l’abbé Huvelin, Akbès, 16 janvier 1898.

    (8) À Maxime Caron, Beni Abbès, 8 avril 1905.

    (9) À Louis Massignon, Tamanrasset, 1er août 1916.

    (10) Carnets de Tamanrasset, p. 188.

    (11) À Henry de Castries, Tamanrasset, 4 septembre 1912.

    HUMILITÉ

    Jusqu’à la fin de sa vie Charles médite sur l’humilité de Jésus. L’abbé Huvelin l’avait prévenu : « Notre-Seigneur a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Dans sa soif d’imitation, Charles va rencontrer bien des ambiguïtés avec cette vertu et cela le conduira à faire toute une évolution.

    – Son attachement à « la dernière place » le fait sortir de la Trappe.

    – En Palestine, il n’est pas le pauvre ouvrier inconnu qu’il désirait être, mais on savait qui il était : il découvrira que sa situation était fausse.

    – Le sacerdoce lui permet de se réconcilier en vérité avec ce qu’il est.

    – Au Sahara, il se tourne vers les « brebis perdues » et apprend à « vivre avec les petits ».

    Étant trappiste, Charles cherche la dernière place pour imiter Jésus :

    Notre-Seigneur Jésus-Christ a vécu pauvre, travaillant, jeûnant, obscur et dédaigné, comme le dernier ouvrier, il a passé des jours et des nuits solitaires au désert ; j’aime Notre-Seigneur Jésus-Christ, bien que d’un cœur qui voudrait aimer plus et mieux, mais enfin je L’aime, et je ne puis supporter de mener une vie autre que la Sienne, une vie douce et honorée quand la Sienne a été la plus dure et la plus dédaignée qui fut jamais… Je ne veux pas traverser la vie en première classe pendant que Celui que j’aime l’a traversée dans la dernière¹²…

    Si on me parle d’études, j’exposerai que j’ai un goût très vif pour demeurer jusqu’au cou dans le blé et dans le bois et une répugnance extrême pour tout ce qui tendrait à m’éloigner de cette dernière place que je suis venu chercher, dans cette abjection dans laquelle je désire m’enfoncer toujours plus à la suite de Notre-Seigneur¹³…

    Je suis très content d’étudier la théologie et je reste plus désireux que jamais de ne pas devenir prêtre… la dernière place est une chose dont je ne suis pas détaché… Notre-Seigneur y a trop tenu. Notre cher Monsieur l’Abbé nous l’a trop enseignée¹⁴.

    Chaque jour je vois mieux que je ne suis pas ici à ma place, chaque jour je désire davantage me précipiter dans le dernier abaissement, à la suite de Notre-Seigneur¹⁵.

    À Rome, dans ses méditations sur l’Ancien Testament, Charles commence à distinguer entre humilité et abjection :

    Soyons petits au-dedans par l’humilité, petits au-dehors par l’abjection : Dieu a voulu être tellement le plus petit, prendre tellement la dernière place que nul mortel n’a jamais pu descendre plus bas que lui¹⁶.

    « Être avec les plus petits », car ce sont eux qui sont à la dernière place :

    Ô mon Dieu, que vous êtes bon, vous qui daignez « faire vos délices d’être avec les enfants des hommes »… Imitons notre divin modèle… Rapprochons-nous autant que nous le pouvons des plus petits d’entre les hommes, descendons le plus possible, comme Jésus, établissons notre place parmi les plus petits, à la dernière place… Mettons comme Jésus « nos délices à être avec » les plus petits¹⁷…

    En Palestine, l’humilité se transforme en « paraître » ignorant, insensé, inconnu…

    « Celui qui est le plus petit parmi vous, est le plus grand » Lc 9,48

    Si on rapproche ces paroles, si on les reçoit avec foi, comme on chérira tout ce qui nous fait petits, l’humilité, l’obéissance, la simplicité, l’abjection, l’humiliation ! Comme on cherchera la dernière place, l’obscurité, la pauvreté ! Comme on descendra ! Comme on se fera petit, humble ! Comme on tâchera d’être ignoré et de paraître ignorant ! Comme on cachera tout don qu’on pourrait avoir reçu de Dieu ! Comme on fuira toute élévation extérieure ! Et si l’on peut rester toujours dans l’abjection profonde, comme on tâchera de se faire le dernier de tous pour tous, petit, pauvre, méprisé, ignorant, insensé, inconnu, aux yeux de tous et profondément humble à nos propres yeux, car tous les instants de chacune de nos journées sont faits pour nous humilier¹⁸.

    Charles distingue entre humilité d’une part et humiliation ; il fait parler Jésus :

    Parmi tout ce que je vous ai enseigné, recommandé, il y a peu

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