Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Hexis d'un Soir: Ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science
Hexis d'un Soir: Ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science
Hexis d'un Soir: Ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science
Livre électronique252 pages2 heures

Hexis d'un Soir: Ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Au début du XIXe siècle, Joseph de Maistre écrivait « Alors, toute la science changera de face : l’esprit, longtemps détrôné et oublié, reprendra sa place ».

Qu’en est-il deux cents ans plus tard ?
Vous trouverez dans cet ouvrage une réflexion sur la présence de l’Esprit dans la démarche scientifique de notre société marquée par les grands développements de la physique et de la biologie. La pensée de Joseph de Maistre y est confrontée à celle des pionniers de la science comme Isaac Newton et Charles Darwin, mais aussi à celle des penseurs et scientifiques contemporains tels Richard Dawkins, Stephen Hawking, etc.

Ce brillant essai sur Joseph de Maistre et la science est écrit avec clarté, imagination et dans un style élégant qui suggère chez l’auteur la présence de gènes littéraires hérités de son célèbre ancêtre. L’approche prise dans cet essai fait écho au dernier chef d’œuvre de Maistre, Les soirées de Saint-Pétersbourg. C’est le seul ouvrage sur Joseph de Maistre et la science que j’ai vu écrit par quelqu’un ayant une connaissance sophistiquée de l’histoire de la science et de sa présente situation. Enfin, ayant passé la plupart de ma carrière académique à étudier et écrire sur Joseph de Maistre et ses pensées, je dois dire que j’ai trouvé que la compréhension et l’appréciation par Rodolphe de Maistre des positions de son ancêtre sur la situation des sciences de son temps, et les implications morales, religieuses et philosophiques pour cette période et celles d’après, sont en complet accord avec ma propre compréhension. Cet essai est un véritable tour de force.
Richard A. Lebrun

Un ouvrage passionnant qui s'intéresse à la présence de de l'esprit dans la démarche scientifique de Joseph de Maistre !

EXTRAIT

Alors, oui, on pouvait rire d’une telle affirmation « l’esprit reprendra sa place » ! Quelle vision rétrograde ! Il s’ensuivit que le penseur fut considéré comme un de ceux qui n’étaient pas dans la bonne direction du progrès, objet d’une réaction douteuse, dangereuse, d’un retour en arrière vers ce qu’on a appelé l’obscurantisme, et par analogie, de ceux qui voulaient garder les gens dans l’ignorance pour mieux les gouverner avec autorité. C’était un verdict implacable, directif, car comment oser dire que l’esprit reprendra sa place ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1969 en France, Rodolphe de Maistre est marié, père de deux enfants, ingénieur et titulaire d'un MBA (INSEAD à Fontainebleau). Il a vécu en Chine d’abord en tant qu’étudiant en science physique (à l’Université de Métrologie de Chine à Hangzhou) puis pour y travailler. Le métier d’ingénieur l’a emmené plusieurs autres années au Qatar et au Japon. Il a connu aussi l’Afrique et le Caucase. Passionné de littérature, d’Histoire et de civilisations anciennnes, il écoute de la musique classique, et aime passer son temps en famille avec sa femme et ses enfants.
LangueFrançais
Date de sortie21 févr. 2017
ISBN9782876835818
Hexis d'un Soir: Ou de la prénotion d'un retour de l'Esprit dans la science

Auteurs associés

Lié à Hexis d'un Soir

Livres électroniques liés

Sciences et mathématiques pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Hexis d'un Soir

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Hexis d'un Soir - Rodolphe de Maistre

    Rodolphe de Maistre

    HEXIS D’UN SOIR

    ou

    De la prénotion d’un retour de l’Esprit dans la science

    La Compagnie Littéraire

    Catégorie : Roman

    www.compagnie-litteraire.com

    « Toutes idées changeront. »

    (dixième entretien,

    Les soirées de Saint-Pétersbourg)

    Au début du XIXe siècle, Joseph de Maistre écrivait  : « Alors, toute la science changera de face : l’esprit, longtemps détrôné et oublié, reprendra sa place. » Qu’en est-il deux cents ans plus tard ?

    HEXIS  mot  grec ἕξις:  I. action de posséder, possession. II. manière d’être, état 1. état ou habitude du corps, 2. état ou habitude de l’esprit ou de l’âme, 3. faculté, capacité résultant de l’expérience, expérience (Dictionnaire grec-français par Anatole Bailly, 1935).

    Comment by Richard A. Lebrun

    This brilliant essay on Joseph de Maistre and science is written in a wonderfully clear, imaginative, and elegant French style that suggests that some of the literary genes of his famous ancestor has come down to the author. The approach taken in the essay echoes the elder Maistre’s masterpiece, Les soirées de Saint-Pétersbourg. As well, it is the only piece on Joseph de Maistre and science that I have ever seen written by someone with a sophisticated knowledge of both the history of science and the situation of science today. Lastly, as someone who has spent much of scholarly career studying and writing about Joseph de Maistre and his thought, I must say that I found that Rodolphe de Maistre’s understanding and appreciation of his ancestor’s position with respect to the situation of science in his time, the moral, religious, and philosophical implications of all this for that period, and the future as well, agree completely with my own understanding. The essay is a véritable tour de force.

    Ce brillant essai sur Joseph de Maistre et la science est écrit avec clarté, imagination et dans un style élégant qui suggère chez l’auteur la présence de gènes littéraires hérités de son célèbre ancêtre. L’approche prise dans cet essai fait écho au dernier chef d’œuvre de Maistre, Les soirées de Saint-Pétersbourg. C’est le seul ouvrage sur Joseph de Maistre et la science que j’ai vu écrit par quelqu’un ayant une connaissance sophistiquée de l’histoire de la science et de sa présente situation. Enfin, ayant passé la plupart de ma carrière académique à étudier et écrire sur Joseph de Maistre et ses pensées, je dois dire que j’ai trouvé que la compréhension et l’appréciation par Rodolphe de Maistre des positions de son ancêtre sur la situation des sciences de son temps, et les implications morales, religieuses et philosophiques pour cette période et celles d’après, sont en complet accord avec ma propre compréhension. Cet essai est un véritable tour de force.

    21 juin 2016

    Richard A. Lebrun

    « On peut hardiment dire des sciences ce que l’un des plus grands écrivains de l’antiquité a dit des métaux précieux : qu’on ne sait si le ciel nous les a accordés dans sa bonté ou dans sa colère¹. » Joseph de Maistre

    L’esprit dans la science

    Lors d’une soirée d’hiver à la campagne, un jour où le temps était gris et pluvieux, j’étais resté l’après-midi dans le salon près du poêle dans lequel brûlaient des bûches de hêtre et de bouleau. L’odeur aux arômes feutrés du bois de cheminée se répandait dans la pièce en même temps que la chaleur réconfortante du poêle. Les tapisseries damassées rouges au mur, les tableaux d’ancêtres aux larges cadres dorés, et les gros rideaux molletonnés me protégeaient de la grisaille humide, et j’étais confortable dans mon fauteuil. Pour m’occuper j’avais repris la lecture d’un livre que Joseph de Maistre, l’écrivain et penseur savoisien, avait écrit au début du XIXe siècle. Il s’agissait des fameuses Soirées de Saint-Pétersbourg que je m’efforçais à lire depuis quelques années sans jamais dépasser les premiers entretiens. Je n’avais jamais eu lieu d’approfondir son livre posthume dans lequel, écrivit-il, il mit tout son savoir, mais je me plaisais à imaginer les trois amis buvant du thé dans un bureau d’une propriété au bord de la Neva, de ces maisons russes aux riches intérieurs d’étoffes, de taffetas, de rideaux et de coussins, dans une convivialité autour du samovar, et discutant des choses essentielles. Je ne cache pas que j’étais plus à l’affût des rares descriptions de leur logis, et à percer les personnalités des trois hommes aux fonctions et nationalités différentes que les remous de l’Europe de l’époque avaient rassemblés là, l’un étant sénateur russe, l’autre jeune soldat français, et le dernier, comte savoisien, car je supposais qu’il était l’auteur lui-même. J’étais en outre plus admiratif du maniement de la langue écrite, élégante et empreinte d’une certaine éloquence, de tournures vindicatives et de déclarations osées, surtout quand il s’agissait de réfuter les autres penseurs de son temps, que du contenu élaboré de leurs entretiens que je ne saisissais pas toujours, d’ailleurs, mais après avoir sauté quelques passages, un peu vite, changé plus d’une fois la bûche dans le poêle, et entre-temps ouvert les volumes un peu n’importe où, je me trouvai soudain à la fin de l’ouvrage, dans le onzième et dernier entretien, et que n’ai-je été intrigué lorsque je lus cette phrase du sénateur : « ... Alors, toute la science changera de face : l’esprit, longtemps détrôné et oublié, reprendra sa place ».

    Cette affirmation me fit réagir, ou plutôt éveilla mon intérêt, car depuis un temps je réfléchissais à ce sujet. J’avais lu quelque temps auparavant un ouvrage écrit par un professeur d’université, Jean Staune, intitulé Notre vie a-t-elle un sens ? et qui montre que les plus récents et révolutionnaires progrès dans les sciences, quels qu’ils soient, loin de confirmer l’absence de l’esprit, tendent à reposer la question de sa présence. En outre, les événements d’actualité de notre société, avec les éléments d’individualisme et de matérialisme qui la caractérisent, font réfléchir beaucoup de gens sur la signification du sens de notre vie ; pouvons-nous continuer à vivre dans cette déception, centrés sur nous-mêmes et nos propres désirs ? Ne risquerions-nous pas d’atteindre un stade de désillusion si avancé, un paroxysme de la satisfaction des désirs au détriment même de la vie, au point de réveiller les consciences ? Je ressentais ainsi une mise en garde contre ce qui peut diminuer les esprits et les cœurs. D’ailleurs, j’avais récemment écouté les interventions du pape François et avais été séduit par le renouveau du mouvement d’évangélisation. Je l’avais compris comme  un réveil au repli sur soi, ce mal de société qui prend les gens au piège du confort, pour retrouver une joie de vivre dans la reconnaissance de l’esprit. Enfin, je m’aperçus que j’étais loin d’être seul à réagir à ce mouvement. Par exemple, je reconnus de plus en plus de succès aux cours « bêta » qu’organisait le curé de ma paroisse. La salle avait été comble quand les cours avaient porté sur les thèmes « Dieu est-il croyable ? », et « Science et foi réconciliées ». Lors des dernières séances, elle s’était même avérée trop petite pour contenir les nombreux auditeurs, et il avait fallu déménager tout le monde dans la nef de l’église dans laquelle notre curé avait tenu la conférence. Alors, me disais-je, l’esprit longtemps oublié serait-il en train de revenir ?

    L’esprit oublié

    « La foi et la raison coexistaient harmonieusement jusqu’au XVIIe siècle, alors qu’après elles se sont opposées. »

    Arthur Koestler, dans Les somnambules

    Never has there been so little discussion about the nature of men as now, when, for the first time, any one can discuss it. The old restriction meant that only the orthodox were allowed to discuss religion. Modern liberty means that nobody is allowed to discuss it.  Heretics, G.K. Chesterton, 1905

    L’esprit, oui, détrôné depuis longtemps… Longtemps, l’esprit a été écarté. Cela fait peut-être quatre siècles que la pensée européenne s’efforce de le faire disparaître. Cet athéisme qui nous a atteints, localisé dans le temps et sur la Terre, s’est effectivement installé durablement. Jean-Paul II place le début de ce phénomène du temps de René Descartes, « parce qu’il a inauguré le grand mouvement anthropocentrique dans la philosophie. […] « Ergo cogito sum » est la devise du rationalisme moderne² ». Meditationes de prima philosophia avait été la manifestation d’un début de divergence de la philosophie de saint Thomas d’Aquin vers un rationalisme qui allait trouver sa pleine expression avec Kant, Hegel, Heidegger, tournant le dos à la religion pour se concentrer sur la subjectivité, le rationnel observable et les sens. Les Lumières en furent un manifeste, car les gens pensaient, en s’affranchissant de l’esprit, y voir plus clair. La pensée s’était détachée de l’esprit pour entrer dans un matérialisme qui allait apporter de nouvelles croyances, celles que l’homme était tout, maîtrisait tout. Il n’hésitait plus à affirmer qu’il aurait dominé la nature et qu’il serait sur le point de tout expliquer. L’occident, dans un désir de comprendre les choses, voulut croire qu’on eût pu expliquer par le réel tout le réel ; la recherche frénétique des causes et effets, liée au progrès des sciences expérimentales, avait forcé l’exclusion de Dieu, du surnaturel, de la métaphysique, car ils étaient « non observables », et l’homme y avait cru, porté justement par le grand élan que toutes les nombreuses découvertes scientifiques de l’époque avaient provoqué.

    Ainsi, subjugué par sa force et ses découvertes, l’homme avait cru pouvoir s’octroyer sa destinée, et la possibilité de créer lui-même ce qui lui faisait plaisir. Il n’avait plus besoin de chercher une raison à la mort. Le sens de sa présence sur terre, de son existence dans l’Univers, les questions qui l’avaient intrigué durant des millénaires disparaissaient sous la sensation grisante de s’approcher du but grâce à la science, et les grandes découvertes scientifiques le confortaient dans l’assurance d’être sur la bonne piste. Alors, fort de cette confiance, l’homme se remplissait de droits, car il se sentait libre et fort. La science lui procurait l’orgueil, lui faisait oublier la foi, le sacré, et cela marchait.

    Ainsi, une sorte d’humanitarisme athée s’est répandue. Les tentations de s’accrocher à des Julian Felsenburgh nous sont familières. Nous baignons dans les rhétoriques politiques sur les droits de l’homme et la paix, mais qui peut se souvenir d’avoir ne serait-ce qu’une fois entendu mentionner Dieu ? À l’instar de la vision que monseigneur Benson nous a transmise dans son livre Lord of the World,  nous nous trouvons au centre d’une société qui tend bien à se débarrasser de l’esprit au profit d’une pensée bienfaisante qui ne peut souffrir ni les contradictions ni la beauté d’un mystère, quelles que soient la joie et l’espoir qu’il porte en lui.

    Les hommes y ont cru, si bien qu’à l’époque de mon aïeul l’affirmation que l’esprit reviendra semblait aller à contresens d’une marche inévitable vers des progrès en lesquels les hommes mettaient leurs espoirs. Cette affirmation pouvait aussi être considérée comme une naïveté, ou comme un retour à un âge pré-scientifique de superstition rétrograde. Car il avait suffi d’une génération après Joseph de Maistre pour entendre lord Kelvin dire : « La physique a fourni une description cohérente et a priori complète de l’Univers », et Ernest Renan affirmer le triomphe de son ère positive, « d’une humanité débarrassée des superstitions et des religions ». En 1928, Max Born dit « La physique, telle que nous la connaissons, sera finie dans six mois », car il pensait qu’après la découverte par Paul Dirac des équations qui gouvernent les électrons, on allait rapidement expliquer le proton, seule autre particule de l’atome connue à ce moment. Max Born pensait toucher la fin de la physique³.

    L’espoir de tout expliquer par des choses observables était devenu tel qu’il n’y avait plus de

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1