« Résumer l’histoire de l’ésotérisme en deux pages? Vous n’y pensez pas! » Sollicités pour apporter leur éclairage sur l’évolution de ces croyances, les rares spécialistes français du sujet écarquillent les yeux. Trop complexe, trop touffu, avertissent- ils. Il a donc fallu argumenter. Bien que méconnue car peu enseignée, leur discipline devrait tout de même avoir un intérêt pour le public, au-delà du seul plaisir d’accumuler des savoirs? « Evidemment! » concède Jean-Pierre Brach, titulaire de la chaire d’histoire des courants ésotériques dans l’Europe moderne et contemporaine de l’Ecole pratique des hautes études. « Ces thématiques représentent un pan important de notre univers culturel, avec des prolongements contemporains jusque dans les médias, les jeux vidéo, la bande dessinée, les séries télévisées. Il est important de comprendre d’où tout cela vient », souligne l’historien.
Le New Age, qui reste la toile de fond des croyances ésotériques contemporaines, n’est pas né avec le célèbre livre de la journaliste américaine Marylin Ferguson, publié en sur Néanmoins, l’ensemble hétéroclite de courants de pensée qu’il désigne lui est bien antérieur. « Dans toutes les cultures, on trouve des personnes qui développent un discours visant à aboutir à la connaissance absolue du monde, constate Damien Karbovnik, sociologue et historien des religions. Cette “vérité” se construit contre la culture dominante: la religion pendant longtemps, la science aujourd’hui. »