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France, ce serait aussi un beau nom: Essai sur la langue française
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France, ce serait aussi un beau nom: Essai sur la langue française
Livre électronique248 pages3 heures

France, ce serait aussi un beau nom: Essai sur la langue française

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À propos de ce livre électronique

Une langue tue est une langue morte.

S'il est un sujet qui est passé sous silence dans la campagne présidentielle, c'est bien celui de la langue française. Même les discussions sur la culture, si fréquentes, s'en détournent et l'ignorent. Pourtant le français, dans les instances internationales, dans la communication planétaire, en France même, se délabre chaque jour sous les coups de boutoirs des ayants voix. Plus la France s'efface dans l'Europe, dans l'OTAN et dans le monde, et moins sa langue est parlée. Que peuvent les sans voix si les partis de gouvernement convergent sur et aboutissent à la pensée unique : l'acceptation de la fin de la culture française ?  Les Français parlent français.
Marie-Pierre Pruvot, citoyenne "d'en-bas", s'est donné pour tâche de feuilleter le journal Le Monde, d'en relever des titres et des commentaires parus sur une période de près de soixante-dix années pour constater qu'en dehors du général de Gaulle, si ferme dans son combat pour la langue française, tous les autres, par esprit de compromis, par négligence, ou par volonté de détruire, se résignent à notre déclin ou nous y précipitent. Un cri du cœur : parle français. Si tu le tais, tu le tues. Une langue tue est une langue morte.

Découvrez un essai passionnant qui milite contre la résignation face au déclin de la langue française. Un cri du cœur : parle français.

EXTRAIT

On peut affirmer qu’à terme, si une immigration massive se poursuit et que progressent vers le fiasco la société et son école, l’intégration des étrangers ne pourra se faire et l’état sera détruit par les différents replis qui menacent déjà. Si l’état se tient et gouverne et si l’école des quartiers d’accueil et d’ailleurs remplit son rôle, les migrations venues du sud et de l’est sont moins redoutables à la survie de la France que ceux-là même qui, malgré l’opposition des peuples, veulent imposer la supranationalité, le morcellement du pays, la dissolution de l’état.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Pierre Pruvot est née en 1935 en Algérie. Elle s’installe à Paris à l’âge de 18 ans et devient une figure emblématique des nuits parisiennes sous le nom de scène de « Bambi ». Dans les années 60, Marie-Pierre reprend ses études, passe le bac en 1969 et devient professeur de Lettres modernes en 1974. Aujourd’hui à la retraite, elle est l’auteure de plusieurs ouvrages aux éditions Ex-Aequo : J’inventais ma vie en trois tomes, France, ce serait aussi un beau nom et Marie parce que c’est joli (aux éditions Bonobo).
LangueFrançais
ÉditeurEx Aequo
Date de sortie7 avr. 2017
ISBN9782359622539
France, ce serait aussi un beau nom: Essai sur la langue française

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    France, ce serait aussi un beau nom - Marie-Pierre Pruvot

    cover.jpg

    France,

    ce serait aussi un beau nom…

    Essai

    Marie-Pierre Pruvot

    Dépôt légal mars 2011
    ISBN 978-2-35962-253-9
    ©Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction intégrale ou partielle, réservés pour tous pays.
    Éditions Ex Aequo
    6 rue des Sybilles
    88370 Plombières les bains
    http://www.editions-exaequo.fr
    www.exaequoblog.fr
    Table des matières

    Un incident 8

    Fin de la seconde guerre mondiale 12

    La IVème République 19

    Naissance de la Vème République 42

    I Décolonisation 42

    L’éloignement 80

    1. Président Pompidou 80

     2. Président Giscard d’Estaing 93

    La Vème République à l’épreuve 107

    1er Septennat 107

    La France Gaulliste ? 124

    Président Chirac 124

    Le septennat 124

    Le quinquennat 136

     Le Symbole de la Mort 161

    Président Sarkozy 163

    Le protocole de Londres 171

     Lettre à expédier aux Sénateurs : 174

    Références diverses 178

    Préface

    de Nicolas Dupont-Aignan

    Président de DEBOUT la REPUBLIQUE

    Une déclaration d’amour pour la France, sa langue et sa liberté. C’est à cela que nous convie Marie-Pierre Pruvot au fil des pages de son dernier ouvrage.

    Patiemment, Marie-Pierre Pruvot a compilé, lu et analysé les titres et articles du Monde depuis sa création jusqu’à nos jours, nous invitant ainsi à prendre du recul et à nous replonger dans le passé contemporain de notre pays.

    Par son travail, elle nous offre à voir les transformations des analyses de l’état du monde tel qu’il fut compris et analysé par les intervenants du journal de référence. Marie-Pierre Pruvot nous convie ainsi à une évolution de la vision de notre pays depuis près de soixante-dix ans.

    S’offre ainsi à nous, par petites touches, le grand basculement des élites françaises dans un nouveau paradigme. La France, qui était au sortir de la deuxième guerre mondiale un pays libre évoluant dans un univers compliqué et que le Monde tâchait de nous rendre intelligible, est devenu un pays qu’il faut à tout prix dissoudre dans une idéologie dévoyée de l’internationalisme : le mondialisme ultra-libéral.

    Le sort réservé à notre langue, qui revient comme un fil rouge de toute cette évolution, est un exemple criant de cette volonté de nos dirigeants d’abandonner ce qui a fait la grandeur de notre pays pour le soumettre aux postulats dominant dans le monde, et en particulier dans le monde anglo-saxon.

    L’on comprend alors, à travers son récit, que si les langues sont interchangeables lorsqu’il s’agit de désigner les choses, elles ne le sont plus du tout lorsqu’elles manient les concepts. Loin de se réduire à un simple moyen de communication, les langues sont aussi un moyen de penser, de voir le monde. Elles sont le fruit de l’histoire, de cultures, et du cheminement politique des peuples. Plus encore en France où la langue est l’un des fondements, si ce n’est le fondement principal, de l’identité nationale.

    En voulant supplanter plus ou moins insidieusement la langue de Molière par celle de Shakespeare – en fait un globish internationalisé – la volonté était d’adapter coûte que coûte le modèle politique, économique et social de notre pays aux idées dominantes. Le but était de sacrifier la solidarité nationale, ou la conception exigeante de la République aux dieux de la mondialisation américaine et du libéralisme triomphant !

    Or, aujourd’hui, le français recule partout, que ce soit dans les entreprises, où l’anglais est de plus en plus langue de travail, chez nos ministres qui s’expriment à l’étranger en anglais, ou également dans notre vie quotidienne où tout ce qui est nouveau se voit affublé d’un nom anglais. Et loin de protéger notre langue, l’union européenne s’est révélée être l’une de ses plus féroces ennemies.

    Mais, loin de s’inquiéter de cette dérive, notre élite politique semble au contraire s’en accommoder parfaitement. Ainsi, peu de temps avant la présidence française de l’UE, Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement supérieur, déclarait qu’elle ne militerait pas « pour imposer l’usage déclinant du français dans les institutions européennes à l’occasion de la prochaine présidence française de l’Union. » L’uniformisation est en marche avec l’aval de nos gouvernants et au grand dam des francophones du monde entier.

    Il ne faut pourtant jamais désespérer de la France. En son sein se trouvent toujours des volontés et des forces pour rester fermes dans ses convictions et ses combats. Marie-Pierre Pruvot est l’une d’entre elles. La reconquête de notre liberté passera par le recouvrement complet de notre langue, elle passera par des livres tels que celui-ci.

    Nous autres, civilisations, nous savons que nous sommes mortelles…

    Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… Ce seraient aussi de beaux noms… Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde.

    Paul Valéry, La Crise de l’Esprit

    Un incident

    Le journal Le Monde, daté du 26 novembre 2005 publie une triste nouvelle : « Le traité d’amitié franco-algérien ne devrait pas être signé cette année. » Le sous-titre précise : « La loi française du 23 février, dont un article vante les mérites du colonialisme, a retardé le processus. L’autre point d’achoppement concerne la question des harkis. »

    Le destin des Harkis, longtemps dissimulé à l’opinion, effraie par sa cruauté. Le nombre des victimes, on l’ignore. On parle, ce 26 novembre, de 15000 à 25000 supplétifs musulmans sacrifiés en Algérie après le départ de l’armée française. Mais, (suivons Mohand Hamoumou et Abderahmen Moumen citant Jean Lacouture en 1991) « Cent mille personnes sont mortes par notre faute. Un massacre honteux pour la France et pour l’Algérie. Le déshonneur est trop lourd à porter. » Est-il donc nécessaire, pour faire un traité d’amitié avec l’Algérie, de lui rappeler des crimes commis alors que la population était en effervescence, presque en état de guerre civile, en tout cas de lutte entre les clans, et assoiffée de vengeance ? Battons seulement notre coulpe puisque le gouvernement français était au courant des malheurs qui se préparaient et les a permis en ne transférant pas en France les victimes désignées. Inutile de rien imputer aux Algériens qui s’arrangeront, comme nous, avec leur conscience. Ce n’est pas à nous de leur faire la leçon.

    Quant au premier des deux points qui font obstacle au traité d’amitié, à savoir la loi du 23 février 2005 qui vante le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et qui a tant fait réagir le président Bouteflika, elle est absurde puisqu’elle ne peut changer la réalité des faits. Les lois qui fixent l’Histoire sont insupportables. Si les manuels scolaires se soumettent à celle sur les bienfaits de la colonisation, ce sera l’occasion pour les enseignants de fustiger l’histoire officielle comme ils se doivent de le faire lorsque les manuels scolaires présentent l’intégration européenne comme une excellente chose, la mondialisation comme inévitable ou encore la langue anglaise comme la langue universelle ; bien pire encore, lorsque dans les manuels scolaires « l’entité France, celle de la République française, a purement et simplement disparu au profit des deux autres niveaux : le niveau européen et celui des territoires qui composent la France. » (Rémy Knafou, Le Monde daté 5 octobre 2011) Cette loi du 23 février 2005 est donc vaine, elle est surtout pernicieuse puisqu’elle nous éloigne du traité d’amitié avec l’Algérie. Amitié si chère à notre cœur.

    Nos députés avaient-ils seulement l’Algérie en tête en votant cette loi ? Les petits Français ont appris pendant des siècles que leurs ancêtres les Gaulois étaient des sauvages, et que leur capitulation, leur soumission à Jules César et leur renoncement à leur langue et à leurs lois leur avait été profitables. C’est cet état d’esprit que les imprudents députés voulaient remettre au goût du jour. Moins pour faire avaler la pilule aux Algériens que pour y disposer les Français. Nous étions à cinq semaines du référendum sur la constitution européenne qui proposait aux Français – sous un déluge de mots spécieux – de transformer la France en province et d’adopter une autre langue et d’autres lois. Ceux-là même qui préparaient « l’inféodation de la France » (J. Chirac) et consentaient à son « abaissement » ne s’étaient peut-être même pas douté que l’Algérie pouvait avoir une fierté nationale ni que le président Bouteflika se raidirait contre le trucage de l’Histoire. Nos députés ne cherchaient pas à humilier l’Afrique du Nord, ils voulaient pour la plupart chanter les bienfaits du colonialisme auquel ils s’apprêtaient à soumettre la France et se donner des arguments pour justifier leur politique de reniement.

    Un mot de plus concernant ce traité aléatoire. Monsieur Benjamin Stora, dont personne ne conteste les compétences, juge que les temps ne sont pas propices à sa signature. « Les Français sont-ils prêts à entendre, par exemple, que 30000 Maghrébins sont morts pour eux pendant la première guerre mondiale ? Et 80000 autres pendant la seconde guerre ? Qui sait que 50000 soldats d’origine maghrébine ont péri en Indochine ? » On ne voit pas pourquoi les Français ne seraient pas prêts à entendre cela. La presse nous montre chaque jour qu’elle est capable de focaliser sur tel événement, tel anniversaire, et le ressasse à satiété. Pourquoi pas le souvenir des hommes des colonies qui sont morts pour la France ? Ils le méritent bien. Et Benjamin Stora de poursuivre : « Entre la tentation sécuritaire, le repli nationaliste et l’exaltation de la nation française, comment plaider pour l’écoute de l’autre ? » On veut bien admettre la tentation sécuritaire. Mais où le prestigieux historien voit-il le repli nationaliste et l’exaltation de la nation française, qui ne sont d’ailleurs pas incompatibles avec l’évocation de centaines de milliers d’hommes, « la chair à canons » aujourd’hui étrangers, et qui se sont dévoués, sacrifiés pour la France ? Ce pourrait être au contraire un motif de fierté nationale.

    La nation française, qui l’exalte ? Qui ne l’outrage pas ? Comparons : Monsieur Blair a dit avec panache, dans la veine de « Rule Brittain », à propos de l’Europe, « We must lead it or leave it. », on la guide ou on la quitte. A-t-on entendu un premier ministre français en dire autant ? Le monde entier aurait crié à l’arrogance française. Monsieur Blair n’a pas de souci à se faire.

    Repli nationaliste ? Parlons plutôt de repli identitaire de populations immigrées – mais pas seulement –  qui risque fort de conduire plus tôt qu’on ne pense à la balkanisation de la France. Ce serait plutôt l’absence de fierté nationale, le constant autodénigrement, une certaine publicité donnée à l’idée que la nation française doit disparaître et se fondre dans un ensemble plus grand, qui ferait obstacle à l’intégration des immigrés, et non la mise à jour de l’Histoire, au demeurant indispensable et urgente. A qui peut-on demander de s’assimiler à un peuple qui se renie lui-même ? Une phrase d’Alain Finkielkraut écrite après les grandes émeutes des banlieues : « Ce qui m’inquiète, c’est la désaffiliation nationale. Je dis donc effectivement que lorsque certains jeunes émeutiers évoquent entre eux les Français nous sommes perdus. » On ne peut mieux dire. Mais cela n’est vrai qu’à condition de se placer au sein de la nation française. Pour les partisans d’une France morte et d’une Europe considérée comme un conglomérat d’ethnies entremêlées ayant chacune ses droits et coutumes propres, sa langue vernaculaire, ses intérêts particuliers, la situation décrite comme un drame par Alain Finkielkraut devient une aubaine, pour les eurolâtres, un motif d’espérance.

    On peut affirmer qu’à terme, si une immigration massive se poursuit et que progressent vers le fiasco la société et son école, l’intégration des étrangers ne pourra se faire et l’état sera détruit par les différents replis qui menacent déjà. Si l’état se tient et gouverne et si l’école des quartiers d’accueil et d’ailleurs remplit son rôle, les migrations venues du sud et de l’est sont moins redoutables à la survie de la France que ceux-là même qui, malgré l’opposition des peuples, veulent imposer la supranationalité, le morcellement du pays, la dissolution de l’état.

    La querelle n’est pas récente. Il suffit de feuilleter Le Monde depuis sa création pour en découvrir les premières manifestations. Déjà tout s’y annonce : les batailles sur les lois électorales, la constitution française, la construction de l’Europe, la création d’une armée européenne, l’immigration… tant de sujets qui se discutent encore et nous tiennent en haleine. S’y ajoutent quelques images jaunies, certaines violentes : la menace que fait peser l’URSS, les guerres de décolonisation… Certaines plus souriantes : la princesse Elisabeth a donné naissance à un fils…

    Fin de la seconde guerre mondiale

    Le premier numéro du Monde paraît en décembre 1944, cinq mois avant la chute du IIIème Reich. C’est l’époque où le général de Gaulle, chef de la France libre, est à la tête du gouvernement provisoire au milieu des troubles de la libération. Le pays est à bout de souffle et en ébullition. Que les Français reprennent confiance en la France, voilà la tâche la plus urgente, et peut-être la plus difficile : « Nous sommes blessés, mais nous sommes debout » dit le Général. Il se plaît à célébrer la France libérée par elle-même en omettant une fois sur deux d’évoquer le rôle des alliés. Le président Franklin Roosevelt (le « faux témoin » aux yeux de de Gaulle) ne l’aime pas. Jean Monnet a bien fait son travail. L’Amérique a reconnu le régime du maréchal Pétain jusqu’au moment du débarquement américain en Afrique du Nord, et, une fois à Alger, elle a suscité un général conciliant pour éliminer de Gaulle. Le peuple au contraire confirme l’un et évince l’autre. Les Américains veulent placer la France vaincue par l’Allemagne et libérée par eux sous leur administration. Jean Monnet, loin de s’y opposer, cherche à utiliser leur puissance pour « détruire » – c’est son mot – le Général. Il l’a vu d’un mauvais œil arriver à Londres, a tout fait pour l’empêcher d’utiliser la radio anglaise, et ne souffre pas l’idée que la France recouvre son indépendance et son éclat. Son projet, c’est que les gouvernements européens soient les exécutants des décisions qu’il aura lui-même prises à la tête de « pools » supranationaux. Le Général, à l’inverse, veut replacer la France humiliée parmi les grandes nations. Rude tâche pour le chef du gouvernement qui se voit tenu à l’écart de la conférence tripartite, dite de Yalta ou du partage du monde. Ni le pacte franco-soviétique ni le soutien de Churchill n’ont rien pu contre l’opposition de Roosevelt.

    1945.

    La conférence de Yalta dure une semaine : du 4 au 11 février 1945. Il est alors évident que le Reich ne tiendra plus longtemps. L’Allemagne sera divisée en quatre zones qui seront administrées par l’URSS, les USA et la Grande Bretagne. La 4ème zone étant attribuée à la France, à la demande pressante de Churchill. De nouvelles frontières y sont décidées, qui favorisent l’URSS. Celle-ci s’engage à entrer en guerre contre le Japon. Enfin, une conférence sera convoquée à San Francisco pour créer une Organisation des Nations Unies. Une seconde tentative de gouvernance du monde. L’espoir !

    La guerre touche à sa fin. Le lecteur d’aujourd’hui, pour peu que, comme nous, il ne soit pas féru d’Histoire, s’étonne de constater que pendant l’agonie du Reich de très violents combats ont encore lieu sur le territoire français. Or la bataille des Ardennes, celle pour la libération de Colmar, font rage. Plus surprenant encore pour les lecteurs oublieux ou peu informés que nous sommes, alors que la bataille générale pour la prise de Berlin est commencée, que les troupes russes et américaines, toutes deux sur le sol allemand, ne sont plus qu’à 72km l’une de l’autre, le 20 avril à deux semaines de la mort d’Hitler, on relève cette nouvelle incroyable, « La poche de Royan est liquidée. » Les Allemands s’étaient incrustés dans cette région et ils tenaient encore quand le Reich s’écroulait. Royan n’aurait pas tardé à tomber à son tour. Nos alliés n’ont pas eu la patience d’attendre. Ils ont préféré la raser. Frénésie de la cruauté, de la destruction inutile.

    Pendant que le grand Berlin est dévasté et qu’on y a des « visions d’horreur », Hitler, dans son bunker, semble encore espérer. Croit-il au miracle de sa bombe atomique qui viendrait le sauver in extremis, ou bien imagine-t-il que les derniers actes de vaillance de son armée vont lui permettre une honorable capitulation ? A-t-il peur à son tour de la mort qu’il a tant donnée ? Peut-il encore attendre un dernier réconfort ? Invraisemblable ! Pourtant, la vie lui en offre un : le 12 avril, on apprend la mort de Roosevelt dont le cœur a lâché. Il faut encore patienter jusqu’au 3 mai pour savoir que le chef des nazis s’est suicidé le 30 avril.

    8 mai : L’Allemagne a capitulé.

    Le tour de force, c’est que le drapeau français est ajouté à la dernière minute parmi ceux des vainqueurs. Voilà la magie du chef de la France libre. La France siège parmi les vainqueurs ! Après la débâcle de 1940, après la honteuse collaboration avec l’occupant, la France est « Debout ».

    Il n’empêche. L’Empire a vu la France vaincue. Il ne supporte plus sa tutelle. L’exigence de liberté s’empare des peuples soumis. L’esprit de décolonisation semble dès

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