Macron et la langue française, une « love affair » contrariée
Il suffit parfois de quelques minutes pour remonter cinq siècles d’histoire. Le 17 mars 2017, Emmanuel Macron se trouve à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, devant le lieu précis où, en 1539, François Ier signa l’une des ordonnances les plus célèbres sous l’Ancien Régime. Ce jour-là, celui qui n’est encore que candidat à la présidence de la République découvre l’état de délabrement absolu d’un château qui fut en son temps une splendeur. Transformé en dépôt de mendicité, puis en maison de retraite, l’édifice a même été occupé par des squatteurs. « Un véritable scandale patrimonial », résume Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments nationaux.
Que faire? Un élu local lui suggère de le transformer en hôtel, un autre en casino… « Quand il a entendu cela, Emmanuel Macron a levé les yeux au ciel, tant ces projets lui paraissaient indignes d’un site aussi prestigieux, se souvient le député (LREM) du cru, Jacques Krabal. Quand il est retourné à sa voiture, il m’a glissé: “Ce soir, écoute bien le futur chef de l’Etat s’engage, à la surprise générale, à restaurer le château et à le dédier à la langue française. Une décision d’autant plus forte qu’il s’agira du seul grand chantier de son quinquennat. Mais aussi un choix qui n’est pas exempt de contradictions.
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