Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne: Première partie
Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne: Première partie
Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne: Première partie
Livre électronique84 pages1 heure

Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne: Première partie

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Extrait : "Mes lecteurs ne seraient que très imparfaitement satisfaits, si, les introduisant de suite et sans aucuns préparatifs sur mon théâtre agreste, ainsi que dans tous les secrets de mon BELVÉDÈRE AÉRIEN, je ne les préparais d'avance à ces augustes mystères. Il en est de même de tous les plaisirs de la vie ; le prélude, ainsi que tous les détours enchanteurs par lesquels on arrive au cœur d'une jolie femme, composent la majeure partie de nos jouissances".

À PROPOS DES ÉDITIONS LIGARAN :

Les éditions LIGARAN proposent des versions numériques de grands classiques de la littérature ainsi que des livres rares, dans les domaines suivants :

• Fiction : roman, poésie, théâtre, jeunesse, policier, libertin.
• Non fiction : histoire, essais, biographies, pratiques.
LangueFrançais
ÉditeurLigaran
Date de sortie30 août 2016
ISBN9782335167979
Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne: Première partie

En savoir plus sur Ligaran

Auteurs associés

Lié à Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne

Livres électroniques liés

Satire pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les duels, suicides et amours du bois de Boulogne - Ligaran

    etc/frontcover.jpg

    Point d’honneur odieux préparé un beau laurier… Couronne en rougissant le front de ce meurtrier !…

    Un superbe discours préliminaire

    Sur l’utilité indispensable de ce petit chef-d’œuvre, ainsi que sur la singulière découverte de l’ARBRE CREUX ; le tout terminé par son INAUGURATION

    Mes lecteurs ne seraient que très imparfaitement satisfaits, si, les introduisant de suite et sans aucuns préparatifs sur mon théâtre agreste, ainsi que dans tous les secrets de mon BELVÉDÈRE AÉRIEN, je ne les préparais d’avance à ces augustes mystères. Il en est de même de tous les plaisirs de la vie ; le prélude, ainsi que tous les détours enchanteurs par lesquels on arrive au cœur d’une jolie femme, puis enfin au trône de la volupté, composent la majeure partie de nos jouissances. L’art des accessoires, en tout, forme, la plupart du temps, le mérite du fond ; et l’amour même perdrait tout son empire, si on le dépouillait de son arc, de ses flèches et de son carquois. De cette vérité incontestable, je vais passer à quelques explications rapides sur le singulier hasard qui me rendit le possesseur mystérieux de l’ARBRE MAGIQUE, principal mobile de cet opuscule, et les voici. Marié depuis quelques années, devenu l’époux d’une femme charmante, ma chère MÉLANIE, père d’un aimable enfant, ma jolie NINSKI, maître d’une fort belle fortune, et habitant un des plus beaux hôtels de la rue Cerutti, à la Chaussée d’Antin ; je croyais avoir touché le terme de toutes les félicités, et je dois l’avouer, au sein de toutes ces prospérités, dans les bras même de ma douce amie, au théâtre, au bal, dans les cercles les plus brillants, de froides vapeurs, témoignage avant-coureur d’une sourde mélancolie, se répandaient sur mon front chargé de nuages ; je n’en adorais pas moins ma femme, mais je fis m’avouer à moi-même qu’elle ne suffisait plus entièrement à mon bonheur. En me mariant, je lui avais sacrifié mes plus chères habitudes, surtout mon goût effréné pour l’OBSERVATION DES MŒURS.« Tu me caches un secret, mon ami, me dit Mélanie, un jour. Ton âme n’est pas dans son assiette, et tu formes un désir que je ne puis satisfaire ; parle, parle, explique-toi, mon cher Courville, et je me sens capable d’ôter de mon bonheur pour ajouter au tien. »

    À ce discours plein de franchise, des larmes me roulèrent dans les yeux ; je serrai Mélanie sur mon cœur, et ne lui dissimulai plus dans une entière expansion, que j’aimais à la fureur à scruter, à voir, à examiner les actions, les mœurs et le caractère d’autrui, à faire le petit De Jouy, enfin, et à prendre la nature sur le fait. J’ai puisé, lui dis-je, cette manie, cette originalité dans la lecture de Théophraste, de La Bruyère, et d’Aristophane ; enfin je ne cachai pas à ma femme que, du moment que j’arrachais un secret à la société, je me trouvais plus glorieux que Jason le fut après la conquête de la Toison d’or.

    Mélanie avait de l’esprit, et soit qu’elle partageât en effet mes goûts, soit qu’elle le feignît, pour en diminuer à mes yeux le ridicule, elle parut enchantée de mes confidences. Ce sera charmant, disait madame de Courville ; tu auras l’œil sur les hommes, moi, je me charge de mon sexe ; on dit que je peins les travers à ravir ; ainsi, chaque soir, comme deux abeilles industrieuses, réunissant le miel de nos butins, nous enrichirons nos connaissances de mille piquantes découvertes. Pour moi, continua Mélanie, dans son babil charmant, j’ai déjà trouvé une maison opulente où l’on joue gros jeu, et où l’on ne reçoit que des femmes comme il faut ; l’écarté est la grande boussole, le pivot nourricier de ces brillantes coteries ; est là que je veux diriger mes premières tentatives. Mon plan est plus vaste et beaucoup plus neuf, interrompit Courville : ce n’est point Paris, ni le Palais-Royal, que je prends pour mon champ de bataille ; fis donc ! matière usée !… le BOIS DE BOULOGNE, Mélanie, oui le FAMEUX BOIS DE BOULOGNE, si fertile en coups d’épées ! ! !… Cela t’étonne ; tu crains déjà pour ma vie ; rassure-toi, ma toute belle ; au sein de toutes les vicissitudes et de tous les périls du monde, au sein des AMOURS, des DUELS, et des sanglants SUICIDES, je possède une retraite, un asile mystérieux, impénétrable même aux rayons du soleil ; cet asile, Mélanie, est un arbre creusé depuis un temps immémorial, car un habile nécromancien m’a assuré même que sa construction étrange remontait au temps des croisades ; les guerres de religion s’en firent sans doute un refuge contre l’ennemi ; ou il est possible encore que l’amour de quelque prince sous Charles VII et peut-être du temps de la ligue, imaginât ce singulier boudoir pour envelopper ses rendez-vous des ombres les plus épaisses du mystère. Pour moi, je suis plus porté à croire que, vu ses souterrains profonds, ses grottes caverneuses, et son issue lointaine au milieu des Champs-Élysées, ce fut plutôt autrefois un repaire de brigands, à ces époques malheureuses où les lois sans vigueur, laissaient au crime une audacieuse impunité. Quoi qu’il en soit à cet égard, je n’en suis pas moins devenu l’unique et heureux propriétaire de cet étonnant observatoire ; déjà je l’ai fait restaurer en secret, tapisser intérieurement, et rétablir les quatre portes latérales qui donnent sur les quatre points cardinaux du bois ; déjà, dis-je, chère Mélanie, à l’exemple des anciens Druides, j’ai fait la pieuse inauguration du temple par le sacrifice de deux colombes que j’ai immolées sur la pierre principale de la source qui murmure au pied de l’arbre creux ; et mes provisions faites en poudre, en armes, en comestibles, en vins, en signaux de toute espèce, il ne me reste plus qu’à prendre possession de mon trésor dont la restauration d’ailleurs m’a coûté deux cents louis ; puis enfin à ouvrir ma PREMIÈRE SÉANCE sous les auspices de ton aimable consentement et de ton approbation. Tu peux bien penser, Mélanie, que je n’ai pas du tout crue au ton prophétique

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1