Jonathan et les Pirates: Le voyageur du temps épisode 3

Par Martial Fiat

Après deux voyages dans le passé qui lui ont permis de découvrir une partie de l'histoire de sa famille à l'île Maurice et en Angleterre, le jeune Jonathan, métis anglo-réunionnais, passe des vacances paisibles avec ses cousins dans son île natale. Un jour son petit voilier est brisé par une baleine et après plusieurs jours seul sur l'océan, il est finalement recueilli par des pirates ! Il a encore remonté le temps : il est revenu au début du 18e siècle et la France et l'Angleterre sont encore en guerre !
Les pirates l'emmènent à Libertalia, une république égalitaire qu'ils ont créée sur une île près de Madagascar. Il réussit à s'en échapper et se réfugie à Madagascar où il est engagé pour enseigner l'anglais et les bonnes manières au fils qu'ont eu ensemble le chef des pirates et une reine malgache.
Pour fuir une guerre entre tribus, il se retrouve sur un vaisseau qui est chargé d'emmener des esclaves à l'île Maurice. Pris dans une tempête, il sauve la vie d'un jeune esclave. C'était là le but de sa mission puisque ce garçon est l'un de ses ancêtres !
Il retrouve ses cousins à la Réunion au 21ème siècle et leur prouve qu'il a vraiment effectué ses voyages dans le temps !

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 29 mars 2021
• ISBN: 9782810622917

Martial Fiat

Né en 1950, Martial Fiat a été instituteur pendant 37 ans. Arrivé à la retraite, il s'est mis à écrire des histoires "pour essayer de donner aux enfants le goût de la lecture". Ses romans sont souvent en lien avec l'histoire de sa ville natale, Vienne dans l'Isère, qui a un riche passé à l'époque gallo-romaine et au moyen-âge. Il a aussi écrit les aventures fantastiques d'un jeune métis qui voyage dans le temps pour y retrouver ses ancêtres, ceux qui viennent des îles de l'océan indien comme ceux qui viennent de Grande Bretagne, deux régions du monde qu'il connaît bien. Martial FIAT est marié et père de trois enfants et grand-père de deux petits-enfants.

Aperçu du livre

famille…

EPISODE 1 : UNE SORTIE EN MER

Il n’est pas plus de six heures du soir mais le soleil ne va pas tarder à s’enfoncer dans les profondeurs de l’océan Indien ! Jonathan a beau avoir l’habitude de ces journées chaudes mais courtes, typiques des régions tropicales en hiver, il regrette de devoir déjà rentrer au port ! Marc, le fils de son oncle Paul, qui tient le gouvernail de la petite embarcation, a déjà viré de bord. Il faut reprendre la direction de la côte et de Saint Paul, le port réunionnais d’où ils sont partis quelques heures plus tôt.

Jonathan adore ces sorties en mer qu’il fait seul avec son cousin, pour la première fois cette année. Il va avoir quatorze ans mais Marc, lui, en a eu seize quelques mois auparavant et il possède déjà une solide expérience de la navigation  en mer ! Enfin disons qu’il n’a pas de problème pour piloter un petit voilier à seulement quelques kilomètres de la côte. Cette côte qu’ils ne doivent jamais perdre de vue sur recommandation expresse de leurs pères !

De plus, les deux garçons n’ont l’autorisation de prendre la mer que par grand beau temps et petit vent, enfin juste assez quand même pour prendre un peu de vitesse !

Marc a initié Jonathan à la manœuvre de la voile et les deux garçons, qui s’aiment comme deux frères, prennent un plaisir immense à ces sorties dont le but officiel est la pêche mais qui leur permettent aussi de beaucoup discuter, tranquillement, en tête à tête.

Jonathan raconte à son cousin la vie en Grande Bretagne, celle qu’il mène tout au long de l’année quand il rejoint sa mère au Pays de Galles, région dont elle est originaire. Marc est très intéressé par tous les détails que lui donne Jonathan sur cette vie européenne qu’il ne connaît pas et dont il rêve. Il a depuis longtemps confié à son cousin qu’il compte dès qu’il le pourra, quitter la Réunion pour chercher du travail en France, enfin dès qu’il aura obtenu son bac professionnel de menuisier.

C’est un grand sujet de discussion entre les jeunes gens : l’un, Jonathan qui, lorsqu’il est en Europe, ne pense qu’au moment où il reviendra chez son père, à la Réunion et l’autre, Marc, qui a la chance d’y vivre toute l’année, ne rêve que de la quitter !

- Toi, tu viens ici pour les vacances ! Tu ne sais pas comment vivent tous les chômeurs dans ce pays ! Il n’y a pas assez de travail pour tout le monde, l’île est trop petite et trop peuplée. C’est pour cela que je veux aller en France.

- Mais c’est un paradis ici, comment peux-tu penser à t’en aller ! Il y a sûrement des quantités de choses à faire !

- Ah oui, eh bien dis-moi lesquelles !

Et c’est souvent comme ça que se terminent leurs discussions, par des haussements d’épaules résignés de Jonathan et de grands éclats de rire !

Un pont brillant à l’horizon attire soudain l’attention de Jonathan

- Regarde là-bas, au nord-ouest, on dirait qu’il y a quelque chose qui brille.

Marc a tourné la tête ; il cherche dans la direction indiquée par son cousin

- Où ça ?

- Là, on dirait que ça se déplace !

- Ah oui, je vois. Qu’est-ce que ça peut-être ? Un autre bateau ?

- Non, ça ne brillerait pas comme ça. On ne peut pas s’en approcher un peu ?

- Tu oublies qu’on doit rentrer !

- On n’en a pas pour très longtemps. Juste pour mieux voir ce que c’est !

- Bon, on se donne un quart d’heure.

Marc a cédé rapidement, poussé lui aussi par la curiosité. Le petit voilier change de cap et se dirige maintenant vers le point lumineux qui les intrigue tant.

- Tu ne penses pas que ça pourrait être … une baleine ?

- Dans cette zone, ça serait étonnant, mais après tout pourquoi pas ?

- Et pourquoi elle brillerait comme ça ?

- Sûrement un reflet du soleil. Si elle ne se déplace pas trop vite, on devrait pouvoir s’en approcher rapidement.

Sous l’effet du vent qui commence à forcir un peu, le voilier des deux garçons gagne du terrain sur l’animal, comme Marc l’a espéré.

- Où as-tu mis les jumelles ? demande soudain Jonathan qui farfouille, sans succès, dans une grande boîte de bois cachée sous l’un des sièges du voilier.

- Elles sont là ! Tu sais bien qu’on les a sorties tout à l’heure.

Il tend la paire de jumelles à son cousin qui scrute l’horizon en direction du nord-ouest.

- Ca y est, je la vois, c’est bien une baleine. Sacré pêche si on arrive à la ramener !

Il plaisante bien sûr, mais la présence du gros cétacé aussi près des côtes de la Réunion n’est pas une chose très courante.

La baleine grossit de plus en plus : elle n’a pas l’air de se déplacer et le petit voilier s’en rapproche très vite.

- Est-ce qu’il y aura du danger à s’en approcher trop près ?

Jonathan est quand même un peu inquiet. Il compte sur son cousin et sur ses deux ans de plus pour se rassurer.

- Quel danger ? Elle ne s’apercevra même pas de notre présence. On va simplement la regarder de près et ensuite, on rentre à la maison !

Le plan paraît simple. Les deux garçons en auront des choses à raconter ce soir, quand ils mangeront ensemble, comme tous les jours, avec le père de Jonathan, les parents de Marc et ses deux sœurs, Chloé et Léa.

- Décidément, pense Jonathan, ces vacances à la Réunion sont toujours pleines d’imprévus ! Dire que Marc veut quitter une île pareille !

La baleine ne semble pas s’inquiéter du petit voilier qui maintenant n’en est plus qu’à quelques dizaines de mètres. Elle va et vient, crachant un puissant jet d’eau par son évent, comme si elle profitait des derniers rayons du soleil couchant.

- Regarde, elle a un petit tout près d’elle ! Tout s’explique.

En effet, un jeune baleineau, âgé sans doute de quelques semaines à peine, nage à une courte distance de sa mère.

- Approche-toi encore un peu, je vais prendre le petit en photo.

Les deux garçons emportent toujours avec eux un appareil pour immortaliser les énormes prises qu’ils feront, disent-ils, mais qu’ils rejetteront ensuite à la mer … La plupart du temps, il n’y a pas plus de photo que de poisson mais personne dans la famille n’est dupe : on sait bien que les balades en bateau permettent surtout aux garçons d’être tranquilles pour bavarder.

- Fais gaffe, on dirait qu’elle nous a repérés.

L’énorme cétacé ne semble plus nager aussi tranquillement. Elle a viré de bord et se rapproche dangereusement du voilier qui s’est imprudemment glissé entre elle et son petit.

- Eloignons-nous du baleineau, elle pense qu’on en veut à son bébé !

Marc a rapidement changé de direction mais pas assez vite, semble-t-il, pour convaincre la baleine qu’ils n’ont aucune mauvaise intention à l’égard de son petit.

Telle un énorme projectile, elle fonce sur la petite embarcation que Marc essaie désespérément de garder hors d’atteinte.

- Plus vite, elle nous rattrape !

- Je fais ce que je peux ! C’est toi qui as eu cette idée de venir la voir