Stanley Sur Terre
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Aperçu du livre
Stanley Sur Terre - Nastassia Charest
www.editionsexit.com
CHAPITRE 1
L’ESPACE INFINI
« Un pied de biche ? Tu as besoin d’un pied de biche ? »
Stanley se saisit la tête par les cheveux, les yeux exorbités. Il imagine la scène comme si elle se déroulait devant lui. Une biche, à laquelle il manque une patte, clopine dans les champs. Puis, son père utilise le membre perdu pour détacher le couvercle d’une boîte en bois. Les larmes veulent presque couler, mais Stanley les retient de toutes ses forces et prend une bonne respiration. Il a appris à attendre que le calme revienne pour poser des questions sur ce qui lui semble étrange ou complètement fou. Son père fouille maintenant dans son coffre à outils et n’a rien vu de la tornade d’émotions qu’il avait provoquée chez Stanley.
— Papa. Pourquoi voudrais-tu le pied d’une biche ?
— Hein ? s’étonne son père en se retournant. Enfin, il aperçoit le visage défait de Stanley qui espérait tant une explication logique à ce besoin étrange.
Il dépose sa boîte à outils et s’approche de son fils au regard terrifié. Il lui presse l’épaule et lui dit tout doucement.
— Un pied de biche, c’est l’expression qu’on utilise pour parler d’un levier. Un outil tout simple. Ne t’inquiète pas. Je n’irais jamais prendre la patte d’un animal !
Stanley qui avait pratiquement cessé de respirer, souffle un bon coup et sourit faiblement à son père.
— Je m’en doutais bien.
Stanley réfléchit à cela un moment et décide que l’expression sonne franchement cruelle et bien peu appropriée. Son père a trouvé le « pied-de-biche » et ça ne ressemble pas du tout à celui de l’animal. Stanley prend un brin d’herbe et se met à le déchirer en lanières bien égales. Puis, un deuxième, et le temps passe rapidement au point que Stanley sursaute quand sa mère les appelle pour manger. Il aimerait bien continuer à déchiqueter du gazon. Il n’a pas faim, en plus.
— Non. Je n’ai pas faim. Je reste ici.
— Stan, tu dois rentrer et essayer de manger un peu avec nous. Au moins un peu de fromage.
Stanley sourit. Le fromage ! C’est doux au toucher. Il ne doit pas le flatter, c’est ce que sa mère lui a dit. Il aime beaucoup la sensation sur ses doigts. Celle des bananes également. Ça, il en mange autant qu’un gorille lui avait aussi dit sa mère, ce dont il doutait fortement. Stanley se décide à rentrer pour un peu de fromage.
Son grand frère se trouve déjà à l’intérieur et aide à mettre la table. Eric a treize ans, alors que Stanley n’en a que neuf. Ils se ressemblent physiquement, mais pour le reste, ils sont très différents. Eric est un vrai humain. C’est ce que pense Stanley quand il le regarde parler avec les gens. Stanley croit parfois venir d’une autre planète, même si ses parents lui ont dit le contraire. Ils lui ont expliqué sa différence, il y a un an environ.
— Stanley, nous sommes tous différents comme toi, mais ta différence se nomme autisme.
La panique l’avait envahi. Il souffre d’une maladie et il va en mourir et surtout, il va mourir d’un cancer. Ça finit toujours avec un cancer. Les cancers le préoccupent beaucoup. Puis, ils lui ont expliqué que son cerveau était juste connecté différemment des autres, que ce n’était pas une maladie.
— Mon cerveau fonctionne comme une PS4 et toi, une Xbox. Les deux sont super, mais différentes.
Stanley sait très bien comment connecter les deux consoles de jeux même si elles sont différentes et que les fils sont différents. Les manettes de contrôles se ressemblent, mais certains boutons ne donnent pas les mêmes résultats sur une que sur l’autre. Un peu comme lui face à certaines situations. Il ne réagit pas comme Eric ou ses parents.
Il y a donc eu aussi cette question d’extraterrestre quand Eric, sans vraiment vouloir être méchant, lui a dit : « On dirait parfois que tu viens d’une autre planète. » À la crise de larmes qui avait suivi, Eric s’est excusé et lui a dit que c’était une façon de parler, mais l’idée s’est ancrée dans la tête de Stanley et parfois, il en rêve la nuit. De retourner sur sa planète où il comprendrait tout. C’est pourquoi il est si fasciné par l’espace et les étoiles.
— On mange ! Va te laver les mains, Stanley, lui dit sa mère.
Se laver les mains, encore et toujours. Elles ne sont jamais complètement propres, mais on lui a dit que les laver pendant trente secondes suffisait. Il compte donc les secondes en prenant bien soin de frotter entre chaque doigt. Tout le monde est assis quand il finit par sortir de la salle de bain. Eric mange des carottes, le coude appuyé sur la table. Stanley fronce les sourcils.
— On doit prier avant de manger. Toujours.
— C’est juste des crudités et Dieu sait que j’apprécie tout ce qu’il nous donne.
— Papa. Dis-lui.
— Viens t’asseoir, Stan. On va prier.
Stanley n’est pas très content que son père ne dise rien. Il courbe la tête et à la fin de la prière, il lance un grand « amen » en regardant son frère qui lui sourit et répond « amen ».
— Alors, Stan, demande son père. Quoi de neuf à l’école ?
Sa mère dépose des morceaux de fromage en cubes bien droits dans son assiette. Stanley commence à les placer en rang tout en réfléchissant à la question.
— On doit faire un projet de groupe, grogne-t-il à ce souvenir de la journée qui ne lui était pas très agréable.
— C’est chouette les projets de groupe ! s’exclame Eric. J’aime ça quand on peut se répartir le travail, même si souvent y’en a qui ne travaillent pas très fort.
— Je n’aime pas ça, moi. C’est… difficile.
Son père gratte son assiette avec sa fourchette. Stanley sait qu’il ne le fait pas exprès, mais ça l’oblige à serrer les dents. Il a mal aux dents quand quelque chose grince de cette façon. Sa mère jette un regard à son père qui arrête aussitôt. Stanley essaye parfois de faire les yeux qui parlent, mais ça ne réussit jamais aussi bien que sa mère. Elle est capable de se faire comprendre sans dire un mot. Elle regarde Stanley et lui sourit.
— Et quel sera le sujet du projet ? lui demande-t-elle.
Stanley retrouve sa bonne humeur et lui