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Vieillissement et enjeux d'aménagement: Regards à différentes échelles
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Livre électronique406 pages4 heures

Vieillissement et enjeux d'aménagement: Regards à différentes échelles

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À propos de ce livre électronique

En regard du phénomène de vieillissement, les auteurs se penchent sur la relation entre les personnes âgées et l’aménagement de l’espace au sein de deux métropoles, Montréal et Québec, en allant du macro (régions métropolitaines) au micro (espaces intérieurs), en passant la ville et les quartiers.
LangueFrançais
Date de sortie13 déc. 2012
ISBN9782760534308
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    Aperçu du livre

    Vieillissement et enjeux d'aménagement - Paula Negron-Poblete

    Canada

    FIGURE 1.1. Concentration spatiale de la population de 65 ans et plus à Montréal, 1981-2006 (quotients de localisation)

    FIGURE 1.2. Concentration spatiale de la population de 75 ans et plus à Montréal, 1981-2006 (quotients de localisation)

    FIGURE 1.3. Concentration spatiale de la population de 65 ans et plus à Québec, 1981-2006 (quotients de localisation)

    FIGURE 1.4. Concentration spatiale de la population de 75 ans et plus à Québec, 1981-2006 (quotients de localisation)

    FIGURE 1.5. Variations de la concentration spatiale des personnes âgées à Montréal et à Québec

    FIGURE 2.1. Grandes zones de localisation résidentielle, réseau autoroutier, routes principales et réseau de transport public de la région métropolitaine de Québec

    FIGURE 2.2. Motifs des déplacements des personnes âgées de 65 ans et plus selon le sexe, OD 2006 (retours au domicile exclus)

    FIGURE 2.3. Mode de déplacement des personnes âgées de 65 ans et plus selon le sexe, OD 1996 et 2006

    FIGURE 2.4. Mode de déplacement des personnes âgées de 65 ans et plus selon le sexe et leur localisation résidentielle, OD 2006

    FIGURE 2.5. Analyse centrographique des lieux de destination (magasinage, loisirs, autres) rejoints en automobile par les personnes âgées selon leur lieu de résidence, OD 2006

    FIGURE 3.1. Zone de proximité construite autour d’une résidence privée pour personnes âgées

    FIGURE 3.2. Les résidences privées avec services pour personnes âgées sur l’île de Montréal, en 2007

    FIGURE 3.3. Typologie des résidences pour personnes âgées sur l’île de Montréal, en 2007

    FIGURE 3.4. Fusion des résultats pour les trois indicateurs de l’environnement urbain (carte et tableau croisé)

    FIGURE 4.1. Le marché Jean-Talon

    FIGURE 4.2. Le secteur de La Petite-Patrie : lieux significatifs et pourcentage de personnes âgées à l’échelle des aires de diffusion, 2006

    FIGURE 4.3. Des lieux significatifs en transformation

    FIGURE 5.1. Banlieues de la première couronne de Québec

    FIGURE 5.2. Banlieue périurbaine de Québec

    FIGURE 5.3. Trois types de rapports à la ville chez les personnes âgées de banlieues de première couronne à Québec

    FIGURE 5.4. Exemple de densification d’un secteur locatif de type walk-up à Québec

    FIGURE 5.5. Exemples d’un pôle de soins et de services pour aînés et leurs aidants en banlieue

    FIGURE 6.1. Accessibilité aux commerces et services

    FIGURE 6.2. Accessibilité aux commerces d’alimentation

    FIGURE 6.3. Diversité des commerces d’alimentation

    FIGURE 6.4. Concentrations des personnes

    FIGURE 6.5. Un environnement urbain agréable

    FIGURE 6.6. Bande commerciale le long de la rue Saint-Laurent

    FIGURE 6.7. Activités commerciales le long de la rue Saint-Charles

    FIGURE 6.8. Aménagement du trottoir sur chemin de Chambly à proximité de la Place Jacques-Cartier

    FIGURE 6.9. Activité commerciale dans un immeuble résidentiel transformé

    FIGURE 7.1. Exemple d’un aménagement de la salle de bain

    FIGURE 7.2. Salle de bain type dans une résidence pour personnes retraitées

    FIGURE 7.3. Entrées de logements typiques des quartiers centraux de Montréal et de Québec

    FIGURE 7.4. Construction de murs avec renforts pour se prémunir contre les effets du gel

    FIGURE 8.1. Intérieur de la salle d’activités, conditions existantes

    FIGURE 8.2. Extérieur de la salle d’activités, conditions existantes

    FIGURE 8.3. Intérieur de la salle d’activités, après les interventions de design

    FIGURE 8.4. Salle d’activités vue du corridor, après les interventions de design

    TABLEAU 1.1. Définition des cinq dimensions de la ségrégation résidentielle

    TABLEAU 1.2. Évolution des indices de ségrégation pour les populations âgées, 1981 à 2006

    TABLEAU 2.1. Lieux de résidence des personnes selon l’âge, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.2. Occupation des personnes âgées de 65 ans et plus, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.3. Possession d’un permis de conduire selon le sexe, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.4. Localisation des personnes âgées de 65 ans et plus sans permis de conduire, OD 2006

    TABLEAU 2.5. Motorisation des ménages âgés selon leur zone de résidence, OD 2006

    TABLEAU 2.6. Motorisation des personnes âgées de 65 ans et plus vivant seules, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.7. Localisation des personnes âgées de 65 ans et plus vivant seules selon leur motorisation, OD 2006

    TABLEAU 2.8. Nombre de déplacements quotidiens (tous motifs) des personnes âgées de 65 ans et plus selon le sexe, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.9. Nombre moyen de déplacements quotidiens des personnes âgées de 65 ans et plus selon le sexe et la localisation résidentielle, OD 2006

    TABLEAU 2.10. Mode de déplacement en fonction des principaux motifs des déplacements des hommes âgés de 65 ans et plus et résident dans le vieux centre ou les anciennes banlieues, OD 2006

    TABLEAU 2.11. Mode de déplacement en fonction des principaux motifs des déplacements des femmes âgées de 65 ans et plus et résident dans le vieux centre ou les anciennes banlieues, OD 2006

    TABLEAU 2.12. Distance parcourue (mètres), tous les motifs, en automobile (conducteur ou passager), OD 1996 et 2006

    TABLEAU 2.13. Distance moyenne parcourue (mètres) selon la localisation résidentielle, tous les motifs, en automobile (conducteur ou passager), OD 2006

    TABLEAU 2.14. Description des espaces d’activité des personnes âgées de 65 ans et plus, selon le sexe et la localisation résidentielle, OD 1996 et 2006

    TABLEAU 3.1. Variables utilisées dans la typologie des résidences privées pour aînés

    TABLEAU 3.2. Source des données utilisées dans la qualification des milieux d’insertion

    TABLEAU 3.3. Variables retenues pour la qualification de l’environnement social

    TABLEAU 3.4. Variables retenues pour la qualification de l’environnement physique

    TABLEAU 3.5. Classification des variables de l’environnement physique : aspects retenus

    TABLEAU 3.6. Catégories et types de services retenus pour l’évaluation de l’accessibilité aux ressources urbaines

    TABLEAU 3.7. Typologie des résidences privées de l’île de Montréal

    TABLEAU 3.8. Tableau croisé des résultats pour les trois indicateurs de la qualité de l’environnement urbain, en pourcentage (fréquence donnée >entre parenthèses)

    TABLEAU 4.1. Indicateurs de l’évolution du profil social du quartier à l’étude, 1996-2006

    Le Québec, à l’instar d’autres pays industrialisés, connaît un processus de vieillissement qui s’accentuera dans les deux prochaines décennies. Statistique Canada prévoit en effet que les 65 ans et plus formeront 25,3% de l’ensemble de la population québécoise en 2031¹. Or, dans le contexte du baby-boom, particulièrement marqué au Québec, nos villes ont été aménagées dès la fin de la Seconde Guerre mondiale pour répondre aux besoins des jeunes familles motorisées. Le vieillissement à venir exige que nous nous penchions sur les ajustements, voire les transformations, qui devront être apportés aux villes québécoises pour en faire des milieux qui répondent aussi aux besoins des aînés avec des capacités de mobilité réduites. Malgré le fait que le vieillissement atteindra tout le territoire québécois et certaines régions plus que d’autres, dans ce livre nous nous sommes penchés sur la relation des personnes âgées avec leur environnement urbain dans le contexte des deux principales métropoles, Montréal et Québec. Cela dit, de nombreux constats dressés tout au long des chapitres peuvent aussi s’appliquer en dehors du contexte métropolitain.

    La volonté affirmée des pouvoirs publics de retarder le plus longtemps possible la prise en charge institutionnelle des personnes âgées soulève toute la question de la relation entre les personnes âgées et les espaces construits. Cette orientation gouvernementale nécessitera forcément des modifications aux espaces bâtis afin de permettre aux aînés de demeurer autonomes le plus longtemps possible dans leur logement et au sein de leur quartier. Nous pouvons considérer que le gouvernement du Québec a mis la table en 2003 avec sa politique de soutien à domicile « Chez soi : le premier choix », un élément clé de la politique sociale québécoise concernant les aînés. Cette politique favorise clairement le vieillissement des aînés dans leur propre logement, l’hébergement en ressources intermédiaires² ou en centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) étant présenté comme une solution de dernier recours. En outre, s’inscrivant dans la lignée du programme « Villes-amies des aînés » de l’Organisation mondiale de la santé, le gouvernement du Québec lance en 2008 son programme « Municipalité amie des aînés » dont l’objectif est de favoriser un vieillissement actif chez les personnes âgées par la mise en place de structures qui favorisent leur participation à la société et par la réalisation d’aménagements urbains qui tiennent compte de leurs capacités physiques. Les villes et les municipalités sont donc de plus en plus sollicitées pour permettre aux aînés de conserver leur autonomie résidentielle le plus longtemps possible.

    Ce nouveau contexte social et démographique concerne un éventail de professions liées à l’aménagement de l’espace, notamment des géographes pour mieux prévoir la distribution des aînés dans l’espace et la demande d’équipements à l’échelle des agglomérations, des spécialistes de l’aménagement urbain pour planifier la localisation des activités urbaines et des équipements collectifs au sein des quartiers et des designers pour l’aménagement d’espaces intérieurs qui tiennent compte des limitations physiques des individus vieillissants. Ce regard multidisciplinaire et multiscalaire devrait permettre de mieux saisir les ajustements qui devront être apportés à l’espace construit pour répondre aux besoins des aînés.

    C’est dans cette perspective qu’a été organisé en mai 2010 le colloque « Vieillissement et enjeux d’aménagement, regards à partir de différentes échelles ». Ce colloque se voulait un lieu de convergence pour des chercheurs de disciplines diverses ayant un objet de recherche commun : l’adaptation de l’environnement construit dans un contexte de vieillissement. Ce livre regroupe des textes rédigés à partir des communications présentées dans le cadre de ce colloque. Il comprend huit chapitres, chacun abordant un ou des enjeux d’aménagement en lien avec le vieillissement et analysés en fonction d’une échelle spatiale donnée. Cet ouvrage est structuré en allant de l’échelle macro des régions métropolitaines à l’échelle micro des espaces intérieurs, en passant par des échelles intermédiaires, soit celles de la ville et des quartiers.

    Les deux premiers chapitres s’intéressent à la dynamique intramétropolitaine dans deux domaines, celui de la géographie résidentielle et celui de la mobilité quotidienne des aînés. Le premier chapitre analyse la distribution spatiale des personnes âgées et son évolution au sein des régions métropolitaines de Montréal et de Québec. Séguin, Apparicio et Negron-Poblete mobilisent deux outils de l’analyse spatiale pour décrire la répartition des aînés dans l’espace métropolitain : les indices de ségrégation et les quotients de localisation. Ces deux types d’indicateurs leur permettent de décrire la répartition des personnes âgées en 1981 et en 2006 et d’analyser son évolution entre ces deux années. Leur étude montre que la ségrégation diminue dans le temps et que les aînés, concentrés au centre de chaque agglomération en 1981, ont tendance à se disperser davantage (mais non totalement) dans l’espace métropolitain en 2006, plus particulièrement à Montréal. Quant aux facteurs responsables de cette évolution, les auteurs évoquent notamment le vieillissement sur place, la diversification dans l’offre de logements en banlieue et le processus de gentrification. Ils terminent en relevant quelques défis posés par l’aménagement urbain dans un contexte où la répartition intramétropolitaine des aînés se modifie au fil du temps.

    Le deuxième chapitre aborde aussi le vieillissement dans les régions métropolitaines, mais cette fois-ci à partir d’une analyse de la mobilité quotidienne des aînés. En s’appuyant sur les données des enquêtes origine-destination de 1996 et de 2006 pour la région de Québec, Vandersmissen dresse un portrait de l’évolution des comportements de mobilité et des espaces d’activité des personnes de 65 ans et plus de la métropole, en tenant compte des différences de genre. L’auteure observe une hausse dans la longueur des déplacements, surtout chez les hommes, et une importante amélioration du potentiel de mobilité des femmes. Malgré cette amélioration, les femmes se déplacent toujours moins souvent et sur de moins longues distances que les hommes. Elles conduisent aussi moins fréquemment et recourent davantage au transport en commun et à la marche pour leurs déplacements. L’auteure constate aussi qu’à l’exception des femmes qui habitent en périphérie, les espaces d’activité des hommes sont plus étendus que ceux des femmes. Les espaces d’activité évoluent aussi différemment selon la localisation des individus à l’intérieur de l’espace métropolitain. Les espaces d’activité des résidents âgés des quartiers centraux et de la périphérie se contractent entre 1996 et 2006, tandis qu’ils s’élargissent pour les résidents âgés des anciennes et des nouvelles banlieues. Pour l’auteure, ces variations seraient surtout attribuables aux caractéristiques urbaines des divers quartiers, ces dernières ayant une incidence sur les modes de vie des résidents.

    Le chapitre suivant aborde le thème des résidences privées pour personnes âgées. Cliche, Séguin et Apparicio analysent les résidences privées pour personnes âgées et leur environnement immédiat à l’échelle de l’île de Montréal. Dans un premier temps, les auteurs dégagent une typologie des résidences sur la base de leurs caractéristiques (taille, âge des résidents et services offerts). Puis, en utilisant des bases de données multisources, les auteurs qualifient leur milieu d’insertion en tenant compte des caractéristiques de l’environnement social, physique et de l’offre des services publics et privés. Bien que les résidences se distribuent sur l’ensemble de l’île de Montréal, très peu d’entre elles se localisent dans un environnement idéal. En fait, elles sont deux fois plus nombreuses (mais leur nombre reste modeste) à s’implanter dans un environnement présentant peu de qualités. La variété des services offerts dans les résidences, ainsi que leur localisation, permet toutefois de répondre à un large éventail de besoins chez les personnes âgées, tout en convenant à leurs ressources pécuniaires et à leurs préférences en matière de logement et de quartier.

    Le quatrième chapitre aborde aussi la question du milieu de vie où habitent les personnes âgées, mais cette fois à l’échelle d’un seul quartier. Lavoie, Rose, Burns et Covanti ont exploré les perceptions des personnes âgées face aux changements que subit leur quartier de résidence. À partir d’entretiens réalisés auprès d’aînés résident dans le quartier montréalais La Petite-Patrie, qui est en processus de gentrification, les auteurs ont analysé les perceptions qu’ont les personnes âgées des changements qu’elles observent. Ils démontrent ainsi que les opinions diffèrent selon l’origine ethnique des résidents (italienne ou canadienne-française) et leur statut d’occupation (propriétaires ou locataires). Les opinions sont partagées, notamment par rapport aux changements dans l’offre commerciale (Plaza Saint-Hubert, rue Saint-Laurent, marché Jean-Talon). Finalement, de nombreux répondants déplorent la perte de certains équipements et services (églises, salles de bingo) fortement valorisés par les personnes âgées. Ces lieux, aujourd’hui disparus, constituaient les seuls lieux de socialisation pour de nombreux aînés ; leur absence contribuerait, selon les auteurs, à la marginalisation des aînés dans leur propre quartier.

    Les personnes âgées souhaitent demeurer le plus longtemps possible dans leur quartier et de préférence dans leur logement, mais est-ce toujours possible ? De nombreux quartiers aujourd’hui vieillissants ont été construits en fonction des besoins des familles avec jeunes enfants qui se déplaçaient avec une automobile. Par ailleurs, les aménagements intérieurs de nombreux espaces de vie sont rarement pensés pour des individus dont les capacités physiques déclinent de jour en jour. Les quatre derniers chapitres du livre abordent ces dimensions en analysant dans quelle mesure les aménagements physiques existants permettent de répondre aux besoins et aux capacités de mobilité des personnes âgées.

    Dans leur chapitre, Lord et Després proposent une synthèse des travaux menés par le Groupe interdisciplinaire de recherche sur les banlieues (GIRBa) de l’Université Laval. Les auteurs présentent notamment les résultats des recherches qui abordent les questions relatives aux aspirations et aux préférences résidentielles ainsi qu’aux pratiques de mobilité des habitants âgés de la première couronne et du périurbain de la région de Québec. Ils montrent que les aînés ont un fort attachement à leur milieu résidentiel et qu’ils souhaitent demeurer dans leur logement le plus longtemps possible. Pour les aînés de la première couronne, vieillir chez soi permet de demeurer dans un environnement familier. Pour les habitants du périurbain, vieillir dans son logement offre en outre la possibilité de maintenir un rapport actif avec la nature. Les auteurs montrent aussi qu’avec le temps, la détérioration de l’état de santé affecte les comportements de mobilité des aînés de diverses façons. Chez les résidents de la première couronne, il peut s’agir d’une contraction de l’étendue de l’espace d’action, d’une réduction des lieux visités ou bien de ce qui ressemble à un confinement à domicile, où on vit la ville par procuration. Chez les résidents du périurbain, c’est le rapport à la voiture qui change, son usage étant davantage perçu comme une contrainte. Les auteurs concluent leur chapitre par une série de propositions de nature urbaine et architecturale pour chacun des deux territoires. L’objectif visé étant de permettre aux résidents de la ville étalée de vieillir sur place.

    Dans leur chapitre, Negron-Poblete, Séguin et Apparicio s’intéressent à leur tour à la banlieue, mais du point de vue de l’accessibilité spatiale aux commerces situés sur un plus petit territoire. À partir de l’analyse du cas de l’arrondissement du Vieux-Longueuil, les auteurs illustrent comment les caractéristiques morphologiques de ce territoire de banlieue de la région de Montréal influencent l’accessibilité spatiale. En combinant dans un système d’information géographique des données du recensement de 2006 et des relevés de terrain, les auteurs constatent que l’offre des commerces d’alimentation au sein du territoire se concentre à quatre endroits. Leur analyse fait également ressortir une forte disparité dans les niveaux d’accessibilité à pied aux magasins d’alimentation de l’arrondissement. La situation serait particulièrement critique pour les résidents de la partie centrale du territoire à l’étude. Les auteurs complètent leur analyse de l’accessibilité du territoire par une étude des caractéristiques morphologiques des concentrations commerciales. Ils montrent ainsi la diversité des formes commerciales et illustrent comment elles peuvent affecter l’accès des personnes âgées aux espaces commerciaux.

    L’inadéquation des environnements construits aux besoins des personnes âgées ne se limite pas aux seuls espaces extérieurs. De nombreux espaces intérieurs n’ont pas été conçus pour tenir compte des besoins d’occupants avec des capacités physiques restreintes, comme c’est le cas des personnes très âgées. Les chapitres 7 et 8 abordent cette question en s’attardant à l’aménagement des espaces intérieurs dans les lieux de résidence.

    Dans leur chapitre, Morales et Rousseau se penchent sur l’accès aux espaces du domicile, notamment pour les personnes âgées ayant des problèmes de motricité. Tout d’abord, ils montrent qu’historiquement la salle de bains et la cuisine ont toujours été considérées comme des espaces à risque élevé pour les personnes avec des incapacités physiques. Ils donnent des exemples de mesures qui ont été adoptées au fil des ans pour rendre ces espaces plus sécuritaires et accessibles. Ensuite, les auteurs présentent les résultats de l’application d’un outil conçu pour évaluer l’interaction personne-environnement. Cet outil permet de déterminer dans quelle mesure les caractéristiques physiques des espaces du logement peuvent empêcher une personne de réaliser diverses tâches. Les résultats ont révélé que dans le contexte de Montréal et de Québec, la présence de marches rend plusieurs espaces du logement difficiles d’accès pour une personne avec des problèmes de motricité. Ainsi, l’entrée surélevée, le garage et le sous-sol de la maison deviennent graduellement inaccessibles à mesure que l’état de santé de l’occupant vieillissant se détériore, entraînant notamment des problèmes de motricité. Les auteurs recommandent l’établissement de normes de design qui permettront l’aménagement d’espaces universellement accessibles, des espaces qui pourront évoluer en fonction des besoins des occupants.

    Dans le dernier chapitre, LaSalle et Poldma abordent à leur tour l’interaction de la personne âgée avec son lieu de résidence, mais, cette fois-ci, chez les aînés qui habitent en milieu institutionnel. Elles rappellent que le déclin progressif des capacités visuelles et de la mobilité physique constitue une source de stress pour la personne âgée. Lorsque l’aménagement des espaces à usage collectif des milieux institutionnels est perçu comme peu sécuritaire, les résidents âgés seraient portés à s’isoler dans leur chambre. À travers un cas de recherche-action réalisé dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée, les auteures analysent le rôle de l’éclairage, des couleurs et de l’aménagement intérieur dans la perception d’un environnement sécuritaire chez les aînés. Pour les auteures, les aménagements adéquats des espaces collectifs sont ceux qui permettent aux résidents âgés de reproduire les habitudes de vie qu’ils avaient antérieurement à leur arrivée en hébergement. Ce faisant, la personne âgée est en mesure de maintenir une qualité de vie dans ce qui constituera probablement son « dernier chez-soi ».

    L’objectif du colloque organisé en 2010 était de favoriser les échanges autour des défis d’aménagement que devra relever le Québec dans les prochaines décennies pour répondre aux besoins d’une population vieillissante. En regroupant dans ce livre des textes issus des communications présentées, nous souhaitons enrichir les réflexions autour d’un phénomène qui aura des incidences majeures sur les besoins en matière d’aménagement de l’espace, de production et de transformation de l’habitat en milieu urbain. Le livre permettra, espérons-le, de nourrir la réflexion des acteurs sur le terrain et peut-être de contribuer à l’aménagement ou au réaménagement de milieux de vie qui permettront d’assurer le bien-être des aînés.


    1 Statistique Canada (2005). Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires. 2005-2031, no 91-520-XIF au catalogue.

    2 Une ressource intermédiaire est une entreprise privée rattachée à un établissement public de la santé. Elle offre un milieu de vie adapté et des services de soutien ou d’assistance à des personnes qui ne sont pas en mesure de vivre seules. Y sont admissibles les personnes âgées et les adultes en moyenne perte d’autonomie qui nécessitent de l’aide pour les activités de la vie quotidienne ainsi qu’une surveillance infirmière.

    ¹

    Selon une étude récente de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ, 2009, p. 35), le vieillissement déjà amorcé de la structure par âge du Québec s’accentuera encore au cours des prochaines décennies. Ce fort vieillissement est étroitement associé à l’importance numérique de la génération du baby-boom, c’est-à-dire des personnes nées entre 1946 et 1966. En 2006, les enfants du baby-boom viennent gonfler les groupes d’âge situés au centre de la pyramide, soit les 40 à 59 ans. En 2036, le passage de la génération du baby-boom aux âges avancés conjugué aux gains d’espérance de vie viendra élargir le sommet de la pyramide, lui conférant une forme plus arrondie qu’elle conservera jusqu’en 2056.

    Toujours selon les prévisions de l’ISQ (2009, p. 48), en 2031, la population âgée formera au moins le cinquième de la population totale des différentes régions du Québec. Les proportions les plus faibles seront

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