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Une journée aux urgences: ou la barbarie médicale
Une journée aux urgences: ou la barbarie médicale
Une journée aux urgences: ou la barbarie médicale
Livre électronique128 pages2 heures

Une journée aux urgences: ou la barbarie médicale

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À propos de ce livre électronique

Jeune Ivoirien, diplômé d’un Master de Psychologie de l’Université de Yaoundé au Cameroun, de retour dans son pays, fait l’expérience des services sanitaires d’un hôpital réputé d’Abidjan. Ayant accompagné son frère jumeau conduit aux urgences pour une crise d’AVC, le jeune homme est confronté à l’indifférence notoire et au manque d’humanisme du personnel soignant à la mentalité professionnelle douteuse. Cette situation lui permet de rencontrer des êtres de chair et de sang, dans la même galère. Il dialogue avec les uns, et espionne les conversations des autres. Tous partagent la même et douloureuse expérience. Une Journée aux urgences ou la barbarie médicale, ce roman à la construction fragmentaire dont la sève s’incruste dans un enchâssement de brefs récits, attire l’attention des pouvoirs publics, politiques et de ceux qui entretiennent un certain mythe de saint Camille car mourir dans un hôpital par la faute des praticiens suggère une réflexion sur le vrai remède du mal.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Né en 1987 à Bongouanou en Côte d’Ivoire, Manuel Anian est étudiant en Facultés de Lettres Modernes à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké de ce pays où il prépare actuellement une thèse de Doctorat. Il est célibataire et sans enfant. Passionné de l’écriture et de la lecture, Une Journée aux urgences ou la barbarie médicale est sa première publication.
LangueFrançais
Date de sortie1 mai 2020
ISBN9791037706744
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    Aperçu du livre

    Une journée aux urgences - Manuel Anian

    Préface

    Il y a des fictions qui ont la dimension d’un fait social réel tant elles semblent être une image de la réalité la plus saisissante. Le rôle de l’écrivain, bien qu’étant un créateur, un démiurge, est de faire de sorte que la réalité soit redécouverte de la manière la plus profonde. Il a, dans cette perspective, pour arme tous les artifices que lui offre la langue. Il lui revient d’inventer une intrigue qui touche le lecteur, des personnages dotés d’une psychologie qui marque. Mais cela ne suffit pas. Il faut, en sus, savoir narrer l’histoire et la vêtir d’une forme qui séduise. C’est seulement de cette façon que son œuvre réussit à accrocher le lecteur. Manuel Anian, nous le pensons, l’a si bien compris à travers son roman, Une journée aux urgences ou la barbarie médicale. Réaliste et satirique, il joue sur le choc et la révolte du lecteur.

    Manuel Anian aurait pu, en effet, écrire un essai pour dénoncer les dysfonctionnements qui ont lieu dans les établissements sanitaires. L’essai est le genre qui permet de mener une réflexion objective sur un sujet donné. Il a l’avantage de convoquer des références livresques et historiques pour être crédible aux yeux du lecteur. Mais l’auteur a opté pour le roman, c’est-à-dire un récit imaginaire qui lui ouvre la voie de toutes les possibilités. En partant de la vie qui se déroule autour de lui, il construit tout un monde, avec sa touche particulière. Le roman n’a pas autre matière que la vie elle-même. Blaise Cendras ne dit pas autre chose lorsqu’il assène : « Je ne trempe pas ma plume dans un encrier mais dans la vie ».

    Cependant, son but, à travers cette fiction, n’est pas de voguer dans les brumes de l’imaginaire, loin des rigueurs de la réalité de la vie ; mais de mettre le doigt sur un fléau qui est en train de prendre de l’ampleur. De quoi s’agit-il ? Dans cette œuvre romanesque, l’auteur à travers la mésaventure d’un personnage nommé Nesty, et par le biais du regard du narrateur, fustige le cynisme et l’insensibilité des hommes en blouse. Le serment d’Hippocrate qui oblige tous les médecins à privilégier le bien-être et la santé du patient s’est mué en un serment de l’enrichissement à tout prix.

    L’argent par tous les moyens semble être le crédo qui guide les agents de la santé. Impitoyables et cupides, ils exploitent, sans vergogne, la détresse des patients et leurs parents pour se remplir les poches. À travers le récit déployé ici, nous découvrons que les centres hospitaliers sont devenus des mouroirs, un univers sombre où la mort se cueille à tout moment et au bout du couloir. Le patient, abandonné à son sort, livré à lui-même, est condamné au trépas, dans les conditions les plus désastreuses.

    La liberté et la générosité de l’art romanesque permettent à Manuel Anian d’arpenter tous les plis de l’objet de son écriture. Seul un roman peut peindre de façon la plus touchante les sentiments, les gestes et le discours des personnages mis en jeu ici. Le silence et la parole jouent un rôle décisif dans le décryptage de l’œuvre. Le narrateur, présent dans la diégèse, narrateur homodiégétique donc, vit directement les événements. Il les sent, les décrit, les commente. Il est le témoin des dérives et des abus qui ont lieu dans les établissements hospitaliers.

    À partir de ce moment, nous comprenons que le combat de l’auteur est d’attirer le regard de tous sur cet univers qui revêt une importance capitale dans tout projet de développement. La santé est dans tout pays qui se respecte, une priorité, au même titre que la sécurité et l’éducation. Au-delà des hommes en blouse mis en cause, Manuel Anian dénonce le système de santé dans les pays africains qui le plus souvent n’est soumis ni à des contrôles ni à des inspections. En allant davantage en profondeur, ce livre flétrit la décrépitude de l’homme tout court, en rupture avec toutes les valeurs morales et sociales au nom du dieu-argent.

    Manuel Anian, à mots couverts, invite les gouvernants à procéder à une réforme profonde du système de santé pour le grand bonheur des populations défavorisées. Il est inadmissible que la situation économique précaire d’un individu soit un obstacle à son accès à des soins décents.

    Une journée aux urgences est une journée en enfer, un cri de colère, le soupir des plus faibles. Il nous ouvre les portes d’un espace déshumanisé, insensible et cynique qu’il faut réviser et reformer comme une urgence.

    Le roman de Manuel Anian ne prétend pas révolutionner l’écriture romanesque. Il est tissé de mots simples. Les phrases présentent une structure classique, le vocabulaire est accessible et la langue à portée de tous. Le plus important c’est de toucher le lecteur, éveiller sa conscience et amener le plus grand nombre à plus d’humanité.

    Macaire ETTY

    Écrivain

    (Président de l’AECI)

    À la mémoire de ma mère,

    À toutes celles qui ont pris la place de ma mère.

    À la mémoire de Flora Bah qui avait demandé cette dédicace mais qui s’en est allée sans avoir vu le livre.

    Avant-propos

    Vous vous apprêtez à lire les lignes faciles de la vie d’un homme à travers celle d’un autre. Ce n’est pas un exposé liminaire des vicissitudes d’une vie ordinaire ; mais une histoire – non moins banale que sérieuse – d’une journée. D’ailleurs, si une évaluation mathématique devait être faite, vous vous rendrez bien vite compte que ça ne vaut pas une journée. Mais cette journée aux urgences est bien plus qu’une journée, c’est la métaphore d’une éternité aux urgences. Recommencement incessant de ce qui est décrit dans le livre. C’est un jeune, expérimenté des services sanitaires, qui se destine à raconter l’expérience d’un jeune homme qui à son tour, se met à raconter celle d’un autre : un patient ; son frère de sang. Le personnage principal serait donc le deuxième ou le troisième, le malade, Nesty, pfft, je ne sais pas ! Le choix que le narrateur ne soit pas connu de nom est à dessein : il se justifie par la liberté et la possibilité que le lecteur arrive à se confondre à sa vie, à son récit, à s’approprier son histoire. Car en Côte d’Ivoire, il est de coutume, plus d’un a expérimenté ou expérimentera un traitement du genre dans un hôpital. C’est une histoire vraie que certains ne croiront pas pour le fait banal qu’il est raconté par un simple narrateur d’œuvre de fiction ou qu’il est – soit dit en passant – un personn-age. N’ayant pas tout à fait de remède à cela, j’essaie de saisir les événements dans leur ensemble pour laisser ce que de droit à « qui ? » de droit : au fictionnel ce qui est au fictionnel, au factuel ce qui est au factuel ; ainsi que l’entend l’Autre : à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu.

    Ce livre n’est pas un pamphlet à mon sens, mais il ne m’en coûterait pas qu’il soit ainsi considéré. Au demeurant, je crois qu’il est temps, oui, il est grand temps que le domaine de la santé, de la médecine en Afrique, précisément en Côte d’Ivoire soit assaini, il est vraiment temps ! Cette fiction est donc ici un prétexte d’interpellation, un clin d’œil aux acteurs politiques et au personnel de la santé à revoir, pour les uns, la politique sanitaire en Côte d’Ivoire, et pour les autres, à considérer les hommes affaiblis pour cause de maladie, on dira pour état de santé précaire, non pas comme de vulgaires bêtes sauvages ou des cobayes d’expérimentation mais comme des semblables qui méritent de ce fait attention et considération. Je me permets à cet effet de rappeler ici et maintenant cette alerte affichée sur des pancartes à grande vue à l’entrée de nos hôpitaux :

    « Je ne demande ni ton nom,

    Ni ta race,

    Ni ta religion,

    Dis-moi quel est ton mal. »

    Hélas ! Ce qui est déplorable, c’est que la réalité sur le terrain est tout autre : Parfois on vérifie les liens d’affinité ; parfois encore la religion y tient pour quelque chose, et très souvent la prise en charge respecte un système racial ou ethnique insidieux. Et par-dessus tout, on est parfois très sourd au mal qu’on nous dit, on y est souvent même insensible : « Le médecin n’est pas encore arrivé, patientez ! » Alors qu’il est quinze heures, pour un rendez-vous de neuf heures ; « Nous sommes très débordés, patientez ! » ; « Nous mangeons ! » ; « C’est notre heure de repos, repassez plus tard ! » ; « Je suis fatigué(e) ! » ; « Vous ne voyez pas que les autres sont en rang ? » pour un cas d’urgence ; « Il n’y a plus de place ici, allez à l’hôpital X, allez à la clinique Z ! » ; « Mais ici là, travail ne finit pas ? » ; « Madame, pousse ! Tu ne peux pas pousser ? Je vais te gifler tu vas pouvoir pousser, après c’est pour dire que les sages sont méchantes ! » etc. Tels sont entre autres ce que nous entendons en longueur de journée dans nos hôpitaux. Mais la litanie est longue, on ne finira pas de la chanter de sitôt. En général après de telles tables de conjugaisons, les dégâts sont énormes dont les plus extrêmes devenus monnaie courante au point de n’accorder aucune importance, sont les décès. J’ai donc décidé de vous partager une expérience, mais ici, vous verrez – du moins, pour ceux qui en savent quelque chose – que ce ne sont pas tous les mots qui sont employés pour décrire tous les maux du système, non plus un récit exhaustif des dessous d’une crise qui dure et perdure ; ces petites

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