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Opération : Soleil de Jade: Roman
Opération : Soleil de Jade: Roman
Opération : Soleil de Jade: Roman
Livre électronique212 pages3 heures

Opération : Soleil de Jade: Roman

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À propos de ce livre électronique

Le golfe de Guinée est une zone d'insécurité permanente, bordée de pays aux villes immenses, politiquement instables et où la misère la plus totale côtoie la richesse la plus ostentatoire.
Un petit pays résiste à cette ambiance : São-Tomé et Príncipe, deux îles minuscules plantées dans l'océan. Leur douceur de vivre est menacée par les pirates, trafiquants d'armes, de drogue... et la pêche illégale réalisée dans leurs eaux par des flottilles de chalutiers chinois.
Quand un groupe armé terroriste tente de s'implanter dans ces îles, le gouvernement de São-Tomé demande l'aide de la France, dont la Marine est présente en permanence dans le golfe.
Les fusiliers marins, forces spéciales et services secrets français vont devoir engager le combat pour sauvegarder le "Leve-leve" : cet art de vivre bon enfant de Príncipe, menacé par une violence étrangère.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Bourdet, écrivain et marin, est un multirécidiviste du roman d’aventure. Avec ce dixième opus, mettant en scène deux mondes aussi opposés que l’île de Príncipe face à l’ogre du terrorisme, il nous livre une vision amoureuse de la paix, tout en montrant avec sensibilité le don de soi des hommes que la France engage dans les opérations extérieures…
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie18 mars 2020
ISBN9782490522804
Opération : Soleil de Jade: Roman

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    Aperçu du livre

    Opération - Jean-Marc Bourdet

    Préface

    Cette fois-ci, l’aventure écrite par Jean-Marc BOURDET pour vous distraire et vous faire rêver a pour décor une très belle région d’Afrique de l’Ouest, le Golfe de Guinée. Les paysages y sont magnifiques et la population accueillante.

    Cependant, elle est victime d’un mal endémique : la piraterie. Le Bureau Maritime International estime que 2018 a connu plus de deux cents attaques de ce genre, des tankers comme des remorqueurs ou des embarcations de pêcheurs qui ont subi des coups de feu ou ont été le plus souvent kidnappés contre le paiement d’une rançon. La pêche illégale vient compléter ce tableau d’une triste prédation que les États riverains tentent d’endiguer en coordonnant leurs actions et en se dotant des moyens d’exercer leur légitime souveraineté.

    Depuis 1990, la Marine française apporte son aide à travers la mission « Corymbe » afin d’assurer une présence permanente et de conduire des actions de coopération avec les marines riveraines, de soutenir les forces françaises déployées en République de Côte d’Ivoire et au Sénégal, et d’être prête à tout instant à porter assistance à nos ressortissants séjournant dans cette région.

    Les forces spéciales jouent là aussi un rôle important. Présentes en nombre dans plusieurs pays de la région, elles sont déployées pour une grande partie d’entre elles au Sahel pour lutter contre les groupes terroristes sévissant en Afrique de l’Ouest. C’est lors d’une opération de libération d’otages au Burkina Faso, le 10 mai 2019, que deux membres du prestigieux Commando Hubert, les premiers maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, sont décédés au combat.

    Je remercie enfin Jean-Marc BOURDET pour sa générosité car ses droits d’auteur, issus de la vente de ce roman, seront reversés à des associations caritatives de soutien aux familles de nos soldats ayant œuvré au succès des armes de la France, parfois jusqu’au sacrifice de leur vie.

    Vice-amiral d’escadre Laurent ISNARD

    Pêcheurs en eaux noires

    Amado observait en fumant le sillage du Soleil de Jade, son bateau, traînant une fine ligne bardée d’hameçons, promesse de la bonne ou mauvaise pêche du jour. Que serait-elle ? Chaque marée dévoilait l’agonie de ces eaux sombres sous un ciel gris chargé de pluie. Là-bas, à l’horizon, des chalutiers pourris armés par les Chinois ratissaient les fonds, dérobaient les poissons avec la certitude de ne pas être inquiétés face à son pays dont la marine militaire n’existait pas. Parfois, « Sea Shepherd », une organisation internationale soucieuse de sauvegarder les ressources halieutiques du golfe de Guinée, embarquait des militaires santoméens et chacun de leurs contrôles démontrait le pillage systématique des ressources marines au profit d’un pays lointain insatiable, sûr de sa force et imposant sa loi.

    Dans la fumée de sa cigarette, Amado voyait l’avenir de la planète se consumer. Il distingua, au milieu des Chinois, un gros navire différent autour duquel les petits chalutiers se serraient. Il ne s’agissait pas de leur bateau-usine, celui-là il le connaissait bien. Que faisaient-ils donc ? Il allait prendre ses jumelles lorsqu’il se ravisa. Qu’importait ces braconniers contre lesquels il ne pouvait rien. L’essentiel de la vie c’était de cultiver son bonheur quotidien et sa propre pêche, même modeste, le lui assurait.

    Il regarda Pedro, son ami et matelot, qui arrosait d’eau de mer les paniers tressés attendant la remontée de la ligne sur le pont du navire. Durant la route de retour, il préparerait le poisson et rejetterait à la mer les viscères dans les cris stridents des mouettes qui les envelopperaient tel un essaim plus bruyant que les femmes et les enfants piaillant lors du marché de Santo Antonio.

    Le chronomètre de l’abri indiquait 13 heures et ils n’auraient pas trop de temps pour rentrer au port avant le soir. Amado plongea le bout incandescent de sa cigarette dans la mer et jeta le mégot dans la boite de conserve qui lui servait de cendrier. Pour lui, il ne pouvait être question de polluer l’océan, propriété de Neptune, vieux compagnon des marins, dieu irascible du seul livre qu’Amado relisait sans cesse : « L’Odyssée » écrite par un certain Homère, poète aveugle chantant le retour d’Ulysse dans sa terre natale, un Grec des temps jadis rentrant d’une longue guerre ô combien inutile pour un motif ô combien futile. Les deux gros volumes reliés de cuir lui avaient été offerts par Santos, son grand-père, à la fin de sa scolarité. Car Amado aimait réciter des poèmes et jouer la comédie au sein de la petite troupe de son village. Alors le médecin, bientôt centenaire, n’avait pas hésité à se séparer de cette vieille édition, à présent le grand trésor d’Amado, pour que le jeune homme puisse rêver avec Zinga, son épouse, dont les chants très doux contrastaient avec les voix éraillées des femmes lors des soirées traditionnelles. Les îles de São Tomé et Príncipe cultivaient des musiques aux rythmes issus du continent, de cet Angola terre-mère dont les tambours des chants guerriers résonnaient toujours dans les cœurs lors des innombrables fêtes de la saison sèche : la Gravana. Pour l’heure, Zinga égayait le bord en récitant des vers.

    Amado fit signe à Pedro que le moment était venu de remonter la pêche dont le petit bénéfice suffisait à faire vivre sa famille et son matelot. Et puis, dans quelques jours ce serait l’anniversaire de Bola, leur fils de six ans qui dormait à la proue du navire, bercé par la houle de l’Atlantique. Amado s’estimait chanceux de pouvoir vivre de la pêche grâce au bateau offert par les Portugais, anciens colonisateurs et pourvoyeurs d’esclaves des siècles passés. Le pavillon de São Tomé flottait à la poupe de son navire, renforçant son caractère d’îlien opiniâtre et combatif d’une touche de fierté, celle d’être maître de son destin depuis que ses ancêtres s’étaient affranchis de leur statut de sous-hommes. Amado rectifia le port de son bonnet de laine rouge qui retenait ses longues boucles de cheveux châtains et rejoignit Pedro afin de récupérer les poissons frétillants et de les jeter dans les paniers. Les deux hommes en sueur semblaient deux pièces adverses d’un échiquier tant leurs aspects différaient ; autant Pedro, un Angolare aux traits marqués, aux yeux sombres et à la musculature épaisse, était trapu et noir comme l’ébène, autant Amado offrait aux regards un corps fin aux muscles étirés et à la peau dorée. Santos affirmait qu’il ne pouvait-être que le descendant d’un Berbère de Chinguetti¹ recopiant sur des peaux de gazelles, dans la lumière du désert, les manuscrits qui faisaient la notoriété de ses dix bibliothèques. Il pouvait aussi venir d’un de ces navigateurs chevronnés ayant guidé les caravelles portugaises au large des côtes d’Afrique, lisant les routes dans le vol des oiseaux, la position des étoiles, la couleur des eaux, les poissons pêchés au lever du jour, les odeurs de terre apportées par l’alizé…

    Zinga leur servit des gobelets de vin de palme qu’ils avalèrent d’un trait, avant de jouer habilement du cavaquinho² et de chanter de sa belle voix haute et chaleureuse :

    Deus quer, o homem sonha, a obra nasce.

    Deus quis que a terra fosse toda uma,

    Que o mar unisse, já não separasse.

    Sagrou-te, e foste desvendando a espuma³

    Le vent venait du sud-ouest, apportant son lot de pluie en des nuages aussi gonflés les outres des navires d’Ulysse. Les grains se succédaient, venant buter sur les sommets abrupts de Príncipe. Le versant sud de l’île restait ainsi fort humide et sa jungle épaisse en rendait l’accès difficile. Peu de colons s’étaient aventurés jadis sous les baobabs et les palmiers gigantesques gorgés d’eau. Les maladies tropicales avaient eu raison de toutes les tentatives de colonisation de cette zone dangereuse et en interdisaient l’accès ; ainsi, les murs de la dernière roça⁴ oubliée près du fleuve se couvraient-ils de mousse verte et se crevaient-ils de racines tortueuses dont la force les faisait disparaître inexorablement de la surface de la Terre. Amado la connaissait pour s’y être aventuré durant son adolescence, alors qu’il était initié aux mystères des origines de son peuple.

    Sur son travers tribord, il distingua mieux le gros navire. Les parages des îles Tinhosas, devenues des sanctuaires protégés, restaient vierges et la haute silhouette d’un pétrolier toujours entouré des petits chalutiers ne manquait pas d’être insolite aux abords de ces hauts fonds aux rochers tranchants comme des rasoirs. Il fut surpris de voir venir à lui un gros canot noir. En saisissant ses jumelles, il remarqua que le tanker ravitaillait deux des chalutiers rouillés comme les vieilles carcasses des voitures achevant leurs vies derrière le potager de son frère. L’idée de faire comme ces pêcheurs étrangers

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