Seuls AU MONDE (ou presque)
Noblesse OBLIGE
Aux Bahamas, constellation d’îles appartenant au Commonwealth, on ne plaisante pas avec le protocole. Dans la capitale Nassau, un vendredi sur deux, à 11h précises, la relève de la Garde devant le Palais du Gouverneur donne lieu à une cérémonie pleine d’emphase. Roulements de tambours, trombones bien embouchés, militaires tirés à quatre épingles… Dame Marguerite Pindling, qui représente sa Gracieuse Majesté britannique, s’y montre parfois. Postée dans les escaliers, la statue de Christophe Colomb, qui a mis le pied sur l’archipel en 1492, tourne le dos, dédaigneusement, à ce rituel.
Nassau, du moins le Nassau historique, est à l’image de cette revue. Avec sa batterie de forts, c’est une capitale d’opérette, avec ses couleurs de sucre d’orge ou de bonbon anglais. Aucun bâtiment officiel, la plupart du XIXe siècle, n’échappe au rose dragée : le Parlement, la Public Library (bibliothèque) à la curieuse forme octogonale…
C’est dans ce royaume lilliputien ) qu’échouent pendant la seconde guerre mondiale le duc et la duchesse de Windsor. Des exilés de luxe. Le duc a renoncé au trône pour les beaux yeux de sa Wallis, une Américaine divorcée. Le couple ne cache pas une certaine sympathie pour Hitler. Trop, c’est trop aux yeux de la royauté britannique et de Churchill. On a donc trouvé à l’ex roi Edouard VIII un « petit » poste le plus éloigné possible de l’Europe : gouverneur des Bahamas. Grandeur et décadence… Le duc passe en revue la Garde et Wallis s’étourdit dans les réceptions, notamment au Balmoral Club, phagocyté aujourd’hui par le Sandals Royal Bahamian Spa resort.
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