Les gangs de la mer
Les hors-la-loi sont devenus les véritables maîtres des océans
Le 17 décembre 2014, alors que les Occidentaux font leurs emplettes de Noël, débute la plus longue traque d’un navire braconnier au beau milieu de l’Antarctique, là où les États ne s’aventurent pas. Elle durera cent dix jours, soit 11 500 miles entre Peter Hammarstedt, le capitaine suédois du a logéun chalutier braconnier de plus de 60 mètres battant pavillon nigérian, commandé par un Chilien, avec un équipage indonésien : l’un des pires navires voyous d’après la liste mauve d’Interpol. Sa spécialité est la pêche de la légine australe : 2 mètres de long, des dents redoutables et une grande teneur en oméga 3. Dans les restaurants chics, on l’appelle « loup de mer chilien » et il est vendu 30 dollars le filet. Un pactole. En dix ans, le aurait rapporté 76 millions de dollars en prises illégales (sur un commerce de la mer illicite total estimé à 160 milliards de dollars).
