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Le pilote du Roy
Le pilote du Roy
Le pilote du Roy
Livre électronique50 pages35 minutes

Le pilote du Roy

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À propos de ce livre électronique

Le 31 décembre 1822, un voilier français, le dernier de la saison, se présente à l'entrée du port de Saint-Pierre. Alexandre Sire, jeune garçon de 13 ans, monte dans la chaloupe de son père, pilote du Roy, pour aller l'aider à la manoeuvre. Mais le temps est menaçant et ce qui devait être une simple expédition risque bien vite de tourner au drame. Qu'adviendra-t-il de l'équipage de la chaloupe ? La nature sera-t-elle la plus forte ? Peut-on espérer un miracle ?
LangueFrançais
Date de sortie13 avr. 2011
ISBN9782896825417
Le pilote du Roy
Auteur

Françoise Enguehard

Françoise Enguehard est originaire de Saint-Pierre-etMiquelon, archipel français situé près de l’ile de Terre-Neuve. L’autrice chevronnée, établie à Saint-Jean de Terre-Neuve depuis près de 50 ans, est journaliste (anciennement à RadioCanada, aujourd’hui chroniqueuse pour L’Acadie nouvelle). Son premier livre, Les litanies de l’Île-aux-Chiens raconte l’épopée de ses ancêtres bretons venus chercher fortune « aux Amériques ». L’archipel du docteur Thomas et un second roman jeunesse, Le pilote du Roy, évoquent des personnages précis de l’histoire de Saint-Pierre-et-Miquelon.

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    Le pilote du Roy - Françoise Enguehard

    Sire.

    Saint-Pierre, le 31 décembre 1822

    – Vois-tu quelque chose ? 

    – Non, rien du tout.

    Les joues brûlées par le froid et le vent, Alexandre et son amie Victoire tournent vite le dos à la mer et se rassoient sur les deux pierres plates cachées dans un creux de rocher et abritées du vent d'hiver. Ils reprennent leur souffle, Alexandre replie sa lorgnette. Le père du jeune garçon de 13 ans l'a envoyé sur les hauteurs de l'île Saint-Pierre pour guetter un navire – le dernier de la saison – que toute la colonie attend avec impatience. Depuis le retour des Français, six ans plus tôt, Xavier Sire occupe, en effet, les fonctions de pilote du Roy. C'est lui qui guide les navires jusque dans le Barachois de Saint-Pierre et les amène jusqu'au quai, rôle important qu'on lui a confié parce qu'il connaît les eaux tout autour de l'île comme un cultivateur connaît ses champs. Fils de Jean Cyr et de Marguerite Dugas, Acadiens de Chédabouctou réfugiés à Saint-Pierre pour la première fois en 1767, Xavier Sire est né à Saint-Pierre et y a grandi avant d'être par deux fois déporté, avec sa famille, vers la France.

    – Je t'avais bien dit de pas me suivre, s'exclame Alexandre en sentant Victoire grelotter sous l'épais lainage de sa cape.

    Alexandre et Victoire se sont rencontrés peu après l'arrivée de la jeune fille dans la colonie et ils sont devenus inséparables. Ils sont toujours ensemble, sur la grève à ramasser du bois de mer pour allumer le feu, dans les collines qui abritent le village à cueillir des baies sauvages pour les confitures ou encore à pêcher la truite dans les étangs, toutes ces activités qui, en plus d'être agréables, sont indispensables au bien-être de la colonie. 

    – J'en ai assez de rester à la maison. Une fois mes tâches terminées, qu'est-ce que tu voudrais que je fasse? Comme tu sais, j'ai même pas le droit d'aller à l'école, ajoute-t-elle avec dépit.

    Les classes de monsieur Coudreville ont repris le 1er novembre. On y trouve 27 garçons, dont Alexandre. Les filles ne sont pas admises. Cruelle déception pour Victoire, fraîchement arrivée au printemps précédent avec sa famille.

    « Le manque de pain de qualité », avait expliqué le commandant Fayolle, responsable de la colonie, dans une de ses longues lettres de doléances aux autorités françaises, « met en péril la survie de nos colons ». Il en voulait pour preuve que le four construit à la hâte à Miquelon s'était effondré et que le boulanger de l'île Saint-Pierre faisait du pain « si exécrable » que même les habitants ayant droit au secours du Roy « se plaignent amèrement ». Au printemps 1821, Yvan Bénard, père de Victoire, boulanger de son état à Nantes, avait pris ses fonctions à Saint-Pierre, fortement influencé dans sa décision par son épouse, fille d'Acadiens réfugiés en France en 1778

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