La Martinique sauvage
SI LES ILES DE GUADELOUPE sont identifiées, à juste titre, comme un petit archipel justifiant à lui seul la croisière, la Martinique est souvent considérée comme une simple rampe de lancement pour les îles du sud de l’arc antillais – et en particulier pour les Grenadines. Or c’est injuste, et bien dommage pour ceux qui ne savent pas. Ceux qui croient encore que le Robert est un dictionnaire, le François un pape, ou que la baie du Trésor, voisine de celle du Galion, n’existe que dans Peter Pan… Tant pis pour eux! Car pour peu que la météo se prête au jeu, que l’alizé soit complice, plutôt modéré, les averses discrètes, la Martinique offre un fabuleux terrain de jeu à qui aime fourrer son étrave là où personne ne l’attend, loin des mouillages cotés du fameux guide Patuelli. Vous savez, ces lagons quatre étoiles où on se retrouve par centaines, du côté des Tobago Cayes, ou ces baies des îles Vierges où les plaisanciers anglo-saxons se rendent en masse dans les mêmes bars de plage… Non, pour cette virée en Martinique, nous ouvrirons un autre guide: celui de Jérôme Nouel.
L’EPOQUE DES AVENTURIERS…
Jeune diplômé d’architecture, Jérôme a débarqué en Martinique en 1972 en tant que coopérant du Service national. A cette époque, le charter à la voile en est à ses balbutiements et les marins de plaisance qui sont arrivés jusqu’aux Antilles sont des aventuriers dans la droite ligne d’un Moitessier alors en pleine gloire. Jérôme s’offre un Sylphe d’occasion et commence à explorer, avec son épouse Nicole, la côte au vent, celle où personne ne va. Il sonde les fonds, note les alignements, fait l’inventaire de ces havres dont certains s’avèrent d’excellents abris – même par
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