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Lion En Peau Humaine
Lion En Peau Humaine
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Livre électronique251 pages3 heures

Lion En Peau Humaine

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À propos de ce livre électronique

"Beaucoup de gens m'ont parlé de leur vie étudiante. "Une toute nouvelle période de ta vie," qu'on m'a dit. "Tu vas apprendre à être un adulte. Tu vas apprendre à cuisiner toi-même, à faire tes courses, tu vas rencontrer des personnes totalement nouvelles." Mais personne ne m'a mis en garde contre les vieux dieux qui fouillent dans les poubelles. Mais bon, soyons juste, personne ne peut tenir Darius responsable de- enfin. Tout ça." 

 

L'histoire d'un homme qui rencontre un dieu, événement qui, en soit, n'est pas le plus étrange qui lui arrivera ce mois-ci.

LangueFrançais
ÉditeurVerse Atoui
Date de sortie16 juil. 2020
ISBN9781393978534
Lion En Peau Humaine
Auteur

Verse Atoui

Verse Atoui (they/them) is an author with a knack for obscure Carolingian myths and a deep love for the monstrous.

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    Aperçu du livre

    Lion En Peau Humaine - Verse Atoui

    ​Chapitre 1

    Il y a tout un art aux premières impressions.

    Si les règles familiales ne l’avaient pas déjà gravé dans mon crâne (sois poli, sois respectueux, ne te laisse pas diriger par les émotions), j’en aurais été convaincu le jour où j’ai rencontré Cara ; le dos droit, les cheveux soigneusement attachés, pendant un instant j’ai sincèrement cru que c’était une personne respectable, comme tout O’Sullivan qui se doit.

    A peu près jusqu’au moment où il a sorti son portable pour prendre mon numéro et m’a accidentellement révélé son fond d’écran d’anime japonais.

    (C’est une bonne série ! Cara avait argumenté, défensif. Non pas que je sois réellement affligé. L’inverse, en vrai. J’étais heureux de voir que mon nouveau colocataire était, eh bien, pas trop O’Sullivan. L’obsession de la famille avec les règles peut être, des fois, un peu fatigante.)

    (Même si, personnellement, je préfère les donghuas chinois.)

    Il y a tout un art aux premières impressions ; elles fixent ce que les gens attendent de nous, et comment nous les traitons au premier abord. Et la plupart du temps, ne sont-elles pas indicatives de la personnalité de chacun? Après tout, Professeur Mafate a bien été poliment terrifiant depuis sa première heure de cours. Monsieur Nam a été anxieux et tremblant depuis notre toute première interaction. N’est-ce point là leur état par défaut?

    Bon, bien sûr, il y a des fois où ce n’est pas complètement vrai ; Alya avait semblée être une un modèle d’orgueil au premier regard. Jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’elle était juste profondément maladroite socialement. Et Reedha, qui avait débarqué.e en moto avec sa veste de cuir, la preuve vivante que le mouvement punk subsiste encore. Une personne aussi baraquée, qui étudie les lettres.

    Je ne me souviens pas du jour où ma mère m’a adopté, mais cette première impression a sans aucun doute été très importante pour moi à l’époque. Mais je m’éloigne du sujet.

    Alors, voici la situation : moi, le ciel qui s’assombrit au-dessus de moi, le sac poubelle que je tiens à la main parce que Monsieur Nam m’a supplié tu peux me sortir ça s’te plait un autre étudiant a fait une soirée dans le sous-sol et je dois nettoyer tout ça, j’suis vraiment désolé de te déranger, je te laisserai faire autant de bruit que tu veux en échange, non pas que je pense que tu sois un délinquant ! Mais je me souviens de mes années d’université, et tu es un étudiant, alors-

    Alors, voilà la situation : moi, les Cieux comme témoins, et le jeune adulte avec un pied littéralement au milieu des poubelles.

    "...N’appelez pas la police, s’il vous plaît. Fouiller les poubelles n’est pas illégal."

    Et bien.

    Qu’est ce que... vous faites? Je demande, lentement. C’est... Quelque Chose. A voir. Et j’ai vu des gens bizarres dans ma vie (Je suis à l’université, pour l’amour des Cieux. J’ai vu Cara verser des boissons énergisantes dans son café.) Mais ceci bat de loin les comportements étudiants les plus étranges dont j’ai jamais été témoin.

    Le (la? homme? femme? autre? iel a l’air assez androgyne.) se penche de nouveau parmi les ordures. Iel est vétu.e entièrement de blanc, un contraste frappant avec le noir des sacs poubelles alentours. T-shirt blanc, pantalon ample blanc, pull léger crème. Un sac pend à son épaule, une chose sans fioriture qui ne peut pas avoir été fabriqué dans notre siècle.

    Je collecte ! Vous seriez surpris de voir le genre de choses que les gens peuvent jeter.

    Quand iel bouge, j’entends un son comme un clang, et quand je regarde plus bas, entre sa chaussure et sa jambe de pantalon- je vois que sa jambe gauche n’est qu’un amas de ferraille.

    La personne sort... des tuyaux en aluminium? Puis, un assortiment de câbles HDMI, rapidement suivi par un tas de bouchons de liège. Iel examine brièvement son trésor, avant de fourrer le tout dans son sac. Les objets disparaissent comme si celui-ci n’avait pas de fond.

    Un havre-sac, j’imagine. Pourtant, ils coûtent assez cher... peut-être qu’iel a fait le sien ellui-même? Ça expliquerait, le... sobre design.

    Mais quelqu’un capable de faire un havre-sac n’aurait pas besoin de fouiller les poubelles. Les magies du temps et de l’espace sont parmi les plus dures à maîtriser, de ce que j’ai entendu- même si iel ne pouvait lancer que les sorts les plus simples, cela resterait une compétence très convoitée par de nombreux employeurs potentiels.

    C’est là une bien étrange personne. Une bien étrange et extrêmement inquiétante personne- !

    Mais mangez pas ça ! je lâche mon sac, me jetant immédiatement vers l’avant à la vue de- de- cette personne sur le point de mordre dans une part de pizza. Qu’iel vient juste. De tirer directement des ordures. Mangez pas ça, vous allez vous rendre malade ! !

    La personne cligne des yeux, les sourcils levés. Oh, non. Ca ira, ne vous inquiétez pas ! J’ai jamais été malade de ça pour l’instant.

    Bien sûr que je vais m’inquiéter ! !

    Ce n’est pas la première fois qu’iel fait ça? ! Depuis combien de temps est-ce qu’iel vit- d’ordures??

    Je laisse mon regard tomber sur ellui. Iel n’a pas l’air trop maigre, mais les vêtements amples pourraient facilement cacher sa stature. Je sais que Cara a utilisé cette même technique pour cacher sa poitrine, avant qu’il ne se trouve un vrai binder.

    Et la bouche de la personne, comme un train qui freine, mais ne parvient pas à rester sur les rails, continue de se rapprocher dangereusement de la tranche de pizza-

    Dînez avec moi ce soir. Je dis soudainement.

    La personne lève ses sourcils de nouveau. Je peux déjà entendre Cara rire à mes oreilles c’est ce que tu as dis !

    Mais la personne, heureusement, ne s’arrête pas sur mon choix de mot. Iel ne fait que sourire, gentiment. Vous êtes sûr? Je n’ai pas grand chose sur moi pour payer ma part. Sauf si je peux vous rembourser en grille-pains cassés.

    Ce n’est pas grave. Ma famille n’est pas aussi riche que celle d’Alya, mais ma mère est généreuse dans ce qu’elle me donne. Encore une fois, je suis un O’Sullivan. Membre d’une des plus grandes familles magiques. Faut bien que ça serve. Je peux me permettre de payer pour quelqu’un d’autre. Il y a ce fast-food, juste à coté? Ca fait longtemps que je voulais y aller de toutes façons, mes amis me disent tous que les chicken wings sont super bonnes.

    (Et les dieux savent que Cara est pointilleux avec ses chicken wings.)

    Honnêtement, je m’attends à moitié à ce que la personne refuse, ne serait-ce que parce que je doit avoir l’air super louche. Mais iel ne fait qu’ajuster son sac sur son épaule, et hoche la tête, sans aucune peur. Très bien, alors.

    ... C’est encore plus inquiétant.

    Allons, soyez au moins vaguement suspicieux, vénérable étranger au genre indistinct ! Un peu d’instinct de survie, je sais pas !

    Okay, okay cool ! Dis-je, étendant une main à serrer. Je suis Declan, au fait. Declan O'Sullivan ! Et vous, monsieur...? madame...?

    Le visage de la personne change, très légèrement- peut-être reconnait-elle mon nom?

    Ce ne serait pas étonnant. Encore une fois, O'Sullivan, tout ça tout ça. Qui plus est, notre grand nombre de règles familiales sont parmis les blagues les plus communes sur internet. Je suis presque sûr que quelqu’un a déjà fait un bot pour les poster sur des réseaux sociaux. Ce ne serait pas étonnant qu’iel reconnaisse mon nom.

    Mais, la personne ne commente pas, ce qui, ma foi, est plutôt cool. Les gens font des suppositions quand ils entendent mon nom de famille. Premières impression, premières impressions.

    Les deux marchent ! Je suis les deux. Iel dit. Alors je vais rester avec les pronoms iel/ellui pour l’instant. Enchanté.e. Iel sourit et me serre la main. Ses paumes sont rugueuses et calleuses, des mains de travailleurs, sans aucun doute. Mais elles sont aussi profondément chaudes.

    Tu peux m’appeler Darius !

    ​Chapitre 2

    C’est cliché de commencer par une question?

    Reedha lève la tête de son livre, jetant un regard à Cara. C’est... classique? Mais tu peux pas te tromper avec du classique. Il (car aujourd’hui est un jour en il) répond doucement.

    C’est ce que j’ai fais. Dis-je, parce que contrairement à certains hérétiques qui planchent sur le corps d’abord et s’inquiètent de l’introduction à la fin,  je commence mes dissertations par le début. C’est une façon simple d’accrocher le lecteur. Un rapide, ‘Voilà pourquoi on s’y intéresse, la suite maintenant'.

    Normalement, je serais d’accord avec toi, dit Cara, "mais vu que c’est Professeur Mafate qui me corrige je veux vraiment pas me planter."

    Ok, c’est... c’est justifié. J’aime penser que je suis bon élève, et mes notes le confirment, mais Professeur Mafate est juste... un niveau complètement différent d’exigence. Pour quelqu’un comme Cara, qui lutte juste pour garder la tête hors de l’eau avec ses notes, cette disserte doit être un véritable enfer.

    Reedha lève une main pour tapoter l’épaule de Cara en soutien. C’est con pour toi.

    Je te hais tellement. Cara croise les bras et fais la moue. "Pourquoi toi tu as Professeure Liu en Chasse de Monstre alors qu’on doit subir l’homme le plus terrifiant qui ait jamais foulé cette terre. Je demande un échange. C’est une véritable injustice."

    Échanger t’aidera pas pour ta disserte. Je pointe. Même si il est vrai que Professeure Liu est connue pour ne jamais demander de dissertations (si on en croit la rumeur, elle détesterait les corriger avec autant de violence que les étudiants détestent les écrire.)

    T’as choisi ta filière, maintenant assume. Dit Reedha, bien qu’il continue le tapotement. T’as qu’à ouvrir sur une citation. C’est quoi le sujet de ta disserte?

    Les fossegrims à queue bleu. Cara répond avec tristesse.

    Ah, celles qui avalent la magie? Reedha fronce du nez, J’aime pas celles-là. Mais en tout cas, t’as qu’à juste prendre une citation de la Matriarche Kal et construire à partir de ça.

    Je prends une forte inspiration

    "... mec. Dit Cara, d’un ton à moitié admiratif et à moitié effrayé. Je suis sûr à quatre-vingt-dix pourcent que c’est illégal."

    C’est légal. Reedha croise ses bras. "Pratiquer la magie noire est illégal. Rechercher ses théories ne l’est pas. Et puis, si il y a un prof qui va te laisser faire ça, c’est bien Mafate."

    Malheureusement, c’est pas faux ; Professeur Mafate aime peu de choses davantage que les sujets à controverse. Il apprécie que ses étudiants questionnent leurs morales et fondations avec une joie digne d’un dieu farceur. La première fois qu'il nous a parlé desdites fossegrims à queue bleue, quelqu'un a demandé si c'était possible de transplanter de la magie d'une personne à une autre en utilisant leurs organes. Mafate avait souri à la question. Le genre de sourire qui fait trembler les dieux. C'était absolument terrifiant.

    Cara a une expression que je n'aime pas du tout. Je le connais, ce regard. C'est le regard Tenté.

    Je sais que la Matriarche Kal n'a pas la meilleure réputation du monde, oui c'est une façon de le dire, "mais j'ai lu certains de ses écrits, et ils sont pas déconnants !"

    "Mec." répète Cara. Complètement admiratif, maintenant.

    Et, bon, moi aussi je suis un peu impressionné. "Tu as recherché la magie noire ?"

    Reedha a un léger mouvement, visiblement mal à l'aise. "C'est pas difficile à trouver non plus. Elle a un email public. Et plusieurs média sociaux. Et pourtant aucun moyen de la tracer. J'ai suffisamment entendu Alya se plaindre que son seul oncle s’en plaignait. Kaitlynn dit toujours qu'il n'y a pas de mauvaise source pour la connaissance."

    "Ouais, mais on parle de magie qui carbure littéralement au sang et aux émotions négatives. Tu mettrais une pancarte qui gueule le maaaal ça serait pareil. Pointe Cara. Et puis, est-ce que Professeure Hirsh est vraiment le genre de personne dont tu veux recevoir des conseils?"

    Reedha soulève un sourcil et jette un regard inquisiteur au petit homme, comme si il défiait Cara de préciser sa pensée. Ma coloc est une femme parfaitement respectable.

    Au moins Cara a la décence d'avoir l'air désolé. Je veux dire, ouais, mais elle est aussi, tu sais... un peu bizarre.

    Dit le O’Sullivan aux trois mille règles à suivre.

    Cependant, avant que l'un d'eux n'ait le temps de sortir quelque chose de plus regrettable, la musique de mon téléphone retentit.

    Cara cligne des yeux alors qu'il se tourne vers moi. T'as changé ta sonnerie?

    Je secoue la tête et coupe le son. C'est mon alarme. Je dois y aller, je mange avec quelqu'un ce midi.

    Cara pose une main contre sa poitrine et inhale de la façon la plus dramatique dont il est physiquement capable. "J'y crois pas. Tu me laisses seul face à ma disserte? Je suis blessé, Declan. Meurtri. Je saigne juste là, dans mon petit cœur. Je croyais qu'on était proche."

    C'est pas ce que dit l'arbre généalogique. Je ris en lui tapant l'épaule. (Une vérité ; même si je n'avais pas été adopté, Cara et ma mère sont tellement éloignés qu'ils n'ont pas plus en commun que leur nom et les règles familiales.)

    "Je saigne dans mon cœur et je meurs. Cara tire la langue. Soit, va voir Alya. Je suis pas du tout blessé. Traître."

    Je roule des yeux en me retenant de sourire. C'est pas Alya. Je ne pense pas que tu lo connaisses, j'ai trouvé Darius dans notre poubelle.

    Reedha s'esclaffe.

    "Darius? Ton ami s'appelle Darius? "

    ...

    Euh... oui?

    C'est ça qui te fait rire?

    Je jette un regard à Cara, au cas où il comprendrait la blague, mais il a l'air aussi perdu que moi. "Je sais que c'est pas un nom courant, mais c'est pas si drôle que ça...?"

    Reedha secoue la tête. Non, c'est pas ça, c'est juste que... Darius est aussi le nom d'un ancien dieu de guerre, c'est tout. C'est la coïncidence qui me fait rire.

    Oh, vraiment? Dis-je, au même moment où Cara ricane un "les mythologues."

    Reedha souffle du nez. La dernière fois vous m'avez tenu la jambe pendant trente minutes à blaguer sur la théorie des instruments à corde. C'est l'hôpital qui se moque de la charité.

    Bon... bon, oui, c'est légitime.

    Un truc assez marrant, c’est que Mafate est aussi une figure mythologique de la même époque que le dieu Darius. C’est cool, non?

    Attends, attends. Cara tapote son écran d’ordinateur, où repose sa disserte à moitié écrite. "Tu veux dire que notre prof des enfers a le même nom qu’un dieu?"

    Non. Reedha se contredit immédiatement. Mafate n’est pas un dieu. C’est un... Il fronce des sourcils. Roi Spectre? Une calamité humaine? Y’a pas vraiment d’équivalent moderne pour ce mot. Mais le nom vient du mot ‘Mahafaty’, qui veut dire ‘létal’, pour te donner une idée du genre de gars. Il est super intéressant en vrai, parce que ses légendes ont été conservées pendant super longtemps, et de façon assez constante en plus ! Ses symboles et désignations-

    Je le savais. Cara se tient soudainement très droit, un air sérieux sur le visage. "Professeur Mafate est un démon. Je le savais !"

    "Mais non, les démons c’est encore un autre concept. Les deux sont même pas de la même période. Dit Reedha, ratant complètement le but de la remarque. Les dernières références aux démons datent d’il y a six cents ans. Mafate, lui, est référencé par différent noms jusqu’à trois cents

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