Cent ans après
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À propos de ce livre électronique
Le chaos et la pénurie ont pris le relais de la planète et il semblerait qu'il n'y a aucun moyen de sortir pendant que les êtres humains vivent prisonniers de la panique.
Quel chemin faut-il prendre ? De quelles ressources disposons-nous pour surmonter?
Celle-ci est l'histoire d'une famille forcée à vivre isolée et voir comment leurs liens sont cassés, mais ils retournent à souder plus fortement quand on comprend que n´importe quelle que soit la fin, elle sera moins douloureuse ou plus glorieuse si on l'attend ensemble.
C'est aussi une chanson d'espoir car le désespoir peut tuer plus que tout virus.
Alberto Vázquez Figueroa
Nació el 11 de noviembre de 1936 en Santa Cruz de Tenerife. Antes de haber cumplido un año fue enviado a África con su tío, donde pasó toda su infancia y adolescencia. Desde su juventud, en pleno Sahara, no ha dejado de escribir. Cursó estudios en la Escuela Oficial de Periodismo de Madrid y a partir de 1962 empezó a trabajar como corresponsal de guerra en La Vanguardia y, posteriormente, para Televisión Española. Como corresponsal asistió a acontecimientos clave del momento, así como a las guerras y revoluciones de países como Chad, Congo, Guinea, República Dominicana, Bolivia, Guatemala, etc. A la par que ejercía su labor periodística no dejó nunca de escribir ficción y su primer éxito le llegó en 1975 con Ébano, tras haber publicado ya numerosas obras. Entre su extensa producción (93 libros y más de 30 millones de ejemplares vendidos) destacan: Tuareg, Ébano, El perro, la ambiciosa saga de Cienfuegos, Bora Bora, Manaos, Piratas o La sultana roja, muchas de ellas llevadas a la gran pantalla. Muchas de sus novelas han sido llevadas al cine y hoy en día es uno de los autores más leídos del panorama literario español.
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Avis sur Cent ans après
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Aperçu du livre
Cent ans après - Alberto Vázquez Figueroa
Cent ans après
Alberto
Vázquez-Figueroa
Titre original : Cien años después
Première édition : Mai 2020
© 2020 Editorial Kolima, Madrid
www.editorialkolima.com
Auteur : Alberto Vázquez-Figueroa
Traduction : Marie Claire Mathias
Couver phototype setting : Silvia Vázquez-Figueroa
Illustrations : @Shutterstock
ISBN : 978-84-18263-24-8
La reproduction totale ou partielle de cette œuvre, ou son incorporation, n’est pas autorisée à un système informatique, ni sa transmission en aucune façon ou par tout moyen, électronique, mécanique, par photocopie, par enregistrement ou d’autres méthodes, location ou toute autre forme de cession du travail sans l’autorisation écrite préalable des propriétaires de la propriété intellectuelle.
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Le Conseil provincial de la Santé de ma présidence, lors d’une séance tenue aujourd’hui a décidé la chose suivante :
« L’épidémie de grippe apparue il y a quelques jours dans la capitale et dans certaines villes de la province s’étend considérablement, provoquant une grande mortalité : cette Commission –compte tenu des dispositions des articles 153 et 154 de l’Instruction Générale de Santé et dans l’arrêté Royal du 24 avril dernier– s’accorde à déclarer l’existence de l’épidémie dans la province de Burgos.
Ce gouvernement souligne l’imprudence commise dans certaines villes, malgré les dispositions prises, en célébrant les festivités locales qui ont donné lieu à la propagation rapide de la grippe, créant des situations difficiles.
Je réitère à ceux qui ne sont pas encore convaincus du grave danger que cela comporte, de s’abstenir de célébrer toutes festivités ou réunions.
La triste expérience de ce qui s’est passé dans d’autres villes comme Los Balbanes, où des jeunes ont contracté la maladie en quelques jours nous montre la gravité de la situation. Le nombre de personnes atteintes s’élève à présent à huit cents des mille deux cents habitants.
En conséquence, je suis prêt à punir sévèrement ceux qui ne se conformeront pas à cette mesure.
De même, je rappelle que l’infection se propage par les gouttelettes de salive, la toux, etc.... qui peuvent être respirées par l’entourage. Il faut donc s’abstenir de rester dans des locaux fermés ou mal ventilés où de nombreuses personnes se rassemblent comme des tavernes, des cafés, etc.
Les fenêtres des chambres doivent être ouvertes toute la journée et les locaux doivent être ventilés fréquemment. Restez à l’extérieur le plus longtemps possible car l’air, l’eau et la lumière sont les meilleurs désinfectants.
Nettoyez-vous souvent la bouche, suivez les conseils du médecin et ignorez ceux qui incitent à boire de l’alcool ou à utiliser du tabac comme remèdes préventifs alors que leurs effets en cette occasion sont plus nocifs que jamais ».
Burgos, le 4 octobre 1918
Le Gouverneur Andres Alonso López
CHAPITRE I
Une femme apparut au bout du chemin. Elle semblait épuisée, avançait comme une somnambule, l’air absent, comme droguée, ivre ou immergée dans un univers dont le paysage autour d’elle ne semblait pas faire partie.
Elle ne prêta aucune attention aux fleurs, aux arbres ou aux oiseaux, et réagit à peine au moment de traverser une flaque d’eau qui trempa ses chaussures. Elle s’arrêta enfin devant un haut mur surmonté d’une clôture munie de pièces tranchantes comme des lames de rasoir.
Tous les quelques mètres se distinguaient une tête de mort et une notice :
« Ne pas passer. Danger de mort ».
« Vous n’êtes autorisés qu’à prendre de la nourriture et de l’eau ».
Elle ne remarqua ni la fontaine, ni le coffre ni les chiens qui aboyaient de façon menaçante.
Elle leva les yeux vers le bâtiment principal d’une immense ferme entourée de toutes sortes d’arbres fruitiers et d’animaux domestiques. La femme, visiblement enceinte, agrippa son ventre d’une main et poussa le portail.
Elle n’eut même pas le temps d’entendre la détonation qu’elle gisait déjà sur le dos avec une balle dans le front.
Au bout de quelques minutes deux hommes sortirent de la ferme et jetèrent sur le corps des bouteilles d’essence avec des mèches allumées. Ils ne cessèrent leurs efforts que lorsqu’il ne resta que des cendres du cadavre.
Derrière une large fenêtre à l’étage supérieur de la bâtisse, Aurélie, qui avait observé la scène, se tourna vers sa mère, suspicieuse :
–Et si elle n’était pas malade... ?
La réponse fusa immédiatement :
–Et si elle l’était... ?
La fillette, à peine une adolescente, fut forcée de garder le silence car c’était la question douloureuse qui était dans toutes les bouches et martelait tous les esprits depuis plus d’un an.
Et si elle l’était... ? Et si la vieille femme assise sur le troisième banc de l’église, le voisin de la table à côté, ou le petit garçon qui s’approchait, courant derrière son ballon était malade ? Qui ne garantissait qu’aucun d’entre eux, qu’aucun des centaines de milliers de vieillards, de convives ou d’enfants qui pullulaient sur la surface de la Terre ne portaient pas les graines invisibles de la mort ?
Des graines dont il était démontré qu’elles pouvaient prendre racine dans n’importe quel être humain, indépendamment de l’âge, ou de la couleur de la personne qui instantanément devenait le propagateur d’un mal qui s’élargissait comme les ondulations d’un étang dans lequel on aurait jeté une pierre. D’où venait cette pierre ? Personne ne le savait encore, même si des milliers de spécialistes engoncés dans leurs combinaisons étanches se débattaient jour et nuit pour trouver une réponse. En fait, pour eux, il n’y avait ni jour ni nuit car ils étaient si dispersés sur toute la longueur et la largeur du globe qu’il ne devait pas y avoir une seule seconde pendant laquelle l’un d’eux n’essayait pas de contenir une telle hémorragie.
Claudia entendit le ronronnement du tracteur et observa avec tristesse son époux creuser une tombe sous le vieux chêne. Il y jeta les restes calcinés, aplanissant ensuite le sol jusqu’à ce qu’il ne reste pas la moindre trace de la femme, comme si elle n’avait jamais existé, pas plus que l’enfant qu’elle portait dans son ventre.
–Ce n’est pas juste.
–Tu as raison, ma fille, ce n’est pas juste –répondit Claudia, qui avait également observé la scène– mais la justice a disparu à partir du moment où nous sommes égaux devant cette justice.
–Je ne te comprends pas.
–Eh bien, c’est très simple, ma chérie Maintenant, nous sommes tous exposés au risque de tomber malade et il n’y a donc plus de distinction entre riches et pauvres, humbles ou puissants, honnêtes ou criminels. Personne n’essaie de faire pression sur un juge ou de soudoyer un jury sachant que celui qui approche portant sa sentence de mort peut être son père, son fils ou son frère.
–Mais pas ici.
–Pas ici, bien sûr, et c’est pourquoi nous avons l’obligation de nous défendre. C’est un déchirement chaque fois que nous enterrons ces pauvres gens, mais ce serait bien pire si j’étais obligée d’enterrer ma famille... –elle fit une pause, anéantie, avant de conclure– : Je ne suis toujours pas convaincue que ton frère ait été enterré décemment
–Nous ne savons toujours pas s’il est mort.
–C’est vrai, même moi, je ne le sais pas, et en tant que mère, je devrais le ressentir ici dans ma poitrine, mais les chances qu’il ait survécu s moindrissent chaque jour. Et ne me viens pas avec la phrase « qu’il faut toujours garder espoir » parce qu’à ce moment-là nous n’aurions aucune excuse pour ce que nous faisons.
–Papa et tonton disent que nous avons le droit de nous défendre.
–S’ils nous attaquaient, oui. Mais qui nous attaque... ? Jusqu’à présent c’étaient des vagabonds qui tentaient d’entrer de force, mais aujourd’hui c’était une femme et enceinte de surcroît. Mon Dieu ! –la supplia-t-elle–. Ne m’oblige pas à continuer de parler.
Elle respecta son silence, se concentrant sur la tâche de raccommoder le pantalon de travail de son oncle Samuel tout en s’efforçant d’effacer de son esprit l’image de la femme abattue.
Peut-être que quelqu’un quelque part avait également abattu son frère alors qu’il s’approchait pour de l’eau ou de la nourriture. Peut-être, mais à ce stade, personne ne pouvait le dire avec certitude, puisque les victimes étaient passées d’un nom à un numéro jusqu’à ce qu’elles cessent d’avoir un numéro et deviennent des pourcentages.
C’était comme à l’époque où son père jouait au tiercé. Il posait la grille sur la table puis armé d’un papier et d’un crayon discutait avec sa mère des possibilités qu’avait chaque animal d’atteindre la ligne d’arrivée en premier.
–Le jockey de « Takataka » est très bon. Mais la distance favorise « Ponycat ».
–Mais il ne paie que trois contre un.
–Il ne s’agit pas d’essayer de s’enrichir avec les chevaux ; pour ça nous avons les vaches et les cochons.
–Les vaches et les cochons nous permettent de vivre, mais ils ne nous rendront jamais riches… Je mettrais vingt euros sur « Ponycat » et cinq euros sur « Takataka »
Son frère, qui avait fait son entrée juste à temps pour entendre la dernière proposition et qui en tant qu’étudiant vétérinaire était celui qui était censé connaître le mieux les chevaux, ne put s’empêcher de commenter :
–Dans ce cas, je parierai sur « Sirius ».
C’était il y a un an, mais maintenant ce qui importait n’était pas d’arriver en premier mais d’arriver en dernier étant donné que la couronne de fleurs décernée au plus rapide ne serait pas celle du vainqueur mais celle du défunt.
Pendant un certain temps, les fleuristes avaient fait leur beurre comme si chaque jour était aussi rentable que la Toussaint pour leur entreprise macabre. Mais à un moment donné ni les serres ni la main d’œuvre ne suffisaient à couvrir une telle demande.