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Le triomphe de la mort
Le triomphe de la mort
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Livre électronique280 pages3 heures

Le triomphe de la mort

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À propos de ce livre électronique

Quelques mois après la découverte d’une longue lignée de chasseurs de vampires, Alex Van Helsing a déjà battu deux leaders de vampires puissants. Pas mal pour un jeune homme de quatorze ans. Mais lorsqu’une reine vampire nouvellement promue menace le destin du monde, Alex fait face à un défi encore plus meurtrière. Faire équipe avec une sorcière motoriding, Alex circule entre la Suisse, le Royaume-Uni et l’Espagne dans une course effrénée pour empêcher la reine de déclencher une malédiction qui va plonger le monde dans l’obscurité. Avec le compte à rebours, Alex a à peine le temps de respirer, et encore moins, de voir ses amis. Il commence à se demander si être un chasseur de vampires vaut tous les sacrifices. Dans cette finale palpitante de la série pleine d’action décrit comme «James Bond rencontre Dracula,» l’avenir de tout-Alex et, finalement, celle du monde est dans la balance.
LangueFrançais
Date de sortie27 sept. 2013
ISBN9782897332563
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    Aperçu du livre

    Le triomphe de la mort - Jason Henderson

    ami

    Chapitre 1

    Sans plus réfléchir, Alex Van Helsing sauta de l’avion, dont il vit la forme noire disparaître de son champ de vision, ne lui laissant que deux options : tomber en chute libre ou trouver un plan B. Tandis que le sol s’approchait bruyamment de lui, Alex examina le ciel à la recherche de vampires.

    Ce n’était pas ainsi qu’était censée s’achever sa fin de semaine. À cet instant, il devrait être en train de faire des jeux de mémoire. Il devrait être en train d’essayer de reconnaître d’obscurs noms de monstres plutôt que de plonger derrière eux.

    — Qu’est-ce qu’un stikini ? avait demandé l’ordinateur plus tôt dans la soirée.

    Le mot flottait en argent sur l’écran devant lequel Alex était assis, sur le siège à côté du hublot, se creusant les méninges, les yeux rivés aux lettres. À côté de lui, sur le siège couloir, un agent suédois à la carrure imposante nommé Hansen croisa les bras et jeta un œil pour voir si Alex avait la réponse. Personne d’autre ne pouvait la connaître ; ils étaient les deux derniers agents sur ce vol.

    Alex et Hansen revenaient d’Anzio, en Italie, où Alex et plusieurs autres agents du Polidorium — une organisation secrète créée grâce aux caisses noires d’une douzaine de nations — avaient suivi l’enseignement de ce que tout le monde appelait l’École des créatures. Le véritable nom de l’école était « P6 Entraînement d’aptitude à l’identification », ou peai, mais Alex avait essayé d’utiliser cet acronyme une fois et tout le monde s’était moqué de lui. Le but de l’École des créatures était de familiariser les agents avec les entités qu’ils étaient susceptibles de rencontrer sur le terrain. Il y avait des vampires partout, mais ces êtres dangereux et intelligents étaient très variés et Alex n’était familier qu’avec le genre le plus commun. Et il existait bien sûr beaucoup d’autres sujets d’inquiétude.

    Comme tout ce qui était lié au temps qu’Alex consacrait au Polidorium, l’École des créatures ressemblait à un rêve. Son mentor au Polidorium, l’agent Sangster, était venu voir Alex quelques jours plus tôt en l’informant qu’il avait tiré quelques ficelles et qu’il avait réussi à lui avoir une place.

    Les parents d’Alex avaient autorisé Sangster à excuser Alex auprès de l’école pour lui faire manquer des cours quand besoin était — tant qu’Alex conservait de bonnes notes. Cette fois, Alex était censé se rendre, au nom de la Fondation Van Helsing, à la cérémonie d’inauguration d’une soupe populaire dans un village pauvre de Roumanie.

    Ayant obtenu l’autorisation de sécher les cours, Alex s’était envolé un vendredi matin d’un aérodrome militaire proche de Genève, en Suisse, non loin de son école, et l’après-midi même, il déambulait dans un laboratoire secret caché dans les falaises du rivage italien.

    Sangster n’était pas venu — l’agent était aussi le professeur de littérature d’Alex et il avait des cours à assurer. De plus, Sangster avait déjà fait cet entraînement, c’était donc une opportunité rare pour Alex de travailler avec le Polidorium sans avoir son mentor sur le dos.

    Ils avaient commencé dans un bâtiment ressemblant à un hôpital contenant de longues rangées de vitrines et de boîtes à l’intérieur desquelles flottaient des spécimens. Alex et douze autres étudiants avançaient derrière un professeur chauve et maigrichon, vêtu d’une blouse de laboratoire, nommé Dr Stu DeKamp et qui, de temps en temps, s’arrêtait devant un modèle.

    — Voici une peau de jumbie des Caraïbes.

    DeKamp indiquait une longue chose en cuir dont l’extrémité était couverte de cheveux tressés avec des perles.

    — Le jumbie est un vampire qui peut se défaire de sa peau lorsqu’il voyage en plein air la nuit. Emparez-vous de sa peau et la créature ne vivra pas longtemps.

    Hochements de tête collectifs.

    — Ceci est un chonchon, une tête volante chilienne.

    Le chonchon ressemblait à une tête normale, avec des ailes incongrues de chauve-souris croissant de chaque côté. Alex dut étouffer un petit rire.

    DeKamp se tourna vers l’endroit où Alex marchait, à côté d’un agent d’une vingtaine d’années ayant rejoint le Polidorium juste après être sorti d’une école de police dans l’Iowa.

    — Quelque chose dont vous aimeriez nous faire part ? demanda DeKamp.

    — Euh, non, répondit Alex. C’est juste que j’ai un ami qui tuerait pour assister à ceci.

    Il pensait à Sid, un camarade de classe d’Alex qui semblait tout connaître sur les vampires. Alex avait recours à Sid à chaque fois qu’il avait une question ayant trait aux vampires, même de loin, et il soupçonnait Sid de savoir ce qu’était un chonchon et d’être prêt à mourir pour en voir un.

    — Un ami du lycée ? demanda le professeur.

    Alex se sentit rougir. Les agents de ce groupe étaient jeunes, mais à quatorze ans, Alex était le prodige. Pour tous les autres, ceci faisait partie intégrante de leur travail ; Alex était encore au lycée. Il n’aurait pas dû rire. Il lui faudrait travailler là-dessus.

    — Assurez-vous que vous l’appreniez, agent Van Helsing.

    Ils en virent davantage l’après-midi : une citrouille vampire qui, en fait, était encore vivante et avait essayé d’attaquer Alex à travers la cage en écrasant l’espèce de gourde orange qu’elle était contre la vitre, ouvrant une bouche rouge, avide de son sang. L’esprit d’Alex vibra d’un bourdonnement familier et ronronnant, la cons-cience de la proximité de quelque chose de maléfique et dangereux.

    Ils virent un pihuechenyi, serpent ailé d’Amérique centrale, qui avait été capturé après s’être écrasé sur un avion de ligne dans les années 1980, mort et pendu au plafond.

    Puis, ce fut au tour d’une sorte de centaure à la peau jaune, couvert de veines, qui se baladait dans une zone herbeuse fermée. C’était un vampire écossais nommé nuckelavee et il était responsable de la mort de tout un groupe de personnes sur un archipel appelé les Orcades.

    Dr DeKamp donna le signal de la pause au moment où ils atteignaient une cantine et des serveurs leur donnèrent des bouteilles d’eau. Quand Alex eut la sienne, il leva la main.

    — Je ne comprends pas. Ces créatures sont-elles des vampires ?

    — Eh bien, tout dépend du sens que vous donnez au mot vampire.

    Le badge holographique de DeKamp brilla dans la lumière et Alex vit que l’instructeur était originaire du Canada. Les employés du Polidorium étaient d’origines diverses, mais la plupart des gens qu’Alex rencontrait venaient des États-Unis, de Grande-Bretagne et du Canada. L’ami d’Alex, Sid, Canadien lui aussi, serait ravi d’apprendre que le génie du Polidorium en matière de créatures était l’un de ses compatriotes.

    Vampire, poursuivit DeKamp, est un mot qui recouvre bien des usages. Il se réfère principalement aux humains modifiés après échec postinitial ; ces créatures sont en général les plus intelligentes, ce sont celles qui décident dans l’autre monde. Mais nous pouvons ranger dans le royaume des vampires tout ce qui vit grâce à l’énergie, le sang ou la chair des autres, à partir du moment où il y a malédiction.

    — Malédiction ? répéta Alex.

    — N’importe quel lion ou serpent, par exemple, vit de la chair des autres, expliqua DeKamp, mais ce ne sont pas des vampires. Ce qui distingue un vampire, c’est qu’il a en lui ce que Polidori appelait le germe existentiel de la corruption. La malédiction qui transforme les hommes et les créatures contre leur gré.

    Alex fit une moue dubitative et DeKamp demanda :

    — Le mot malédiction te met mal à l’aise ?

    — Eh bien, c’est un peu étrange d’entendre un mot si… magique.

    DeKamp posa sa bouteille d’eau et s’approcha.

    — C’est toi qui as tué un chien augmenté là-bas, à la Scholomance, non ? Et même toi, tu es mal à l’aise avec le débat autour de la magie. Maintenant, pense au reste du monde. C’est pour ça que notre travail doit rester aussi secret que possible.

    DeKamp se retourna.

    — Talia sunt, mesdames et messieurs.

    Il les invita à poursuivre la visite.

    — Il existe de telles choses.

    Deux jours plus tard, Alex s’était fait sa place parmi les agents. Ils souffraient tous ensemble lors des conférences sur les vampires humains et leurs nombreuses variations — zombies, loups-garous, et ainsi de suite — ainsi que tous les autres, répartis parmi les royaumes des plantes et des animaux. DeKamp leur dit aussi qu’ils devraient tous également suivre la formation au sujet des organisations de vampires, de leurs politiques, de leurs clans. Ah, et qu’apparemment, la sorcellerie prendrait des années.

    C’était une fin de semaine géniale et pas une seule chose ne se trouvant pas encore sous vitrine n’avait essayé de le mordre, ce qui changeait agréablement Alex de ses activités habituelles au Polidorium.

    Et puis, lors du trajet retour en avion, tout avait dérapé.

    La cabine du C-130 du Polidorium, dans laquelle Alex et six de ses collègues agents entamèrent leur vol retour, n’avait rien de l’aménagement minimaliste, longs bancs et intérieur en métal cabossé, qu’Alex avait vu dans les films. L’avion disposait de tout le confort : télévisions accrochées aux murs d’un gris brillant ; gros fauteuils capitonnés ; moquette grise épaisse portant les armoiries du Polidorium et l’inscription Talia sunt. Comme DeKamp l’avait dit, cette devise signifiait : « De telles choses existent ». C’était une réponse à une question, une réponse à un doute. Ne croyez pas que de telles choses n’existent pas. Bien sûr que si, et nous les suivons à la trace.

    L’agent Hansen et Alex étaient assis côte à côte en face d’une cloison s’arrêtant à mi-hauteur, afin qu’ils puissent effectuer le jeu-questionnaire sur les créatures du peai sur un ordinateur du Polidorium fixé au mur. Ils avaient quitté Anzio avec cinq agents supplémentaires à bord, qui étaient descendus à Venise. Il était vingt-trois heures quarante-cinq ; avec l’escale, cela faisait six heures qu’Alex voyageait.

    — Je le connais.

    Gunnar Hansen se pencha en avant en agitant un doigt. Il avait des cheveux blonds légèrement bouclés qui commençaient à se clairsemer, un nez épaté et des joues perpétuellement rouges. Alex avait toujours l’impression que Hansen était un Viking que l’on avait capturé et rasé.

    — Stikini.

    Alex répéta le mot, les yeux sur les lettres d’argent qui tournaient sur l’écran. Un compte à rebours de trente secondes avait démarré. Stikini.

    — On dirait des pâtes.

    — C’est juste que tu as faim.

    Hansen indiqua d’un geste un paquetage, un sac à dos du Polidorium habituellement rempli de toute sorte de matériel, mortel ou pas, accroché à une patère en face d’eux, à côté d’une issue de secours.

    — J’ai des barres de céréales.

    — N’y avait-il pas un agent de bord ? demanda Alex en levant les yeux.

    Hansen opina.

    — C’est vrai. Où est-il ?

    Par-dessus le dossier de son fauteuil, Alex regarda à l’arrière de l’avion.

    — Personne dans la partie cuisine.

    Son cou le démangeait. Alex tira sa chemise qu’il portait depuis vendredi matin, pourvue d’un « col roulé » en polyvinyle souple légèrement volumineux, fileté de brins d’argent et gravé de croix. Ils en avaient porté toute la fin de semaine à l’École des créatures au cas où l’une des créatures en cage ne s’échappe. Il aurait eu besoin de ciseaux pour le couper, mais il n’avait pas réussi à en trouver. En attendant, un vampire pouvait probablement l’arracher s’il était vraiment motivé. Alex était donc mal à l’aise.

    Et il avait faim. Quand il avait douze ans, au cours d’un défi lancé par son père, Alex avait vécu pendant trois jours en se nourrissant uniquement de ce qu’il pouvait cueillir ou attraper à côté de leur ferme dans l’Oklahoma, l’une des quelques propriétés que possédait sa famille aux États-Unis. C’était en janvier, quand les arbres étaient gelés et que la neige recouvrait le sol. Et il s’était bien débrouillé. Mais maintenant, on aurait dit que son estomac gargouillait toutes les trois heures, le rendant distrait et énervé.

    Stikini, le mot argenté continuait à faire des ronds. Cinq secondes. Ils auraient alors la réponse et perdraient des points.

    Comme s’il entendait les râles mentaux d’Alex, un homme grand et sec, avec des mèches de cheveux châtains et des lunettes, ouvrit la porte de la cabine de pilotage, apparaissant avec un plateau vide. Quand Alex vit les lunettes de l’agent de bord, ses yeux le piquèrent ; il avait hâte d’enlever ses lentilles.

    — Le voilà, dit Hansen.

    L’agent de bord ferma la porte du cockpit et leur jeta un coup d’œil, puis se dirigea vers la cuisine, sans doute pour aller chercher de quoi se sustenter.

    Une image se forma dans l’esprit d’Alex, l’image d’un vampire qui disparut.

    — Choctaw, dit Alex à l’ordinateur. Le stikini est un vampire choctaw qui se déguise habituellement en hibou.

    Dès que l’ordinateur enregistra les mots clés prononcés par Alex, le compte à rebours s’interrompit et le diagramme d’un vampire-hibou apparut.

    — Pas mal, dit Hansen. Mais pour moi, ça ressemble à un hibou.

    — C’est un hibou vampire diabolique, dit Alex en souriant.

    Mais il se passait quelque chose.

    Quand Alex avait pensé au hibou, c’était venu à son esprit d’un coup, comme si une partie de son cerveau s’était ouvert et avait grondé. Alex regarda l’agent de bord, occupé à sortir des sandwichs enveloppés de film plastique d’un réfrigérateur dans la cuisine. Il ne vit rien sur l’agent de bord.

    Alex se leva et s’engagea dans l’allée en passant devant Hansen.

    — Excuse-moi.

    — Veux-tu que je mette sur pause ? demanda Hansen.

    Debout dans l’allée, près de l’issue de secours, Alex ne répondit pas. Peut-être était-il fou, mais il toucha la porte du cockpit gris foncé et sentit le plastique fin se plier légèrement sous le bout de ses doigts. S’il comprenait bien le sens du bourdonnement dans sa tête — et vraiment, on ne pouvait pas dire que c’était tout à fait le cas —, il était certainement capable de sentir le mal à travers une porte en plastique.

    Il ne sentit rien.

    Alex se retourna et haussa les épaules en regar-dant Hansen, tandis qu’il regagnait leurs sièges côté cloison.

    — Ça va ? demanda Hansen, l’air un tout petit peu inquiet.

    — Oui. Désolé. Je crois que l’agent de bord va apporter des sandwichs.

    Alors qu’Alex s’asseyait, Hansen se leva et tendit la main vers son paquetage.

    — Tu sais, je vais quand même prendre une barre de céréales.

    — Prends-en une pour moi.

    Alex se tourna vers l’écran.

    — Voyons le prochain vamp…

    La porte du cockpit s’ouvrit brusquement et tomba en morceaux.

    Une image brouillée et sombre fusa dans l’air, fonça sur Hansen et envoya l’agent valser d’un bout à l’autre de la cabine. Alex vit les jambes de Hansen heurter un rang de sièges à l’arrière et l’homme, entraîné par son propre poids, fit des roulades et finit par s’écraser contre la cloison du fond.

    L’image floue dans la cabine s’atténua et devint ce qu’Alex savait déjà qu’il était : un vampire, même si c’en était un qu’Alex n’avait jamais rencontré. L’uniforme de pilote du Polidorium qu’il portait était trop juste pour les muscles du vampire et Alex vit des cheveux gris et ternes sous la casquette de pilote tandis qu’il inspectait la cabine à la recherche de ses adversaires.

    Alex regarda de nouveau vers le cockpit et comprit son erreur. Les morceaux de porte encore accrochés au chambranle faisaient environ cinq centimètres d’épaisseur et étaient en métal recouvert d’une fine couche de plastique sur le dessus. Quand la porte avait été ouverte une fois, il avait brièvement senti quelque chose, un parfum diabolique s’était échappé du cockpit. Mais autrement, la porte était trop épaisse pour qu’on sente quoi que ce soit à travers, même en la touchant.

    Alex pouvait voir un autre vampire, à l’apparence humaine, si ce n’était sa peau d’albâtre et ses yeux qui semblaient scintiller de noir, toujours assis à l’intérieur du cockpit, aux commandes de l’avion.

    — Maîtrise-le ! fit un rugissement provenant du cockpit.

    Le corps d’Alex fut traversé par une poussée d’adrénaline qui entraîna des picotements dans ses doigts et il sentit monter la panique. Il était dans un avion avec des vampires et… et les questions commencèrent.

    Le picotement dans ta poitrine n’est qu’une tentation de perdre le contrôle. Ne l’écoute pas. Pose-toi les questions. Que se passe-t-il ?

    Le pilote vampire émergea alors du cockpit, courut vers l’arrière et Alex entendit un cri avant que l’agent de bord, qui était déjà en train de bégayer à la radio, ne devienne soudain silencieux.

    Des vampires, pensa Alex.

    Qu’est-ce que tu as ?

    Alex regarda le paquetage de Hansen, pendu là où l’agent l’avait laissé. Il jeta un bref coup d’œil au corps avachi de Hansen. Dans le paquetage se trouvaient toutes sortes de petites armes : un ou deux pieux, des grenades d’eau bénite et probablement un pistolet. Le pistolet ne serait d’aucune utilité dans un avion, pensa Alex, et de toute façon, il n’en avait jamais utilisé. Son propre paquetage, placé dans le compartiment bagages au-dessus des sièges, ne contenait jamais de pistolet. Il s’y trouvait en revanche une arme utile dans les espaces restreints et il espérait qu’il en serait de même dans le paquetage de Hansen.

    Alex bondit vers le paquetage et l’attrapa avant de se tapir contre la cloison. L’instant d’après, il fourrageait dans le sac et trouva ce qu’il cherchait — une arme ressemblant à une arbalète, étroite et longue de quarante-cinq centimètres, entièrement contenue dans un lourd emballage en plastique composite et chargée d’une cartouche en bois d’aubépine filetée d’argent. Une polyarbalète.

    Alex entendit hoqueter un peu plus loin, dans la cuisine, et il regarda au-delà du corps de Hansen. Le vampire habillé en pilote n’avait en fait pas tué l’agent de bord. Il le tirait, son bras passé autour du cou et des épaules de l’agent de bord.

    — Toi ! appela le vampire avec l’uniforme de pilote, pointant Alex du doigt.

    L’agent de bord se déplaça tout seul, ses jambes se mouvant à toute allure pour suivre le vampire musclé.

    Alex ne perdit pas de temps avec la polyarbalète. Il attrapa une grenade en verre, sentit remuer l’eau bénite à l’intérieur et la lança. La boule de verre atterrit parfaitement, avec un gros crac, sur la tête du vampire. Elle fit tomber sa casquette et l’eau jaillissant parmi les tintements de verre fit grésiller la chair du vampire. Le vampire découvrit ses crocs, mais il ne lâcha pas l’agent de bord.

    — Non, non.

    Le vampire secoua la tête. Ses cheveux grésillaient et, l’espace d’un instant, sa peau sembla bouillir. Il serra le cou de l’agent de bord et enfonça l’ongle, démesurément long, de son pouce juste dans le creux de la mâchoire de l’homme mince. Les yeux de l’agent de bord s’arrondirent de terreur derrière ses lunettes.

    — Nous regrettons qu’il y ait eu des turbulences, mais si vous obéissez aux consignes du personnel de vol, tout devrait rentrer dans l’ordre.

    Le pilote avait un accent. Amérique centrale, supposa Alex, du fait que tous ses s devenaient des ch.

    Le bourdonnement rugissait dans la tête d’Alex et il réalisa que l’autre vampire, dans le cockpit, pourrait arriver sur lui dans une seconde, alors il se plaqua contre le mur, la main sur le paquetage. Il pouvait attraper la polyarbalète. Serait-il capable d’atteindre le vampire sans toucher l’agent de bord ? Le carreau mettrait-elle moins de temps à atteindre le pilote que celui-ci à esquiver ou à trancher la gorge de l’agent de bord ?

    — Que voulez-vous ? demanda Alex.

    — C’est ça l’idée, dit le vampire, en tournant la tête vers l’ordinateur sur la cloison. J’ai besoin que tu enlèves cette tablette tactile.

    Alex se déplaça de quelques centimètres le long du mur, jusqu’à être de l’autre côté de son siège et de la cloison, afin de voir l’écran. Il affichait toujours l’image du stikini.

    L’ordinateur était une tablette du Polidorium insérée dans le mur ;

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