Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Les 7 clés de l'arc-en-ciel
Les 7 clés de l'arc-en-ciel
Les 7 clés de l'arc-en-ciel
Livre électronique185 pages2 heures

Les 7 clés de l'arc-en-ciel

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un homme, amnésique et perclus de contusions, reprend conscience sur des rivages inconnus. Au bout de la jetée, le vieil Augustin Fresnel lui raconte la planète Fovéa et l’informe de sa mission. Son nom : Arjun Falis. Était-il attendu sur cette terre figée, insolite, peuplée d’humains recréés, qui recèle les secrets d’une terrible destinée ? Louis de Broglie et les savants de la fraternelle des Êthologues en débattront. Arjun Falis découvrira-t-il l’origine de l’alternance aléatoire des jours et des nuits ? Réussira-t-il à expliquer l’étrange phénomène qui pousse les ombres à disparaître et la température à baisser inexorablement ? Parviendra-t-il à interpréter les écrits du grimoire perdu, le mystérieux Wobol, dont les lignes prophétisent l’extinction de l’astre de Fovéa - que ses habitants ont surnommé Scialy, sans trop savoir pourquoi. Certains, comme l’artiste peintre Kaloryne Macula, soupçonnent un complot millénariste universel. Peut-être y a-t-il, en cela, une part de vérité. Au fil du périple, Arjun Falis se met à douter de l’existence même de Fovéa. Serait-il victime d’une hallucination, ou le cobaye d’une expérience scientifique inconcevable ? Au terme du voyage, découvrira-t-il la vérité ?
LangueFrançais
Date de sortie18 févr. 2014
ISBN9782312021119
Les 7 clés de l'arc-en-ciel

Lié à Les 7 clés de l'arc-en-ciel

Livres électroniques liés

Science-fiction pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Les 7 clés de l'arc-en-ciel

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Les 7 clés de l'arc-en-ciel - Philippe Claire

    cover.jpg

    Les 7 clés

    de l’arc-en-ciel

    Philippe Claire

    Les 7 clés

    de l’arc-en-ciel

    La légende du WØBOL

    The White Old Book on Light

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    Du même auteur

    Faire la pluie ou le beau temps, Buchet-Chastel, © 2005.

    Avertissement au lecteur

    Les chiffres supérieurs placés dans le texte, exemple : lumière ¹², renvoient aux notes et aux annexes de l’auteur en fin d’ouvrage.

    Les codes « QR », présents dans l’ouvrage, pointent vers des contenus multimédias.

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-02111-9

    Prisme

    Scintilla 11

    Un éclat sur le rivage 13

    Rencontre avec l’histoire 15

    Mission Topaze 20

    Hallucination indigo 29

    Photonologia 29

    La fraternelle des Êthologues 32

    Trichroma 41

    Neckar-speculum 57

    Zone-heidelberg 58

    Cauchemar bleu 65

    Les marches de jade 79

    Bliksems et Farfadets 79

    Sankta Lucia 89

    Voûte étoilée 97

    Albédo 0,39 97

    Auréoline 104

    Au seuil d’Azahar 111

    Fantasmascope 112

    Nascienta 118

    La 7e clé 127

    Glossaire 135

    Notes & Indices 137

    Illustration

    Pascal Delahaie.

    Clin d’œil amical aux relecteurs

    Émilia Ndiaye, Lény Oumraou, Jean-Pierre Descamps.

    Remerciements

    Françoise Viénot, Domingos de Souza Meneses, Philippe Zarka, Thierry Dufour, Brian Aldiss, Bernard Angénieux, Gérard Bouilly, Apoutsiak le voyageur, Michel Roueil, Jean-Pierre Simon.

    Certaines maladies font prendre les pensées,

    phénomènes transitoires, pour des faits.

    Que dire alors de la lumière, comme premier messager du réel.

    Philippe Claire

    img1.jpg

    Scintilla

    Conte fantastique ? Quête initiatique ? Roman de science-fiction baroque ? Ouvrage de vulgarisation scientifique ? Ode onirique à la technologie triomphante ? Jeu d'ombres et d'énigmes ? Rien de tout cela, et un peu tout à la fois. Philippe Claire, que son nom prédestinait peut-être à nous livrer cette histoire de lumière, s'aventure dans un nouveau style d'écriture avec un plaisir manifeste. Son récit, écrit dans un langage d'une méticuleuse recherche, nous conte l'étrange aventure d'un voyageur sans mémoire, jouet de lui-même et de ses créatures. Le texte regorge de références, d'énigmes, de paraboles, de jeux de mots, autant de pistes que le lecteur curieux pourra suivre, autant de fils qu'il pourra tenter de démêler - probablement pas tous à la première lecture. Les esthétiques dessins de Pascal Delahaie en font partie. Au passage, on découvre quelques fragments de la vie de scientifiques ayant étudié la lumière, quelques éclairages (c'est le cas de le dire) sur des réalisations technologiques ayant trait à la lumière, cette dernière étant le véritable fil rouge du récit. Rien d'exhaustif dans ces flashes (décidément !) de culture scientifico-technique, juste une invitation pour le lecteur intéressé à aller voir un peu plus loin, en commençant par les notes et annexes - précises - de fin d'ouvrage.

    On peut saluer cette tentative d'un genre nouveau - qui n'a rien d'évident - de transmission de la culture scientifique. Cette dernière, fondement d'un esprit rationnel critique, est plus que jamais nécessaire dans un monde toujours plus technologique, ne serait-ce que pour ne pas se cantonner au rôle de consommateur passif de produits « high-tech ». Mais sa transmission est parfois rébarbative ou perçue comme telle à une époque ou l'immédiateté et le ludique sont la règle tandis que l'effort (de compréhension, notamment) est dévalué.

    Philippe Claire tente de contourner cette difficulté en incorporant science et technique à l'histoire qu'il nous conte. Le lecteur jugera de la pertinence et du succès de cette entreprise.

    Philippe Zarka

    Philippe Zarka, alias Happa Pilezkir dans le roman, est Directeur de Recherche au CNRS.

    Laboratoire d'Études spatiales et d'instrumentation en astrophysique (LESIA, UMR CNRS 8109).

    Un éclat sur le rivage

    ÉCLAT BLANC. Cette nuit-là, Cynthia roulait à vive allure sur la nationale. Tempête, pluie visqueuse, lumière et tumulte. Pare-brise bariolé de gouttelettes rampantes, blanc, rouge, soudain du bleu vif. Éblouissement, barrage. Au policier, elle explique, « Mission de la plus haute importance ». Lourde amende et réprobation. Mais c’est Alexandre qui occupe ses pensées. Son cœur se serre davantage. Après tout, se porter volontaire l’exposait aux risques de la mission. Oui, mais pourquoi avec tant d’empressement ? Quelque chose avait dû se produire. Non loin de là, une Citroën DS, vitres noires et gyro cobalt, précédée de blindés légers, avait surgi de la Base aérienne 123. Elle filait aussi vers le pharaonique bâtiment du StæP.

    Il était une fois. Ailleurs, avant…

    ÉCLAT BLANC

    Bref

    Blanc

    Long

    Blanc

    Bref

    OCCULTATION

    Blanc

    Bref

    Long

    Clarté, impression d’une psyché emmurée

    Chaleur, sensation somatique d’un corps malmené

    Douceur d’un voile sombre dessillant lentement l’éclat

    Violence paisible d’une lumière précise comme une épingle de feu.

    Conscience du murmure des vaguelettes, clapotis sur les récifs, odeur d’iode piquante et embruns sur un visage redécouvert. Une voix parlait continûment… illusion auditive. Son corps endolori, lové en fœtus, se dépliait lentement. Ses yeux s’entrouvrirent.

    Toujours la même séquence lumineuse sans cesse répétée

    . – .    .–

    RENCONTRE AVEC L’HISTOIRE

    U

    NE OMBRE VACILLANTE s’adressait effectivement à lui, ce n’était pas une hallucination :

    – Nom d’un pétard d’ectropion ! Monsieur, vous m’entendez ? Je vous ai aperçu de là-haut… son index osseux pointait un phare.

    Ébloui par l’intense faisceau lumineux, l’homme, incrédule, une main en visière, essayait de dévisager l’apparition. Si cet éclair provient d’un ouvrage maritime, pensa-t-il, ce dernier devrait se situer au moins à cinq nautiques. Devant sa perplexité silencieuse, la vieille silhouette poursuivit :

    – Avant de vous rejoindre, j’avais aperçu la signature infrarouge d’un corps se réchauffant au bord de la falaise.

    L’inconnu recouvrait la vue, ses yeux s’accommodant graduellement à l’étonnante clarté ambiante. Pourtant d’un naturel paisible, son attitude traduisit de l’agacement :

    – Écoutez, j’ai l’impression que mon corps taillé en pièces est éparpillé sur la rose des vents, je ne sais, ni qui je suis ni où je suis, et encore moins ce que je fais là… Alors épargnez-moi vos élucubrations.

    Après une courte pause, il reprit avec vigueur :

    – Il y a juste un instant, j’étais dans une pièce immaculée, des gens s’affairaient autour de moi au milieu d’une multitude d’appareils sophistiqués. J’ai ensuite pénétré dans un ascenseur qui a entamé une descente rapide. Puis plus rien. L’obscurité, le silence. Je dois souffrir d’amnésie, suite au choc de mon arrivée.

    Sa respiration sifflait, douloureuses contusions :

    – Et vous, qui êtes-vous ?

    Le vieil homme s’assit gauchement à ses côtés :

    – Ici, on m’appelle le vieux Fresnel, ou Augustin la lentille. Car, de longues mains et sous d’autres cieux, on dit que j’aurais œuvré dans le domaine de l’optique et inventé la lentille à échelons. Cette innovation est utilisée dans beaucoup de domaines, des phares maritimes jusqu’à l’éclairage des blocs opératoires. À propos de santé, voyez-vous, une tuberculose foudroyante m’ayant emporté à l’âge de trente-neuf ans, les seuls privilèges que je vois à ma présence sur ce sol, c’est de connaître le grand âge, encore vaillant, et de côtoyer des personnalités que la chronologie authentique ne m’aurait pas permis de rencontrer. Mais j’aimerais quand même connaître le fin mot de l’histoire, car je ne vous cache pas ma lassitude.

    Il inclina son crâne chenu, sa fossette au menton frémit quand il reprit d’une voix monocorde :

    – J’aurais également déterminé les formules de réfraction de la lumière en élaborant la notion de longueur d’onde, et je me serais opposé à la théorie corpusculaire de notre ancêtre Isaac, comme Huygens avant moi. Je me rappelle aussi avoir défendu avec ardeur le phénomène ondulatoire de ladite lumière, jusqu’à épuisement{i}. Cependant, ma théorie ne s’est pas imposée immédiatement. Non ! Il y a eu des résistances. Mais l’avenir m’a donné raison. Quelques décennies plus tard, le prince de Broglie, avec son hypothèse, a démontré l’exactitude de mes travaux, sans pour autant nier l’existence de particules de lumière. Ainsi était né le dualisme onde-corpuscule. Cela lui a valu le Nobel de physique…

    La fin de sa phrase s’estompa dans un soupir, presque envieux. Encore engourdi, l’inconnu s’était légèrement écarté. Il se disait que ce Fresnel était un personnage bien étrange, évasif sur ses travaux, et paraissant avoir perdu la notion du temps. Voire, en partie, la raison. En revanche, ses propos, semble-t-il, étaient familiers. Comme une impression de déjà-vu. À l’opposé de cet endroit qui ne lui disait rien. Il se rendit compte qu’il avait pensé tout haut :

    – Voyez-vous, lui répondit l’érudit, nous sommes sur la planète Fovéa. Elle tourne autour de Scialy, une modeste étoile située au cœur du double amas de Persée. Un monde insolite, dénué de tout élément tangible de mémoire. Les Fovéains sont un peu comme des orphelins. Ils se sentent dépossédés d’un facteur essentiel à l’évolution d’une espèce et à la cohésion d’une civilisation, l’inconscient collectif.

    Il fit une pause, préoccupé, puis continua :

    – Cet univers figé semble avoir surgi du néant. Bien entendu, nous découvrons, çà et là, quelques traces scripturales et sommes témoins de météores inexpliqués.

    Le voyageur était captivé et de plus en plus intrigué. Fresnel, lui, ne tarissait pas :

    – Peut-être est-ce un monde sans souvenir ? Une planète jumelle de la vôtre, où l’une des grandes questions : « Qui sommes-nous », ne peut pas obtenir de réponse… Nous avons quand même décrypté quelques anti-mythes. Je vous conterai bientôt celui qui vous concerne.

    Le savant s’amusa du bon mot en secouant doucement les épaules :

    – Notre cosmogonie raconte, reprit-il, qu’il y a fort longtemps, le Grand principe architectural a créé une quantité incommensurable d’univers juxtaposés. Vous n’êtes pas sans savoir que matière et antimatière cohabitent, tout comme le visible et l’invisible.

    L’homme se souvint alors des premiers mots de Fresnel :

    – Vous me disiez avoir vu la chaleur de mon corps, vous vous moquiez de moi ?

    – Non, non ! s’exclama le vieil homme, les Fovéains discernent, en plus de la partie habituellement visible du spectre du rayonnement électromagnétique, si bien irisé par l’arc-en-ciel, les ultraviolets et les infrarouges. Il m’est donc impossible de vous décrire notre environnement de manière convenable, il est trop différent du paysage que vous percevez. C’est pourquoi, nous autres Fovéains attachons une grande importance à la lumière.

    L’emphase excessive qui appuya le dernier mot fit sourire l’inconnu. Mais déjà le savant poursuivait son monologue :

    – La lumière constitue un élément fondamental de l’univers. Elle a d’abord un rôle psychologique. Rendez-vous compte, la vue fournit une grande proportion des informations que nous recevons de notre environnement. Ensuite, une fonction technique, de nombreuses sciences ont pour objet l’étude, ou la mise en œuvre des propriétés de la lumière. Les recherches sur la perception cérébrale de la couleur ont permis une avancée considérable des connaissances en neurophysiologie.

    – Monsieur Fresnel, je saisis à peu près ce que vous dites, mais j’ai du mal à imaginer une vision qui discernerait plus de longueurs d’onde que la mienne.

    – Je vais répondre volontiers à votre question, mais ne pensez-vous pas que nous pourrions faire quelques pas pendant que la clarté persiste, ça vous fera le plus grand bien. Suivez-moi, on va emprunter le raidillon qui rejoint la plage.

    L’inconnu déploya son

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1