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Chute de l’Ombre: Le Monde de l'Ombre - tome 3
Chute de l’Ombre: Le Monde de l'Ombre - tome 3
Chute de l’Ombre: Le Monde de l'Ombre - tome 3
Livre électronique460 pages6 heures

Chute de l’Ombre: Le Monde de l'Ombre - tome 3

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À propos de ce livre électronique

Dans les coins sombres de notre monde s’étend le Monde de l’Ombre, une société de vampires qui se nourrissent des vivants. À Austin, au Texas, une femme doit trouver une façon de concilier ces deux mondes sans avoir à en sacrifier un au profit de l’autre...

Pendant trois ans, Miranda Grey-Salomon a réussi à garder son rôle de Reine des Vampires du Sud séparé de sa carrière musicale récompensée d’un prix Grammy. Mais aujourd’hui, ses deux vies commencent à se télescoper, menaçant tout ce pour quoi ont travaillé Miranda et David, son Primat.

Comme si cela ne suffisait pas, tout le Conseil des Insignes est arrivé à Austin pour son sommet décennal, emportant dans sa vague le Primat James Hart du Nord-est, l’ennemi juré venu se venger de ceux qui ont osé le défier. Tandis que les machinations de Hart amènent des débordements de violence dans le Sud, Miranda et David reçoivent une offre d’aide inattendue de la génitrice de David, une vampire ancienne et puissante possédant un savoir qui pourrait assurer leur salut — ou leur perte.
LangueFrançais
Date de sortie9 janv. 2017
ISBN9782897675561
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    Aperçu du livre

    Chute de l’Ombre - Dianne Sylvan

    C1.jpg

    Feu de l’Ombre

    ce qu’ils en pensent

    « J’ai vraiment adoré ce livre ! C’était comme si j’attendais cette histoire et qu’elle m’était tombée tout simplement entre les mains. J’ai été conquise. Amateurs d’histoires de vampires de partout dans le monde, j’ai trouvé la nouvelle série à suivre, et c’est le Monde de l’Ombre, de Dianne Sylvan. Les rebondissements qui ponctuent le livre de Sylvan m’ont tenue en haleine… La reine Miranda est l’un des personnages féminins les plus forts qu’il m’ait été donné de voir, et cette série fera facilement sensation ! Je ne peux tarir d’éloges. Magie, mystère, intrigue et personnages bien campés. Feu de l’Ombre contient à la fois l’action captivante, le romantisme et les effusions de sang que je souhaite trouver dans un livre. »

    — Fresh Fiction

    « Le style de Dianne Sylvan est captivant. Elle a créé un monde qui vous envoûtera dès les premières lignes. Son écriture est fluide et soutenue. Feu de l’Ombre suit la même trame presque parfaite que le premier tome… J’ai adoré le suspense et la façon créative dont Dianne Sylvan tient le lecteur en haleine. »

    — Nocturne Romance Reads

    « Miranda est le genre d’héroïne que j’aime rencontrer. Elle ne tombe pas tout de suite sous le charme de David ; elle le pousse à gagner sa confiance… Dans l’ensemble, ce livre est rafraîchissant. »

    — Night Owl Reviews

    « Si vous avez pensé que La reine des ombres était fantastique, vous serez renversé par Feu de l’Ombre… Dianne sait vraiment comment vous arracher le cœur et vous faire vivre toutes les émotions des personnages pendant la lecture. Courez l’acheter. Si vous n’avez pas déjà lu La reine des ombres, courez l’acheter aussi, parce que vous ne voudrez pas manquer ça. »

    — Urban Fantasy Investigations

    « Feu de l’Ombre contient tout ce que j’aime d’un roman fantastique urbain — une héroïne qui déchire et beaucoup d’action, des personnages convaincants et un univers captivant. Feu de l’Ombre est tout ça — et je suis impatiente de voir la suite. »

    — Michelle’s Book Blog

    « Feu de l’Ombre suit La reine des ombres de plusieurs façons, et l’on se demande si l’on arrivera à tourner les pages assez vite. Dianne Sylvan a vraiment créé un univers de vampires dont je voudrais faire partie pendant des années… Feu de l’Ombre était un livre phénoménal du début à la fin. Lorsque vous tournerez la dernière page, vous souhaiterez ne pas l’avoir fait, parce que l’attente pour le troisième tome de cette série de vampires formidable sera douloureuse à ce point. »

    — Mystifying Paranormal Reviews

    « Dianne Sylvan est la reine de la narration qui prend aux tripes. Elle amène l’histoire exactement où elle pense qu’elle doit aller, même si ce n’est pas propre… J’ai adoré. Même les parties plus dures, plus corrosives. Sylvan explore des zones où les autres auteurs n’osent aller. Et je l’en félicite. »

    — The Spinecracker

    La reine des ombres

    ce qu’ils en pensent

    « Le début explosif de Sylvan regorge d’action captivante, de romantisme et de vampires délicieusement nerds… Son irrésistible incursion dans le monde des vampires, ses personnages attachants et une intrigue complexe et résolument féministe vous feront désirer ardemment une suite. »

    — Publishers Weekly (mention spéciale)

    « La reine des ombres m’a captivée… Dianne Sylvan a réinventé une ville d’Austin complexe, sombre et sexy, peuplée de personnages que j’ai envie de revoir. Dianne Sylvan possède un style expressif et conserve un rythme endiablé jusqu’au bout. Prenez un siège. Restez tranquille. Profitez du spectacle. C’est intense, sombre, sexy, avec juste la bonne dose d’humour. Vous cherchez une nouvelle dépendance ? N’allez pas plus loin. »

    — Devon Monk, auteure de Magic Without Mercy

    « La reine des ombres m’a accrochée dès la première page et ne m’a plus lâchée. L’héroïne, Miranda, est vulnérable et courageuse, et possède des pouvoirs magiques dont elle ne soupçonnait même pas l’existence. Le vampire David Salomon est aussi puissant et brave qu’il est séduisant. Dianne Sylvan fait une incursion originale dans le monde des vampires. J’ai vraiment adoré, et j’attends avec impatience son prochain livre. C’est une conteuse habile et talentueuse qui sait vraiment comment écrire un livre d’enfer ! »

    — Angela Knight, auteure à succès de Master of Shadows, citée par le New York Times

    « Dianne Sylvan est une auteure incroyablement talentueuse. Elle plonge le lecteur non seulement dans l’histoire, mais dans la moelle même d’un personnage qui commence à douter de sa prise sur la réalité. Si vous ne connaissez pas la région d’Austin, elle n’aura plus de secrets lorsque vous refermerez le livre… La reine des ombres se conclut en fanfare et laissera le lecteur euphorique. »

    — Sacramento Book Review

    « Mon livre préféré jusqu’ici en 2010… Touchant, bien écrit, haletant et sensuel, c’est un roman qu’il ne faut pas manquer. »

    — Fantasy Literature

    « Il est vraiment agréable de voir le personnage de Miranda passer du statut de victime à celui d’héroïne en pleine possession de ses moyens… Les personnages de soutien sont également bien développés, ce qui apporte de l’équilibre et de l’étoffe à ce roman d’amour surnaturel hautement divertissant. »

    — Monsters and Critics

    « Cette succession régulière de peur, de méfiance et d’amour a touché mes cordes sensibles… Suivre l’évolution de la relation entre Miranda et David a été un vrai plaisir. Voir Miranda devenir une vraie guerrière a été la cerise sur le gâteau. »

    — Bitten by Books

    « La reine des ombres fera sentir des choses au lecteur. Il lui fera sentir les émotions des personnages et ses propres émotions… Une note parfaite. Hautement recommandé. »

    — Romance Reviews Today

    Copyright © 2012 Dianne Sylvan

    Titre original anglais : Shadow’s Fall

    Copyright © 2016 Éditions AdA Inc. pour la traduction française

    Cette publication est publiée en accord avec Penguin Group

    Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.

    Éditeur : François Doucet

    Traduction : Kurt Martin

    Révision linguistique : Féminin pluriel

    Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux

    Conception de la couverture : Matthieu Fortin

    Photo de la couverture : © Thinkstock

    Mise en pages : Amélie Bourbonnais Sureault

    ISBN papier 978-2-89767-554-7

    ISBN PDF numérique 978-2-89767-555-4

    ISBN ePub 978-2-89767-556-1

    Première impression : 2016

    Dépôt légal : 2016

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives du Canada

    Imprimé au Canada

    Participation de la SODEC.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

    Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.

    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Sylvan, Dianne, 1977-

    [Shadow’s fall. Français]

    Chute de l’ombre

    (Le monde de l’ombre ; tome 3)

    Traduction de : Shadow’s fall.

    ISBN 978-2-89767-554-7

    I. Martin, Kurt, 1970- . II. Titre. III. Titre : Shadow’s fall. Français. IV. Collection : Sylvan, Dianne, 1977- . Monde de l’ombre ; t. 3.

    PS3619.Y485C5814 2016 813’.6 C2016-941785-9

    Conversion au format ePub par:

    Lab Urbain

    www.laburbain.com

    À Amber : tout est de ta faute

    Première partie

    L’envol du phénix

    1

    — Êtes-vous sûre que ce primat est bien celui que nous cherchions ?

    De l’endroit où elle était agenouillée devant l’estrade, Lydia leva les yeux vers la femme qui était assise devant elle, regardant directement dans ses yeux clairs et froids qui emmagasinaient plus d’un millénaire de souvenirs.

    — Oui.

    — Nous nous sommes déjà retrouvées dans cette situation, mon enfant, et vous avez fait chou blanc… à deux reprises.

    — Je sais, Mère. J’ai subi le châtiment que vous m’avez imposé.

    — Vous comprenez les conséquences si vous deviez échouer de nouveau. Le temps est écoulé, Lydia. Si ce n’est pas le bon, si quelque chose va de travers, il n’y aura pas d’autre chance. Tout ce que nous avons accompli nous a conduites jusqu’à ce point.

    — Je comprends. Je vous donne ma parole, comme je vous ai donné mon sang. Nous ne connaîtrons pas l’échec.

    L’ancienne baissa les yeux. Elle toucha inconsciemment l’amulette suspendue à son cou. Le même feu qui avait forgé les Insignes l’avait aussi forgée. Mais la sienne était d’un genre à part. Elle se transmettait à travers les âges à un successeur désigné, pas par hasard. Elle régnait sur l’Ordre depuis aussi longtemps que pouvait se le rappeler Lydia… et c’était très long. Une fois, elle avait eu l’intention de céder sa place, transmettant ses pouvoirs et sa position à quelqu’un qu’elle avait élevé et aimé comme son propre enfant, pour se voir ensuite rejetée, trahie. Personne dans l’Ordre n’en parlait jamais, mais Lydia connaissait toute l’histoire, tout comme elle savait ce qui les guettait tous si elle ne remplissait pas sa mission.

    Avait-elle rêvé, ou les yeux de l’ancienne étaient-ils mouillés ? Ou n’était-ce qu’un jeu de lumière ?

    — J’aurais aimé ne pas en arriver là, dit-elle presque pour elle-même.

    Elle semblait aussi presque transparente, comme si son existence n’était plus qu’une ultime feuille desséchée suspendue à une branche nue.

    — En voyant les pièces du puzzle se mettre en place, poursuivit-elle, j’ai prié pour me tromper… et pourtant, nous y voilà.

    Lorsque son regard se reporta sur Lydia, il s’était pourtant durci.

    — Alors, allez-y, dit-elle. Faites en sorte qu’il comprenne son rôle dans tout ça. Tout doit se passer exactement comme il a été écrit. Ce n’est qu’ainsi que nous serons sûrs que notre peuple échappera au feu qui consume tout.

    Lydia se leva lentement.

    — Je suis à votre service, comme toujours, Mère.

    En lâchant un soupir presque éteint, l’ancienne tendit les mains, et Lydia s’avança et prit la boîte sculptée en bois qu’on lui présentait. Une des mains de la prêtresse se posa sur la tête de Lydia en signe de bénédiction, et Lydia ferma les yeux.

    — Puisse la Mère des ténèbres vous guider, puisque vous portez le sort du Monde de l’Ombre entre vos mains.

    Lydia esquissa un sourire.

    — Je serai bientôt de retour.

    Leurs regards se croisèrent une fois encore, et cette fois, oui, Lydia était sûre d’avoir vu des larmes.

    — Au revoir.

    La nuit, en Californie

    Une brise de début d’été soulevait le bas des rideaux en exposant, doucement mais impudiquement, les appuis nus des fenêtres ouvertes qui se trouvaient derrière. La nuit qui s’achevait était fraîche et tranquille, et une légère odeur de mer flottait dans l’air. Le hululement d’une chouette était le seul bruit qui perçait la nuit dehors, et le tapotement rythmique des doigts sur les touches d’un clavier, le seul à l’intérieur, jusqu’à ce qu’une voix demande :

    — Tu viens te coucher ?

    Le primat Deven O’Donnell leva les yeux de l’écran de son portable.

    — Bientôt.

    Jonathan était appuyé sur le chambranle de la porte, les bras croisés.

    — Qu’est-ce que tu fais ?

    — Je commande la mort de quelqu’un.

    — Bien sûr, à quoi pensais-je ?

    Deven sourit.

    — Je t’ai dit il y a de nombreuses années qu’il valait mieux ne pas tout savoir.

    Jonathan haussa les épaules.

    — Je voulais tout savoir à ton sujet. À cette époque, je pensais qu’une telle chose était possible.

    Le Primat baissa le regard sur l’écran, puis reporta son attention sur son consort, qui était échevelé et fatigué, et assurément la chose la plus magnifique que Deven pouvait imaginer en ce moment. La seule chose qui aurait pu rendre Jonathan plus séduisant encore aurait été une bouteille de scotch entre ses mains.

    — Tu me connais mieux que quiconque en ce monde, mon amour… assez bien pour savoir que j’ai toujours mes secrets.

    Ce fut au tour de Jonathan de sourire.

    — Et assez bien, tu devrais le savoir, pour que tu n’aies pas autant de secrets que tu le crois.

    Ils soutinrent mutuellement leurs regards.

    — Touché, fit Deven en tendant la main.

    Jonathan marcha jusqu’à lui et prit sa main, tirant le Primat de sa chaise pour le serrer dans ses bras. Deven enfouit son visage dans la chemise de Jonathan, inhalant ce parfum depuis longtemps familier d’immortalité, d’eau de Cologne et de cigare cubain. Cette odeur avait toujours eu l’effet d’enlever un peu de poids sur les épaules du Primat, de lui faire ressentir une paix qu’il n’avait jamais connue avant l’arrivée de Jonathan dans sa vie.

    — Alors, de qui s’agit-il cette fois ? demanda Jonathan, sa voix grondant à l’oreille de Deven. Un dictateur, un concurrent commercial, un fabricant de bougeoirs ?

    — Tu ne veux pas le savoir, répéta Deven en reculant la tête pour croiser le regard de Jonathan. Mais ça vaut quatre millions de dollars.

    Les sourcils de Jonathan s’arquèrent, et il siffla, impressionné.

    — Tu as raison. Je ne veux pas le savoir.

    — Viens, dit Deven. Au lit.

    — Il est seulement quatre heures et demie.

    Deven lui adressa un regard sceptique.

    — Ne viens-tu pas de dire que tu y allais ?

    — Seulement si toi aussi tu y viens, fit Jonathan avec un sourire espiègle.

    — Ah, je vois.

    Deven joignit ses doigts à ceux de Jonathan.

    — Eh bien, ouvre la voie, ajouta-t-il.

    Jonathan sembla surpris, mais, comme d’habitude, ne s’opposa pas.

    Deven ne pouvait dire si son désir allait plus loin que la compagnie de son consort ou que la culpabilité au sujet de ce qui s’était produit à Austin, ou peut-être un peu des deux. Mais au cours des trois années ayant suivi l’événement, il avait mis toute son énergie à faire savoir à Jonathan, de toutes les façons possibles, combien il était merveilleux. Il détestait particulièrement l’idée que Jonathan avait vécu pendant des mois avec la prescience de ce qui se passerait entre Deven et David sans se plaindre, refusant de compromettre l’équilibre des événements futurs. Le « don » de précognition était déjà suffisamment un fardeau ; Deven n’allait pas ajouter à ce poids en agissant comme un gamin gâté — tant qu’il pouvait l’éviter, bien sûr.

    Il était arrivé un moment, la première année, où Jonathan l’avait forcé à s’asseoir.

    — Ne te méprends pas, chéri, j’adore que tu me sautes partout dans la maison, mais si tu le fais uniquement parce que tu te sens coupable d’avoir baisé ton petit ami, tu ferais mieux de laisser tomber.

    Deven pouvait terrasser douze vampires dans un combat à mains nues, mais il savait bien qu’il était un désastre dans le domaine des relations interpersonnelles. Il en avait laissé de nombreuses preuves au cours des siècles, et sur toute la surface du globe. Et même si le lien de l’Insigne garantissait qu’ils seraient toujours amoureux l’un de l’autre, ça ne voulait pas dire que les choses ne pouvaient se faire vraiment tumultueuses de temps à autre, habituellement à cause de ses bévues monumentales. Ils restaient des personnes distinctes, et même si leurs âmes ne faisaient qu’une, ce n’était absolument pas le cas de leurs personnalités.

    Faire assassiner quelqu’un avait été à peu près la seule chose qu’il avait trouvée à offrir à Jonathan. Ce dernier avait laissé passer l’offre.

    Depuis ce temps, les choses s’étaient arrangées. Deven devait encore apprendre à se montrer ouvertement affectueux, et ils se disputaient sévèrement à l’occasion, mais dans l’ensemble, leur relation s’était resserrée. De temps à autre, Deven se demandait si ce n’était pas en partie la raison pour laquelle Jonathan n’avait pas parlé d’Austin avant que ça se produise.

    Difficile d’y répondre. Les gens qui possédaient le don de précognition avaient une étrange façon d’appréhender le destin. Tous les consorts que Deven avait rencontrés s’en sortaient difficilement, mais les plus sages, comme Jonathan, avaient appris à se taire et à laisser les choses arriver comme prévu, parce que bousculer l’ordre des choses entraînait souvent des conséquences plus désastreuses.

    Il resterait bien sûr à le faire comprendre à Miranda, par exemple, qui était déterminée coûte que coûte à forger son propre destin. Il lui faudrait quelques décennies pour comprendre que voir l’avenir et pouvoir le contrôler étaient deux choses entièrement différentes… en supposant bien sûr qu’elle ne se fasse pas tuer avant.

    — Qu’est-ce qui ne va pas ? demanda Jonathan pendant qu’il entrait dans la chambre. Tu es soudainement à une centaine de kilomètres d’ici.

    Deven laissa le consort l’amener jusqu’au lit et commencer à le débarrasser de ses fichus vêtements, incluant les trois poignards qu’il cachait sur lui et que Jonathan excellait maintenant à dénicher.

    — La réunion du conseil, admit-il à contrecœur.

    Il était préférable de jouer cartes sur table. Jonathan ne savait peut-être pas tout ce qu’il y avait à savoir sur son conjoint, mais il connaissait les états d’âme et les expressions de Deven bien plus que ce dernier ne l’aurait souhaité.

    — J’ai un mauvais pressentiment, ajouta-t-il.

    Jonathan sourit, le poussant doucement sur le lit.

    — C’est habituellement ma réplique, ça, chéri. Qu’est-ce qui t’inquiète vraiment ?

    — À part ça ?

    — Je sais que tu n’as pas hâte de te retrouver dans la même pièce que Hart.

    — Il mijote quelque chose, Jonathan. Il ronge son frein depuis trois ans. Claret 8.3 est infiltré, et il est difficile de garder le contact à ce niveau. Pour autant que je sache, nous avons les choses bien en main, mais Hart est instable et peut changer ses plans à tout moment. Je ne peux prévoir ses actes, et cela me contrarie. Je suis contrarié.

    Jonathan s’installa à côté de lui, s’appuyant sur un coude.

    — Et ?

    Deven soupira et ajouta :

    — Et je m’inquiète pour Miranda. Toute cette affaire avec les blogueurs l’année dernière aurait pu bien mal tourner. Des gens ont essayé de lui dire qu’il faut qu’elle apprenne à prévoir, mais elle n’écoute pas.

    Jonathan fit un signe de tête. Il avait déjà entendu tout ça.

    — Et ? insista-t-il.

    Ils s’observèrent mutuellement pendant un moment avant que Deven reprenne la parole :

    — Et je suis nerveux de le revoir.

    Le consort se pencha et embrassa la gorge de Deven juste sur la jugulaire.

    — Veux-tu que je te trouve une ceinture de chasteté ?

    Deven soupira de nouveau, mais cette fois à cause de la chaleur enivrante des lèvres de Jonathan, qui s’aventuraient sur sa peau. Il était de plus en plus difficile de se concentrer sur la conversation.

    — Ce n’est pas ça… tu sais que ça ne va pas se reproduire… hein ?

    Un gloussement.

    — Je sais que tu préférerais faire une pipe à un blaireau enragé plutôt que de voir David en ce moment, mais tu as vu ce que l’évitement a donné la dernière fois. Je sais aussi que les circonstances devront être radicalement différentes pour que vous vous y remettiez tous les deux.

    — Alors, tu n’as pas de prédictions sur l’issue de ce match ? Pas d’images de baise qui trottent dans ta tête ?

    — Seulement une, dit Jonathan en passant une main derrière la nuque de Deven pour coller sa bouche contre la sienne.

    Lorsque Deven eut la chance de prendre une bouffée d’air, il dit, essoufflé :

    — Monsieur Burke… essaierais-tu de détourner mon attention ?

    — Non, fut la réponse en quelque sorte étouffée. J’essaie seulement de m’étendre. Maintenant, ça te dérangerait de la fermer ?

    Deven lui adressa un sourire.

    — À vos ordres, mon seigneur.

    Tiré du magazine Rolling Stone :

    Depuis que le premier tube de la musicienne Miranda Gray, Bleed, a grimpé dans le palmarès et remporté un Grammy, de vilaines rumeurs courent sur la vie privée farouchement gardée de la chanteuse. Tout, de la carrière de son mari à son état de santé, a été évoqué et disséqué dans les médias, surtout dans les blogues à potins, tel Constellation, qui a rendu publics les propos d’un ancien employé anonyme prétendant que Grey est, en fait, une vampire.

    L’équipe de relations de presse de Grey a simplement ignoré les rumeurs, et lorsqu’un journaliste lui a demandé de but en blanc si elle était une vampire, la réplique célèbre de Grey fut : « Oh, absolument ! », accompagnée de ce sourire ironique qui fait sa marque de commerce.

    Connue pour éviter les apparitions publiques durant la journée — et les entrevues en général —, Grey a esquivé les explications ésotériques sur le risque de la voir mourir pendant presque un an avant que Constellation découvre une toute nouvelle explication : Miranda Grey est malade.

    Le site Internet aurait payé une grosse somme pour obtenir une série de résultats volés dans le dossier médical de Grey et révélant que son comportement singulier ne serait pas causé par quelque chose sorti tout droit d’un mythe, mais par une chose tout aussi étrange : la protoporphyrie érythropoïétique, une maladie extrêmement rare causée par un déficit enzymatique entraînant des démangeaisons douloureuses et des cloques sur la peau après l’exposition au soleil.

    Lorsque Rolling Stone a enfin obtenu un entretien privé avec la chanteuse dans une luxueuse suite de l’hôtel Driskill, à Austin, nous avons commencé par le commencement :

    RS : Bon, débarrassons-nous de tout ça.

    MG : (rires) OK. Ouais, je suis vraiment une vampire. En fait, au lit, mon mari et moi, nous nous appelons mutuellement Louis et Lestat.

    RS : Eh bien, nous sommes assis dans cette chambre d’hôtel, et je peux voir votre reflet dans le miroir là-bas. Alors, je suppose que cette partie du folklore est erronée.

    MG : Aujourd’hui, tous les aspects de la vie des gens se retrouvent sur Internet, alors j’imagine que ce n’était qu’une question de temps avant que ma maladie ne soit mentionnée dans la presse.

    RS : Pourquoi ne pas avoir tout simplement révélé la vérité dès le début ?

    MG : C’est plutôt amusant de visiter les sites de fans et de voir les gens se disputer à savoir si je suis humaine, mais je préfère que les gens pensent que je suis une vampire plutôt qu’une personne souffrante. Je ne me vois pas comme une malade, mais les gens me traitent différemment lorsqu’ils l’apprennent. Un type appartenant à un magazine dont je tairai le nom a voulu que je prouve que je souffrais de protoporphyrie en sortant mon bras par la fenêtre pour voir s’il brûlait.

    RS : Et que lui avez-vous répondu ?

    MG : Si je me souviens bien, je lui ai dit : « Allez vous faire foutre ! » Ce fut la fin de cette entrevue.

    RS : Votre état entraîne-t-il d’autres symptômes ?

    MG : Oui. En fait, l’un des documents qui ont circulé était le rapport postopératoire de mon ablation de la rate. Mes globules rouges sont déficients, et leur traitement affecte mes organes.

    RS : Mais l’exposition au soleil ne vous tuerait pas ?

    MG : En principe, non. Mais ça fait un mal de chien, et ma peau se pèle, alors je suis essentiellement nocturne. Ce n’était pas vraiment un problème jusqu’à ce que sortent ces rumeurs ; combien de musiciens donnent des concerts le jour ? Mais imaginez voir votre vie étalée sur Internet avec des échographies de l’intérieur de votre corps ; c’est plutôt dérangeant.

    RS : Avez-vous une idée d’où a pu provenir la fuite des résultats en faveur de Constellation ?

    MG : Oui. C’était quelqu’un qui travaillait pour mon médecin personnel, et l’on s’est occupé de cette personne.

    RS : Pendant qu’on y est, vous avez travaillé avec votre équipe médicale pour mettre sur pied une fondation de recherche sur la protoporphyrie. Pensez-vous pouvoir trouver un traitement ?

    MG : Pour l’instant, notre objectif est d’en apprendre le plus possible sur la maladie et d’aider les gens à vivre avec elle. Nous avons une équipe qui travaille sur un nouveau type d’écran solaire qui est très prometteur.

    RS : Est-ce que ça vous manque de ne pas sortir au soleil ?

    MG : Vous savez, on pourrait le croire, mais vraiment pas. Ma vie est bien remplie et satisfaisante, et elle me rend heureuse. Si je devais sacrifier un bronzage pour obtenir toutes ces expériences et tous ces résultats, eh bien, je vous dirais que les rousses sont plus belles avec une peau pâle de toute façon.

    RS : Vous n’avez pas fait une grande tournée pour la promotion de votre premier album. Était-ce aussi en raison de votre état de santé ?

    MG : Oui. Voyager n’est pas agréable pour moi. J’ai donné quelques concerts à New York et à Los Angeles, mais cela a été un cauchemar.

    RS : Mais vous avez trouvé d’autres moyens pour vous rapprocher de vos fans.

    MG : J’adore la technologie. Ces mêmes sites Internet qui racontaient aux gens que j’étais une vampire ont été vitaux pour me faire connaître lorsque je débutais sur scène. C’est ce qui est intéressant avec le succès. La marée peut jouer pour vous ou contre vous à quelques instants d’intervalle. À un moment, les gens se prosternent à vos pieds, puis un moment plus tard, ils enfoncent un pieu dans votre cœur…

    — Je m’appelle Miranda, et je suis une vampire.

    Deux paires d’yeux écarquillés étaient fixées sur elle. Elle aurait pu rencontrer du scepticisme, mais ils savaient à quoi s’en tenir. Ils avaient assez d’expérience et d’intelligence pour reconnaître la vérité lorsqu’ils l’entendaient.

    La reine du sud des États-Unis se tenait à l’avant de la pièce, les bras croisés. Chaque parcelle de son corps, de ses bottes noires à ses cheveux roux flamboyant, transpirait la puissance et le danger — une menace immortelle sortie des ténèbres pour susciter la frayeur chez sa proie.

    Du moins, elle l’espérait.

    — Je suis ici ce soir parce que vous avez reçu tous les deux une affectation spéciale pour le festival de musique d’Austin, c’est-à-dire moi. Votre supérieur, l’inspecteur Maguire, vous a choisi pour servir d’intermédiaires entre mon équipe de sécurité et la police d’Austin. Nous jugions important que vous sachiez dans quoi vous vous embarquez, au cas improbable où il se produirait un incident samedi soir.

    Elle accrocha leurs regards et les soutint jusqu’à ce qu’ils se détournent. Elle s’était rendu compte que les humains avaient de la difficulté à soutenir son regard. Elle n’était pas certaine de ce qu’ils voyaient, mais elle se souvenait d’une époque où elle ne pouvait pas croiser le regard des gens non plus, et elle connaissait le pouvoir de ce genre de contact.

    L’inspecteur Maguire était assis à l’arrière de la pièce, gardant ses distances de Faith, qui attendait son signal. Ils auraient pu envoyer un autre membre de l’Élite pour assister à cette rencontre, mais après ce qui était arrivé à l’agent Ojedo quelques mois plus tôt, Miranda voulait être absolument certaine que les deux intermédiaires comprendraient à quoi ils avaient affaire.

    — Connaissez-vous les circonstances du décès de l’agent Ojedo ? leur demanda-t-elle.

    Ils les connaissaient, mais elle n’attendit pas de réponse.

    — Il enquêtait sur un réseau de drogue qui avait engagé des vampires comme hommes de main. Il savait ce qu’ils étaient et qu’il était dangereux de les poursuivre seul. Mais il a essayé de jouer les héros, et voici ce qui lui est arrivé…

    Miranda avait ouvert la bouche et pressait sa langue sur ses canines.

    Un des agents eut un hoquet de surprise, l’autre se tassa sur lui-même.

    Lorsque ses dents se furent rétractées dans sa gencive et qu’elle sut qu’elle pouvait parler sans zézayer, elle poursuivit.

    — Dans l’éventualité où vous feriez face à un vampire, que ce soit samedi soir au festival ou à n’importe quel autre moment de votre carrière, n’engagez pas le combat. On vous a donné à chacun un code à envoyer par texto, qui fera rappliquer mes guerriers en quatre-vingt-dix secondes ou moins. Mais en aucune circonstance, peu importe qui est en péril, vous ne devez tenter de combattre un vampire ou de tirer un coup de feu sur lui. Vous ne réussiriez qu’à nous énerver et à signer votre arrêt de mort.

    Elle fit un signe à Faith.

    La commandante en second se leva et marcha jusqu’à l’avant de la salle de conférences. Les agents ne l’avaient pas remarquée jusque-là, et il était évident qu’ils avaient deviné ce qu’elle était.

    — Très bien, dit Miranda. Je veux vous montrer pourquoi combattre l’un des nôtres équivaut à un suicide. Nous sommes plus forts, plus rapides et beaucoup plus difficiles à tuer que vous. Même avec une veste en kevlar et un neuf millimètres, vous représentez essentiellement de la nourriture pour nous. Nous vous viderions de votre sang jusqu’à ce que vous ratatiniez, et nous nous éloignerions en souriant.

    Miranda fit un signe de tête à Faith.

    Faith lui adressa un grand sourire et porta un coup.

    Le combat n’avait pas été chorégraphié, mais elles s’étaient exercées à ralentir un peu les mouvements, afin que l’auditoire soit toujours en mesure de les suivre plutôt que d’apercevoir simplement une traînée floue. Elles devaient aussi se contenir afin de ne pas démolir la pièce. Les salles d’entraînement du Haven étaient bien plus grandes, et elles avaient l’habitude de se battre dans les ruelles, où il n’y avait ni plafonds ni bureaux.

    Miranda tourna sur elle-même et bloqua le coup de pied de Faith, puis fit une culbute à l’envers dans les airs pour atterrir deux mètres plus loin, se collant au sol afin que la botte de Faith siffle près de sa tête sans la toucher. Elles n’utilisaient pas d’armes, ce qui accordait un avantage à Faith. Mais Faith avait dit qu’elle considérait que cela faisait partie de l’entraînement de Miranda, lui donnant l’occasion de s’exercer sans lame.

    Ce n’était pas tant que les agents étaient au courant de ces faits. Pour eux, même le guerrier vampire le plus novice était un Bruce Lee bourré d’expresso et de méthamphétamine. Lorsque Faith et Miranda eurent terminé leur présentation, s’inclinant l’une devant l’autre et reculant d’un pas, l’un des policiers était blanc comme un linge, et l’autre, un homme asiatique stoïque qui nettoyait souvent ses lunettes, agrippait les côtés de son bureau avec des jointures tremblantes.

    — Merci, Faith, dit Miranda à sa commandante en second. J’aurai terminé dans trente minutes.

    Faith salua de la tête, s’inclina et marcha à grands pas en direction de la porte, la verrouillant de nouveau derrière elle.

    Miranda reporta son attention sur les policiers.

    — Bon, je n’ai qu’une demi-heure, alors soyons directs. Des questions ?

    Deux mains se levèrent en flèche.

    David s’arrêta devant la porte de la salle de conférences, écoutant les murmures de conversation à l’intérieur. Une femme, trois hommes. Trois humains, une vampire… trois policiers, une reine.

    Il l’entendit dire quelque chose, et les humains partirent tous à rire. Peu importe de quoi ils parlaient, leur peur d’elle avait été remplacée par la camaraderie de forces de l’ordre différentes qui n’avaient qu’un objectif commun : protéger les citoyens d’Austin. Miranda avait seulement élargi ce concept de « citoyen » pour les agents, et elle leur montrait maintenant que tous les vampires n’étaient pas mauvais ou ne souhaitaient pas la mort de tous les humains. L’Élite et les Insignes existaient pour servir et protéger, tout comme la police humaine. Et l’Insigne de ce territoire souhaitait entretenir de bonnes relations avec les autorités, pour le bien de tous.

    La mort d’Ojedo aurait pu facilement être évitée. En fait, David avait vu le combat apparaître sur le réseau de capteurs, et il avait envoyé une équipe, mais parce que l’agent n’avait pas sonné l’alarme avant que David comprenne que quelque chose clochait, il était trop tard. Le corps sans vie d’Ojedo était étendu au sol lorsque l’équipe de patrouille était arrivée… mais le vampire qui l’avait tué avait au moins pu être appréhendé et exécuté, et grâce au travail d’Ojedo, le réseau de drogue avait pu être démantelé, et ses membres arrêtés et décapités lorsque requis.

    Il était important de collaborer avec les forces de l’ordre, parce que ces agents jouaient un rôle vital — même si principalement involontaire — pour garder l’identité de Miranda super secrète. Ils devaient choisir avec très grand soin ceux avec qui ils la partageaient tout en précisant parfaitement ce que serait leur rôle, et en échange de la coopération de la police pour tout problème humain de sécurité entourant Miranda, l’Insigne intensifiait la présence de l’Élite dans les zones violentes de la ville et aidait les autorités à régler les problèmes de nature surnaturelle, comme ce réseau de drogue, avant que d’autres morts ne soient à déplorer.

    David n’entra pas dans la pièce ; ils en avaient vu assez pour cette nuit. Il attendit jusqu’à ce que les blagues et les rires cessent et qu’il entende Miranda signifier la fin de la réunion. Lorsqu’il entendit les deux agents approcher, David se retira du passage et demeura parfaitement immobile. Ils quittèrent la pièce en passant à côté de lui.

    — Café ? dit l’un à l’autre.

    — Doux Jésus, oui, fut la réponse. Aussi irlandais qu’il est humainement possible.

    David sourit. Une fois qu’ils furent partis, il retourna à la porte et jeta un coup d’œil à l’intérieur pour voir Miranda converser amicalement avec l’inspecteur Maguire, un policier affable à la chevelure rousse avec une constellation de taches de rousseur et un sens de l’humour surprenant pour quelqu’un qui travaillait aux homicides.

    Maguire gloussait en prenant un papier — l’une des affiches faisant la promotion du spectacle de Miranda samedi soir — des mains de la reine, qui remettait le capuchon sur un marqueur noir.

    — Merci, ma Dame. Elle est une de vos admiratrices depuis le début.

    Miranda lui adressa un sourire.

    — J’espère que ça fera l’affaire, inspecteur. C’est une fille chanceuse.

    Ils échangèrent une poignée de main. Le policier était respectueux, mais il n’avait pas peur d’elle. C’était une ligne de démarcation ténue qu’ils dessinaient là. Les humains avaient besoin de craindre les vampires dans leur ensemble, mais ils devaient aussi savoir que certains se battaient pour eux. Ils devaient accepter de faire confiance à l’Élite et à l’Insigne, mais rester méfiants envers tous les autres.

    Cela avait déjà porté joliment ses fruits pour le couple l’année dernière, lorsque

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