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Couchés dans le sable: Coup de Cœur Hawaïen, #6
Couchés dans le sable: Coup de Cœur Hawaïen, #6
Couchés dans le sable: Coup de Cœur Hawaïen, #6
Livre électronique267 pages3 heuresCoup de Cœur Hawaïen

Couchés dans le sable: Coup de Cœur Hawaïen, #6

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À propos de ce livre électronique

Nancy et Thatcher filent le parfait amour. À force de vivre et de travailler ensemble, leur lien se renforce de jour en jour. Cependant, le jour où Thatcher engage une jeune admiratrice comme assistante, ça ne plaît guère à Nancy. Et l'arrivée de la mère de Thatcher, venue pour visiter la région, n'arrange absolument pas les choses.

Derek, lui, apprend à ses dépens que sortir avec une bombe présente aussi des inconvénients. Chaque fois qu'ils vont surfer, il surprend les regards lubriques des autres hommes qui ne se lassent pas d'admirer ses formes. Un jour, il en parle à Paola mais elle explose de rage : selon elle, il n'a aucune raison d'être jaloux. Alors que leur relation est déjà fragilisée, une révélation soudaine concernant le passé de Derek vient mettre de l'huile sur le feu.

Henry, de son côté, commence à subir beaucoup de pression de la part des deux frères de Ren qui voudraient bien savoir quand il compte demander leur sœur en mariage. Ne sachant pas trop quand ou comment faire sa demande, Henry élude le sujet. Cependant, il demande à ses deux meilleurs amis de l'aider à choisir la bague.

Coen et Sydney vont en lune de miel en Australie, mais l'imprudence folle de Sydney ne manque pas d'énerver Coen. Elle n'en fait qu'à sa tête, et pousse le vice jusqu'à sauter dans l'eau malgré la présence d'un requin-tigre. Coen se rend compte qu'il ne peut la protéger quand elle adopte ce genre de comportement, au mépris de sa propre sécurité. Leur lune de miel dégénère très vite en guerre ouverte.

Cheyenne est employée comme concierge aux Quatre Saisons. Certes, ce n'est pas un travail de coiffeuse comme elle le voudrait, mais c'est mieux que rien. Elle est amenée à fréquenter Bryce, qui lui répare même sa voiture. Cependant, elle s'interroge: pourquoi ne lui propose-t-il toujours pas de sortir avec elle ? Est-ce qu'elle l'intéresse, au moins ? Alors qu'elle trouve enfin le courage de lui proposer un rencard, sa réponse la prend totalement de court.

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie3 janv. 2020
ISBN9781393344223
Couchés dans le sable: Coup de Cœur Hawaïen, #6
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

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    Aperçu du livre

    Couchés dans le sable - E. L. Todd

    1

    Lorsque Nancy se réveilla ce jour-là, Thatcher brillait, une fois de plus, par son absence. Comme toujours, il était parti surfer à une heure fort matinale, heure pendant laquelle Nancy préférait quant à elle dormir. Même si cela la chagrinait de se réveiller sans lui, jamais elle ne chercherait à le faire culpabiliser de s’adonner à sa passion.

    Elle soupira puis sortit du lit, remit les draps en place et prit une panière pleine de linge sale. Elle lança une machine, se doucha et se prépara pour la journée à venir. Comme Thatcher était le cordon bleu de la maison, elle évitait la cuisine autant que possible. Réaliser un simple café était au-dessus de ses moyens. Chaque fois, le résultat était catastrophique : un liquide amer et bien trop fort. Sur ce terrain, elle échouait copieusement.

    Elle s’assit à la table de la cuisine et porta à ses lèvres le breuvage qu’elle venait justement de concocter. Son café ne valait pas celui de Thatcher, mais elle n’avait guère d’autre choix. Elle s’occupa ensuite de leur inventaire et fit les comptes avant le retour de Thatcher. Comme il ne possédait pas d’assistant, elle s’efforçait de l’aider autant que possible.

    La porte s’ouvrit et se referma en contrebas en produisant un son sec. Cela ne pouvait signifier qu’une chose : l’amour de sa vie était rentré. Thatcher remonta les escaliers jusqu’au premier étage en caleçon de bain et en t-shirt.

    — Bonjour, la belle.

    — Bonjour.

    Il avait les cheveux humides et un peu en désordre, mais il était sexy comme ça. Il était rare qu’il lui sourie lorsqu’il s’adressait à elle ; il préférait la contempler d’un regard intense, qu’elle seule savait interpréter.

    Il se servit une tasse de café.

    — Bien dormi ?

    — Oui. Le plus dur, c’est le réveil.

    Il avala une gorgée puis grimaça légèrement. Mais, ne voulant pas froisser Nancy, il garda ses commentaires pour lui.

    — Pourquoi ? s’enquit-il en s’asseyant en face d’elle.

    — Parce que tu n’es pas là…

    — Allons, je suis toujours avec toi. Parfois tu ne peux pas me voir, mais c’est tout.

    Nancy remarqua alors qu’il avait arrêté de boire.

    — Thatcher, je sais que je ne fais que du jus de chaussette. Ça ne me vexera pas si tu le dis.

    L’intéressé feignit la surprise.

    — Et si tu préfères t’en préparer un autre, je ne t’en voudrai pas non plus, insista-t-elle.

    Il se leva.

    — Et si je te montrais comment faire, plutôt ?

    — Dans la cuisine, je suis juste pas douée…

    — Nous sommes tous nés avec les mêmes capacités. Certains sont plus doués que d’autres dans certains domaines, mais seulement parce qu’ils se sont entraînés. Si tu choisis d’abandonner, tu n’iras jamais très loin. Mais tant que tu continueras à essayer, tu feras des progrès. Et tu verras : tu deviendras meilleure que bien des gens.

    Il s’approcha de la machine à café.

    — Viens voir.

    Elle se leva en soupirant puis s’avança vers lui. Il posa la main sur sa joue et l’embrassa longuement.

    — D’abord, la base.

    Elle fondit, comme toujours, à son contact.

    Puis Thatcher se retourna vers la cafetière.

    — Avant de faire couler ton café, mouds bien les grains. Ensuite, n’utilise pas d’eau du robinet, toujours de l’eau distillée.

    — Ça, je sais. C’est la mesure du café que je n’arrive jamais à faire.

    Il moulut les grains puis prépara l’eau, et expliqua :

    — Pour chaque volume d’eau, tu prépares un volume de café. J’ai versé six tasses d’eau, donc j’ai besoin de six cuillères de café.

    Il mit tout dans la machine, puis l’alluma.

    — Mais c’est ce que je fais…

    Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Thatcher était toujours meilleur qu’elle dans tous les domaines

    — Si c’était le cas, ton café ne serait pas aussi amer.

    Elle soupira.

    — Je réessaierai demain…

    — Tu finiras par y arriver, va.

    — Mes enfants vont détester ma cuisine, soupira-t-elle.

    L’idée lui faisait peur.

    — Tu veux dire : nos enfants, la corrigea Thatcher.

    L’effet recherché fut atteint, car ces simples mots réchauffèrent le cœur de Nancy.

    — Bon, je file sous la douche, annonça Thatcher. Les entretiens commencent bientôt.

    — Les entretiens ? s’étonna-t-elle.

    — Oui, pour le nouvel assistant.

    Mince, ça lui était sorti de l’esprit.

    — Je peux venir avec toi pour te regarder ?

    — Ça risque de ralentir le processus…, observa-t-il en lui adressant un large sourire, le regard empli de tendresse.

    — Peu importe, je ne suis pas pressée.

    — Mais moi si. Ne t’inquiète pas : je me rattraperai dès que le dernier entretien sera fini.

    — Attention : ça n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde.

    Son expression s’obscurcit de sombres désirs, puis il alla dans la salle de bain pour y allumer l’eau.


    Après sa douche, Thatcher enfila un pantalon de costume avec un bouton blanc et une veste sombre par-dessus, en dessous de laquelle sa cravate se dissimulait. Il n’avait guère besoin de fournir d’effort pour être à tomber : il lui suffisait de se passer les doigts dans les cheveux, et le tour était joué. Nancy aurait bien voulu être aussi belle sans rien faire, elle…

    Aujourd’hui, pour accueillir leurs visiteurs, elle avait revêtu sa tenue de travail habituelle, c’est-à-dire : une jupe crayon et un chemisier, rose pour l’occasion. Le reste du temps, elle se contentait d’enfiler de vieux vêtements pour peindre dans son atelier en toute tranquillité.

    Thatcher promena son regard sur elle avant qu’ils ne commencent à descendre.

    — Tu es jolie.

    Elle rougit légèrement.

    — Toi aussi.

    Puis, en examinant plus en détail ses jambes, il ajouta :

    — Essaierais-tu de me séduire… ?

    — Ça dépend : est-ce que ça marche ?

    Un éclair de désir passa dans les yeux de Thatcher.

    — Toujours…

    Il enfonça les mains dans les poches et descendit le reste des marches. Elle le suivit, sans se priver de mater son fessier bien musclé, bien ferme, dans son pantalon de costume.

    Ils allèrent dans le bureau et Thatcher lui tira la chaise pour l’aider à s’installer. Puis il s’assit à côté d’elle et commença à examiner les CV reçus.

    — Alors, des gagnants ? demanda Nancy.

    — Ils sont tous qualifiés, nota Thatcher en continuant à parcourir les pages. Mais un CV, ça ne signifie rien. Il faut qu’il y ait une étincelle.

    Elle croisa les jambes et reposa ses mains sur ses genoux.

    — Je vois ce que tu veux dire.

    Il lui jeta un petit coup d’œil, puis lui adressa un rapide sourire avant de retourner à sa pile de papiers.

    Mais à cet instant la porte s’ouvrit et un homme en costume entra dans le bureau. Il était d’âge moyen, plus vieux qu’eux. Nancy avait du mal à concevoir qu’un homme comme lui veuille de ce poste.

    — Carl ! Quelle bonne surprise de vous voir ! s’exclama Thatcher en se levant pour serrer la pince à l’inconnu.

    — Toujours un plaisir de vous voir, Thatcher. Comment vont les affaires ?

    — Bien. Et vos enfants ?

    — Très bien. Merci de me poser la question.

    Thatcher enfonça les mains dans les poches.

    — Cela dit, sans vouloir vous manquer de politesse, vous ne tombez pas très bien : je n’ai pas vraiment le temps de parler. Je suis en train de faire passer des entretiens pour recruter un assistant.

    — Je sais, c’est précisément pour cela que je suis ici. Ma nièce cherche un travail, et je sais que ce serait un environnement professionnel très positif pour elle. J’espérais que vous pourriez lui donner l’opportunité de travailler pour vous.

    Thatcher ne parut ni gêné ni pris de court par la requête.

    — Oh, dans ce cas, je serai enchanté de lui faire passer un entretien.

    — Merci. J’apprécie énormément, le remercia Carl en lui serrant de nouveau la main.

    — De rien, répondit Thatcher avec un petit signe de tête.

    — Elle est dans la voiture. Je vous l’envoie dans une heure ?

    — Non, faites-la entrer maintenant.

    — D’accord. Je reviens tout de suite, dit Carl, avant de partir.

    Nancy se tourna vers Thatcher.

    — Ça t’arrive souvent qu’on vienne te demander des faveurs comme ça ?

    Cela ne semblait pas l’ennuyer.

    — La plupart des postes sont pourvus par réseautage, ça se sait, non ? Pour qu’un employeur se penche sur sa pile de CV, il faut que personne dans son entourage n’ait voulu du poste. Et tu es bien placée pour savoir que connaître la bonne personne peut vraiment changer une carrière, n’est-ce pas ?

    Reposant son menton sur les articulations de ses doigts, il rabattit son dos en arrière, en la regardant. Elle sourit, maline.

    — En effet…

    Une jeune femme blonde franchit alors la porte. Elle portait une robe noire avec un collier doré. Elle s’était attaché les cheveux en une queue de cheval haute dont ne dépassait pas la moindre mèche, et au pied, avait enfilé des ballerines noires brillantes. On aurait eu bien du mal à deviner son âge, mais elle semblait avoir à peu près le même que Nancy.

    — Merci de me recevoir, ronronna-t-elle avec un joli sourire, et une voix cristalline.

    — De rien, affirma Thatcher en se levant pour lui serrer la main. Enchanté de vous rencontrer.

    — Moi de même.

    Elle se tourna vers Nancy, en attendant une présentation.

    — Voici ma collègue, l’artiste Nancy Erikson, expliqua Thatcher.

    Nancy essaya de ne pas s’énerver. Thatcher ne l’avait pas présentée comme sa petite amie, certes, mais le moment ne s’y prêtait guère.

    — Heureux de vous rencontrer. Votre prénom ?

    — Lily.

    — Et votre nom de famille ?

    — Anderson.

    — Très bien. Veuillez vous asseoir, Mademoiselle Anderson.

    C’est ce que fit Thatcher, dans une posture parfaitement droite. Il croisa les jambes.

    — Je n’ai pas votre CV, donc veuillez me parler de vous, s’il vous plaît.

    Elle s’assit et croisa les jambes à son tour.

    — Je viens de décrocher un diplôme des Beaux-Arts spécialisation Histoire de l’Art. J’adore peindre et sculpter. Et à vrai dire, même si ça m’intéresse de travailler dans un bureau, je cherche aussi à accroître le champ de mes connaissances sous la tutelle d’un artiste talentueux tel que vous. Vous avez sûrement reçu des centaines de CV d’autres personnes plus qualifiées que moi, mais moi, j’ai des qualités qui pourraient vous intéresser.

    Cela parut intriguer Thatcher.

    — Comme ?

    — Je suis une personne très agréable. J’ai bon caractère. Si vous me demandez de faire quelque chose, je ne remettrai jamais votre décision en question. De plus, je suis proactive, pas réactive. Je comprendrai vos besoins plus vite que vous-même. Et vu que j’ai un immense respect pour vous et pour vos œuvres, vous gagnerez aussi une admiratrice prête à chanter vos louanges toute la journée !

    Elle sourit à sa propre plaisanterie. Thatcher fit de même.

    — Et bien, voilà qui est tentant. Vous avez un diplôme impressionnant en prime.

    Elle se tordit les mains.

    — J’ai vraiment envie de ce travail. C’est, genre… Le job de mes rêves ? Je ne vous décevrai pas.

    L’idée de laisser cette femme travailler tous les jours avec Thatcher ne réjouissait pas Nancy. Elle était très attirante et extravertie. De personnalité, elle lui rappelait Thatcher.

    — Difficile de dire non à un tel enthousiasme…

    Lily lui adressa un sourire impatient.

    — De toute façon, je dois une faveur à votre oncle. Bienvenue à la galerie.

    — Oui !! s’écria Lily en battant follement des mains avant de se lever. Merci mille fois, Monsieur Adams !

    — Appelez-moi Thatcher, lui demanda-t-il en lui tendant la main.

    Elle accepta la poignée avec vigueur.

    — Merci ! Je ne vous décevrai pas !

    — J’en suis convaincu.

    — Je serai là dès lundi !

    Lily prit son sac puis s’en alla avec un grand entrain.

    — Tu n’aurais pas dû faire passer d’autres entretiens avant de l’embaucher… ? fit Nancy, que la facilité avec laquelle Lily avait convaincu Thatcher n’enchantait pas.

    — Je lis plutôt bien les gens. Je pense qu’on s’entendra bien.

    — Comme tu as su lire en Grace ? siffla Nancy.

    Il se retourna vers elle.

    — Pardon ?

    — Rien, rétorqua Nancy en se levant. Vu que tu n’as plus besoin de moi, je vais travailler sur mes tableaux.

    Thatcher se leva.

    — Nancy…

    La porte s’ouvrit et le candidat suivant s’introduisit. Vu que Thatcher était distrait, elle poursuivit son chemin.

    Nancy mit de la musique classique sur les haut-parleurs et pressa son pinceau contre la toile. L’idée que Thatcher côtoie de près une petite blonde pimpante ne lui seyait pas du tout. Non qu’elle ne lui fasse pas confiance, mais elle avait déjà eu du mal à gérer Grace, et elle n’avait pas du tout envie de recommencer. Difficile de sortir avec un artiste qui faisait rêver les gens. Tout le monde voulait le lui piquer.

    Deux heures plus tard, Thatcher entra dans l’atelier et s’approcha d’elle dans son dos.

    Elle s’était accoutumée à son aura cette dernière année. Maintenant, elle devinait sa présence dans une pièce même s’il n’était pas dans son champ de vision. Leurs âmes s’accordaient, et semblaient entrer en résonance dès lors qu’ils se trouvaient à proximité l’un de l’autre. Cependant, elle continua à peindre comme si elle ne l’avait pas remarqué.

    Thatcher se rapprocha encore, les mains dans les poches. Il contempla le tableau un instant, s’arrêtant à côté d’elle.

    — J’aime beaucoup.

    Ne disant rien, elle mélangea quelques couleurs.

    Thatcher tourna le nez vers elle. Une expression prudente sur le visage, les épaules tendues, il paraissait nerveux. Nancy s’entêta dans sa démarche, l’ignorant.

    — Tu peux faire comme si je n’étais pas là, mais ça ne m’incitera pas pour autant à partir.

    Elle soupira puis reposa son pinceau.

    — J’essaie de travailler.

    — Et moi d’avoir une conversation avec toi.

    — Qu’est-ce qui est si important que ça ne peut pas attendre ?

    Thatcher se positionna entre elle et la toile.

    — Toi.

    Elle resta sur son tabouret, bien contrainte de le regarder.

    — Il y a-t-il une raison particulière pour laquelle tu n’aimes pas Lily ?

    — Il y a-t-il une raison particulière pour laquelle tu l’aimes tellement ?

    L’expression de Thatcher s’assombrit.

    — Si tu sous-entends qu’elle m’intéresse plus sur un point de vue personnel que pour son éthique de travail, tu me vexes énormément.

    — C’est que tu l’as embauchée bien rapidement.

    — Ça fait des années que je fais passer des entretiens. Je le vois tout de suite quand ça va coller avec quelqu’un. Et avec elle, ça va marcher.

    — Pourquoi ?

    — La passion. C’est une sacrée passionnée. Et elle est modeste. Malgré son diplôme, ça ne la dérange pas de faire de la paperasse ou de la comptabilité. Elle n’a pas un ego surdimensionné. Et ça, c’est dur à trouver. En plus, elle veut être artiste elle-même. Je préfère embaucher quelqu’un qui peut monter les échelons plutôt que quelqu’un qui veut rester là éternellement.

    — Pourtant, ta dernière assistante n’était absolument pas comme ça. Elle n’était pas passionnée du tout, et pour autant que je sache, l’art ne l’intéressait pas vraiment.

    Un éclair d’agacement traversa les yeux de Thatcher.

    — Son mari venait de perdre son travail et elle était venue m’implorer de lui offrir un poste, quel qu’il soit. Elle était même prête à récurer les toilettes en échange d’un peu d’argent. Elle avait deux petits. Comment voulais-tu que je lui refuse ça ? Ceci dit, je ne devrais pas avoir à m’expliquer. Où est cette confiance dont tu te vantes tant d’ordinaire ?

    — J’ai confiance en toi. Mais pas en ton jugement.

    Il recula d’un pas, comme si elle venait de le gifler.

    — Tu as passé beaucoup de temps avec Grace sans te rendre compte de ce qu’elle essayait de te faire, reprit-elle. Et pour être honnête, ce n’était pas vraiment une partie de plaisir !

    — Si tu m’avais répété ce qu’elle t’avait dit, je t’aurais crue en un clin d’œil. Sauf que tu as préféré garder le silence.

    — Oui, pour te prouver que j’avais bel et bien confiance en toi.

    — Cette Lily n’est pas mon ex-fiancée. C’est juste une fille qui cherche un travail. Comment peux-tu te sentir menacée ?

    Nancy ne put s’empêcher de le comparer à Coen ou à Henry. Ou même à Derek. Jamais ils n’auraient embauché d’assistante tout court. Coen ne travaillait plus avec des clientes, et Henry se tenait loin des femmes.

    — Je suis mal à l’aise à l’idée de te voir travailler tous les jours avec une fille superbe.

    — J’admets que c’est une jolie fille. Mais rien à voir avec toi, Nancy.

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