Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Liés par la Mer: Coup de Cœur Hawaïen, #1
Liés par la Mer: Coup de Cœur Hawaïen, #1
Liés par la Mer: Coup de Cœur Hawaïen, #1
Livre électronique323 pages4 heuresCoup de Cœur Hawaïen

Liés par la Mer: Coup de Cœur Hawaïen, #1

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Coen Marshall est l'exemple typique du bad boy, le mec à tatouages dont rêvent toutes les filles, mais qu'elles ne pourront jamais totalement s'approprier. Sur le campus, nul n'ignore que c'est un Casanova, mais il est si beau et intelligent que toutes sont prêtes à prendre le risque. Surtout qu'à ce qu'on raconte il fait des prouesses au lit. Mais ce dont rêvent secrètement ses conquêtes, c'est de parvenir un jour à le changer.

Pourtant, personne ne le connaît réellement…

Quant à Sydney, c'est une gentille fille qui obéit toujours aux règles et qui fait des études, du travail et de ses amis une priorité absolue. Qui plus est, depuis qu'elle s'est fait briser le cœur par un ex qui l'a trompée, la vie de couple ne l'intéresse plus du tout. Cependant, Coen parvient à animer en elle des désirs que jamais elle n'a ressentis auparavant. Malgré les sentiments qu'elle nourrit à son égard, elle persiste à l'ignorer : vu sa réputation, il n'est pas bien pour elle. Ce serait le fiasco assuré.
Néanmoins, le jour où elle devient sa tutrice de façon totalement imprévue, elle finit par apprendre à connaître Coen plus intimement que quiconque auparavant. Et son allure de bad boy l'attire de plus en plus. Il n'a pourtant de cesse que de la provoquer, la forcer à reconnaître la vérité, et tout faire pour acquérir sa confiance.

Où est-ce que cela les mènera ? Brisera-t-on à nouveau le cœur de Sydney ? Ou trouvera-t-elle enfin ce qui lui manque depuis toujours ?

LangueFrançais
ÉditeurE. L. Todd
Date de sortie7 juil. 2019
ISBN9781386414131
Liés par la Mer: Coup de Cœur Hawaïen, #1
Auteur

E. L. Todd

E. L. Todd was raised in California where she attended California State University, Stanislaus and received her bachelor’s degree in biological sciences, then continued onto her master’s degree in education. While science is interesting and a hobby, her passion is writing. After writing novels as a small child, her craft grew until she found the confidence to show her closest friends—which is how Only For You, the first installment of the Forever and Always series, and the Soul Saga series began. When she isn’t reading or writing, she is listening to indie rock music. Her current favorite artist is Mumford and Sons, whom she credits most of her inspiration for her novels. She also enjoys running and swimming, as well as working as a high school teacher. She also works as an assistant editor at Final-Edits.com. She has an unusual obsession with dogs, even though she doesn’t own one, and her favorite vacation spot is Disneyland, which she visits several times a year. The most important aspect of her life is her friends, whom contributed so much time and energy into all of her novels. According to E. L. Todd, “Without them, Only For You and Soul Catcher never would have come to fruition. I am theirs forever.”

Autres titres de la série Liés par la Mer ( 6 )

Voir plus

En savoir plus sur E. L. Todd

Auteurs associés

Lié à Liés par la Mer

Titres dans cette série (6)

Voir plus

Livres électroniques liés

Comédie romantique pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Liés par la Mer

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Liés par la Mer - E. L. Todd

    1

    Lorsque les derniers employés furent sortis du Hawaiian Sea Life après leur service du soir, Sydney éteignit toutes les lumières puis s’engagea à son tour dans l’immense couloir de l’aquarium. Une vitre géante sur sa gauche permettait aux visiteurs d’admirer un tableau sous-marin constitué de plusieurs espèces de poissons tropicaux et de petits requins, dans lequel une anguille, en embuscade dans une crevasse, guettait les proies à sa portée avec grand intérêt. La faune qui se développait dans cet aquarium lui semblait bien plus fascinante que la foule traversant l’Union Square de San Francisco, qu’elle avait autrefois eu l’habitude de visiter quand elle vivait en Californie. Sydney se fascinait depuis toujours pour la vie sous-marine, à tel point que si on lui demandait de choisir entre les secrets des océans ou les étendues inconnues de l’espace, la mer l’emporterait à tous les coups.

    Quelques bulles flottaient sous ses pieds, et en contrebas, des algues ondulaient sous un faux courant marin. Une fois que Sydney eut rejoint l’autre bout du couloir, elle glissa sa carte dans le scanneur puis entra dans la salle du personnel où ses amis l’attendaient déjà.

    — Assieds-toi, lui offrit Henry en lui tendant une bière.

    Elle se laissa choir sur une vieille chaise de jardin rouillée à côté de lui, percée d’un trou béant. Non qu’il y ait mieux, car ici il n’y avait que de vieux tabourets trop anciens et fatigués pour offrir un quelconque confort, de toute façon.

    — Merci, mon ami.

    — Mais de rien, ma chère, répondit-il avec un sourire, tout en levant sa bière.

    Nancy, affalée sur sa chaise, grommela :

    — Cette journée m’a paru interminable.

    Sydney soupira.

    — Qui aurait cru que les poissons puissent être aussi dégoûtants ? J’ignorais qu’ils crottaient autant.

    — Eh, attends, j’ai mieux : à mon avis, les pingouins ont dû avaler de la poiscaille pourrie, parce qu’ils avaient une de ces diarrhées… C’était immonde, grimaça Henry avec l’air dégoûté.

    Sydney, qui avait sa bière pressée contre ses lèvres, décida soudainement de la reposer. La simple mention de l’odeur lui donnait la nausée.

    — Enfin, au moins maintenant, c’est fini.

    Après cette remarque, elle jeta un œil en direction de la piscine aux dauphins, puis derrière elle, vers l’océan. En effet, l’aquarium trônait en haut d’une falaise qui surplombait la côte, et donnait sur l’onde bleue, dans le lointain. Au-dessus d’eux, le pourpre et l’orange du soir se mélangeaient, donnant naissance à un ciel plus qu’admirable. Le vent humide s’engouffrait dans ses cheveux et lui procurait un fort sentiment de quiétude. Qu’elle aimait vivre à Hawaï… Jamais elle n’en partirait.

    Henry la regardait, inclinant un peu la tête en arrière.

    — Prête pour l’examen ?

    Elle haussa en réponse les épaules.

    — Je crois.

    Sa modestie lui fit surtout lever les yeux au ciel.

    — Tu dis ça, mais tu auras les meilleures notes de tous, comme d’habitude.

    Elle plissa le nez et lui adressa un regard noir.

    — Je t’ai dit d’arrêter de regarder mes résultats !

    — Eh, je n’ai pas le choix ! Je suis assis à côté de toi.

    —Et bien, change de place alors.

    — Mais ! Comment est-ce que je ferais pour te recopier sinon ? protesta-t-il avec un sourire.

    — Si tu me recopies dessus et que tu te plantes quand même, c’est qu’il y a un sérieux problème dans ton cerveau.

    — Malheureusement, je crois que tu as raison.

    Nancy bâilla.

    — Je crois que je vais changer de branche d’études, moi…

    — Qu’est-ce que tu voudrais faire à la place ? s’enquit Sydney.

    — De la zoologie. La biologie moléculaire ça craint du boudin, pesta-t-elle en buvant sa bière.

    — À quoi est-ce que tu t’attendais ? demanda Henry.

    Nancy secoua la tête.

    — Je ne sais pas. J’ai eu beau étudier à fond, je me récolte quand même un B. Ce n’est pas mon truc, je crois.

    — C’est sûrement la prof, observa Henry. Son cours, elle l’a construit n’importe comment, basé sur des diapositives piquées à gauche à droite, sûrement dans le manuel ou des sites éducatifs à la con. Ça m’étonnerait qu’elle maîtrise son sujet.

    Il but de nouveau sa bière, puis la reposa.

    — Dépenser des fortunes dans l’éducation pour ça, c’est le top…

    Sydney éclata de rire.

    — Tu as tout à fait raison !

    Les trois amis se turent, se contentant d’écouter le roulement lointain des vagues. La nageoire d’un dauphin passait à la surface toutes les quelques minutes.

    — Tu leur as donné à manger ? s’enquit Sydney.

    Henry acquiesça.

    — Évidemment. Ils m’ont pratiquement crié dessus quand j’ai ouvert la porte.

    — C’est dingue comme ils sont intelligents !

    Nancy se pencha en avant pour regarder l’eau.

    — Et tellement mignons, avec ça…

    Henri leva les yeux au ciel.

    — Ce sont des poissons.

    — Je les trouve mignons aussi, renchérit Sydney en contemplant l’onde à son tour.

    Henry se tut un instant, puis finit par acquiescer.

    — Ils le sont, j’avoue.

    Sydney termina sa cannette puis la posa sur ses genoux.

    — Bon, je pense qu’on peut sortir maintenant.

    — On bosse vachement bien, dites donc ! ricana Henry.

    — Hé, faire le ménage ça craint ! protesta Nancy. Nous aussi on mérite une pause.

    — J’espère bientôt être promue, soupira Sydney. Ça fait deux ans que je bosse ici, et que je me coltine le même poste.

    Henry posa la main sur son épaule pour la presser doucement.

    — Tu y arriveras.

    — Mouais…, soupira-t-elle.

    Ils prirent alors les chaises de jardin et les entassèrent les unes sur les autres, avant de les entreposer dans un coin. Ensuite, ils déposèrent leurs cannettes dans le sac de Nancy, histoire de dissimuler les preuves.

    Sydney vint s’accroupir près du bord du bassin puis regarda dans l’eau. Un dauphin brisa la surface et vint crisser près d’elle.

    — Bonjour, Rose, murmura-t-elle en caressant la peau glissante du front de l’animal. Comment vas-tu ?

    En réponse, Rose battit de la queue et continua à crisser.

    — C’est bon à entendre.

    Henry s’approcha et s’accroupit à son tour près d’elle. Sans rien dire, il l’observa caresser le dauphin, remarquant tout l’amour qui brillait dans le regard de Sydney. Alors il tendit la main à son tour, et toucha doucement le cétacé.

    Sydney ne fit toutefois pas attention à lui, ses yeux rivés sur sa compagne.

    — J’aimerais bien pouvoir nager avec toi aujourd’hui…

    Le dauphin sortit alors un peu plus de l’onde, poussant son museau plus près du visage de Sydney. Cette dernière se pencha pour déposer un baiser entre ses yeux.

    — Allez, bonne nuit.

    Puis le dauphin se retira et disparut sous l’eau. Henry ne quitta pas Sydney du regard une seule seconde, observant la lumière des cieux se refléter dans ses yeux.

    — On dirait qu’elle te comprend.

    — Mais elle me comprend.

    — Si tu le dis ! rétorqua-t-il en riant, avant de se lever et de lui tendre le bras pour l’aider à faire de même. Allez, on file.

    Sydney adressa un au revoir de la main au-dessus de la piscine avant qu’ils ne partent de la zone de repos extérieure pour rentrer dans le bâtiment principal. Tous trois se rendirent dans les vestiaires et se changèrent avant de pointer la fin de leur service avec leurs badges. Sydney se sentit soulagée de retrouver sa chemise fine et son short, détestant les lourds vêtements épais qu’ils étaient forcés de porter au travail.

    Après avoir mis l’alarme, ils sortirent dans le parking. Nancy envoya un petit coup dans les côtes de Sydney.

    — Feu de camp ce week-end ?

    — Volontiers. Ce sera marrant.

    — Je suis surprise que tu arrives à glisser ça dans ton planning si chargé… Tu as toujours l’air si occupée !

    Sydney haussa les épaules.

    — Je dormirai quand je serai morte.

    Nancy marqua une pause en arrivant devant sa vieille Camaro.

    — Bon, allez, à demain.

    — Bonne soirée, lui lança Sydney avec un petit signe de la main, tandis qu’Henry se contentait d’acquiescer sobrement.

    Sydney s’approcha à son tour de sa Jeep Wrangler, dépourvue de portières, puis jeta son sac côté passager. Le vent se leva et s’engouffra dans sa chevelure, faisant voler les mèches de ses cheveux bruns et les décollant de sa nuque. De là, elle pouvait humer l’odeur des fleurs et des feuilles dans l’air, mélangé à la pique salée de la mer. Vraiment, elle adorait sa vie ici, au paradis. Elle se sentait en sécurité sur l’île, cachée du reste du monde.

    — Je peux venir chez toi ? demanda Henry.

    — Bien sûr, répondit-elle en haussant les épaules. Par contre, je suis trop fatiguée pour faire quoi que ce soit.

    — Même pour étudier ? la taquina son ami.

    — Tu parles, je n’en peux plus, soupira Sydney lourdement.

    — Ça me va. Ça ne me dérangerait pas de regarder un film.

    — Tu détestes vraiment tes colocs, hein ?

    — Ils sont hyper bruyants, et hyper bordéliques aussi ! J’aime bien baiser, comme tout le monde, mais entendre la tête de lit qui tape contre mon mur en pleine nuit ça finit par lasser.

    — La vie en solo me plaît, personnellement.

    — Je t’envie. Dis-moi si tu veux un colocataire.

    — Un colocataire masculin ? s’étonna-t-elle en haussant les sourcils.

    — Et bien, je traîne déjà tout le temps chez toi de toute façon.

    — Ce n’est pas faux.

    — Alors, je peux passer ?

    — Ouais. On se retrouve là-bas ?

    Henry sourit.

    — À tout de suite, Syd.

    Elle grimpa dans sa Jeep puis alluma le moteur. Certains de ses amis, et surtout Henry, l’avaient prévenue que ce n’était pas bon de se passer de portières, mais cela ne l’inquiétait pas. C’était une excellente conductrice qui faisait toujours attention à la route. En plus, elle adorait l’idée d’avoir un véhicule si ouvert aux éléments. Le vent décoiffait ses cheveux et le soleil lui battait la peau : elle n’aurait pu s’imaginer conduire quoi que ce soit d’autre.

    Après avoir quitté le parking de l’aquarium, elle traversa les banlieues jusqu’à rejoindre le lopin de terre où se trouvait sa petite maison. La plage était à distance de marche, et de ses fenêtres, elle entendait le roulement des vagues. Bien que ce ne soit pas très joli, et un peu décrépi elle n’aurait pu trouver plus près de la mer. Somme toute, elle n’aurait pu espérer un meilleur héritage.

    Elle se gara, puis Henry arriva dans sa Mazda quelques instants plus tard.

    — Alors qu’est-ce qu’on se mate ce soir ? demanda-t-il en l’accompagnant jusqu’à chez elle.

    Elle haussa les épaules.

    — Peu importe. Ça m’étonnerait qu’on regarde quoi que ce soit jusqu’au bout de toute façon.

    Henry se tut un instant, puis la considéra étrangement avec une expression qui se chargea d’espoir.

    — Tu crois ?

    — Je risque de m’endormir en cours de route.

    — Ah.

    Elle déverrouilla la serrure et ils entrèrent. Sydney jeta son sac à dos près de la porte d’entrée puis pénétra dans le salon. Henry la suivit, alla s’asseoir sur le canapé et alluma la télévision. Une fois munie d’un verre d’eau, elle s’installa sur un canapé jouxtant le sien, se couvrit d’une couverture et soupira.

    Henry la contempla, elle et sa chevelure brune tombant en cascade sur le coussin. Après un instant, il retourna son regard vers l’écran.

    — Est-ce que je peux dormir ici ce soir ?

    — Quand tu veux, Henry.

    — Merci.

    — C’est à cause de Mitch ?

    Il acquiesça.

    — C’est un connard.

    — Tu veux que j’aille lui parler ?

    Henry secoua la tête.

    — T’occupe, Syd. Je suis assez grand pour ça.

    — Ta présence chez moi tout le temps indique l’inverse.

    — Peut-être que ça me plaît tout simplement de crécher chez toi ?

    Elle éclata de rire.

    — Ben bien sûr !

    — Quoi ? J’aime bien être avec toi.

    — Je suis juste la moins mauvaise compagnie des deux.

    — Ou peut-être la personne la plus cool que je connaisse.

    Elle resserra la couverture autour de son épaule.

    — Est-ce que tu pourrais programmer un réveil ? Je vais m’endormir.

    — Bien sûr.

    Il sortit son téléphone et s’exécuta tout de suite. Après quelques minutes, il se leva du canapé et vint s’accroupir devant elle, puis déposa ses lèvres contre son front et fit courir ses doigts dans sa chevelure, savourant leur soyeux toucher. Puis il la contempla longtemps avant de fermer les yeux, attristé, car jamais elle ne faisait attention à lui comme il le voudrait. Et aussi, car il craignait que jamais, jamais cela ne change.

    2

    Quand l’alarme se déclencha, Sydney roula sur le côté et gémit. Henry lui secoua la jambe.

    — Allez, debout. On a un examen aujourd’hui.

    — Pas besoin de me le rappeler.

    Il leva les yeux au ciel.

    — Tu défonces tout à chaque fois. Ne t’inquiète pas.

    — Je préférerais quand même dormir.

    Il éclata de rire.

    — Allez, Syd. Bouge-toi.

    Avec un soupir, elle se leva. Sa chevelure ressemblait à un véritable sac de nœuds, qu’elle essaya de démêler avec ses doigts.

    — Laisse-moi deux minutes.

    Elle se rendit ensuite dans la salle de bain pour se coiffer avant de mettre un short denim et un haut haltère. C’était aussi pour ça qu’elle adorait vivre à Oahu, parce qu’elle n’y avait jamais froid. Short, claquettes, t-shirt toute l’année. Ne mettant jamais de maquillage, elle sortit précipitamment de chez elle aux côtés d’Henry. D’habitude, il apportait des changes quand il dormait chez Sydney, et il y était si souvent qu’elle avait sérieusement réfléchi à lui proposer d’emménager chez elle. Mais Henry détestait la colocation à cause de tous les problèmes de voisinage, et elle-même ignorait comment elle vivrait une cohabitation avec un homme, même si c’était un bon ami.

    — Hé, tu n’as pas intérêt à sauter le petit déjeuner ! s’exclama Henry en lui lançant une banane, qu’elle attrapa au vol.

    — Merci, Maman ! ironisa-t-elle.

    Il sourit.

    — De rien, princesse.

    Il grimpa alors dans sa voiture et ferma la portière. Sydney jeta son sac à dos sur le siège passager de sa Jeep et monta dedans. Après être sortie du chemin de terre qui menait chez elle, elle se dirigea vers la route principale et roula jusqu’au campus de l’Université d’Hawaï. Là-bas, elle trouva une place de parking et Henry se gara à côté d’elle.

    — Au fait, je me demandais : pourquoi est-ce qu’on ne covoiture pas ? suggéra-t-il.

    Elle descendit de la Jeep puis le rejoignit sur l’herbe.

    — Parce qu’on a d’autres choses à faire.

    — Mais on pourrait se déposer l’un l’autre.

    — Nan, ça ira.

    Sydney appréciait beaucoup la présence d’Henry, mais elle le suspectait de vouloir prolonger le temps déjà conséquent qu’ils passaient ensemble, ce qui l’interpellait. Elle ne se trouvait pas si intéressante que ça. Henry était plus grand qu’elle, un mètre quatre-vingts grosso modo, avec une chevelure châtain aussi sombre que la sienne et un léger hâle grâce au soleil d’Hawaï. Il était également fin, et musclé avec un sourire ravissant et des dents de perle blanche. Elle adorait son rire, et le sourire qui l’accompagnait. C’était décidément son meilleur atout.

    Quand ils entrèrent dans le bâtiment, ils trouvèrent un amas d’étudiants anxieux, plongés dans leurs notes pour s’adonner à des révisions frénétiques de dernière minute, juste en face de la salle d’examen. Henry haussa les épaules.

    — À quoi ça sert ? Moi je vais me rater de toute façon.

    — Pourquoi est-ce que tu as choisi cette matière, alors ?

    Longtemps, il contempla les autres étudiants qui parcouraient leurs cahiers et leurs brouillons.

    — Ça me plaît.

    Ils entrèrent ensuite et s’installèrent à leurs places habituelles, au troisième rang. Sydney, d’un coup d’œil, aperçut Coen, assis seul dans un coin. Il était appuyé dans sa chaise, le regard fixe devant lui. Même si son comportement ne différait pas de la norme, elle sut que quelque chose l’ennuyait. Ses bras résolument croisés contractaient davantage ses muscles. Sa chevelure brune, courte, rebiquait légèrement sur les pointes. Ses yeux bleus, quant à eux, lui rappelaient l’océan, profond et mystérieux. Elle avait toujours trouvé son corps fascinant. L’épaisseur de ses bras n’était pas démesurée, et il avait le ventre plat, tendu et bien défini. Dès qu’il bougeait les épaules, elle voyait les muscles de son dos s’étirer, se rétracter, dévoilant toutes ses lignes et définitions malgré sa chemise. Un tatouage marquait son avant-bras, quelque chose comme un chien tribal. Le genre de mec qui ne l’attirait pas du tout en temps normal, et pourtant. Elle entrouvrait toujours les lèvres quand elle le regardait, en se demandant quel goût les siennes auraient. Cependant, rien ne pourrait jamais se passer entre eux. Il avait une petite amie, et même si ça n’avait pas été le cas, il n’était pas fait pour elle. C’était un Casanova. Mais rien ne l’empêchait de regarder !

    — Syd ?

    — Hein ?

    — Est-ce que tu n’aurais pas un stylo en rab pour moi ?

    — Ah… Oui, pardon, s’excusa-t-elle en fouillant dans son sac, pendant qu’Henry dévisageait furieusement l’objet des convoitises de son amie.

    Il détestait Coen. Sans jamais lui avoir adressé la parole, il le détestait quand même. Pourquoi Sydney ne pouvait-elle pas regarder Henry de la même façon ? Avec désir ? Pourquoi ne le remarquait-elle pas ? Bien qu’il lui coûte de l’admettre, il devait reconnaître qu’il était jaloux. Elle se redressa et lui tendit le stylo.

    — Voilà.

    — Merci, répondit-il doucement.

    Nancy entra dans la pièce et s’assit à côté de Sydney.

    — Alors, t’es prête ?

    Sa copine haussa les épaules.

    — C’est juste un examen. Plus tu stresses, moins tu réussiras.

    Nancy leva les yeux puis regarda Henry.

    — Des fois, j’ai vraiment du mal à communiquer avec elle.

    — Pareil, rétorqua-t-il en riant.

    Sydney croisa les bras sur la poitrine et se concentra sur ce qu’il y avait devant elle. Le reste des étudiants était déjà assis à leur place quand le professeur entra.

    — Vous êtes prêts ? demanda le professeur Jones.

    Seul le silence lui répondit.

    — Je vais prendre ça pour un oui, déclara-t-il, amusé, en sortant les copies d’examen de son sac. Quel enthousiasme, j’adore !

    Sydney ricana sous cape. Elle appréciait son humour.

    Il se lécha le bout des doigts puis entama la distribution des feuilles avant d’observer les piles, de plus en plus minces, se répandre dans les rangs.

    — Je vous remercierais d’attendre que tout le monde ait reçu une copie.

    Sydney coulissa un dernier regard à Coen. Il se frottait les yeux au moment où le professeur Jones leur donna le top départ.

    Sydney parcourut avec aisance le questionnaire à choix multiples et trouva rapidement les réponses demandées. Elle passa ensuite à l’épreuve pratique, qui se déroulait à l’arrière de l’amphi, identifia les différentes parties des spécimens présentés sous le regard approbateur du professeur Jones qui semblait avoir foi en ses capacités, et rendit son devoir avant tout le monde. Avant de partir, elle jeta un rapide coup d’œil à Coen, qui se tenait la tête entre les mains devant une copie encore vierge. Puis sans s’attarder plus longtemps, elle sortit.

    Elle parcourut le hall jusqu’à atteindre une aire de repos isolée du reste du bâtiment des sciences, dotée de quelques chaises à destination des étudiants pour que ceux-ci puissent étudier. Sydney déballa alors la banane qu’Henry lui avait donnée pour la manger en attendant ses amis.

    Coen sortit un instant plus tard, le dos bien droit et les épaules carrées. Son expression était la même que toujours, un mélange d’assurance et d’austérité qu’il arborait fièrement, mais son regard était aujourd’hui vide. Il la contempla un instant avant de s’en aller, et Sydney devina qu’il avait raté l’examen. Il n’aurait jamais pu finir si vite sans répondre complètement au hasard. La pitié monta en son cœur. Elle savait qu’il n’était pas stupide, alors pourquoi galérait-il autant ?

    Quelques minutes plus tard, Henry et Nancy apparurent.

    — Comment ça s’est passé ? demanda-t-elle.

    Henry lui prit la banane des mains, en croqua un morceau, puis la lui rendit.

    — Je pense que je vais l’avoir, observa-t-il après avoir avalé.

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1