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7 histoires d'Halloween: Histoires courtes, #1
7 histoires d'Halloween: Histoires courtes, #1
7 histoires d'Halloween: Histoires courtes, #1
Livre électronique192 pages2 heures

7 histoires d'Halloween: Histoires courtes, #1

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À propos de ce livre électronique

Halloween, ce n'est pas pour les débutants. Il y a des choses à ne pas faire.

Ne pas sonner chez la voisine chelou, même si elle est sublime. Ne pas partir avec les diams même si le mec est un cave. Ne pas sauter dans le trou noir sous prétexte que votre tête est mise à prix. Ne pas dire bonjour au chat méchant. Ne pas entrer au cimetière central sans un bon lance-flammes.

Quand l'automne bascule dans la nuit et que le monde du quotidien flirte avec celui des morts et des légendes, les rencontres les plus improbables deviennent possibles…

7 nouvelles courtes ou moins courtes de fantastique et de science-fiction.

Nuit magique 

L'avantage, quand tu ne vois ta copine qu'une fois par an, c'est que ton couple n'est pas menacé par la routine. Le problème, c'est quand ton voisin de tombe refuse de te prêter son carrosse citrouille pour la retrouver au bal du Père Lachaise…

Un chat noir peut en cacher un autre

Une sorcière bonne en chimie mais nulle en sorts cherche un maître à penser pour se protéger des appétits de viande rouge du croquemitaine.

Calories 

Se déguiser pour échanger des guimauves, c'est un peu de générosité et de candeur dans un monde de barbares et de tensions.

C'est Halloween, je drague la voisine

Une excellente opportunité. Sauf quand la voisine en question est un monstre aux allures de top-model.

Dernier dimanche d'octobre

Que se passe-t-il le dernier dimanche d'octobre ? On peut être un savant très intelligent et ne pas se le rappeler. L'heure change, et hop ! Astronomie et astrologie se télescopent.

Citrouilles killer

Qui décime les citrouilles destinées au grand concours annuel de Frankensheim, charmant petit village alsacien en bordure de centrale nucléaire ? Marlène Hoffner, reporter, entend bien trouver le coupable, et démasquer toutes les créatures surnaturelles qui hantent la Forêt Noire. Vlad von Telek, seigneur des ténèbres et roi de la citrouille, apprécie la compagnie de Marlène, mais préférerait vraiment qu'elle reste dans le noir quant au monde de la nuit.

Tout ce qui brille (Anéance 1)

Si vous croisez le croquemitaine de l'espace, un seul réflexe à adopter : dé-com-pen-ser. La trafiquante Allegra Vanderbilt et son associée Bianca Botero fuient leurs ex et leurs casseroles, avec en soute un diamant volé. Et voilà qu'elles font une mauvaise rencontre dans l'espace de Blake, en plein milieu de nulle part. Comme elles n'ont toujours pas terminé leur formation à Anéance, le logiciel qui doit les escamoter en cas de danger, Allegra opte pour la créativité.

LangueFrançais
Date de sortie28 oct. 2019
ISBN9791096438020
7 histoires d'Halloween: Histoires courtes, #1

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    7 histoires d'Halloween - Charlotte Munich

    7 histoires d'Halloween

    7 histoires d'Halloween

    Charlotte Munich

    Mentions légales

    © Charlotte Munich. Tous droits réservés.

    Octobre 2017

    ISBN : 979-10-96438-10-5

    Couverture revampée par KILA Designs

    www.kiladesigns.com.au

    Photo © Shutterstock

    Table des matières

    Nuit magique

    Un chat noir peut en cacher un autre

    Calories

    C'est Halloween, je drague la voisine

    Dernier dimanche d'octobre

    Citrouilles Killer

    Tout ce qui brille (Anéance 1)

    C’est tout pour aujourd’hui !

    De la même autrice

    À propos de l’autrice

    Nuit magique

    L’avantage, quand tu ne vois ta copine qu’une fois par an, c’est que ton couple n’est pas menacé par la routine. Le problème, c’est quand ton voisin de tombe refuse de te prêter son carrosse citrouille pour te rendre au bal du Père-Lachaise où elle crèche et où vous devez vous retrouver. Moi, tout ce que je veux, c’est un baiser. Juste un baiser glacé, avec tout autour les bruits de la fête, les rires dingues des goules et les clac-clac-clac des squelettes sous la Lune. 364 jours que j’y pense. Alors, je ne suis pas du tout trop fier pour supplier le communard translucide qui me tient la dragée haute.

    — Allez, Gustave, steup, tu peux pas me faire ça, sois sympa, tu sais que j’en prendrai grand soin de ta citrouille.

    — L’an dernier, me rappelle Gustave, tu me l’as rendue couverte de boue, et il en manquait la moitié ! J’en ai bavé pour la remettre en état !

    — Mais il avait plu à Vincennes, et on avait été pris en chasse par les hordes sauvages du Prince noir !

    — Elle passe jamais à Paname la chevauchée du Prince noir ! Il est à quatre cents bornes plus au sud ! Tu me prends pour qui ?

    OK, la vérité c’est que l’an dernier, je suis rentré du bal un peu à la bourre et que j’ai failli rater le couvre-feu. En réalité, la moitié manquante de la citrouille, c’est pas les molosses du Prince noir ni les sbires cannibales de Gilles de Rais qui l’ont gnaquée, c’est surtout que le soleil s’est levé et qu’elle est partie en fumée au niveau de la porte de Bagnolet.

    Je suis mort en 2000 dans, disons, une manif qui a mal tourné. Je suis récent dans le milieu de la mort, j’ai été enterré sans grande pompe et personne ne prie pour la paix ou la perdition de mon âme. Ce qui veut dire : pas de magie particulière, pas de moyen de locomotion.

    Dans ces conditions, traverser le périph' pour se rendre intra-muros, c’est compliqué. Gustave le communard a été sympa sous prétexte qu’on était tous les deux des rebelles, mais je me rends bien compte que la solidarité a fait son temps.

    Je repars mon clebs sur les talons, en examinant une par une toutes mes options. Il n’y en a pas cinquante. Je vais être obligé de faire appel au Général et à ses gars. D’ailleurs, il m’attend là-bas, le torse bombé dans son uniforme. Il doit toujours se prendre pour un héros, celui-là, il faut bien que ça serve à quelque chose. Du coup je suis un peu surpris quand il exprime des conditions.

    — Moi, dit-il, ce que j’ai toujours voulu, c’est un chien.

    J’aurais dû m’en douter. Il lorgne sur mon iench depuis qu’elle me l’a offert. On dirait pas comme ça à le voir, mais ce chien, c’est un article de luxe, et aussi une preuve d’amour. Il a coûté bonbon à ma princesse, plusieurs années à hanter patiemment une humaine crédule pour la convaincre de faire déménager les ossements de son bâtard depuis le cimetière d’Asnières.

    Elle est comme ça, ma meuf, la classe même, l’élégance 1800, et en même temps total badass, et une killeuse en négo. Je la kiffe sévère et j’ai vraiment hâte de la retrouver, je ne peux pas laisser passer un an de plus.

    — C’est le chien ou rien, dit le Général.

    — T’as intérêt à bien t’en occuper, je dis. Et je te signale qu’il est pas végétarien.

    Nous voilà donc au bord du périph’ à 20 h. C’est l’hystérie totale.

    — Le parcours est encombré, note le Général. On va y laisser des plumes. Tu ne préfères pas attendre une heure ou deux ?

    Mais non, je suis pressé, et un marché c’est un marché. Si je peux pas avoir le meilleur service, à quoi ça servait de dire au revoir à mon sac à puces ?

    Alors le Général grince des dents, métaphoriquement parlant bien sûr, et une purée de pois argentée envahit les six voies sur cinq cents mètres. Warnings, klaxons, coups de frein, un très bel accordéon, quelques bruits de tôle. La quantité de vivants au mètre carré monte en flèche, et ça brûle.

    Moi ça va encore, parce que je me laisse envelopper et porter par les troupes du Général. Mais c’est pas avec cette petite sortie que les gueules cassées vont s’attirer un nouveau surnom. Les gars s’émoussent, s’érodent, s’effilochent, c’est pas beau à voir. Le Général les exhorte en hurlant :

    — Pensez à la Marne ! On les aura !

    J’ai les yeux rivés sur les quelques mètres d’asphalte qui nous séparent encore de Paris. Du coup, je ne vois pas arriver le camion réfrigéré de la boucherie qui fonce à tout berzingue de la droite, et je me fais embarquer avec plusieurs tonnes de barbaque.

    La Villette. Putain, sa mère, j’ai presque été déporté jusqu’à l’Ourcq. Et il est déjà 23 h. Incroyable que ça m’ait pris autant de temps de sortir de là. On a tous une histoire abracadabrante de congélateur à raconter, mais franchement cette nuit je me passais volontiers du suspense. Je pense à ma belle qui doit être en train de danser sans moi, et ça me donne de la ressource.

    Je repère une bande de jeunes vivants déguisés et je saute sur une gamine qui a eu le mauvais goût de se faire passer pour un zombie.

    Au bout de quelques mètres elle commence à claquer des dents. Elle geint : « J’ai froid ! », sans doute pour que le grand dadais à notre droite pense enfin à la prendre sous son bras et à lui refiler son manteau.

    Mais évidemment, ça ne suffira pas. Il faut que je décarre d’ici et vite, si ça continue, elle y passe et moi, je me retrouve devant le Grand Tribunal Parisien et ma tête roule dans le caniveau, toujours métaphoriquement s’entend, mais tout de même. Ma belle m’attend et l’au-delà ça m’intéresse pas tant que ça.

    Tout à coup mon attention est attirée par un mouvement sur ma gauche, dans une ruelle obscure, un froissement, un cri étouffé-gargouillé, un bruit de succion.

    Débectant.

    C’est un vampire qui se nourrit. Je trouve ça vraiment très naze, ce cave qui gâche la fête pour les gens de bonne foi. Mais je ne suis pas là pour rétablir la justice.

    Je suis là pour profiter de la situation.

    Hop, j’abandonne ma petite jeunette toute fraîche avant que ma présence ne soit trop plombante pour elle, et je saute sur la victime du buveur de sang aux dents longues.

    Hmmm, on est bien. C’est calme, c’est spacieux, c’est confortable. Il est vraiment à deux doigts de clamser. Le seul problème, c’est qu’il veut savoir pourquoi.

    — Qu’est-ce qui se passe, là ? il proteste. Fichez-moi la paix.

    — Hé, je dis, c’est pas de ma faute. Tu t’es laissé draguer par un buveur d’hémoglobine, c’est toi qui as pris une décision fatale. Moi, je veux juste me rendre au Père-Lachaise pour une teuf.

    Ça y est, il est mort.

    Le vampire se redresse, s’essuie les lèvres rapidos sur la manche de son perfecto, puis s’éloigne sans même un regard en arrière. Je te jure, ces mecs-là n’ont aucun savoir-vivre.

    Et le mort est toujours là.

    — Ben alors ? je lui dis. Qu’est-ce que tu fabriques ? Va vers la lumière !

    — Mais non ! Je suis pas prêt à mourir !

    Je m’énerve :

    — Mais c’est pas du tout la question ! T’es mort, t’es mort. Aie la décence de l’admettre.

    Il me met en boule, il me rappelle des mauvais souvenirs de jeunesse.

    Il dit :

    — Et toi ? T’es qui, d’abord ?

    — Je suis toi il y a quinze ans. Crois-en ma longue expérience, va vers la lumière. Ça ne dure pas, et après, ce sera trop tard.

    J’entends du bruit à l’entrée de la ruelle. Quelqu’un vient.

    — Bon, je dis, je te laisse, je suis en stop.

    C’est une petite vieille subclaquante qui se déplace en poussant devant elle un caddie plein de sacs poubelle. Je suis à peu près certain qu’il y a un chat pourri quelque part là-dedans. Ça ne sent pas bon, mais pour moi c’est une aubaine, alors, je ne vais pas faire la fine bouche. Et en plus, elle pointe dans la bonne direction.

    Au bout de quelques mètres — OK, c’est pas la vitesse qui va nous décoiffer, mais ça avance, on ne va pas se plaindre — je me rends compte que le jeune mort est là avec moi.

    — Hé, lâche-moi les baskets, le bizuth !

    — Mais je n’ai pas vécu ! qu’il proteste. Je suis un geek de vingt et un ans. Je suis vierge.

    — Et tu vas le rester, je lui dis, avant de m’en vouloir de me montrer aussi brusque, mais il commence à m’énerver, et il faut absolument qu’il comprenne. Il ne doit pas faire la même erreur que moi.

    C’est le moment de lui faire miroiter les arguments habituels.

    — Là-haut, tu retrouveras toute ta famille.

    — Ma famille ? Ils sont aux Batignolles. Je veux leur dire au revoir.

    Argh.

    — Non, non, non, non ! je lui dis. Pas d’au revoir. C’est la règle. C’est quand même pas difficile à comprendre. En tant que geek, je suis sûr que tu as réfléchi plus d’une fois à la question. On part sans dire au revoir, c’est comme ça.

    Et pendant ce temps la petite vieille progresse, très, très lentement, parfois j’ai presque l’impression qu’elle est en marche arrière, mais finalement elle nous amène jusqu’à Gambetta, et de là, en sautant de fêtard en fêtard, ce n’est pas difficile d’entrer au Père-Lachaise.

    En franchissant la grille, je me fais la réflexion que c’était peut-être pas l’endroit à montrer au petit nouveau. Je peux le sentir à côté de moi qui se décroche la mâchoire (au figuré). Parce que c’est la TEUF, ce qu’on appelle une TEUF, comme les vivants ne sauront jamais la faire : avec un grand T comme Terreur, au mépris de tout instinct de conservation, de toute réputation et de toute décence.

    Celui qui n’a pas vu le groupe de rock-coco-barocco local en action, il n’a tout simplement jamais entendu de musique de sa mort. Si tu veux, Jim Morrisson avec Chopin déjà, et en plus avec Sarah Bernhardt au chant ET à la batterie, sur des textes d’Oscar Wilde et une composition de Bizet, c’est juste indescriptible. Je viens ici tous les ans depuis que j’ai passé l’arme à gauche, et j’ai pas encore tout à fait réussi à m’habituer. Alors le bizuth, c’est évident qu’il en reste comme deux ronds de flan.

    Et moi, si j’avais encore un souffle à couper, il se briserait net en mille éclats, car je viens d’apercevoir ma blonde qui règne sur tout ce cirque. Belle comme l’hiver, elle trône, hiératique. Sur sa tombe il y a cette espèce d’ange vengeur armé d’une épée. Et celui qui la voit comprend instantanément que tout ça autour, c’est uniquement pour son bon plaisir, que le monde entier n’existe que pour ses yeux.

    Je tombe à genoux à ses pieds. Envolées les paroles cool et les approches tactiques. Je murmure :

    — Tu es encore plus sublime que l’année passée.

    D’une main froide et douce sur mon épaule, elle me redresse.

    — Tu es loin de chez toi. Et à pied ?

    Je fais le type dur à cuire.

    — Longue histoire, je réponds. Voici Bizuth, il est venu avec moi. Il a quitté son corps tout à l’heure. Il faut le convaincre d’aller vers la lumière.

    Elle hoche la tête, fait onduler son cou de reine et les longs cheveux qui encadrent son visage pâle telle une couronne.

    — Jeune Bizuth, dit-elle, je suis morte depuis fort longtemps, et je peux te promettre que chacun de nous regrette de n’avoir pas suivi la lumière.

    Moi, au fond, je ne regrette pas, mais bon je me tais. Le but c’est qu’on ne contribue pas à la surpopulation des cimetières parisiens et que Bizuth puisse aller vers la lumière et vers les quarante-neuf vierges qui l’attendent sûrement au paradis des programmeurs et des gamers pour jouer avec lui à WoW jusqu’à la fin des temps.

    Bizuth a dû m’entendre penser :

    — OK, OK, j’ai compris. Tu viens avec moi, mon pote ?

    — Désolé, je dis, je ne peux pas. Ça fait un bail que la lumière s’est éteinte pour moi.

    Ma reine me dévisage tristement.

    — Mon ami, sais-tu que la nuit est presque finie ? Que vas-tu faire si loin de tes ossements ?

    Elle parle comme ça, ma meuf.

    Des cloches se font entendre. Je compte jusqu’à sept coups. C’est vraiment limite, c’est au-delà de limite.

    Bizuth est parti entre-temps et les fêtards se dispersent eux aussi, poudre pailletée, écume et dentelle, aspirés par la terre. Les derniers accords de la musique résonnent encore que déjà je suis seul avec ma belle. Elle me boit de ses grands yeux pensifs, une ride fine entre ses sourcils.

    C’est l’heure de conclure. Je dis :

    — Je sais très bien que j’étais pas le premier, et que je ne serai pas le dernier, beauté, mais pour moi, ce fut un honneur.

    Elle reste avec moi presque jusqu’à l’aube.

    Un chat noir peut en cacher un autre

    Les miroirs fendus et mouchetés me renvoient une image un peu désespérée. J’ai la peau luisante,

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