Octave Bélanger (1886-1972), un peintre, une époque
Par Daniel Bordeleau
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À propos de ce livre électronique
Son parcours est représentatif de celui des artistes francophones de Montréal de son époque; qu’il suffise de mentionner sa formation commencée à l’Art Association of Montreal et poursuivie en France, à l’Académie Julian de Paris.
Octave Bélanger a posé son regard sensible sur un très grand nombre de paysages du Québec, porté par le ravissement et l’empathie. Dans ses dernières années, si le style d’Octave Bélanger semble s’alléger, s’illuminer, se libérer même, les paysages et les scènes de la vie courante croqués au Québec, dans le Sud de la France, dans les Antilles et en Floride conservent toujours les mêmes qualités d’âme.
Il représente sans contredit une génération de peintres francophones du Québec qui ont animé la vie culturelle montréalaise au XXe siècle et jeté les jalons de la modernité en peinture.
L’auteur, Daniel Bordeleau, est le petit-fils du peintre Octave Bélanger. Il a fait carrière comme journaliste à la radio et à la télévision de la Société Radio-Canada.
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Avis sur Octave Bélanger (1886-1972), un peintre, une époque
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Aperçu du livre
Octave Bélanger (1886-1972), un peintre, une époque - Daniel Bordeleau
arrière-grand-père
Table des matières
Table des matières
Avant-propos
La famille Bélanger
La formation du peintre à Montréal
La vie parisienne
L’Académie Julian et l’Académie Colarossi
Les séjours en Bretagne
Le retour à Montréal
La peinture à Montréal à la fin des années 1920
La gravure
Les paysages du Québec
Les années de crise et de guerre
Le retour à la peinture
La photographie
De nouveaux horizons
Les années 1960 et 1970
Les dernières années
Un peintre et son époque
Les principales expositions
Bibliographie
Remerciements
Avant-propos
Cette biographie d’Octave Bélanger s’appuie largement sur de nombreuses entrevues avec Marcelle Bélanger ainsi qu’avec Guy Bélanger, deux des enfants du peintre aujourd’hui décédés. Les autobiographies qu’ont rédigées Marcelle Bélanger et Guy Bélanger constituent de précieuses sources d’information sur la vie de leur père et, plus largement, sur la famille du peintre et sur l’époque.
La consultation de la très intéressante correspondance entre Juliette, l’épouse d’Octave, et ses parents, pendant le séjour de la famille Bélanger à Paris, fut très révélatrice, tout comme la correspondance du couple Bélanger avec Rodolphe Duguay, peintre et ami de la famille. Dans ce dernier cas, l’échange de lettres auquel nous avons eu accès s’étend de 1921 à 1963.
La recherche documentaire s’est également appuyée sur les archives et les tableaux de la famille Bélanger et de plusieurs institutions, sur les journaux de l’époque ainsi que sur des ouvrages portant sur l’histoire de la peinture québécoise. Les références des articles et des ouvrages cités dans la version électronique du livre apparaissent en bibliographie.
Il arrive occasionnellement dans ce genre de travail que des divergences apparaissent entre les sources. Les dates ainsi que les faits et leur interprétation par les acteurs de l’époque peuvent varier; j’ai tenté de réconcilier ces souvenirs au meilleur de mes connaissances.
D’autre part, les titres des tableaux d’Octave Bélanger de même que la date et le lieu de leur réalisation sont fréquemment inconnus. Dans plusieurs cas, je leur ai attribué un titre et une période de création en fonction des informations disponibles, fournies, par exemple, par les catalogues d’exposition.
Le nom officiel du peintre était Louis-Joseph-Octave Bélanger, mais comme il a toujours signé ses œuvres Octave Bélanger, j’ai adopté ce nom dans cet ouvrage.
Le contenu de la version électronique de cette biographie est identique à sa version imprimée. Les contraintes du format e-pub ont toutefois imposé une simplification de la mise en page et l’intégration des notes dans le texte principal.
Bélanger, Octave, Entrée de Kerso, Arbre argenté, 1923, fusain et pastel
sur papier, 31,7 x 24 cm, Port-Louis, Collection particulière. Photo Daniel Bordeleau.
De gauche à droite, le peintre Octave Bélanger, son père et Sophronie Renaud.
Auteur, date et lieu de la photo originale inconnus. Archive de Daniel Bordeleau.
La famille Bélanger
Le peintre Octave Bélanger est né à Montréal le 20 juin 1886. Fils unique de Joséphine Richard et d’Octave Bélanger, il porte le prénom de son père, un industriel originaire de la municipalité de Lotbinière. La famille Bélanger s’installe à Montréal en 1884. Malheureusement, le petit Octave perd sa mère en 1889. Il est âgé d’à peine trois ans. Son père se remarie deux ans plus tard avec Sophronie Renaud, la fille d’un tailleur de Montréal. Aucun enfant ne naîtra de cette union.
À son arrivée à Montréal, Octave Bélanger père, en partenariat avec Jérémie Rhéaume, avait créé une fonderie sous la raison sociale Rhéaume & Bélanger. En 1898, Octave Bélanger père rachète la totalité des actions de son associé et l’entreprise devient alors la Fonderie Jacques-Cartier. D’abord située au 287, rue Jacques-Cartier (nommée maintenant rue Saint-Timothée), à Montréal, la fonderie a par la suite pignon sur rue au 338-340, rue Amherst. En 1924, l’administration municipale adopte un projet de réforme cadastrale qui entraîne une renumérotation des immeubles : en 1925, l’adresse de la fonderie devient 1580, rue Amherst.
La fonderie est prospère. Octave Bélanger père se fait construire une confortable résidence rue Saint-Hubert à Montréal, un peu au nord de la rue Duluth. La famille possède également un chalet à l’île Bélair, sur les rives de la rivière des Mille Îles.
Selon le journal La Patrie du 22 novembre 1902, la Fonderie Jacques-Cartier était une entreprise importante, qui, en 1901, aurait fabriqué un millier de poêles et de fournaises en fonte. La fonderie fabrique également d’autres objets : des bancs publics, dont plusieurs ont meublé les parcs de Montréal; des colonnes architecturales, celles qui soutiennent la coupole de la prison de Bordeaux, par exemple, et des couverts de bouches d’égout, utilisés à Montréal également. Tous les objets coulés à la fonderie étaient signés des lettres « O. B. », du nom de son propriétaire.
Article sur Octave Bélanger père, paru dans le journal La Patrie du 22 novembre 1902, p. 13
Selon l’article de La Patrie de 1902, l’avenir semblait alors tout tracé pour Octave Bélanger fils :
Le jeune Bélanger vient de terminer brillamment d’excellentes études commerciales et il a remporté la palme dans nos meilleures institutions. M. O. Bélanger peut donc compter que son nom restera longtemps attaché à la Fonderie Jacques-Cartier, car son successeur est tout désigné pour mener à bien l’œuvre si bien commencée par son père.
La vie en décidera autrement. Octave travaille effectivement à la fonderie pendant plusieurs années, mais sa santé supporte mal l’atmosphère malsaine des ateliers.
En 1908, la fonderie fabrique une automobile qui porte le numéro d’immatriculation 8811. Selon Guy Bélanger, le fils cadet du peintre Octave Bélanger, le bloc-moteur est coulé à la fonderie, puis usiné aux ateliers Bourassa situés rue Ontario Est. Le moteur de la voiture possède une puissance de 30 chevaux vapeur. L’intérieur est luxueusement fini en cuir rouge.
Octave Bélanger père ne conduit pas sa voiture lui-même, il préfère se faire conduire par son fils. Le 9 juillet 1908, il décide d’aller à Lotbinière, à proximité de la ville de Québec, rendre visite aux membres de sa famille. Ce voyage représente un trajet de 200 kilomètres.
Sur la rive sud du Saint-Laurent, il n’existe pas encore de route directe pour rejoindre Lotbinière. Guy Bélanger, rapporte que son grand-père Octave, Sophronie Renaud et son père durent emprunter de mauvais chemins traversant les champs des cultivateurs. Ce voyage constitua une première.
Le journal La Presse rapporte cette épopée dans son édition du 17 juillet 1908 et affirme que le véhicule d’Octave père est la première automobile de fabrication canadienne. Le journal va jusqu’à annoncer : « M. Octave Bélanger, propriétaire de la Fonderie Jacques-Cartier, ouvre une fabrique d’automobiles. » L’entrepreneur n’arriva toutefois jamais à concrétiser ce rêve et aucune autre automobile ne fut construite dans sa fonderie. Quant à