Fantin-Latour (1836-1904)
Par Jp. A. Calosse
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Avis sur Fantin-Latour (1836-1904)
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Fantin-Latour (1836-1904) - Jp. A. Calosse
Anonyme, Henri Fantin-Latour dans son atelier, 8, rue des Beaux-Arts à Paris (détail), vers 1901-1902
Photographie, Archives Tempelaere, Paris.
Biographie
14 janvier 1836 : Naissance d’Henri Fantin-Latour à Grenoble, d’une mère Russe et d’un père français d’origine italienne. Son père, artiste et professeur, l’initie au dessin.
1841 : La famille part s’installer à Paris, rue du Dragon. À part une rare exception, Fantin vivra toute sa vie rive gauche.
1854 : Il entre à l’École des Beaux-Arts, après être sorti de l’École de Dessin de Paris où il a été l’élève de Lecocq de Boisbaudran aux côtés notamment d’Edgar Degas, Alphonse Legros et Jean-Charles Cazin.
1859 : Son ami James McNeill Whistler l’invite à Londres. Son séjour en Angleterre s’avérera extrêmement motivant pour Fantin, qui y rencontrera des personnalités de la gravure telles Seymour Haden et surtout Edwin Edwards. Ses natures mortes rencontreront un énorme succès en Angleterre.
1863 : Sa Féerie est exposée au Salon des Refusés et rencontre un certain succès, quoique non unanime. C’est le début de la notoriété pour Fantin-Latour.
Membre du « groupe de 1863 » puis du cénacle des Batignolles qui engendrera les Impressionnistes, il fréquente le café Guerbois en compagnie de Manet, Renoir, Sisley, Monet, Degas, Pissarro, etc. Il ne fera toutefois jamais partie du courant impressionniste.
1864 : Fantin-Latour peint Hommage à Delacroix, en mémoire du peintre qu’il vénère le plus entre tous. Dans cette œuvre et en plus de lui-même, sont notamment rassemblés autour d’un portrait d’Eugène Delacroix Whistler, Legros, Manet et Bracquemond, pour rappeler d’où vient leur héritage artistique.
1867 : Fantin-Latour envoie un portrait d’Édouard Manet au Salon des Refusés. Cette toile et le choix de son sujet sont un acte, la déclaration de son admiration pour un artiste unique.
1870 : Le groupe des Batignolles autrefois activement fréquenté par Fantin-Latour est immortalisé dans L’Atelier des Batignolles, deuxième de ses quatre peintures de groupe. Se regroupent autour d’un Édouard Manet faisant le portrait de Zacharie Astruc, Renoir, Bazille, Monet ainsi qu’Émile Zola, actif défenseur de l’Impressionnisme.
1872 : Le Coin de table est présenté au Salon. La toile, qui était initialement censée être un hommage à Baudelaire au même titre que ceux à Delacroix puis à Manet quelques années auparavant, représente les grands poètes du XIXe siècle tels que Rimbaud, Verlaine, Pelletan, d’Hervilly ou Elzéar.
1876 : Il épouse l’artiste peintre Victoria Dubourg, rencontrée au Louvre alors qu’ils copiaient tous deux les chefs-d’œuvre des Grands Maîtres. Cette même année il expose au Salon L’Anniversaire, toile hommage à Hector Berlioz, l’un des compositeurs qu’il admire le plus et ont le plus inspiré ses œuvres poétiques, avec Schumann et Wagner.
Voyage à Bayreuth avec des amis, afin d’assister à l’inauguration d’une salle d’opéra conçue par et pour Wagner.
1879 : Fantin commence à passer presque tous ses étés dans la maison de campagne de Buré, en Normandie, appartenant à la famille de sa femme Victoria. C’est dans ce jardin qu’il peint la plupart de ses natures mortes et choisit les fleurs de ses compositions.
25 août 1904 : Fantin-Latour meurt à Buré à l’âge de 68 ans. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, à Paris. Sa femme se consacrera à perpétuer son œuvre et à écrire son catalogue raisonné, et organisera une rétrospective à l’École des Beaux-Arts de Paris.
La biographie de Fantin-Latour est toute unie et sans autres incidents que les phases de son développement esthétique. Il naît à Grenoble le 14 janvier 1836 au deuxième étage d’une maison de la cour de Chaulries. Son père, Théodore Fantin-Latour, naquit à Metz. Il était peintre, professeur de dessin, et avait copié au Louvre. Il avait épousé une Russe. Le grand-père, Jean-François Fantin-Latour, avait été marin au temps de la Révolution ; au temps du premier Empire, versé à l’armée de terre, il était devenu lieutenant-colonel d’artillerie.
L’origine de la famille était italienne. Le nom de Fantin serait dérivé de San-Fantino. Un Jean Fantin eut ajouté, à la fin du XVIIe siècle, le nom de Latour à celui de Fantin.
Fantin-Latour quitta Grenoble enfant, son père étant venu tenter la fortune à Paris, et n’y retourna point. Faut-il chercher dans les origines compliquées de Fantin-Latour quelque explication de sa mentalité, de son esthétique, de son talent ? Il a écrit lui-même : « Un sang trop mélangé coule dans mes veines, pour que les questions d’école ou de nationalité puissent m’agiter. » La part assez large qu’occupe dans son œuvre d’illustrateur et de peintre, la grande figure de son compatriote Berlioz, s’explique suffisamment par son amour de la musique, sans qu’on cherche à y constater une efflorescence de patriotisme local.
Du jour où son père vient s’installer rue du Dragon, près de la rue Taranne, Fantin-Latour est un Parisien. Il grandit à Paris, fréquente l’école des Frères de la rue Saint-Benoît, copie les dessins de Flaxman que lui prêtait un pharmacien du quartier qui avait été second prix de Rome de sculpture ; il devient élève de Lecocq de Boisbaudran, avec Alphonse Legros, Georges