INSTANT D'ART Nantes
Au tournant des xixe et xxe siècles, les femmes artistes peinent à être reconnues. C'est ce que découvrira Marie-Clémentine Valadon, née de père inconnu en Haute-Vienne, arrivée à l'âge de un an à Montmartre avec salignes et vides se jouent de la perspective. Sa palette de peintre est riche et vive, son œuvre protéiforme, originale, audacieuse. Mariée au négociant Paul Moussis en 1896, dont elle divorcera en 1910, Suzanne ose se peindre en Adam et Êve avec son amant (on lui connaît aussi une liaison avec le compositeur Erik Satie), âgé de vingt-deux ans de moins qu'elle, André Utter, qu'elle épouse en 1914. En 1923, l'État lui achète Ses portraits, paysages, natures mortes, fleurs sont exposés à Tokyo, New York, Prague, Amsterdam… À son enterrement en 1938, au cimetière parisien de Saint-Ouen, sont présents ses amis montmartrois Pablo Picasso, André Derain, Max Jacob… qui iront se consoler, dit-on, au Moulin Joyeux. Aux 120 tableaux et œuvres sur papier exposés, la commissaire Claire Lebossé a ajouté de nombreux documents permettant de replacer l'œuvre de Suzanne Valadon dans son contexte. Et d'y voir son incroyable modernité.