Dans la famille Caillebotte, longtemps les aînés firent jurer de ne jamais, ô grand jamais, traiter avec des directeurs de musée. Un comble quand on connaît aujourd’hui la cote faramineuse de l’artiste, auquel le musée d’Orsay consacrera, en 2024, une rétrospective en collaboration avec le Getty Museum de Los Angeles et l’Art Institute de Chicago. Un comble quand on découvre le dédain avec lequel les administrateurs accueillirent, en 1894, le legs couché par Gustave Caillebotte. Cette histoire, précipité de trouille administrative et de lâcheté politique, est l’une des pépites de Gustave Caillebotte, l’impressionniste inconnu (Fayard), première biographie écrite par son arrière-petite-nièce Stéphanie Chardeau-Botteri.
Dans l’appartement de celle-ci – par ailleurs experte du peintre impressionniste Armand Guillaumin –, l’oncle Gustave règne. Sur le mur de la salle à manger,