Le Musée Vincenzo Vela de Ligornetto
()
À propos de ce livre électronique
Lié à Le Musée Vincenzo Vela de Ligornetto
Livres électroniques liés
Léonard de Vinci et son école Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationNicolas Froment et l'École avignonaise au XVe siècle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationMasaccio, l'incompris: Le plus grand peintre de la première Renaissance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Art de la Renaissance Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5John William Waterhouse, le préraphaélite moderne: Un univers de mythes, de légendes et de passions Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSur la peinture française au XIXe siècle Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes primitifs flamands : les plus beaux diptyques (Washington - 2006, Anvers - 2007): Les Fiches Exposition d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationJehan de Paris varlet de chambre et peintre ordinaire des rois Charles VIII et Louis XII Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSplendeur de Venise (Bordeaux - 2006, Caen - 2006): Les Fiches Exposition d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationTitien, le maître de la couleur: La peinture vénitienne au Cinquecento Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGustave Moreau, l'assembleur de rêves: De l’académisme au symbolisme Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Peintures de la Renaissance Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe printemps de la Renaissance. La sculpture et les arts à Florence, 1400-1460 (Paris - 2013): Les Fiches Exposition d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationAnthony Van Dyck Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGiotto Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Art au temps des rois maudits. Philippe le Bel et ses fils, 1285-1328 (Paris - 1998): Les Fiches Exposition d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDiego Velázquez (1599-1660) Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Nicolas Poussin Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Céramique italienne : marques et monogrammes Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDante Gabriel Rossetti et la volupté féminine: Le héros du préraphaélisme Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGiorgione, un artiste plein de mystères: La première révolution de la couleur à Venise Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGiuseppe Arcimboldo Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Mucha Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVelázquez Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe Futurisme à Paris (Paris - 2008): Les Fiches Exposition d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa peinture en France sous les Valois Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationRogier Van der Weyden, entre gothique et ars nova: Un primitif flamand en quête de réalisme Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationVan Dyck et œuvres d'art Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationSandro Botticelli Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationCaravage Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Architecture pour vous
La Sécession Viennoise Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationArchitecte et architecture: Les Grands Articles d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa Pédagogie par l'Expérience: Accompagnement de l'apprentissage expérientiel par l'aventure dans la nature Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes Eglises de Paris: Le Panthéon Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLe logement contemporain: Entre confort, désir et normes (1995-2012) Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'enseignement de Las Vegas: ou Le symbolisme oublié de la forme architecturale Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Art Deco Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationArts d’Islam Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDictionnaire de la Préhistoire: Les Dictionnaires d'Universalis Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Dictionnaire des Idées & Notions en Arts et en Architecture: Les Dictionnaires d'Universalis Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBauhaus Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les designers français et leur intérieur: Un état des lieux du design français Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’incendie de Notre-Dame: Le chemin de la compréhension des faits ou l’œuvre de Sainte Omerta Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL’ABC des Styles Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5L'architecture pratique: Les ouvrages de massonnerie, charpenterie, menuiserie, serrurerie, plomberie, vitrerie, ardoise, tuille, pavé de grais & impression Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationComment on construit une maison: Histoire d'une maison illustrée de soixante deux dessins par Viollet-le-Duc Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationGestion des déchets solides urbains: aperçu, concepts, applications et perspectives Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDictionnaire Raisonne de l'Architecture Francaise, Tome 4 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDictionnaire Raisonne de l'Architecture Francaise, Tome 1 Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLa fin du ciment: Les bonnes et les mauvaises raisons d'une technologie sans avenir Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5Guide de l'architecture contemporaine de Montréal: Deuxième édition Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5Aménagements commerciaux: Se différencier pour réussir Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation1000 Monuments de Génie Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationBaroque: Les Grands Articles d'Universalis Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L’Architecture Métaphysique Des Anciens Égyptiens Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationDécorez votre Maison Avec peu d'argent La décoration peut être amusante et enrichissante Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationL'Art baroque Évaluation : 5 sur 5 étoiles5/5Les ouvrages d'art: les ponts Évaluation : 4 sur 5 étoiles4/5L'Art nouveau Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationLes lumières de la ville Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
Avis sur Le Musée Vincenzo Vela de Ligornetto
0 notation0 avis
Aperçu du livre
Le Musée Vincenzo Vela de Ligornetto - Marc-Joachim Wasmer
Marc-Joachim Wasmer
Le Museo Vincenzo Vela à Ligornetto
Canton du Tessin
Introduction
Vincenzo Vela (1820-1891), un sculpteur tessinois au service du Risorgimento
Lorenzo Vela (1812-1897)
Spartaco Vela (1854-1895)
La villa Vela : maison d’artiste et musée
Le Museo Vincenzo Vela aujourd’hui
Annexes
Glossaire
Notices biographiques
Vincenzo Vela : éléments biographiques
Bibliographie sélective
Crédits photographiques, l’auteur, informations
Un regard renouvelé sur un art oublié Gianna A. Mina
Introduction
Ligornetto se situe dans la vaste plaine du Mendrisiotto, la partie la plus méridionale du canton du Tessin qui, d’un point de vue géographique, appartient déjà à la Lombardie. Le village, situé au carrefour d’une intersection routière, se trouve à l’ouest de l’axe nord-sud (autoroute A2, sortie Mendrisio, direction Stabio/Varese). Rien ne saurait distinguer Ligornetto des bourgades environnantes, si ce n’est une imposante villa historicisante qui, juchée sur une hauteur, attire tous les regards. La bâtisse, qui date des années 1862-1865, présente une élégante façade, et se caractérise par une grosse tour-lanterne centrale. Construite au cœur d’un vaste parc, cette demeure cossue était autrefois l’atelier et la résidence de Vincenzo Vela (1820-1891), la plus importante maison d’artiste encore conservée en Suisse. Elle abrite aujourd’hui le Museo Vincenzo Vela, géré par l’Office fédéral de la culture.
Actif entre la Suisse et l’Italie, représentant majeur du vérisme (voir le glossaire p. 77), le sculpteur Vincenzo Vela connut une grande renommée au XIXe siècle. Accédant à la notoriété au cours du Risorgimento, soit les années qui virent l’unification de l’Italie, il présenta au grand public – à son retour de Turin en 1867 – les originaux en plâtre de la quasi-totalité de ses œuvres dans une salle de sa maison-atelier expressément conçue à cet effet. Conformément à la volonté de son père, son fils Spartaco Vela (1854-1895) légua par testament la propriété des lieux à la Confédération suisse en 1892, à condition que celle-ci en fasse un musée ou une école, destinés à la collectivité. Ouvert au public en 1898, le musée a été remanié à plusieurs reprises, la dernière intervention ayant été menée entre 1997 et 2001 sur un projet de l’architecte Mario Botta.
Outre ses modèles en plâtre et ses moulages originaux, la collection du musée compte des dessins et des maquettes en terre cuite et en plâtre de Vincenzo Vela ; des sculptures et des peintures du frère de l’artiste, Lorenzo Vela (1812-1897) ; ainsi que des peintures, des dessins et des céramiques de Spartaco Vela. Une bibliothèque, des tableaux et des dessins d’amis lombards et piémontais de cette dynastie d’artistes, ainsi qu’une collection de photographies anciennes unique en Suisse, complètent le grand œuvre de la famille Vela.
Vue du Museo Vincenzo Vela depuis le sud, 2019.
Vincenzo Vela (1820-1891), un sculpteur
tessinois au service du Risorgimento
Les chiffres romains en caractères gras indiquent le numéro des salles d’exposition. Pour s’orienter, nous renvoyons au plan du rez-de-chaussée figurant dans le rabat arrière du guide.
L’enfant prodige
Vincenzo Vela naquit à Ligornetto le 3 mai 1820 ; fils de Giuseppe Vela, un petit agriculteur, et de Teresa Casanova. À neuf ans, il entama son apprentissage de tailleur de pierres dans les carrières de Besazio, faisant tout de suite preuve d’une très grande adresse. Son frère aîné, Lorenzo, ne s’y trompa pas et, en 1832, il fit venir Vincenzo à Milan où celui-ci travailla bien vite comme tailleur de pierres à la Fabrique du Dôme, tout en étudiant à l’Accademia de Brera et à la Scuola d’Ornato. Influencé par la peinture de Francesco Hayez et par la sculpture du Toscan Lorenzo Bartolini, son style s’orienta vers un réalisme marqué s’opposant au classicisme aride des épigones de Canova. Cet élève exceptionnellement doué remporta de nombreux concours, devenant rapidement une figure de référence pour toute une nouvelle génération d’artistes. En 1842, après avoir remporté une médaille d’or à Venise, il termine ses études et s’installe à son compte.
Premiers succès à Milan
Enrico Gamba, Portrait de Vincenzo Vela, vers 1857, pastel sur papier.
Tout de suite après sa première commande, à savoir le Monument à l’évêque Luvini (VIII) pour la nouvelle mairie de Lugano qui lui valut un grand succès à l’exposition de Brera en 1844, Vela termina les monuments funéraires de Maddalena Adami-Bozzi à Pavie et de Cecilia Rusca à Locarno vers 1845-1846 (XX). Dans l’art funéraire italien, ces deux groupes de sculptures marquèrent un tournant : pour la première fois, les personnages en deuil, normalement représentés comme des figures allégoriques, sont sculptés avec une immédiateté touchante. Ils présentaient en effet le visage des membres de la famille des défuntes, revêtant leurs habits de tous les jours.
Vincenzo Vela, Giuseppe Maria Luvini, Évêque de Pesaro, 1844, plâtre de la statue de Vincenzo Vela à Lugano 1895.
Bien qu’à partir de ce moment, ce genre ait constitué l’une des clés de son activité créatrice, Vela se confronta également à des thèmes et des genres plus séculaires, comme par exemple le portrait. C’est ainsi qu’il réalisa en 1846 pour le duc Giulio Litta, La prière du matin (XXI), une sculpture de genre où le sujet religieux ne sert que de prétexte. Du fait de l’effet réaliste produit par cette jeune femme agenouillée et vêtue d’une chemise de nuit, cette œuvre fut considérée par le plus grand nombre comme un chef-d’œuvre, même si des critiques soupçonnèrent rapidement que le sculpteur avait utilisé directement les moulages en plâtre du modèle et de l’étoffe – ce que l’auteur avait effectivement fait – contrevenant ainsi aux codes académiques. Toutefois, avec son naturalisme inégalé jouant sur les valeurs picturales, le rendu raffiné de la physionomie et du doux modelé – qui, en même temps que la dimension narrative, évoque les figures d’un musée de statues en cire – l’œuvre conjugue des canons de composition établis, d’anciennes traditions picturales avec des contenus contemporains. Vela combla tout de suite le goût d’une élite influente, composée des représentants libéraux de la noblesse lombarde et d’une haute bourgeoisie en pleine ascension, unies dans le but commun d’opposer une résistance farouche au pouvoir de l’occupant, la monarchie honnie des autrichiens qui gouvernait depuis le congrès de Vienne de 1815. L’idée de l’art selon Vela, dont le style vigoureux s’opposait aux conventions et aux pratiques de la vieille école, devint bien vite le manifeste culturel des Milanais. Ainsi, lettrés et mécènes qui avaient longtemps attendu sa venue, courtisèrent le jeune prodige.
Vincenzo Vela, La prière du matin, 1846, plâtre original.
Spartacus, héros des opprimés
Grâce à la commande d’un collectionneur, le duc Antonio Litta, en vue de la réalisation d’une sculpture de grand format, Vela se rendit à Rome en 1847 muni d’une bourse d’étude. Il venait de concevoir le modèle de son Spartacus (non conservé), lorsqu’il décida de s’engager et de prendre part à la guerre du Sonderbund dans les rangs de Guillaume Henri Dufour, voir portrait de 1849 (II) ; tandis qu’en mars 1848, il participa comme volontaire à la guerre d’indépendance des Lombards contre l’Autriche, qui se termina dans le sang. À cette occasion, Vela, fervent républicain, gagna l’amitié et le respect de l’ensemble des Milanais, ainsi qu’une réputation d’artiste-patriote politiquement engagé.
Son colosse de marbre sculpté durant l’hiver 1849-1850 (VII, voir ill. p. 8) fut dévoilé au bon moment et marqua le dépassement définitif des canons formels du classicisme. L’esclave héroïque qui brise ses chaînes pour mourir en homme libre, devint donc le symbole de la révolte nationale. Le «vérisme» de Vela devint ainsi le vecteur du Risorgimento italien, enflammant les esprits comme cela fut aussi alors le cas avec les opéras de Giuseppe Verdi.
Turin ou l’espoir de l’Italie
Vela le révolutionnaire devint rapidement un personnage gênant pour l’occupant. Quand, en 1852, il refusa d’occuper une chaire à l’Académie, une proposition visant à dompter les velléités des opposants, Vela dut regagner sa patrie, où il se lia d’amitié avec de nombreux réfugiés. Quelques mois plus tard, il émigra à Turin, ville libre et libérale. À Turin, cœur de l’unification de l’Italie, il put compter sur de nouvelles commandes et étendit son influence au-delà des frontières.
Le succès ne tarda pas à arriver, la célébrité de Vela s’expliquant par les nombreuses commandes de sculptures publiques et privées ainsi que par son activité de professeur à l’Accademia Albertina, une charge que lui conféra en 1856 le roi Victor-Emmanuel II. Fait rare : au cours des quatorze années suivantes, Vela eut l’opportunité de diffuser son style dans un milieu artistique à l’époque plutôt périphérique, en faisant école.