Le printemps érable dans les cégeps: Expériences vécues de gestion de crise
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Après 50 ans : L’évolution des cégeps inspirée des réflexions de Guy Rocher Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluationUne mosaïque de compétences et un monde de possibilités : Récits de gestionnaires de cégep Évaluation : 0 sur 5 étoiles0 évaluation
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Aperçu du livre
Le printemps érable dans les cégeps - Association des cadres des collèges du Québec (ACCQ)
L’Association des cadres des collèges du Québec tient à remercier le Cégep Marie-Victorin et le Cégep régional de Lanaudière pour leur soutien financier dans le cadre de la production de ce volume.
Les auteurs sont les seuls responsables de leur texte. Les opinions et les points de vue exprimés n’engagent aucunement l’Association des cadres des collèges du Québec ou les collèges qui ont soutenu financièrement la production de cet ouvrage.
Afin d’alléger le texte, le genre masculin est utilisé dans ce document pour désigner aussi bien les femmes que les hommes, à l’exception de textes ou d’extraits de textes provenant de référence, lesquels sont transcrits sans modification.
Maquette de la page couverture
Maude Côté, graphiste
Éditique
Josée Dupas Pelletier, ex-gestionnaire administrative à la direction au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne
Soutien technique
Brigitte Gosselin, technicienne en administration à l’Association des cadres des collèges du Québec
ISBN: 978-2-9817806-0-7
Comité de rédaction
Liste des abréviations, sigles et acronymes
PRÉFACE
Entre l’arbre et l’écorce
Charles Simard, président-directeur général de l’Association des cadres des collèges du Québec
INTRODUCTION
Je me souviens et je (me) gouverne en conséquence
Comité de rédaction
1.RETOUR SUR LA CRISE DANS LES CÉGEPS VÉCUE PAR LES GESTIONNAIRES
1.1Peut-on parler de «grève étudiante»? «Les faits sont têtus»
Marcel Côté, directeur général du Cégep régional de Lanaudière en 2012
1.2L’exercice du leadership envers et malgré tout
Nicole Rouillier, directrice générale du Cégep Marie-Victorin en 2012
1.3La réussite éducative au centre de nos décisions
Hélène Allaire, directrice des études au Cégep Marie-Victorin en 2012
1.4Entre le vert et le rouge, il faut savoir passer au jaune
Line Coulombe, directrice des affaires étudiantes au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne en 2012
1.5Une main tendue à tous les partenaires
Denis Caron, directeur des ressources humaines au Cégep régional de Lanaudière en 2012
1.6Le choc des droits
Louis Lavoie, directeur des affaires corporatives au Cégep régional de Lanaudière en 2012
2.RETOUR SUR LA CRISE VÉCUE DANS LES CÉGEPS PAR DES ASSOCIATIONS
2.1Soutenir les cadres
Mélanie Cormier, directrice adjointe des affaires professionnelles et des communications en 2012, et Line Pineau, directrice des relations du travail en 2012
2.2«Le désordre est bien puissant quand il s’organise»
Lucas Galarneau, président de l’Association générale des étudiantes et étudiants du Cégep de Lanaudière à Terrebonne en 2012
3.RETOUR SUR LA CRISE DANS LES CÉGEPS VÉCUE PAR LA FÉDÉRATION DES CÉGEPS
3.1Le rôle de la Fédération des cégeps
Jean Beauchesne, président-directeur général de la Fédération des cégeps en 2012
3.2Prévenir
Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps
CONCLUSION
Qu’avons-nous appris du Printemps érable?
Comité de rédaction
POSTFACE
Les impératifs du politique
Marcel Côté, directeur général du Cégep régional de Lanaudière en 2012
COMPLÉMENTS D’INFORMATION
Chronologie de la crise du printemps érable de 2012
Yvon Tousignant, retraité en 2012 et ex-directeur du Collège constituant de L’Assomption au Cégep régional de Lanaudière
Bibliographie de livres et d’articles d’analyse traitant du Printemps érable
Yvon Tousignant, retraité en 2012 et ex-directeur du Collège constituant de L’Assomption au Cégep régional de Lanaudière
Mélanie Cormier, directrice des affaires professionnelles et des communications à l’Association des cadres des collèges du Québec
Marcel Côté, directeur général du Cégep régional de Lanaudière
Line Coulombe, ex-directrice adjointe au Service aux étudiants au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne et maintenant directrice des affaires étudiantes au Collège Ahuntsic
Nicole Rouillier, ex-directrice générale au Cégep Marie-Victorin, maintenant conseillère en éducation
Entre l’arbre et l’écorce
Comme gestionnaires, nous nous retrouvons constamment dans des situations où nous sommes en contrôle. Par ailleurs, il nous arrive tous des événements où nous devons faire preuve d’audace, de créativité, voire parfois d’improvisation. Mais qu’arrive-t-il quand le gestionnaire perd ses repères, et ce, sur une longue période?
Si vous êtes gestionnaire ou en voie de le devenir, cet ouvrage vous enseignera ce que vous n’aurez jamais appris sur les bancs d’école. Ici, c’est l’école de la vie. Le «toute autre tâche connexe» qui ne vous sera jamais décrit. C’est ici que s’exprime le sixième sens de ces gestionnaires: leur tempête du verglas, leur déluge du Saguenay, leur mai 68.
Dans les événements du Printemps érable, les gestionnaires auront réussi là où le gouvernement a échoué. Plus souvent qu’autrement, ils ont été laissés à eux-mêmes dans un moment de crise unique dans l’histoire des collèges et de la société québécoise. Ils ont été littéralement pris entre l’arbre et l’écorce, éloignés du centre décisionnel qui détenait le pouvoir de mettre fin à ce conflit. Surtout, ils ont été les artisans du maintien d’une certaine paix dans tout ce tumulte, évitant ainsi que le pire ne survienne dans leurs institutions.
Même après toutes ces années passées depuis les événements de 2012, certains gestionnaires qui ont vécu la crise sur le terrain ne sont toujours pas capables de s’exprimer sur ce sujet qui a laissé chez eux des traces indélébiles. Espérons qu’ils sauront trouver la paix un jour.
Dans ce livre, vous vous retrouverez dans la peau de personnes qui ont été aux premières loges de ces événements, et ce, bien malgré elles. Ces individus ont été des décideurs, négociateurs, communicateurs, bref ils ont dû puiser dans tout leur arsenal d’outils, jusqu’à utiliser ceux dont ils ignoraient l’existence jusqu’à ce jour.
Cependant, cet ouvrage ne se veut pas un relevé exhaustif de ce qui s’est vécu pendant ces longs mois de 2012 à travers tout le réseau des cégeps. C’est un regard qui met particulièrement en évidence deux d’entre eux, le Cégep Marie-Victorin et le Cégep régional de Lanaudière. Et l’angle choisi n’est pas, non plus, intégral, il l’est selon le gestionnaire, celui qui plus souvent qu’autrement œuvre dans l’ombre, sauf s’il commet une erreur. Et là, le cas échéant, tous les projecteurs se tournent vers lui avec peu de tolérance et de complaisance.
Mais pourquoi au juste revenir sur ces événements? Nous avons décidé de mettre sur papier nos expériences vécues d’abord par devoir de mémoire collective. Parce que nous avons réussi, tant bien que mal, à conserver la cohésion sociale dans nos communautés et que cela mérite d’être mis en évidence. Les étudiants du printemps 2012 ne sont plus dans nos murs. Et comme les acteurs dont nous relatons les faits ici quittent graduellement pour la retraite, nous voulions que leurs témoignages laissent leur empreinte dans l’histoire.
Mais c’est surtout parce notre mission éducative ne se limite pas à l’enseignement de matières prévues dans une grille de cours. D’une crise qui n’aurait jamais dû exister, de sa gestion globale qui fut un lamentable échec de la part du gouvernement, il se trouve une gestion qui, elle, n’a pas failli à sa tâche et qui mérite d’être connue, voire même d’être enseignée.
Il est bon de se rappeler que certaines questions demeurent sans réponses, notamment sur la notion de grève ou de boycott quand les associations étudiantes décident d’exercer des moyens de pression. Si ce n’était pas le bon moment d’en discuter lorsque le feu était dans la maison, pourquoi rien n’a encore été fait dans ce domaine maintenant que les braises se sont éteintes?
Nous devons gérer dans une perspective de long terme, vivre ensemble dans l’après-crise. Parce qu’une société doit bien sûr apprendre de ses erreurs, elle doit aussi reconnaître ses bons coups et en tirer, là aussi, les leçons qui s’offrent à elle.
Cet ouvrage s’inscrit également dans nos efforts de reconnaissance. Comme vous le constaterez plus loin, le gouvernement a manqué une belle occasion de reconnaître tout le travail effectué par les gestionnaires du réseau dans cette crise. Nous avons vu, encore une fois, une autre expression du deux poids, deux mesures. Puisse ce livre rétablir un tant soit peu l’équilibre.
Enfin, bien que nous souhaitions ne jamais avoir à revivre de tels événements, nous devons tout de même rester vigilants et le présent ouvrage se veut aussi une référence juste au cas où. C’est aussi ça, une organisation apprenante.
Je ne peux passer sous silence le sens du devoir du grand maître d’œuvre de ce projet, M. Marcel Côté, directeur général du Cégep régional de Lanaudière. Sa passion pour l’histoire et sa vision pour notre système éducatif public méritent toute notre reconnaissance.
Bonne lecture!
Charles Simard, CRIA
Président-directeur général de l’ACCQ
Je me souviens et je (me) gouverne en conséquence
Comité de rédaction
Le Printemps érable dans les cégeps? Pour certains cégeps, des semaines sans cours jusqu’au point de compromettre la session; pour d’autres, rien à signaler. En bout de course de cette épreuve de force, le gouvernement a reculé sur l’augmentation des frais de scolarité. Le mouvement s’est essoufflé. On connaît la suite pour les cégeps où il y avait levée de cours: il a fallu gérer le retour en classe, faire cohabiter pacifiquement des tenants de positions exacerbées, s’assurer de reprendre la formation manquante avec le même souci de qualité qu’en session régulière.
Nous n’avons pas eu le temps d’y revenir. Les tâches à mener à bien dans le quotidien nous éloignaient de plus en plus d’un bilan à faire sur un sujet moins actuel, mais qui garde pourtant toute son actualité en raison d’une fin qui n’en est pas une. Or, pour cette raison, il faut y revenir.
Revenir sur le Printemps érable, certes. Mais pas de manière individuelle, car nous ne sommes pas seuls à nous souvenir. Ce que nous avons vécu, plusieurs ont eu à y faire face, à naviguer à vue dans cette tempête.
Nous avons fait ce que nous avons pu dans ces circonstances. C’est vrai, mais ce n’est pas suffisant.
Afin de ne plus vivre une telle situation, afin d’éviter, si une telle situation arrive à nouveau, qu’elle dégénère, nous avons cru bon de laisser une trace de ce que nous avons vécu lors du Printemps érable en présentant certaines pratiques de gestion qui nous ont permis d’éviter le pire. Pour ce faire, en plus de nos considérations comme gestionnaires de cégep, nous ne pouvions pas faire l’économie d’une réflexion plus générale sur la reconnaissance des associations étudiantes et sur notre compréhension du lien entre le monde politique et la gestion d’un service parapublic, entre les impératifs du politique et la préservation du bien commun.
Nous nous souvenons et nous ne voulons plus être pris au dépourvu. Nous ne souhaitons plus d’affrontements sur des enjeux semblables qui conduiraient encore à des débats juridiques, voire à des interventions policières.
Nous nous souvenons et c’est pourquoi nous voulons (nous) gouverner en conséquence.
Il s’agit de témoigner de ce que nous avons vécu comme gestionnaires lors du Printemps érable et d’en tirer quelques leçons pour l’avenir. Ces témoignages s’inspirent de la chronologie des événements, chronologie que nous avons refaite (voir en annexe) afin de mieux nous souvenir. De tels témoignages sont quelquefois «impressionnistes», mais ils demeurent conformes aux faits. Le but poursuivi est de faire œuvre utile pour ceux et celles qui auront à vivre une crise semblable dans l’avenir. Il faut leur permettre de bien comprendre les limites auxquelles le travail de gestion est confronté dans une telle situation ainsi que les attitudes et les outils qui peuvent leur venir en aide. Nous souhaitons donc ici donner des repères.
Pour des fins de cohérence de cette étude, nous avons choisi de solliciter plus particulièrement des gestionnaires du Cégep régional de Lanaudière et du Cégep Marie-Victorin. Ces cégeps, malgré leur proximité, ont des configurations assez dissemblables: le Cégep régional de Lanaudière regroupe trois collèges, dont deux seulement ont été particulièrement touchés par le Printemps érable, alors que le Cégep Marie-Victorin est un cégep «régulier». Les profils des associations étudiantes et les relations avec les partenaires syndicaux étaient également très différents à l’époque. Nous faisons seulement état ici de ce que nous avons vécu. De fait, il ne s’agit pas de réfléchir sur la crise sociale ou de relater ce qui s’est passé dans les universités, ni non plus d’inventorier toutes les situations et les choix de gestion de tous les cégeps confrontés à cette crise et de les analyser, encore moins de porter un jugement sur les décisions prises par les directions des cégeps lors de la crise, les contextes étant tellement différents d’un cégep à l’autre. Une étude exhaustive serait certes pertinente, mais elle demanderait beaucoup de temps et de ressources. Ce que nous n’avons pas. Nous souhaitons simplement évoquer ce que nous avons traversé comme institutions et la façon dont nous l’avons traversé au quotidien. Comme nos cégeps ont été parties prenantes aux discussions qui se déroulaient avec la Fédération des cégeps, il nous paraissait important d’avoir son point de vue sur les événements. De même, l’Association des cadres des collèges du Québec qui a accompagné nos cadres et les cadres des cégeps concernés par cette situation ont aussi un éclairage complémentaire qu’il nous faut considérer.
S’agissait-il d’un boycott étudiant ou d’une grève étudiante à la source de ce Printemps érable? Nous mettons plus loin en perspective ces distinctions qui ont influencé les perceptions qu’en avaient les acteurs et la population, ainsi que les choix de gestion des parties au conflit en lien avec ces perceptions. Toutefois, dans la culture des cégeps, historiquement, de tels mouvements ont toujours été qualifiés de grève. Il faut donc comprendre que l’emploi de ce vocable dans les contributions recueillies pour ce livre n’est pas nécessairement l’expression d’un parti pris assumé dans ce débat.
Cette étude de cas a été rédigée sous la gouverne d’un comité éditorial composé de Mélanie Cormier, directrice des affaires professionnelles et des communications à l’Association des cadres des collèges du Québec, Marcel Côté, directeur général du Cégep régional de Lanaudière et instigateur du projet, Line Coulombe, directrice adjointe au Service aux étudiants au Cégep régional de Lanaudière à Terrebonne lors du Printemps érable, maintenant directrice des affaires étudiantes au Collège Ahuntsic et Nicole Rouillier, directrice générale du Cégep Marie-Victorin lors du printemps érable, maintenant conseillère en éducation.
Nous sommes aussi conscients que notre réflexion de gestionnaires peut susciter un intérêt à mieux comprendre le Printemps érable. C’est pourquoi nous avons joint en fin de parcours une bibliographie des documents les plus importants à ce sujet.
Enfin, nous avons fait appel à plusieurs collaborateurs et collaboratrices qui se sont servis de leurs expériences et de leurs compétences pour ces témoignages. Nous les en remercions.
JE ME SOUVIENS DE CE QUI S’EST PASSÉ DANS MON CÉGEP…
•De la surprise de cette mobilisation rapide des associations étudiantes contre la hausse des frais de scolarité. Pas seulement les associations étudiantes engagées ni les fédérations étudiantes, mais aussi les associations étudiantes indépendantes: ainsi, deux collèges sur les trois du Cégep régional de Lanaudière décident du boycott des cours.
•Du bouleversement de nos agendas. Ainsi, c’était à quelques jours d’une
