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Anges Gaiens des Origines T1: Aurore Boreale
Anges Gaiens des Origines T1: Aurore Boreale
Anges Gaiens des Origines T1: Aurore Boreale
Livre électronique258 pages6 heures

Anges Gaiens des Origines T1: Aurore Boreale

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À propos de ce livre électronique

Pourquoi la vie est-elle apparue ? Pourquoi a-t-elle évolué ?
Pourquoi a-t-elle engendré des êtres capables de se demander... « pourquoi » ?

Dans sa première jeunesse, le futur Grand Maître Geb est lui-même apprenti Gardien. Avec ses amis Flora et Léoriel, ils doivent triompher des épreuves pour devenir les disciples particuliers du Père de la Mémoire.
Ils pourront ainsi voyager jusque dans le passé le plus reculé afin de percer les mystères des Origines, et assister les démiurges Akashas dans leur tâche complexe d’administrateurs de la vie primitive.
Parallèlement, dans le puissant royaume Hyperboréen, la Génitrice Suprême engendre une couvée d’héritiers rebelles qui sont les seuls à deviner que leur ancestral monde reptilien se précipite vers la Chute.
Nos apprentis Gardiens se promettent de tout faire pour l’empêcher... mais s’ils ne faisaient que provoquer la Chute malgré eux ?

Et si l’Histoire de la Terre était bien plus incroyable que nous ne le pensions ?

Plus qu’une préquelle au Cycle des Anges Gaïens, cette Saga des Origines est une invitation à remonter le temps, à survivre aux apocalypses du passé, à côtoyer les géants de jadis, à extrapoler jusqu’à entrevoir le début du pourquoi du comment... pour nous sauver d’une nouvelle extinction globale que nous avons déjà enclenchée !
Alors, que diriez-vous de plonger dans le mystère insondable de nos origines ?

Ce livre peut se lire indépendamment des autres ouvrages.
Science-fiction / fantasy / voyage temporel / jeunesse dès 16 ans

Offre découverte : l'eBook du Livre 1 du Cycle des Anges Gaïens - La Toile de l’Éveil est GRATUIT !

LangueFrançais
ÉditeurIom Kosta
Date de sortie30 avr. 2016
ISBN9781310476242
Anges Gaiens des Origines T1: Aurore Boreale
Auteur

Iom Kosta

Tel l'Alchimiste, j'ai finalement déterré le trésor enfoui dans mon propre jardin.Après avoir exploré différents médiums artistiques, j'ai donc décidé de revenir à l'écriture, ma première passion, qui reste le moyen le plus simple de transmettre un message.Car il ne s'agit pour moi que de cela : transmettre un message.Si je soigne la forme, c'est pour valoriser le fond. Je ne me définirais pas comme un écrivain, mais plutôt comme un médiateur chargé d'une requête urgente :« Éveillez-vous ! Il est minuit moins une. »

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    Aperçu du livre

    Anges Gaiens des Origines T1 - Iom Kosta

    Le Métacycle des Anges Gaïens

    La Saga des Origines :

    Tome 1 - Aurore Boréale

    Tome 2 - Jour de Mû (à paraître)

    Le Cycle des Anges Gaïens :

    Livre 1 - La Toile de l’Éveil

    Livre 2 - La Voix des Guerriers

    Livre 3 - La Lumière des Guides

    Du même auteur :

    Le rêve de l’Orme (nouvelle)

    Tous les livres,

    au format papier ou numérique :

    www.anges-gaiens.com

    Rejoignez les Anges Gaïens :

    www.facebook.com/anges.gaiens

    IOM KOSTA

    Aurore Boréale

    Anges Gaïens des Origines

    Tome 1

    À ceux qui cherchent.

    « Ce qui m’intéresse vraiment c'est de savoir si Dieu avait un quelconque choix en créant le monde. »

    Albert Einstein

    Préface

    Que savons-nous de nos origines ?

    De l’histoire de l’humanité, de celle de notre planète, de notre univers ?

    Bien peu de choses, en fait. La science progresse chaque jour dans son explication du « comment », mais elle est encore loin de pouvoir nous éclairer sur le « pourquoi ».

    Pourquoi la vie est-elle apparue ? Pourquoi a-t-elle évolué ? Pourquoi a-t-elle engendré des êtres capables de se demander… « pourquoi » ?

    Et si nous libérions notre imagination, pour nous ouvrir à toutes les possibilités qui ont pu être, et surtout à toutes celles qui ont pu être oubliées ?

    Et si l’Histoire de la Terre était bien plus incroyable encore que nous ne le pensions ?

    Et si le fait de savoir d’où nous venons nous permettait de comprendre où nous allons ?

    Si les leçons du passé nous permettaient de prévenir l’avenir, de nous sauver d’une nouvelle extinction globale que nous avons d’ores et déjà enclenchée ?

    Car si vous êtes aujourd’hui capable de lire ces lignes, c’est que vous êtes l’improbable produit d’un incroyable concours de circonstances. Vous êtes le fruit d’innombrables cataclysmes, d’une interminable série de mutations, de l’extinction d’une profusion d’espèces, de la chute des plus grandioses civilisations…

    Ceci est une invitation à remonter le temps, à survivre aux apocalypses du passé, à marcher aux côtés des géants de jadis, à revivre l’âge d’or des mythiques civilisations disparues, à extrapoler jusqu’à entrevoir le début du pourquoi du comment.

    Mais avant de partir, souvenez-vous que l’immense majorité des faits du passé, tous ceux dont l’existence n’est pas encore avérée… ne s’en sont pas moins produits.

    Ce voyage temporel s’appuiera donc sur l’état actuel des connaissances scientifiques, sans pour autant s’y cantonner. Il explorera aussi des hypothèses bien plus folles, légendaires ou mystiques, avec pour seule limite notre imagination et pour seul but d’en repousser les frontières. Car nous ne saurions découvrir un jour ce que nous sommes encore incapables d’imaginer…

    Alors, que diriez-vous de plonger corps et âme dans le mystère insondable de nos origines ?

    Prélude au Métacycle : 0 - Point d’Origine

    Lorsque j'ai demandé à mon père : qui est notre créateur, il ne m'a donné aucune réponse,

    parce qu'immédiatement la question allait se poser : Qui a créé Dieu ? !

    Citation de John Stuart Mill

    Transcrit de la Mémoire Akashique

    par Gabriel de la Cité Sylvestre

    Un Akasha !

    À l’annonce de la nouvelle, le Père de la Mémoire avait quitté en trombe la Cité Sylvestre encore endormie pour se précipiter aux abords du lac, là où venait d’avoir lieu l’heureux évènement. Il n’arrivait pas à y croire alors qu’il franchissait les cascades, traversant leurs nuages de gouttelettes nimbés de la lueur de l’Astre de la Nuit comme une poussière d’étoile en suspens :

    Un Akasha ! Un Akasha en Aden ! Alors ce monde était vraiment devenu un paradis…

    Par cette douce nuit, une présence solaire l’attirait en effet vers les rives lacustres de sa force magnétique, une minuscule présence qui irradiait au milieu du petit groupe d’Êtres Humains rassemblés sur les galets. Ayant achevé l’office de sage-femme, la Gardienne du Temps quitta le chevet de la jeune mère et se détacha des autres silhouettes pour venir accueillir le Père de la Mémoire :

    — Tu as fait vite Asaïael, songea-t-elle à son intention.

    — Je faisais le plus étrange des rêves, lui répondit-il sur le même mode télépathique. Je rêvais d’une étoile tombée du ciel quand j’ai perçu ton signal, Myria.

    — Je t’ai appelé aussitôt que je l’ai vu.

    — Un Akasha ! C’est un Akasha ? Tu en es sûre ?

    Malgré sa grande sagesse, le Père de la Mémoire peinait à contenir son allégresse. La Gardienne du Temps hésita :

    — Je ne pourrais en jurer… mais il suffit que je pose mes yeux sur lui pour que mes doutes s’évaporent. Je soupçonnais déjà quelque chose avant qu’il vienne au monde, et regarde-le !

    Le Père de la Mémoire tourna son regard intérieur en direction du nouveau-né blotti contre la poitrine de sa mère. Le bébé était calme, il dormait presque, mais son aura multicolore rayonnait d’une intensité hors du commun. Une véritable symphonie polychromatique ! Aucun Sylvain n’avait jusqu’alors resplendi de la sorte.

    — Un Akasha ! répéta le Père de la Mémoire. Un Akasha venu s’incarner parmi nous ! Un Pur Esprit venu des Hautes Sphères ! Est-ce possible ?

    — On dirait bien. Cela signifie que notre peuple Adénien a maintenant atteint le niveau d’énergie permettant à de tels Êtres de descendre jusque dans la matière dense, pour y vivre parmi nous une vie d’Être Humain à part entière, depuis la naissance.

    — C’est une bénédiction !

    — C’est un miracle à n’en pas douter, tempéra la Gardienne du Temps, mais je ne suis pas certaine que ce soit une bénédiction…

    — Pourquoi pas ?

    — Si les Plans Supérieurs dépêchent un Émissaire en Aden, c’est que notre monde va au-devant de grandes épreuves. Aden court sans doute un grave danger pour qu’un Akasha se sacrifie de la sorte en descendant parmi les mortels. Ne crois-tu pas ?

    — Peut-être, reconnut le Père de la Mémoire sans pouvoir détourner son regard intérieur de la puissante aura moirée dansant autour du nourrisson. Mais... s’il venait nous aider à prendre soin de la Terre ?

    — Oui… Tu as raison : il nous faudra l’instruire sur l’histoire de la Terre, ce monde primitif dont nous avons la charge.

    — Il sera donc mon disciple… et un jour il deviendra à son tour le Père de la Mémoire de la Cité Sylvestre. Pourrait-on rêver mieux qu’un Akasha pour remplir ce rôle ?

    — En attendant qu’il réalise son potentiel, il serait néanmoins préférable de ne pas trop ébruiter ce que nous devinons de ses origines karmiques ; cela pourrait nuire à son accomplissement, d’être considéré comme un messie…

    — C’est juste. Suffisamment d’Anciens risquent déjà de s’en apercevoir par eux-mêmes, lorsque son aura leur sautera aux yeux. Comment sa mère a-t-elle l’intuition de l’appeler ?

    — À ton avis ? Gabriel !

    — Gabriel ? Autant lui tatouer « Archange » sur le front ! Il ne risque pas de passer inaperçu, avec un nom pareil.

    — Nous devrions la convaincre d’employer un diminutif.

    — Je suis d’accord. Voyons-voir… Que penses-tu de Geb ? Dieu de la mémoire et guide de la main des scribes chez les Égyptiens de l’Antiquité. C’est parfait pour un futur Père de la Mémoire, non ?

    — Ce n’est pas à moi qu’il faut le demander, répliqua la Gardienne du Temps en tournant la tête vers la mère et son fils. C’est à elle, et surtout… à lui.

    Asaïael, le Père de la Mémoire de la Cité Sylvestre, contempla de nouveau la mère qui chérissait le nouveau-né, ce petit joyau aurique étincelant.

    Un Akasha ! C’est un Akasha, se répétait-il tout en s’approchant d’eux.

    Puis il se reprit : Non, c’est maintenant un Être Humain comme nous tous, et un habitant de la Cité Sylvestre à part entière. C’est donc un petit Sylvain, et s’il est d’accord nous l’appellerons Geb !

    — Nous t’aimons et nous t’aiderons durant le voyage, murmura-t-il à l’intention du bambin.

    — Certainement, lui glissa aussitôt la Gardienne du Temps par télépathie, mais c’est plutôt lui qui va nous aider… ne crois-tu pas ?

    En cette belle nuit, le destin des mondes venait de basculer à tout jamais.

    Ø

    Au commencement était le néant. Non pas le vide, mais le néant.

    Car même le vide n’existait pas, avant que l’œuf de lumière ne jaillisse des ténèbres.

    Ici commence la Saga des Origines…

    1 - L’horizon des évènements

    Un voyage de mille lieues

    commence toujours par un premier pas.

    Citation de Lao Tseu

    Transcrit de la Mémoire Akashique

    par Gabriel de la Cité Sylvestre

    Bientôt l’aurore.

    Depuis son point de vue culminant, perché à la cime d’un des plus grands arbres de la forêt, Geb observait les lucioles qui l’entouraient perdre leur éclat à mesure que les rayons naissants de l’Astre du Jour venaient les caresser.

    Une illusion, pensa-t-il. Ce lever du jour n’est qu’une illusion d’optique. Un tour de passe-passe de l’espace-temps, qui affecte pourtant la flore et la faune de toute notre île-continent, poussant les plantes et les animaux à s’éveiller avant l’heure. Car en fait, il fait encore nuit !

    Et il avait raison : en vérité il faisait encore nuit, l’Astre du Jour ne s’était pas encore levé.

    Si Geb pouvait d’ores et déjà voir son disque rougeoyant et élargi se découper progressivement au loin, c’était uniquement grâce à l’atmosphère planétaire : celle-ci venait en effet courber les rayons de la lumière solaire sur l’horizon — là où la couche atmosphérique était la plus épaisse depuis ce point de vue.

    Elle agissait ainsi comme un verre déformant et grossissant, qui éclairait progressivement la face encore sombre de la planète… avant l’heure à laquelle le jour se serait réellement levé si ses rayons étaient venus la frapper en ligne droite, sans avoir été déviés par cette enveloppe gazeuse protectrice.

    Si Geb s’était trouvé exactement au même endroit et à la même heure, mais si la planète avait été morte et dépourvue d’atmosphère comme l’est l’Astre de la Nuit, le garçon serait demeuré dans les ténèbres pendant encore un long moment avant de voir poindre la première lueur de l’aube. Fort heureusement Aden regorgeait de vie, une vie qui avait elle-même contribué à façonner une atmosphère propice à son développement, au fil de milliards d’années d’évolution…

    Geb se tapit sur la haute branche qu’il occupait, observant le paysage environnant à travers les trouées des feuillages, à la faveur de cette lumière solaire qui n’aurait pas dû lui parvenir ; du moins pas encore. Il songea que l’Univers tout entier était constitué de pareils paradoxes, de singularités fascinantes.

    Depuis qu’il était devenu aspirant scribe, l’étude de ces extraordinaires phénomènes était son quotidien. Mais pour l’instant, il ne devait pas se laisser distraire par sa soif de connaissances. L’épreuve qu’il devait remporter ce matin était une épreuve bien physique, une épreuve sportive. Pas une épreuve de physique théorique ni expérimentale.

    Geb scruta de nouveau les branches basses, à la recherche de ses compagnons.

    Une ombre furtive passa alors quelques pas en-dessous, sans même remarquer sa présence. Elle appartenait à un garçon de son âge, mais on aurait dit un lémurien tellement il semblait voltiger entre les frondaisons. Il courait comme un funambule enflammé, glissant d’une branche à l’autre avec l’aisance la plus déconcertante.

    La permanente instabilité de son équilibre n’était qu’une trompeuse apparence. Chacune de ses chutes était calculée par un sixième sens simiesque développé depuis la prime enfance, et l’adolescent rebondissait aussitôt dans un même élan vers d’autres ramures. Il n’y avait pas deux Sylvains capables de se déplacer dans les grands arbres de cette façon. Aucun doute : c’était Léoriel !

    Geb ajusta son turban sur sa tête et se laissa aussitôt glisser vers son ami, mais il n’avait pas la même agilité pour se déplacer dans les hautes branches et il se trouva bientôt distancé. Il ne fallait pas qu’il perde la trace de Léoriel, car il devait prendre le relais au plus vite. Il ne pouvait cependant se permettre de crier pour attirer l’attention de son ami ; cela aurait aussitôt alerté les autres concurrents sur leur position et ils se seraient vite fait intercepter !

    Geb se concentra alors sur le don qu’il maîtrisait le mieux : la transmission de pensée. Léoriel était un as du déplacement tridimensionnel et c’était la raison pour laquelle on lui avait confié la première étape de cette course de relais — afin qu’il prenne un maximum d’avance — mais Geb était un spécialiste des pouvoirs psychiques. Voilà pourquoi on l’avait choisi comme intermédiaire entre le premier et le troisième porteur, entre Léoriel et Flora : parce qu’il était le mieux pourvu pour les repérer dans la zone d’échange autorisée et faire rapidement le lien entre eux. Et ce choix s’avéra payant.

    Malgré ses capacités psychiques bien plus limitées, Léoriel ressentit intensément la présence familière et insistante de son coéquipier derrière lui. Il fit aussitôt volte-face, utilisant l’élan qui l’emportait vers la branche suivante pour tournoyer autour, suspendu par les bras comme un trapéziste émérite, avant de repartir sans plus attendre dans la direction inverse.

    Geb eut à peine le temps de voir se précipiter sur lui la tignasse cuivrée et les yeux dorés de son ami que celui-ci lui avait déjà tapé dans la main, lui confiant au passage le témoin-relais tout en lui chuchotant :

    — À toi de jouer, petit prodige ! On compte sur toi pour être reçus !

    Il était inutile de lui rappeler l’enjeu. Geb savait fort bien ce qui allait se décider au terme de cette ultime épreuve : s’ils réussissaient, lui et les deux autres membres de son équipe seraient admis comme disciples particuliers du vénérable Asaïael. Ils recevraient alors l’enseignement secret réservé au futur Père de la Mémoire, qui serait peut-être, un jour lointain, choisi parmi eux. Seuls les aspirants scribes surdoués pouvaient espérer gagner un tel privilège, celui de recevoir toute la Connaissance du plus grand Maître en la matière.

    Mais ce n’était pas le moment de rêvasser. Geb concentra son entière attention sur les branches qu’il foulait de ses pieds nus, se fiant à son intuition pour en éprouver la résistance et la fiabilité. Bien qu’étant exceptionnellement agile, il n’avait pas l’aisance de Léoriel. Il avait encore du mal à investir pleinement ce corps physique qui lui paraissait d’autant plus maladroit et encombrant qu’il avait entamé la métamorphose de l’adolescence, mais il compensait ce handicap par un degré d’ouverture du troisième œil incomparable pour ses quatorze ans.

    Il voyait presque se dessiner devant lui la meilleure voie à suivre, se superposant aux branches sous la forme d’un chemin lumineux qu’il était seul à percevoir. C’était comme une piste immatérielle s’adaptant en permanence, qui serpentait à travers la forêt pour en éviter les obstacles majeurs tout en traçant la route la plus directe vers son objectif.

    Et ce chemin passait par… Non, il lui était impossible d’emprunter cette voie ! C’était pure folie ! C’était interdit. Il risquait de se blesser, voire de se tuer. Il serait peut-être même disqualifié d’office, pour avoir osé commettre pareil sacrilège ! Et pourtant…

    Il concentra son regard intérieur sur les voies alternatives et y discerna aussitôt les auras révélant la présence de plusieurs concurrents : ceux qui avaient déjà passé le relais et avaient pour mission d’intercepter les autres porteurs ! Il leur suffirait de réussir à s’emparer du témoin-relais pour que Geb soit éliminé, et toute son équipe avec lui.

    Il ne pouvait pas prendre un tel risque ; ils avaient tellement travaillé pour en arriver là, avec Léoriel et Flora. Flora qui l’attendait, de l’autre côté des plus grands arbres de la forêt, pour terminer la course. Il devait la rejoindre au plus vite, sans se faire attraper.

    Se superposant à sa vision conventionnelle, les chemins alternatifs possibles s’estompaient à mesure que se précisait la voie centrale, royale, de plus en plus lumineuse. Geb n’avait plus le moindre doute : il allait suivre son intuition. Elle ne l’avait jamais trompé jusqu’à présent.

    Il conserva donc le cap. Il fonça droit sur le plus grand de tous les arbres, un géant végétal titanesque dont les racines s’étalaient sur un impressionnant périmètre. Elles ne pouvaient en effet plonger sous terre sans rencontrer la roche solide aussi loin que ses branches démesurées s‘élevaient au ciel, tutoyant les nuages. C’était l’Arbre béni des Sylvains, le grand Arbre de la Boddhi.

    Geb poursuivit son escalade à travers les divins branchages, jusqu’à se rapprocher autant que possible de la cime, mais ce faisant il perdit en dénivelé l’avance que Léoriel avait laborieusement gagnée lors de la première étape. Il avait maintenant échappé aux intercepteurs qui ne s’attendaient pas à le voir grimper ainsi et n’oseraient jamais le suivre dans les feuillages sacrés, mais il pouvait percevoir la présence des autres coureurs qui se trouvaient maintenant loin devant lui, en contrebas.

    Son plan devait fonctionner, sinon ses efforts et ceux de ses deux camarades seraient anéantis. Entrainé depuis son plus jeune âge à évoluer dans le royaume arboricole, Geb se déplaçait avec une aisance comparable à celle de nos acrobates de cirque… or c’était la norme chez tous les jeunes Sylvains ; les champions comme Léoriel le surpassaient même de très loin. Malgré son agilité et son mépris du vertige, Geb ne pouvait à la fois distancer les autres et gagner en altitude.

    Il se hâta, jouant des pieds et des mains tel un primate survolté, jusqu’à trouver ce qu’il cherchait : une large branche qui lui offrirait un promontoire suffisamment dégagé. Il déploya alors l’arme secrète dissimulée dans son sac à dos depuis le début de l’épreuve : un parapente rudimentaire de sa fabrication !

    Rien n’interdisait explicitement de s’équiper de son propre matériel, après tout.

    Ils avaient donc dessiné le patron et Flora l’avait aidé à coudre la voile, mais Geb n’avait jamais osé imaginer décoller d’une telle altitude. Ils avaient effectué les essais du haut des grandes cascades, là où sa chute était amortie par l’eau du lac. C’était la première fois qu’il s’élançait ainsi d’une telle hauteur, au-dessus de la forêt.

    La voile n’était pas trop encombrante, juste suffisamment large pour amoindrir les effets de la pesanteur et lui permettre d’atterrir en douceur — du moins en théorie. Geb avait beau être le plus léger du trio que formait son équipe, depuis cette altitude la moindre erreur pouvait se solder par une chute spectaculaire.

    Fort heureusement, son intuition surdéveloppée le préservait de ce genre d’accident. S’il avait eu la moindre hésitation, il n’aurait pas sauté. Seulement voilà : il n’avait aucun doute.

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