À propos de ce livre électronique
Au cours des années qui suivirent l’échouage du bateau des matelots grecs sur Atlantide, une civilisation évoluée naquit, mais à quel prix? La plus grande partie de l’îîle magique était maintenant une terre industrielle à l’abbandon. Partout, des créatures extraordinaires y étaient en péril.
Au même moment, dans le royaume des esprits, Promi ne peut rendre visite à sa bienaimée Atlanta en raison de la recrudescence des combats avec le seigneur de guerre, Narkazan. Mais quand les forces de Narkazan attaquent la Terre en prenant pour cible Atlanta et la précieuse Pierre étoilée, Promi s’empresse de les arrêter.
Avec le royaume des esprits, Atlantide et toute la magie en danger, Promi doit sauver ceux qu’il aime. Mais que faudra-t-il pour vaincre Narkazan et son armée?
Dans cette conclusion remplie d’action de la saga Atlantide, Promi et Atlanta pourraient perdre leur île bien-aimée pour toujours. Toutefois, une certaine magie d’Atlantide pourrait survivre, mais seulement au prix de grands sacrifices… et de miracles encore plus grands.
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Avis sur La fin
15 notations2 avis
- Évaluation : 1 sur 5 étoiles1/5
Mar 29, 2014
I'm a tree hugger, but I found this book to be preachy about the need to save nature. The action was broken up by long discourses that were boring to read. Not much original here. - Évaluation : 3 sur 5 étoiles3/5
Nov 28, 2013
I got mildly offended by his cracks about religion that may or may not have been interpreted right. Anyway, considering it was a bratty kid who was a thief and making his way on his charm and little else I decided to give up on it about 1/3 of the way through.
Aperçu du livre
La fin - T. A. Barron
Copyright © 2016 Thomas A. Barron
Titre original anglais : Atlantis Lost
Copyright © 2017 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée avec l’accord de Penguin Group LLC, New York, NY
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Sophie Beaume (CPRL)
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Émilie Leroux
Design de la couverture : © 2014 Vanessa Han
Montage de la couverture : Matthieu Fortin
Design des cartes à l’intérieur : © Thomas A. Barron
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89767-894-4
ISBN PDF numérique 978-2-89767-895-1
ISBN ePub 978-2-89767-896-8
Première impression : 2017
Dépôt légal : 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
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Imprimé au Canada
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Conversion au format ePub par:
Lab Urbainwww.laburbain.com
À tous les endroits, créatures et personnes qui font vivre la magie d’Atlantide.
CHAPITRE 1
Une petite aile
L a musique avait toujours occupé ses pensées, même avant sa naissance.
Tout au long de la grossesse de sa mère, Omarya avait entendu de la musique partout. Des chansons fredonnées dans ses oreilles encore en formation, dansées au rythme des battements de cœur de sa mère et diffusées dans ses jeunes veines. Rien de cela n’était surprenant, car Omarya était une des plus rares créatures du royaume des esprits : un papillon-carillon aux ailes harmoniques.
Comme elle était la plus jeune de la famille (et le premier papillon-carillon à naître en de nombreuses années), sa naissance inspira une grande fête. Les créatures des esprits vinrent de partout à travers le royaume pour chanter, danser et jouer des instruments extraordinaires en son honneur. Elles se rassemblèrent autour du nuage argenté scintillant où sa famille vivait depuis une éternité. La musique joyeuse dura plusieurs jours… et assura à Omarya que si sa vie avait été riche en chansons dans le ventre de sa mère, sa nouvelle vie après la naissance serait encore plus musicale.
Dans les semaines qui suivirent, elle découvrit toutes les manières possibles de jouer elle-même de la musique. Bien qu’elle fût une minuscule créature — elle ressemblait à un petit papillon —, elle possédait le pouvoir particulier de tous les papillons-carillons : faire de la musique qui s’élevait et se répandait à travers le royaume des esprits, atteignant d’innombrables mondes lointains.
Omarya découvrit qu’un simple battement de ses ailes iridescentes couleur lavande suffisait à créer de la musique. Ce simple mouvement produisait le son puissant d’une dizaine de violons. (Bien sûr, apprendre à jouer de ces violons en rythme pouvait prendre des années de pratique.) Chaque fois qu’elle prenait sa respiration, l’air résonnait du son des carillons. Et le moindre mouvement d’antenne créait un son envoûtant tel celui d’une flûte, qui résonnait étrangement des jours durant.
Encore mieux, en tant que papillon-carillon harmonique, elle possédait un pouvoir musical supplémentaire. Elle pouvait penser tous les sons de la réalité. Tout ce qu’elle devait faire, c’était se concentrer sur ce qu’elle voulait entendre, faire cligner ses yeux verts à facettes, et ce son particulier s’échappait de sa tête. Tandis que ce don exceptionnel prenait du temps et du dévouement pour le maîtriser, les possibilités faisaient battre son petit cœur d’excitation.
« Peut-être, se dit-elle, que je pourrais un jour devenir un grand barde comme mon grand-père, invité à se produire partout. »
À ce moment précis, Omarya n’essayait pas de faire de la musique, mais s’exerçait plutôt à voler. Quelques instants auparavant, elle avait quitté sa famille pour réaliser son premier vol en solo. Bien que contrôler ses ailes soit un travail difficile, elle se sentait de plus en plus capable.
Une soudaine rafale la prit complètement par surprise. Elle chancela, essaya de rester droite, mais le vent la renversa et la transporta malgré elle au travers des brumes tourbillonnantes. Elle perdit le contrôle et tomba alors que le vent la portait de plus en plus loin.
Effrayée, elle produisit tous les sons qu’elle put, une cacophonie fracassante de notes, de sons stridents et criards. Mais les hurlements du vent avalaient tout.
Le vent finit par cesser. Elle se retrouva à flotter parmi les nuages noirs et découpés, loin de tout ce qu’elle avait toujours connu. Toute la région semblait dénuée de vie. Elle n’abritait que des ombres et des vapeurs inquiétantes, menaçantes et effrayantes.
Omarya n’aurait pas pu savoir qu’elle avait été soufflée vers la frontière la plus lointaine du royaume des esprits. Et même si elle avait su… elle n’aurait pas pu saisir toute l’étendue des dangers.
Elle émit désespérément une avalanche de notes larmoyantes. Bien qu’elle produisît le son de centaines de clochettes tintinnabulant dans le ciel, celles-ci n’étaient qu’une seule voix. Sa voix. Les clochettes résonnaient, vacillaient, tels les pleurs d’un être très jeune.
Très perdu.
Très seul.
Un éclair de couleur au loin attira son attention. Un nuage, rouge vif, brillait de manière invitante. Elle fit battre ses ailes lavande et approcha.
Le nuage, bien que dentelé, semblait beaucoup plus amical que tout ce qui l’entourait. Parmi les ombres et les vapeurs fantomatiques, il offrait une vue véritablement accueillante. Son étrange teinte de rouge brillait avec chaleur, comme un timide feu de cheminée.
Elle voleta plus près jusqu’à ce que l’extrémité de son aile frôle le nuage. Elle entendit un son familier derrière. Sa mère !
Omarya pivota. Sa mère et elle décrivirent des cercles étroits l’une autour de l’autre, une étreinte aérienne qui envoyait des sons exaltés retentir à travers le royaume. Des carillons sonnèrent, des cors claironnèrent de manière triomphante, et des tambours résonnèrent gaiement.
Ensemble, mère et fille volèrent vers chez elles. Omarya était si soulagée et heureuse qu’elle ne jeta même pas un dernier regard derrière elle vers le nuage lumineux. Mais si elle l’avait fait… elle aurait remarqué quelque chose d’étrange.
Dès l’instant où le bout de son aile avait frôlé le nuage, sa lumière avait commencé à se ternir. En quelques secondes, la lueur rouge avait complètement disparu. Pendant ce temps, le nuage lui-même avait commencé à se déchirer, se divisant comme un vieux châle dont le tissage avait fini par céder avec les années.
Le nuage disparut, sa lumière éteinte pour toujours. Mais c’était davantage qu’un simple trait de lumière qui avait disparu de cette frontière éloignée du royaume des esprits. Il s’agissait d’une destruction bien plus importante.
Ce nuage lumineux faisait en réalité partie d’un vaste voile tissé, il y a une éternité, par Sammelvar et Escholia, les chefs du royaume des esprits. Le but sacré du voile, à savoir séparer le royaume des esprits de celui des mortels, avait pris une grande importance à la suite de la Guerre des horreurs. Dans ce conflit, l’esprit guerrier de Narkazan avait brutalement attaqué la Terre, première étape nécessaire pour conquérir tous les mondes mortels de l’univers. Son invasion causa de terribles dommages à la Terre et sa population, de même qu’aux immortels qui avaient combattu pour les protéger.
Finalement, grâce aux sacrifices héroïques d’innombrables êtres dans les deux royaumes, Narkazan fut vaincu. Mais sa soif de pouvoir continua et s’intensifia avec son désir de vengeance. En effet, pas même une terrible perte pendant le combat — ni un plongeon tête la première dans le Maelström duquel personne avant lui n’avait jamais réchappé — ne suffit à l’arrêter.
Jusqu’à maintenant, la seule chose qui avait empêché Narkazan de préparer une autre attaque à grande échelle sur la Terre était le voile. Tissé à partir de fils de la magie la plus puissante du royaume des esprits, il était conçu pour protéger les mortels d’une autre invasion d’une grande armée d’esprits. Et il avait parfaitement réussi pendant fort longtemps.
Mais les fabricants du voile avaient négligé un autre genre de menace. La barrière n’était pas équipée pour arrêter les individus solitaires, les esprits qui trouvaient normal d’enfreindre la loi interdisant de voyager entre les royaumes. S’ils cherchaient la compagnie d’une personne en particulier dans les terres en dessous, ou s’ils avaient simplement envie d’une cuisine savoureuse qu’on trouvait seulement sur la Terre, ils découvraient des trous ou en faisaient de nouveaux dans lesquels ils passaient, affaiblissant le voile.
Margré les plaintes de Sammelvar, les esprits individuels — y compris son fils, Promi — continuèrent de transpercer le voile. Il finit par être si ténu que seuls les fils les plus fins de la magie restante le maintenaient. Sammelvar était devenu si inquiet de sa condition (et très avide de faire valoir ses arguments à Promi) qu’il illumina le voile avec des vapeurs de feu qui éclairaient tout ce qui restait d’un rouge brillant.
Tout ce qu’il fallait pour détruire complètement le voile, c’était un dernier contact par un être seul. Quand Omarya le fit, ce qui restait du voile s’effondra. L’ensemble de la profonde magie qui l’avait autrefois lié disparut et se dispersa dans toutes les directions.
Ce fut ainsi que, dans les confins du royaume, la barrière la plus puissante jamais créée fut complètement détruite. Non pas par une armée de guerriers… mais par le plus léger frôlement d’une petite aile.
CHAPITRE 2
Rage et ruines
L e cri de rage de Narkazan émergea de sa tanière près des Cavernes de la malédiction du royaume des esprits. Le cri était si fort — et si hargneux — qu’il éclata en plusieurs glaçons gigantesques depuis le nuage gelé qui cachait son antre. Parmi les glaçons qui restèrent intacts, nombre d’entre eux prirent une teinte pourpre vengeresse ; d’autres ne créèrent plus de l’eau, mais du sang.
Son visage, acéré comme la lame d’une hache, se renfrogna devant les deux spectres des brumes qui passaient devant lui. Il secoua la tête, faisant tinter de manière menaçante sa boucle d’oreille noire ébréchée contre l’une de ses défenses. Aussi rouges ces défenses fussent-elles, elles semblaient pâles à côté de ses pupilles rougeoyantes.
— Échappé ! dit-il d’un ton sec. Vous avez permis à ce misérable et indiscret fils de Sammelvar de faire irruption ici… puis de s’échapper !
Les spectres des brumes tremblèrent de peur. Leurs silhouettes vibraient comme des ombres dans des ombres. C’était hautement inhabituel, car normalement, c’était le rôle des spectres des brumes de faire trembler tous les autres de peur. Tous les autres, sauf leur maître brutal, Narkazan. Il savait exactement comment les punir en leur insufflant une douleur atroce, et, s’il le décidait, en les éliminant complètement.
Tandis que l’esprit guerrier les dévisageait, les deux spectres des brumes crépitèrent en produisant des étincelles noires. Alors qu’ils planaient juste au-dessus du sol telles des taches d’obscurité vivantes, ils reculèrent lentement jusqu’à ce qu’ils touchent le mur de vapeur de l’antre. Pendant un long moment, ils restèrent là, sous le regard de Narkazan.
— Il a même tué l’un des vôtres… Comment, je ne peux l’imaginer, dit-il d’une voix rocailleuse. Qui plus est, il a libéré ma prisonnière, sa sœur la devineresse.
Il agita une main osseuse devant la pièce vide qui avait servi de cellule à Jaladay.
— Sa capacité à lire l’avenir se serait avérée utile dans les combats à venir.
Un grognement sortit de sa gorge, résonnant dans la pièce.
— Pire que tout, il est parti avec mes rouleaux, mes plans de bataille ! Comment suis-je censé mener ma Guerre de la gloire avec ces plans détaillés maintenant entre les mains de mon ennemi juré ? demanda-t-il.
Courageusement, l’un des spectres des brumes avança, projetant des étincelles noires sur le sol. Bien qu’il tremblât encore de peur, il réussit à émettre un son qui combinait crépitement discordant et gargouillis étouffé.
Visiblement surpris, Narkazan écouta attentivement. Puis, d’une voix plus calme, il dit :
— Je suppose que tu as raison. Comment pouvais-je m’attendre à ce que vous l’arrêtiez alors que vous n’étiez même pas ici quand il a fait irruption ?
Le soupir du spectre des brumes s’accompagna d’une gerbe d’étincelles. Il tremblait un peu moins.
— Après tout, continua doucement le seigneur de guerre, vous ne pouvez pas être partout à la fois.
Le spectre, qui devenait un peu moins sombre, cessa complètement de trembler.
— Toutefois, ajouta Narkazan, les yeux soudainement étincelants de rage, c’était votre travail de protéger cet endroit !
Tandis que Narkazan criait ces mots, le spectre des brumes poussa un hurlement et se mit de nouveau à reculer. Mais avant qu’il puisse rejoindre son compagnon contre le mur, le seigneur de guerre le saisit par le poignet et cracha un éclair noir. Le spectre des brumes hurla tant la souffrance fut intense, explosa en une gerbe d’étincelles, puis disparut complètement.
Il ne resta plus que quelques étincelles de l’être noir. Elles tremblèrent, grésillant sur le sol. Puis, elles aussi disparurent.
Le regard fixé sur le spectre des brumes restant, Narkazan le regarda frissonner de terreur. Puis, il finit par parler sur un ton calme, son ton le plus dangereux.
— Ne me trahis jamais, jamais, jamais. Sinon, tu connaîtras le même destin.
Le spectre des brumes crépita, terrifié. Des étincelles noires carbonisèrent le mur de pierres de vapeur.
— Bien. Maintenant, fais bien attention à ce nouvel ordre.
Le spectre des brumes, qui tremblait toujours, fit de son mieux pour se tenir au garde-à-vous.
— Rassemble tous les spectres des brumes. Dis-leur qu’ils doivent se diviser en deux groupes et accomplir deux tâches essentielles. Un groupe doit trouver ce satané Promi, le fils de Sammelvar qui porte la marque de la Prophétie sur la poitrine. Oui, trouvez-le et amenez-le-moi !
Il grogna de nouveau.
— Je le veux vivant, c’est compris ? Pas réduit en cendres comme vous, les spectres des brumes, adorez tant le faire. Non, je veux qu’il subisse chaque souffrance, chaque torture que je pourrai possiblement imaginer jusqu’à ce qu’il abandonne volontairement sa vie d’esprit pour toujours.
Crépitant en signe de consentement, le spectre des brumes s’inclina.
— Et surveillez ce bouffon de Grukarr, qui prétend me servir, mais qui continue à saboter ses missions. S’il se retrouve sur votre chemin, commença-t-il avant de faire craquer ses doigts, éliminez-le.
Le spectre des brumes s’inclina à nouveau.
— L’autre groupe, ajouta Narkazan d’une voix rocailleuse, doit aller sur cette terre de mortels abandonnée. Ne t’inquiète pas pour le voile, car mes éclaireurs ont confirmé qu’il ne peut plus nous bloquer, peu importe combien la force est grande. Quelque part ici-bas se trouve la seule chose que je désire plus que tout, l’objet le plus puissant de tous les royaumes.
Il serra la mâchoire et siffla tandis qu’il expirait entre ses dents.
— La Pierre étoilée. Elle est cachée sur ce que les mortels appellent « Atlantide », l’île qui possède une magie si puissante qu’elle occulte celle de ce trésor. Atlantide sera le tout premier endroit sur Terre que j’envahirai… afin de prendre toute sa magie naturelle pour mon propre usage. Mais d’abord, il faut que vous trouviez la Pierre étoilée et que vous me l’apportiez directement.
Narkazan lança un regard noir au spectre des brumes et ajouta :
— Ne prends pas plus de six hommes avec toi, au risque de déclencher le pouvoir que détient l’île de repousser les invasions, un autre des anciens sorts de Sammelvar. Mais six hommes devraient suffire largement à maîtriser tout ennemi et trouver ce cristal.
Il tapota une de ses défenses avec impatience.
— Ce misérable Promi m’a privé de l’occasion de transformer la Pierre étoilée en arme, la plus destructrice de l’univers. Il ne le refera pas !
Au travers de ses dents serrées, l’esprit guerrier jura :
— Et avec la Piere étoilée corrompue… je triompherai de tout.
Le spectre des brumes s’inclina une nouvelle fois en crépitant d’impatience.
Narkazan hocha la tête d’un air sombre et annonça :
— Pendant que vous, les guerriers,
