Baaz des steppes
Par Patrice Martinez
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À propos de ce livre électronique
Rattrapé par une tempête de sable, le jeune gredin Baaz s'empressait de fuir la cité de Larsa, située sur le croissant fertile mésopotamien, échappant de peu à une escouade de fins limiers ayant en charge à le ramener illico vers les tréteaux de la Justice. Après s'être cogné contre le fût d'un antique temple dédié à la déesse Inanna, il recouvra conscience dans les mains d'Ester, une jeune femme de la puissante Ur. Alors qu'elle prit soin de le panser, le voleur fit connaissance de son frère Touma, se portant garant de la probité d'âme de sa sœur. Et malgré leurs caractères antagonistes, ils finirent au fil du temps par composer une synergie commune, par la grâce de similaires accointances. Mais son passé le rattrapa, sous l'avatar du capitaine Aziz ayant décidé de placer le voleur sous les verrous. Baaz ne fit que passer quelques heures dans l'austère bâtisse de la garde royale de Ur, car par décret royal, le vizir Farid décida d'installer le gredin au logis du humble et vieux mage Batnaya, dont l'esprit vacillait et délirait au fil des âges… Baaz appréciait la compagnie de l'étrange haruspice, dont ses facéties et ses étranges soliloques légitimaient qu'il avait un esprit dérangé. Le jeune aigrefin fut ensuite engagé dans l'équipe du contremaître Abdul Rahim. Du soir au matin, Baaz devait réfectionner les claies recevant les bottes d'épis de blé et d'orge des cultures céréalières, s'étendant au pied de l'imposante ziggourat de Ur ; hélas les jours de quiétude ne durèrent que quelques semaines, car le capitaine des gardes revint à la charge et envoya Baaz dans la demeure d'un riche bourgeois, sans qu'il connût la raison de cette relégation dans le sublime domicile du nanti.
Cependant, l'existence de Baaz était vouée à un fatum bien plus terrible qu'il ne le soupçonnait, car une éclipse majeure de la Lune allait bousculer l'ordre du monde, ainsi que le sien.
Patrice Martinez
Passionné par les nombreuses théogonies peuplant le monde, l'auteur détourne leurs fabuleux récits, afin d'ouvrir le champ des possibles par la grâce du fantastique, où l'imaginaire ose toutes les folies sans affecter les mythes et légendes ayant contribué l'évolution de l'esprit humain et de la sagesse ancestrale, gravée dans la mémoire inconsciente de l'humanité.
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Aperçu du livre
Baaz des steppes - Patrice Martinez
Patrice Martinez
Baaz Des Steppes
Novella
Du même auteur :
Romans
Sous Patrice Martinez
La Revanche d’Ixion
La Tombe d’Hestia
L’Univers-Dieu de Tau-Thétis
La Reine Mellifère
Phanès-éditions
ISBN : 9791091877756
Dépôt légal : 16/03/2024
Toute autre utilisation d’informations ou de données, et toute reproduction, même partielle, est strictement interdite et constitue un acte de contrefaçon sanctionné pénalement.
1
SOUS LES COUPS DE BOUTOIR des bourrasques impétueuses, des fumerolles de sable et de poussière se soulevaient du sol en essaims de grains siliceux, sur un ciel déjà plombé par de sombres nuées. La tempête menaçait cette région de Mésopotamie, dont on disait qu’elle formait un croissant fertile que nombre de peuplades convoitaient afin de poser leurs pénates en ces terres fertiles. Maintes conquêtes s’établirent en ces lieux, enclavés par le désert, puis périrent sous les affrontements des fantassins, qu’ils soient issus de Babylone, de Ninive, de Sumer ou de la puissante Égypte... Néanmoins, que cela soit des apatrides ou des ressortissants d’autres cités-États, ils se satisfirent des conditions climatiques et politiques du coin, faisant profil bas dès qu’un colon plus sanguinaire qu’un autre faisait main basse sur ces terres arables, afin de profiter de ce que mère Nature offrait de ce qu’il y a de meilleur sur ce sol enclavé entre le Tigre et l’Euphrate. Un disque solaire blafard montait à l’assaut d’un ciel mourant ; tant une tempête enragée flagellait de nuées de sable le panorama grandiose de ce bassin alluvial.
La vue ne portait qu’à une dizaine de pas, le vent cinglant en rafales sur les monticules de roches saillant du drapé onduleux du sol, les grains de silice modelant au fil des saisons la surface des écueils noirs affleurant le brocart instable du modelé désertique. L’échine voûtée d’un homme affrontait les turbulences venteuses, issues du septentrion[1] ; l’ample tenue trépignait face à la tempête, provoquant des replis flottant sur son souffle ardent. Le sol s’échappait de temps à autre à ses pas hésitant, lorsque ses pieds dévalaient un raidillon particulièrement abrupt ou qu’il empruntait un terrain mouvant, les jointures et les petons perdant leur équilibre précaire ; Baaz était rompu par tant de filatures qu’il n’avait pensé à les chiffrer, tant elles furent nombreuses. Son regard sombre pointait vers un repère irréel, qu’il s’est forgé à procréer dans l’antre de son esprit embrumé par la fatigue, la face rougie affrontant la colère du dieu Adad, la divinité des ouragans. Soudain, il chavira comme une coquille de noix bravant les colères de la mer, lorsque son peton achoppa un obstacle imprévu. Le crâne du jeune aventurier cogna contre la saillie d’un édifice qu’il n’avait pas appréhendé, tant la vision y était restreinte ; dans son regard enténébré par la violence du choc, il entraperçut l’arrondi du fût endommagé d’un temple, puis il sombra dans les bras de Morphée.
Il émergea de la torpeur, son esprit vagabond ayant entraperçu la silhouette sublime et envoûtante de la déesse Ereshkigal, la reine des Enfers. Une souffrance atroce lui tenaillait la tête ; un étau de douleur le martelant comme les tambours de processions durant la fête des récoltes... Sous un voile de sueur inondant un regard embué, il aperçut une main épongeant délicatement son front souffreteux. Puis une autre agrippant sa nuque et la soulevant délicatement afin d’étancher sa soif, et la redéposant délicatement sur une dense couche de paillasse après s’être abreuvé goulûment au gobelet présenté. Une moiteur poisseuse dégoulinait sur sa corpulence malingre, et bien que son corps fût en proie à une hausse de température, il frissonnait comme s’il avait entamé l’escalade des monts Taurus, culminant au-dessus du croissant fertile de Mésopotamie... D’un doigt fébrile, il voulut accéder à son crâne, enserré dans les plis et replis d’un bandage particulièrement contraignant ; de sourds élancements s’y dégageaient en coups de pilon lancinants sur le mortier de sa jeune calebasse. Baaz sentit la contrainte du pansement ceindre son chef, torturé par les assauts répétés de l’affliction – la bande n’était en fait qu’un simple turban – sa peau avait été badigeonnée d’un baume cicatrisant aux arômes mêlés de miel et de gomme de myrrhe. Il entreprit de parcourir du bout des doigts tremblants sa face de pérégrin, lorsqu’une poigne souveraine mit un terme à son exploration corporelle...
« Par le dieu Sîn, retire tes doigts crasseux de ton front ! j’ai déjà eu assez de mal à le désinfecter et à l’enturbanner, tant tu gigotais comme un chevreau, ton esprit voguant en des mondes lugubres... » La voix était cassante et le timbre virulent, mais il ressentait une certaine empathie émaner en nuées sensuelles de ses cordes vocales et de son regard envoûtant, qu’il en oublia, durant un bref instant, la douleur lancinante qui émanait de son crâne en volutes endiablées. Perdu dans une vision brumeuse, il entraperçut le visage rondelet d’une femme s’incliner sur sa figure ascétique de jeune goindre. Sa bouche dégageait une puissante sensualité, l’attirant comme un papillon de nuit vers la source lumineuse d’un lumignon, pour s’y griller finalement les ailes. Elle approcha son visage du sien ; de longs cils recourbés d’un noir d’ébène ourlaient des yeux de biche, aux regards profonds ‒ dans l’encre de ses prunelles ensorcelantes, son âme aurait pu s’y noyer. « Et arrête de me reluquer comme un chien en chaleur ! Sinon je te laisse en plan dans l’une des ruelles les plus malfamées de la cité de Ur !... » tonna-t-elle à ses esgourdes, tandis qu’il commit l’impair de jeter un regard coquin vers l’ample tunique dévoilant brièvement une poitrine généreuse. D’un coup de pogne virulente, la Samaritaine repoussa fermement le pérégrin sur la couche de paille, affectée au troupeau de chèvres qu’elle avait hérité de ses parents. « Et arrête de remuer comme du fretin prit dans les mailles d’un filet, sinon tu te débrouilleras tout seul pour enturbanner ton faciès de jeune maraud ! sachant que la commotion a été particulièrement virulente », ajouta-t-elle. Elle parvint à retenir le large ruban à l’aide d’une fibule, qu’elle extraie du haut de sa tunique. « Par tous les dieux, si mon père me voyait retirer le fermoir de la cotte afin de secourir un manant, je pense qu’il m’aurait envoyé un soufflet mémorable ! » fit-elle en marmonnant, alors que le souffrant était étendu sur le châlit de paille, le regard toujours en émoi devant le joli minois s’affichant au-dessus de sa tête. Il l’observa achever les soins, mais la douleur revint à la charge, et il se remit à frissonner et à ruisseler à grosses gouttes
