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Royaume
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Livre électronique91 pages1 heure

Royaume

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À propos de ce livre électronique

Le roi est mort. Cette phrase résonne dans l'air, comme un écho. Mais il y a quelque chose de différent dans l'air. Une lueur ténue, entre l'aube et le crépuscule, qui transmet une ambiance parfaite pour un bien-être qui écarte toute possibilité de crainte. De peur. Plutôt une sensation de paix absolue et d'amour inconditionnel. Une lueur percep

LangueFrançais
Date de sortie8 janv. 2024
ISBN9789893357118
Royaume
Auteur

Sami Yvan Mourad

Sami Yvan Mourad a commencé sa carrière d'écrivain après sa retraite. Il aime partager des idées philosophiques à travers des histoires fictives. Il est connu pour ses divers travaux, notamment "À l'Ombre de Minuit", suivi de "Le Fruit", "La Demeure des Neiges", "Résidence la Prairie" et son dernier roman "Les Écumes du Temps" (tous bientôt disponibles en anglais). Sami est né en Égypte, et est de nationalité italienne.

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    Aperçu du livre

    Royaume - Sami Yvan Mourad

    Du même auteur

    Résidence La Prairie – 2020

    La demeure des neiges – 2016

    Le Fruit – 2014

    À l’ombre de minuit – 2014

    Retrouvez l’auteur sur Instagram @samiyvanmourad

    Photographie de couverture : Cristina Gottardi, @cristina_gottardi – Unsplash

    © Sami Yvan Mourad, 2020

    Sami Yvan Mourad

    ROYAUME

    Chapitres

    Royaume 1

    Royaume 2

    Royaume 3

    Royaume 4

    Royaume 5

    Royaume 6

    Royaume 7

    Royaume 8

    Royaume 9

    Royaume 10

    Royaume 11

    Royaume 12

    Royaume 13

    Royaume 14

    Royaume 15

    Royaume 16

    Royaume 17

    Royaume 18

    Royaume 19

    Royaume 20

    Royaume 21

    Royaume 1

    Le roi est mort.

    La lueur ténue, entre l’aube et le crépuscule, agréable à voir à des yeux qui n’étaient plus nécessaires ; et cependant cette sensation pouvait exister dans cet état fluide et immatériel, inexplicable.

    Une lueur perceptible, lointaine dans un horizon brumeux et qui transmettait l’ambiance parfaite pour un bien-être qui écartait toute possibilité de crainte. De peur.

    Plutôt une sensation de paix absolue et d’amour inconditionnel. Un désir irrésistible de vouloir y rester éternellement.

    Royaume 2

    Je ne pouvais préciser le temps que je flottais dans cet état. J’aurais dit qu’ici le temps était une notion inutile. Il n’avait aucune raison d’être. Tout y était permanent, présent. Et conséquemment, il n’y avait aucun besoin de s’inquiéter pour un passé ou même un futur. Je ne voyais personne et cela ne m’affligeait point.

    Combien de temps étais-je ici ? Je ne saurai le mesurer. D’où venais-je ? Une vague notion qu’il y avait quelque part ; quelque temps flou, intouchable. Peut-être ce temps subsistait toujours, à la différence que je n’y étais plus.

    Qu’étais-je pour pouvoir divaguer comme ça ? Comment, si je n’étais plus rien ? Moins qu’une étincelle au point de s’éteindre et cependant…

    Cette lueur qui brillait à l’horizon semblait s’approcher sans qu’elle ne changeât de dimension ou d’intensité. Peut-être était-elle proche tout ce temps. À l’attente de ma réaction. Je n’avais aucune et ne saurais comment le faire. À peine un point lumineux, un atome ou chose pareille. À la fois libre et prisonnier, ne sachant où aller ou quoi faire. Cependant cela ne semblait pas m’inquiéter. Peut-être attendais-je le moment de m’éteindre une fois pour toute. Ça ne m’apeurait pas non plus. Après tout, toute chose a une fin.

    Parfois, un début.

    Royaume 3

    Elle s’immobilisa devant moi et ne semblait point vouloir bouger. Je compris qu’elle s’attendait à une réaction de ma part. Ma première réaction fut de demander « qui suis-je ? ». Elle ne réagit point et je ne sais comment, je saisissais l’explication de son silence. Je crois qu’elle me fit comprendre que je savais qui et où j’étais.

    Je faisais un effort. J’avais du mal à m’imaginer qui aurais-je pu être. Je ne pouvais éviter de poursuivre avec une nouvelle question.

    Je n’osais plus poser de questions et je gardais silence à la recherche de ces mémoires que je croyais ensevelies quelque part qui n’était plus en moi, mais qui semblaient se révéler sans le moindre effort. Ainsi commença mon récit :

    « Je fus couronné roi trop jeune. L’ainé de ma famille, roi à l’âge d’un gamin qui avait besoin de beaucoup de savoir et de sagesse et qui n’avait pas eu le bonheur de grandir plus près de son père, toujours lointain, soit à la guerre, soit occupé à gouverner ou alors perdu derrière les murailles de nos palais élevés partout dans notre royaume ».

    Je reprenais mon souffle et m’adressais à ma guide, pour faire une pause avant d’aller creuser dans une histoire qui ne semblait pas me ressembler. Comme si je racontais celle de quelqu’un d’autre…

    Il ne me restait qu’à reprendre le cours d’une histoire que j’avais l’air de ne pas connaître et qui pourtant fut la mienne.

    « N’ayant pas le bonheur d’être plus longtemps auprès de mon père, j’obéissais à mon sort, de vivre dans la solitude d’un prince, entouré de tous les soins, servis par une infinité de serviteurs, souvent près de ma mère, frères et sœurs, eux aussi prédestinés à une existence de paresse, de soumission et de complaisance…

    La vie me semblait plutôt à un conte de fée. Un rêve nonchalant, dépourvu d’émotions, outre quelques prouesses d’adolescent sans la moindre importance que je croyais secrètes, tandis que tous mes mouvements fussent observés. Je ne sentais aucune ambition. Je n’en n’avais pas besoin. Mes instituteurs cherchaient m’entretenir avec l’histoire de notre royaume et souvent quelques leçons de philosophie inspirées par je ne sais quel dieu, lui aussi institué et prisonnier des dogmes que je ne savais pas si celui-ci était autant heureux ou plus malheureux que moi…

    On me parlait de notre système de justice où celle-ci se tranchait par l’épée à qui s’opposait au roi ou commettait quelque crime. Je n’y prenais aucun goût à cette idée de justice par la crainte et m’esquivait chaque fois qu’on voulait me trainer à des jugements. Je les trouvais monotones puisqu’ils finissaient toujours de la même manière. Quelqu’un perdait une main, une jambe, un œil, la tête ou, au moindre des cas ses biens ; sa famille incluse.

    Je crois que mon insouciance ne fut jamais rapportée à mon père par crainte de son châtiment, tandis que mes instituteurs s’efforçaient de leur mieux à découvrir ce qui pouvait bien éveiller mon intérêt. Une vocation quelconque. La guerre ne m’intéressait guère ; d’ailleurs j’évitais les armes.

    Par contre, j’aimais les animaux. Les chevaux surtout. Il m’était permis de chevaucher des journées entières dans les parcs à l’intérieur de l’enceinte du palais. Je crois que seuls les chevaux me comprenaient. Autant qu’eux, j’aimais la liberté sans m’en rendre compte puisque pour moi, ces heures m’assuraient ma solitude et le droit de contempler la nature. Je ne cherchais pas à la comprendre puisqu’elle me semblait bien plus sage que tous les enseignements qu’on m’imposait…

    Je trouvais aussi un peu de bonheur dans les arts. Je m’y exprimais assez mal d’ailleurs et me rendait compte de l’hypocrisie de ceux qui me flattaient sans cesse.  Qu’importe, j’étais un prince et cela suffisait. J’aimais surtout la poésie mais je trouvais celle qui m’étais permis, choisie pour doctriner mon esprit dans les limites d’une liberté calculée. En somme, j’étais un idiot conscient à qui on refusait le droit de choisir son propre chemin…

    Il y avait aussi les courtisanes qui

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