Tissarel
Par William Flandin
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À propos de ce livre électronique
René Tissarel dirige à Clermont l’usine de tournevis héritée de son père. Personnage haut en couleurs, il pilote à sa manière son entreprise en proie à de grandes difficultés financières.
Sa femme Marguerite, son meilleur ami Marcel, les politiques vont tout tenter pour que cette entreprise ne connaisse pas la banqueroute.
Mais c’est sans compter sur… Jacques, le fils de son ami Marcel et… Tissarel lui-même !
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Aperçu du livre
Tissarel - William Flandin
Personnages
René TISSAREL : Soixante ans environ – Chef d’entreprise
Marguerite TISSAREL : Épouse de René Tissarel
Marcel MERLE : Ami d’enfance et confident de René Tissarel
Annette MERLE : Épouse de Marcel Merle
Jacques MERLE : Fils de Marcel et Annette Merle –
Chargé d’Études dans un Cabinet d’Organisation
Monsieur PLUCHE : Directeur d’Agence au Crédit Lyonnais
Monsieur DUPONT : Adjoint de Monsieur Firmin
Marinette : Trente ans – Secrétaire de René Tissarel
Jessica HUNT : Trente-deux ans –
Secrétaire de Jacques Merle
Deux Journalistes
Monsieur BERTRAND : Conseil en Organisation –
Directeur de Service –
Supérieur hiérarchique de Jacques Merle
Divers Consultants
Le Préfet
Le Maire
Les Politiques
Divers Officiels et personnalités locales
Des Ouvriers
Des Clients, asiatiques et africains notamment
Des Huissiers
La Bonne
Acte I
ler Tableau
À l'usine, dans le bureau de René Tissarel.
La scène représente le bureau de René Tissarel, dont les murs sont recouverts, de haut en bas, par de vastes panneaux en bois sombre.
Les meubles sont très vieux : un bureau d’assez petites dimensions, quelques chaises dépareillées, une sorte de bibliothèque à portes pleines ornent la pièce.
À proximité du bureau, se trouve une petite table sur laquelle sont posés un interphone et un téléphone à poignée de cuivre de modèle ancien.
Des punaises fixent, sans soin, de nombreuses cartes postales sur les parois.
Derrière Tissarel, un portrait ancien représente un homme âgé portant pince-nez, barbe et gilet : il s'agit de Monsieur Tissarel père, ancien mineur à qui, avant qu’il ne meure, René Tissarel avait attribué un bureau jouxtant le sien.
Sur le panneau de gauche, est accrochée une pendulette en bois blanc, à balancier, style tyrolien.
Au fond, s’ouvre une fenêtre d'assez vastes dimensions, entrebâillée, à travers laquelle apparaissent de grands feuillages d'où s'échappent des cris d'oiseaux.
Sur la droite, se déploie un vaste rideau vert coulissant qui occulte entièrement le mur.
Forte impression de vétusté et de laisser-aller. Désordre indescriptible. Envahissement du papier : dossiers posés à terre qu'il faut enjamber pour se déplacer.
Sur le bureau lui-même, l'amoncellement des parapheurs ne laisse tout d'abord apparaître que la tête de Tissarel, dont le buste émergera progressivement de la paperasse, au fur et à mesure que les parapheurs seront posés sur une chaise, par Marinette, après signature.
C'est l'été à Clermont. Il fait très chaud. Tissarel est en bras de chemise, col ouvert, cravate desserrée.
Marinette est en robe légère.
SCÈNE l
(TISSAREL – MARINETTE)
Tissarel signe rapidement, sans les lire, des documents présentés dans des parapheurs. Marinette, debout à ses côtés, tourne les pages.
TISSAREL
(Après un temps, levant brusquement la tête)
Y en a encore beaucoup ?
MARINETTE
Eh bien...
TISSAREL
Eh bien quoi ?
MARINETTE
Eh bien, encore quelques-uns...
TISSAREL
Et, ça veut dire combien, ça, quelques-uns ?
MARINETTE
Je sais pas exactement, cinq, six peut-être...
Ils sont là. (elle montre les parapheurs)
TISSAREL
Mais, c'est une montagne que vous me montrez là...
MARINETTE
Tranquillisez-vous, Monsieur, il n’y a pas que des chèques.
TISSAREL
Encore heureux ! Et puis, me parler de cinq ou six chèques comme ça, naturellement, sans ménagement, et avec un petit air dégagé, comme si c’était rien de signer cinq ou six chèques, comme si ça allait de soi. Je croyais bien, pourtant, vous avoir déjà dit, ma pauvre Marinette, que signer des chèques m’est devenu insupportable. Comment vous expliquer ? Ça me donne comme des angoisses, et puis des sortes de pincements au cœur, et puis encore des picotements un peu partout et des maux de tête épouvantables.
(Marinette rit)
Parfaitement ! Épouvantables !... Des maux de tête à ne pas fermer l’œil de la nuit... Croyez-moi ! J'en ai passé des nuits à me tourner, et à me retourner dans mon lit jusqu'au petit matin. Avec un traversin qui me paraissait en bois, tant ma tête était douloureuse. Tout ça pour avoir signé des chèques ou pour avoir des chèques à signer...
Des nuits entières à faire et à refaire des comptes, en regardant le plafond, les yeux grands ouverts, pendant qu’à mes côtés ma garce de femme était là, à dormir comme un loir ! Ah, celle-là !
MARINETTE
Allons, Monsieur !
TISSAREL
Y a pas de Allons Monsieur
, ma bonne Marinette : c’est bien comme je vous le dis. Si quelque chose a, parfois, empêché ma femme de dormir, c’est sûrement pas les comptes !
Bon ! Voyons un peu ce qui a été signé. (il feuillette les parapheurs qu'il vient de signer et que Marinette lui redonne)
Vous avez remarqué ? Huit chèques, huit chèques pour l’État... Enfin, quand je dis l’État, je me comprends : je veux dire l’État et toute la sauce : le semi-public, le parapublic, le péripublic, le patati, le patata… Toute la nébuleuse... Et, croyez-moi, ça en fait du monde. Ah, les salauds ! Et pas un seul qui manque jamais à l'appel ! Ni la plus petite chance d’être oublié !
Encore, bien content quand vous découvrez pas qu’ils vous ont inventé quelque cotisation nouvelle, comme ils disent... Cela tient à des riens, vous savez, les cotisations nouvelles ! Un type, qui brusquement, au détour d’un couloir obscur de ministère, a une illumination, et qui se met à être persuadé qu’il a découvert une générosité de plus, et hop ! Ça y est ! Le tour est joué : il en faut pas davantage pour qu’on demande, aussitôt, à votre poche de faire le nécessaire ! Y a rien comme les généreux pour pas avoir un rond et puiser sans vergogne dans la poche des autres, vous savez ! C'est comme ça que ça vous vient, les cotisations nouvelles !
Au fond, c’est fou le nombre de types qui s'agrippent ainsi à votre portefeuille... Rendez-vous compte un peu de ce qu’il faut nourrir, loger, éclairer, chauffer, habiller, soigner, transporter, distraire, engraisser ! Vous vous rendez compte de tout ce qu'on charrie !
Un gouffre, ma pauvre Marinette ! Un gouffre ! La cupidité, l’envie, c'est sans fond, vous savez : un véritable gouffre ! Encore, avant, c’était supportable. Y avait que la charité, et il faut bien le dire honnêtement, ça pissait pas bien loin, la charité. Quelques piécettes par-ci, quelques piécettes par-là faisaient l’affaire. Mais, maintenant qu’on leur a inventé la justice et qu’on leur gonfle la tête du matin au soir avec la solidarité, c’est une autre paire de manches ! Là, croyez-moi, pas question de leur faire lâcher prise : ils vous pompent sereinement jusqu’à l'os, sans la moindre gêne. Et encore, bien content s'ils ne prennent pas de grands airs quand ils encaissent, comme si ce qu'on leur donne avait été pris dans leur poche ! (Marinette sourit)
Ça vous fait rire, vous, tous ces radotages ? Je comprends ça, allez ! Quand on est jeune, on rit de tout.
Mais un jour, vous verrez : toutes ces histoires, c’est pas marrant du tout. Pas marrant du tout...
Bref, vous disiez donc qu’il reste encore cinq ou six chèques à signer ?
MARINETTE
Oui, environ.
TISSAREL
Et ceux-là, c’est pour qui ?
MARINETTE
Ce sont les fournisseurs !
TISSAREL
Ah, c’est vrai ! Les fournisseurs, j’y pensais déjà plus, à ceux-là : mais pas de crainte à avoir, eux non plus oublient pas ! Et c’est qui, ces fournisseurs ?
MARINETTE
Il faut signer ces chèques, Monsieur ! Cela fait bien longtemps, déjà, qu’ils auraient dû l’être !
TISSAREL
Signer !... Signer ! Encore signer ! Toujours signer ! Comme vous y allez, de me parler de la sorte ! Signer ! Vous n’avez que ce mot à la bouche.
Mais savez-vous, seulement, quel montant représente ce qui a, déjà, été signé ?
MARINETTE
(sans hésitation)
Deux cent quarante-trois mille six cent quarante-deux francs cinquante...
TISSAREL
Et quel montant ce qui doit l'être, comme vous dites ?
MARINETTE
(sans hésitation)
Cent cinquante mille deux cent trente-deux francs...
TISSAREL
Ça fait, en gros, quatre cent mille francs, si je me trompe pas ! Une paille ! Et pendant ce temps-là, rien ne rentre ! Rien ! Absolument rien !
Et savez-vous, ma bonne Marinette, qu'hier soir, à six heures, nous avions déjà atteint la limite de notre découvert ? Et savez-vous encore que des gens innombrables ont eu de très gros ennuis pour s'être permis d’aller au-delà de la limite de leur découvert ? Et avec ça, vous me dites de signer ! Tranquillement ! En toute sérénité, comme si tirer des chèques sans provision allait de soi...
MARINETTE
Nos banquiers vous ont toujours fait confiance.
TISSAREL
Nos banquiers, nos banquiers... C’est d’abord des banquiers, vous savez, Marinette. Ils sont comme tous les banquiers du monde : ils nous ont fait confiance parce que nous étions, pour eux, ce qu’ils appellent, dans leur jargon, un bon risque. Mais, maintenant ! Maintenant, c'est autre chose : la concurrence nous étrangle, nos commandes fléchissent, nos encaissements se font mal, quant à nos marges, vaut mieux pas en parler. Maintenant, pour tout dire, nous n’avons plus d’avenir, Marinette ! Plus d’avenir ! Alors, tout est possible !
MARINETTE
Monsieur Pluche ne vous abandonnera pas !
TISSAREL
Monsieur Pluche est comme les autres ! Lorsqu’il sera certain que le bateau coule, il quittera le bord... À reculons, peut-être, ou sur la pointe des pieds, mais il le quittera, croyez-moi ! Il le quittera ! Ou bien, alors, il viendra ici, dans ce bureau, et il s'installera là, bien en face de moi, juste là ! Dans le contrejour. Et avec son bon sourire et sa voix douce, il nous dira fermement ce que nous avons à faire. Et il faudra le faire, Marinette. Et si, par malheur, nous ne le faisons pas... Alors ! Couic ! L'aimable Pluche nous tordra le cou sans l’ombre d'une hésitation. C'est comme si j’y étais !
MARINETTE
C’est pas possible.
TISSAREL
C’est, parfaitement, possible au contraire. Comme si j'y étais, je vous dis. Bon. Maintenant, donnez-moi vos chèques.
MARINETTE
(hésitante)
Vous croyez pas qu’il vaudrait mieux...
TISSAREL
(brusquement)
Quoi ?
MARINETTE
(très hésitante)
Je sais pas, moi. Prévenir Monsieur Pluche que ces chèques vont arriver...
TISSAREL
Faut savoir ce que vous voulez, Marinette. Vous me dites de signer, je signe : signons d’abord, prévenons ensuite. Vous aurez qu'à appeler Pluche, et lui dire que je veux le voir, que c'est urgent et grave.
MARINETTE
Urgent et grave ?
TISSAREL
Parfaitement ! Urgent et grave ! Et, surtout, arrangez-vous pour qu'il vienne ici. Quand je vais à la banque, j’ai comme l’impression que, déjà, les gens chuchotent, et d’être un peu comme ces malades qu'on sait condamnés et sur le sort desquels on s’apitoie faussement, à voix basse. Donnez ! (Marinette hésite à lui tendre le parapheur) Allons, donnez ! (il signe) Voilà. Et maintenant, j’aimerais être seul. (Marinette sourit, lui aussi se met à sourire) Heureusement que vous êtes là, ma bonne Marinette ! (Marinette ferme le parapheur. Au moment où elle s'éloigne, Tissarel lui envoie une tape sur les fesses)
Heureusement !
(Marinette s'éloigne. Tissarel se lève alors et se précipite à sa suite, avec l'intention très apparente de la rattraper. Marinette hâte le pas et parvient à sortir sans être rejointe.
Lorsqu'il a atteint la porte, Tissarel colle son œil contre la serrure. Puis, s’étant assuré qu'il n'y avait personne, pousse lentement et précautionneusement, un énorme verrou. Tissarel souffle alors avec force, apparemment accablé.
Puis il hausse les épaules, et passe, sans transition, d'un comportement soucieux à une certaine sérénité.
Il se dirige ensuite vers la bibliothèque située derrière son bureau, actionne un tiroir secret qui s’ouvre et d'où émerge un bar sur lequel sont posées de nombreuses bouteilles et des verres. Tissarel se sert un whisky, met une musique d'ambiance, s'assied, sirote une gorgée.
Puis, il se lève, et se dirige vers la fenêtre qu'il ouvre entièrement. La lumière du soleil d'été pénètre dans la pièce, à travers les feuillages. Un chant d'oiseau, très pur, se fait entendre. Tissarel souffle à nouveau longuement, en regardant le ciel.
Puis, au bout de quelques instants, il se dirige résolument vers le rideau situé à droite de la scène, qu'il tire avec entrain, et derrière lequel apparaît une salle de billard, dans un coin de laquelle se trouve, très apparent, une sorte de micro.
Tissarel prend une queue. La prépare. Allume un cigare et commence à jouer. Au bout de peu de temps, la sonnerie du téléphone retentit. Tissarel s'approche du micro.)
SCÈNE 2
(TISSAREL seul)
TISSAREL
Qu’est-ce qu’il y a encore ?
VOIX DE MARINETTE
C'est Monsieur Blanc...
TISSAREL
Monsieur Blanc ou le pape, je m'en fous ! Je vous ai dit de me laisser cinq minutes tranquille ! Cinq minutes de vraie tranquillité ! Mais comment il faut parler, à la fin, pour être compris ?
VOIX DE MARINETTE
C’est qu’il insiste beaucoup.
TISSAREL
Vous n'avez qu'à dire que j’y suis pas.
VOIX DE MARINETTE
Ça fait une semaine entière que Monsieur Blanc vous appelle et que je lui fais cette réponse.
TISSAREL
Une semaine entière ? Déjà ? Comme ça passe !
VOIX DE MARINETTE
Une semaine au moins. Peut-être plus.
TISSAREL
C’est bon, c’est bon. Passez-le-moi. Autant en finir, après tout. (Tissarel va à son bureau et décroche le récepteur)
Bonjour, cher Monsieur Blanc. Comment allez-vous ?
(on entend alors une série de vociférations dont le spectateur ne perçoit pas le sens, Tissarel ayant baissé la tonalité du micro branché sur son téléphone.)
Cinq fois, dites-vous ! Vous m’avez appelé cinq fois !
…
Moi, me moquer de vous ! J'espère bien que vous ne pensez pas ce que vous dites ! Je ne me moque pas de vous le moins du monde, mon cher Monsieur Blanc, et je vous prie d'excuser ce petit malentendu.
…
Vous n’excusez rien du tout ? Mais qu'est-ce qui vous prend, de m'engueuler comme ça ?
…
Vous voulez votre argent !
…
Et vous le voulez tout de suite !
…
Par quoi ?
…
Par virement télégraphique ?
…
Vous savez, mon cher monsieur, en plus de quarante années de métier, aucun de mes fournisseurs ne s'est permis d’exiger de moi une chose pareille ? Un virement télégraphique, vous vous rendez compte ! D'ailleurs, pour tout vous dire, je sais même pas ce que c'est qu’un virement télégraphique... Encore l'invention de quelque énergumène !
…
Comment, vous me l’apprendrez !
…
J'aurais jamais cru qu’un malheureux petit incident de paiement comme celui-là puisse vous mettre dans un pareil état.
…
Comment, ce n'est pas la première fois !
…
Ah oui, c'est vrai ! Vous pensez encore à ces quelques malheureux reports d'échéance que j'avais oubliés, tellement ils sont anciens.
…
Vous les avez toujours sur l'estomac ! Croyez, cher ami, que cela me fait sincèrement de la peine...
…
Ça, il n'en est pas question !
…
Et moi, je vous redis qu’il n’en est pas question, et que vous n’aurez pas de virement télégraphique. Et puis, ça sert à quoi de gueuler ? Vous voulez me le dire ? Écoutez, Monsieur Blanc, je voudrais vous confier une chose grave, comme à un ami. Et je voudrais bien que vous la gardiez pour vous. Voilà : je vous ferai pas le virement que vous me demandez pour la bonne raison que j’ai plus rien à virer. Monsieur Blanc, plus rien !
…
Ça vous est égal ! ?
…
Mais comment voulez-vous que je vous paie si mes caisses sont vides ?
…
C’est pas votre problème ! Bien sûr que c'est pas votre problème. Mais souvenez-vous tout de même, Monsieur Blanc, que depuis plus de vingt ans, j'ai été l'un de vos meilleurs clients... Et tout ça encore pour pas dire le meilleur. À vrai dire, je pensais même un peu qu'à la longue j’étais devenu pour vous autre chose qu’un simple client. Mais je me suis sans doute trompé : n'en parlons plus !
…
Les banques ! Les banques ! Vous savez mieux que moi qu'on prête qu’aux riches et que les banques sont là, surtout, quand on en a pas besoin.
…
Non, Monsieur, je vais pas voir ce que je peux faire sous vingt-quatre heures : sous vingt-quatre heures, je peux rien faire. Rien, Monsieur ! Rien du tout !
…
Réfléchissez bien, Monsieur Blanc, avant de faire ça !
…
Faites pas ça, Monsieur Blanc ! Surtout, faites pas ça ! Si je vous le demande, c'est pas pour moi. Moi, vous savez, y a bien longtemps déjà que j’ai plus rien à perdre. Rien du tout. Mais, ici, y a plus de deux cents types qui travaillent... Et deux cents types, ça représente le pain de sept ou huit cents personnes. Et c’est pas rien, le pain de sept ou huit cents personnes. Monsieur Blanc, c’est pas rien : ça mérite qu’on réfléchisse.
Et puis, vous savez bien que notre métier est dur, très dur, et que si on en est là, c'est pas de notre faute. Vous savez tout ça mieux que moi, Monsieur Blanc. Alors, faites pas ce que vous avez dit. Ça me gêne beaucoup,