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Les Curiosités naturelles
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Livre électronique197 pages58 minutes

Les Curiosités naturelles

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À propos de ce livre électronique

À la fois repère de leur original propriétaire et salle d'exposition savante pour leurs visiteurs, les cabinets de curiosités, espaces incontournables des demeures du XVIe au XVIIIe siècle, furent de véritables lieux d'expression pour les collectionneurs hétéroclites. Entre espèces végétales ou animales rares et autres vestiges géologiques fossilisés, ces cabinets furent toujours dédiés à la connaissance et au savoir. Microcosmes extraordinaires, ils transformèrent, non sans une ambition encyclopédique, les variétés de curiosités naturelles qu'ils abritaient en pièces inédites, véritables chefs-d'œuvre de dame Nature. L'auteur nous mène ici dans l'antre de ces alcôves ouvertes sur l'immensité d'un monde que l'on découvrait à peine et que l'on tentait alors de mieux de comprendre.
LangueFrançais
Date de sortie19 déc. 2023
ISBN9781781609859
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    Aperçu du livre

    Les Curiosités naturelles - Alfred Russel Wallace

    L’Empereur Rodolphe II en Vertumne (détail), Giuseppe Arcimboldo, 1590


    Huile sur bois, 70,5 x 57,5 cm. Château Skokloster, Balsta, Suède.

    DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION DE NOUVELLES ESPÈCES.

    Que la distribution géographique des espèces dépend des changements géologiques.

    Les faits singuliers que présente la distribution géographique des animaux et des plantes, sont de nature à intéresser vivement tout naturaliste qui se voue à l’étude de ce sujet.

    Plusieurs de ces faits diffèrent beaucoup de ce qu’on aurait supposé d’abord, et ont été jusqu’à présent considérés comme très curieux, mais tout à fait inexplicables. Aucune des théories proposées depuis l’époque de Linné ne satisfait aujourd’hui ; aucune n’a assigné une cause aux faits connus alors ; aucune n’est assez large pour renfermer tous les faits nouveaux qui ont été découverts depuis et qui le sont encore chaque jour.

    Dans les dernières années cependant, les recherches de la géologie sont venues jeter une vive lumière sur cette question, en montrant que l’état actuel de la terre et des êtres organisés qui l’habitent, n’est que le dernier état par lequel passe le monde à la suite d’une longue et continuelle série de changements qu’il a subis, en sorte que toute tentative d’expliquer sa condition présente sans avoir égard à ces évolutions (ce qui a eu lieu fréquemment), doit conduire à des conclusions très imparfaites et même erronées.

    La géologie prouve en résumé les faits suivants :

    Pendant une période dont la durée n’est pas connue, mais doit avoir été immense, la surface du globe a subi des changements successifs : des terres se sont abaissées au-dessous du niveau de l’Océan, d’autres en ont émergé ; des chaînes de montagnes ont surgi ; des îles sont devenues des continents, tandis que d’autres continents étaient submergés en partie, jusqu’à former des îles ; et ces révolutions ont eu lieu, non pas une fois, mais peut-être cent, peut-être mille fois ; ces phénomènes ont été plus ou moins continus, mais leur marche a été inégale, et, pendant toute leur durée, la vie organique sur la surface de la terre a subi des modifications correspondantes ; modifications graduelles, mais complètes, c’est-à-dire qu’à la fin d’une période, il ne restait plus une seule des espèces qui avaient vécu au commencement.

    Solanum melongena - Aubergine (Solanées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613.

    I., II. Capsicum specie - Piments à fruits pendants, longs et jaunes (Solanées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613

    I. Capsicum specie - Piment doux dit Tomate (Solanées) ; 

    II. Capsicum specie - Piment dit Cerise (Solanées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613

    I., II. Capsicum specie - Piments à fruits dressés rouges (Solanées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613

    Canna indica - Canna à fleurs rouges [Balisier] (Cannacées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613

    I. Colocasia esculenta - Taro (Aracées) ;

    II. Lagenaria specie - Coloquinte [pomme amère] (Cucurbitacées) ;

    III. Cucurbita pepo - Potiron (Cucurbitacées)


    Planche de l’Herbier (Hortus Eystettensis) de Basilius Besler, 1613

    Ce renouvellement complet des formes de la vie paraît aussi avoir eu lieu plusieurs fois. Depuis la dernière époque géologique jusqu’à l’époque actuelle ou historique, le changement des formes organiques a été graduel ; on peut, pour beaucoup d’espèces aujourd’hui vivantes, déterminer le moment où elles apparurent pour la première fois, constater leur augmentation dans les formations plus récentes, où d’autres espèces s’éteignent et disparaissent : ainsi l’état actuel du monde organique dérive évidemment, par une suite d’extinctions et de créations graduelles, de celui qui caractérise les dernières époques géologiques.

    Nous sommes par conséquent fondés à conclure à une relation semblable entre les diverses périodes géologiques, c’est-à-dire à un progrès graduel de l’une à l’autre.

    Maintenant, admettant que tels sont à peu près les résultats des recherches géologiques, nous voyons que la distribution géographique actuelle des êtres vivants doit être la suite de tous ces changements antérieurs qu’ont subis soit la surface de la terre, soit ses habitants. Sans doute d’autres causes que nous ne connaîtrons jamais ont agi ; nous devons donc nous attendre à trouver bien des détails qu’il sera difficile d’expliquer sans avoir recours à des changements géologiques qui sont très probables, bien que dans chaque cas particulier nous n’ayons pas de preuve directe de leur action.

    Notre connaissance du monde organique soit dans son état actuel, soit dans le passé, a pris un grand accroissement dans les vingt dernières années ; l’ensemble considérable de faits que nous avons à notre disposition devrait suffire pour établir une loi générale qui les expliquerait tous, en indiquant la direction que devront suivre les recherches nouvelles.

    Il y a environ dix ans que l’auteur de cet essai a conçu l’idée d’une pareille loi ; et, depuis lors, il a saisi toutes les occasions pour la soumettre à l’épreuve des faits récemment découverts et dont il a eu connaissance, aussi bien que de tous ceux qu’il a pu observer lui-même. Tous ont servi

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