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Leçons sur l'histoire de l'art: L'art dans l'antiquité
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Leçons sur l'histoire de l'art: L'art dans l'antiquité
Livre électronique365 pages3 heures

Leçons sur l'histoire de l'art: L'art dans l'antiquité

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À propos de ce livre électronique

DigiCat vous présente cette édition spéciale de «Leçons sur l'histoire de l'art: L'art dans l'antiquité», de Lucien Magne. Pour notre maison d'édition, chaque trace écrite appartient au patrimoine de l'humanité. Tous les livres DigiCat ont été soigneusement reproduits, puis réédités dans un nouveau format moderne. Les ouvrages vous sont proposés sous forme imprimée et sous forme électronique. DigiCat espère que vous accorderez à cette oeuvre la reconnaissance et l'enthousiasme qu'elle mérite en tant que classique de la littérature mondiale.
LangueFrançais
ÉditeurDigiCat
Date de sortie6 déc. 2022
ISBN8596547448235
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    Leçons sur l'histoire de l'art - Lucien Magne

    Lucien Magne

    Leçons sur l'histoire de l'art: L'art dans l'antiquité

    EAN 8596547448235

    DigiCat, 2022

    Contact: DigiCat@okpublishing.info

    Table des matières

    L’ART ÉGYPTIEN

    LES ORIGINES

    L’ART EGYPTIEN SOUS LES DYNASTIES THINITES ET MEMPHITES

    L’ART SOUS LES DYNASTIES THÉBAINES

    L’ART ÉGYPTIEN DE LA PÉRIODE SAÏTE A LA CONQUÊTE ROMAINE

    LES ARTS ASIATIQUES

    L’ART CHALDÉEN

    L’ART ASSYRIEN

    L’ART PERSAN

    L’ART HINDOU

    L’ART CHINOIS

    L’ART GREC

    LES ORIGINES — L’ART EGÉEN

    L’ART GREC ARCHAÏQUE

    L’ART DORIEN ET L’ART IONIEN

    L’ART GREC AU V e SIÈCLE

    L’ART GREC DU V e SIÈCLE A LA CONQUÊTE ROMAINE

    L’ART DANS LA VIE PUBLIQUE ET DANS LA VIE PRIVÉE DES GRECS

    L’ART ROMAIN

    LES ORIGINES — L’ART ÉTRUSQUE

    L’ART ROMAIN SOUS LA RÉPUBLIQUE

    L’ART ROMAIN SOUS L’EMPIRE — ARCHITECTURE LES MÉTHODES DE CONSTRUCTION

    LES ÉDIFICES PUBLICS

    L’ARCHITECTURE PRIVÉE

    LA SCULPTURE ET LA PEINTURE DANS L’ART ROMAIN LES APPLICATIONS DE L’ART AU MOBILIER

    00003.jpg

    L’ART ÉGYPTIEN

    Table des matières

    LES ORIGINES

    Table des matières

    00004.jpg LA civilisation de l’Egypte peut être considérée comme la plus ancienne des civilisations antiques. Bien que les fouilles les plus récentes faites dans les vallées du Tigre et de l’Euphrate reculent chaque jour plus loin les origines de la civilisation chaldéene, il ne paraît pas qu’aux époques où l’on place les premières dynasties égyptiennes, la Chaldée ait possédé un art aussi parfait que celui qu’ont révélé en Egypte les fouilles dirigées depuis un siècle par des savants français.

    Au temps de l’expédition de Bonaparte dans la vallée du Nil, on rapportait tout à l’art grec et à l’art romain, et les monuments étudiés alors furent les temples élevés sous les Ptolémées, et même ceux dont la décoration fut achevée au temps de Cléopâtre, dans l’île de Philæ.

    Plus tard, après les découvertes de Champollion, lorsque la lecture des hiéroglyphes eut fourni les premiers éléments d’une chronologie, les recherches se portèrent principalement sur les grandioses monuments de Thèbes, qui semblaient caractériser l’apogée de l’art égyptien. Les tombes royales, explorées par Mariette, firent connaître par la splendeur de leur mobilier funéraire, la maîtrise des artistes et des artisans.

    Puis les découvertes, dans la nécropole de Memphis, de tombes comprenant des salles aux parois revêtues de sculptures peintes, firent remonter plus haut l’époque la plus brillante de l’art en Egypte. On reconnut que, sous les premières dynasties, l’art était parvenu à une perfection qu’il n’atteignit pas plus tard, que la statuaire avait déjà su créer d’admirables figures animées par l’émail et la peinture, qu’outre la pierre et le granit, les métaux, l’ivoire, le bois, la céramique, avaient été mis en oeuvre suivant les techniques les mieux appropriées, et que, dès ces temps lointains, l’Egypte offrait le modèle unique d’une civilisation complète dans laquelle ont largement puisé toutes les civilisations postérieures. Actuellement, on remonte plus haut encore, jusqu’aux dynasties d’Abydos, qui précédèrent celles de Memphis, et la stèle du «Roi Serpent » (fig. 1), acquise pour nos collections du Louvre, révèle, pour l’art d’une époque antérieure d’au moins cinq mille ans à l’ère chrétienne, une observation très sincère de la nature et une réelle habileté technique. Ces qualités sont aussi apparentes sur le faucon ou l’épervier surmontant la stèle que sur la porte figurant l’entrée du palais.

    FIG. 1. — Stèle dite du Roi Serpent. (Louvre.) Dynastie thinite.

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    Telle fut la puissance de la civilisation égyptienne, qu’elle résista aux conquêtes des Arabes nomades, Pasteurs ou Hyksos, des Ethiopiens, des Assyriens, des Perses et des Macédoniens, et que, même sur son déclin, l’art de l’Egypte subit à peine l’influence de l’art grec, qui s’imposait alors au monde antique.

    En Egypte et en Chaldée, la situation du pays, traversé par un grand fleuve, dont les alluvions contribuent à la fertilité du sol, et la douceur d’un climat particulièrement favorable au développement des premières sociétés humaines, peuvent expliquer la naissance et les progrès des deux civilisations vraiment créatrices qui se partagèrent l’ancien monde.

    L’Egypte bénéficia de son isolement. Tandis que la Chaldée demeurait exposée à toutes les entreprises des peuples qui se disputèrent l’Asie, la vallée du Nil, large dans la Basse-Egypte, mais très resserrée dans la Haute-Egypte, entre les collines qui la séparent des déserts Libyque et Arabique, jouit pendant de longs siècles d’une existence paisible qui aida certainement au développement de l’art, et qui est attestée par les scènes représentées en bas-reliefs à l’intérieur des monuments funéraires. Ce sont des laboureurs qui travaillent la terre, des paysans qui font la moisson, des céramistes qui tournent des vases, des sculpteurs qui ébauchent une figure. Ce sont même des oies domestiques, interprétées en peinture sur la paroi d’une tombe de Meïdoum, qu’on attribue à la IIIe dynastie (fig. 2).

    Cette civilisation primitive a si peu changé que le fellah moderne a tous les traits des Egyptiens représentés sur les bas-reliefs, et que les travaux agricoles sont encore réalisés par les méthodes rudimentaires que pratiquaient jadis les populations riveraines du Nil.

    Les historiens de l’Egypte distinguent trois périodes correspondant à la prospérité des cités qui furent les capitales des différentes dynasties: c’est d’abord, durant la période archaïque, Thinis (Abydos), puis Memphis jusqu’à la Xe dynastie; c’est ensuite, durant la période que divise en ancien et nouvel empire l’invasion des Pasteurs, et qui s’étend de la XIe à la XXe dynasties, Thèbes, toute puissante sous les Ramessides; c’est, plus tard, de la XXIe à la XXXe dynastie, Bubaste, Tanis et Saïs. L’invasion des Perses eut lieu pendant la période saïte. Après la conquête macédonienne, l’Egypte retrouva pour un temps son ancienne prospérité ; mais l’art était déjà en décadence, et l’incorporation de l’Egypte à l’empire romain marque son déclin.

    FIG. 2. — Troupeau d’oies: Fresque du «mastaba» de Nefermait à Meïdoum. IIIedynastie. (Musée du Caire.)

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    L’art égyptien a été, dans ses manifestations les plus importantes, au moins à son début, l’expression d’une société religieuse et patriarcale.

    Le roi, fils du Soleil, est parmi les vivants le représentant de la divinité ; il est honoré comme un Dieu, après sa mort. Le respect du peuple égyptien pour ses princes, et son obéissance passive, expliquent la réalisation d’entreprises colossales, auxquelles concouraient des milliers d’hommes réunis par la «corvée».

    Le roi concentrait en ses mains tous les pouvoirs. De lui relevaient les prêtres, qui disposaient d’importants domaines, les chefs militaires et les scribes ou fonctionnaires royaux.

    Le peuple ne semble pas avoir été opprimé par l’autorité royale; la religion égyptienne imposait comme un devoir, aux puissants, la protection des faibles. Les prêtres, les officiers royaux étaient sans doute de grands propriétaires terriens, faisant exploiter leurs terres moyennant redevances et subvenant en nature aux besoins des nombreux serviteurs qu’ils employaient. La division du pays en nomes ou provinces suggère l’idée d’une organisation féodale sous la suzeraineté du prince.

    Les croyances religieuses durent, à leur origine, tendre à diviniser, avec les phénomènes naturels, les animaux redoutables ou utiles à l’homme, et la religion populaire conserva longtemps ses fétiches.

    Mais ce qui domine toutes les croyances, c’est l’idée d’une seconde vie, nécessitant pour le défunt, sous une forme particulière, des moyens d’existence analogues à ceux de la vie terrestre. L’idée de l’âme se dégage peu à peu de cette conception primitive. L’homme revit en effet sous une double forme. Il se divise après la mort en deux parties; l’une matérielle, représentant le corps, est le Kà, le double, enfermé dans le caveau; l’autre, immatérielle, est l’âme qui parcourt les espaces célestes: c’est aussi le «lumineux», parcelle du feu divin.

    FIG. 3. — Bas-reliefs de la chapelle funéraire d’un «mastaba», à Saqqarah. Ve dynastie.

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    Les descendants du défunt ont le devoir étroit d’assurer sa seconde vie, en subvenant à sa subsistance dans la demeure définitive qui remplace pour lui la maison terrestre. On comprend que ces croyances aient exercé une influence considérable sur l’art égyptien.

    L’ART EGYPTIEN SOUS LES DYNASTIES THINITES ET MEMPHITES

    Table des matières

    Les origines de la civilisation égyptienne sont si lointaines, qu’il est difficile d’établir si elle est née sur le sol même de l’Egypte, ou si elle y a été importée. Elle semble si voisine de la civilisation chaldéenne qu’on a pu attribuer des origines communes aux deux civilisations; les caractères ethniques ne semblent pas, si l’on considère les sculptures les plus anciennes, préciser des distinctions de races entre les divers personnages représentés sur les chambres sépulcrales ou chapelles funéraires dépendant de ces tombeaux primitifs auxquels leur forme de cube maçonné a fait donner le nom de «Mastaba» et qui reproduisent sans doute les formes de la maison de terre (fig. 3).

    Le maître se distingue surtout par l’élégance des formes, et par le costume, des serviteurs qui sont représentés en bas-reliefs, occupés pour lui à divers travaux. Et il n’y a pas là impuissance du sculpteur à rendre le caractère d’une figure, car des statues et des bas-reliefs qui datent des premières dynasties memphites, atteignent à une vérité d expression que la sculpture a très rarement atteinte (fig. 4).

    FIG. 4. Groupe funéraire de deux époux. Style de la Ve dynastie. (Louvre.)

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    D’ailleurs, la douceur des moeurs, attestée par les représentations figurées, fait songer à l’autorité reconnue d’un chef de famille, plutôt qu’à la domination oppressive d’un conquérant.

    Parmi les statues les plus remarquables, il faut citer celles qui furent découvertes dans un tombeau de Meïdoum, et qu’on a cru pouvoir attribuer à un officier du dernier roi de la IIIe dynastie, Ra-Hotep, «Ra-Hotpou» et à sa femme, la princesse Nefert, «Nofrit» (fig. 5). Leur charme résulte d’une observation très sincère de la nature. Elle a été poussée si loin, que les yeux semblent animés. L’orbite de l’œil est évidée dans la pierre; la cornée, en émail blanc, est enchâssée dans une capsule de bronze qui sertit les paupières; elle est creusée pour recevoir un globe de cristal figurant le cristallin, et laissant passer les rayons lumineux qui se refléchissent; pour compléter l’illusion, un clou de métal, placé au fond de la cavité, simule l’éclair de la pupille.

    FIG. 5. — La princesse Nefert, femme de Ra-Hotep, époque de Snofroui. IIIe dynastie. (Musée du Caire.)

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    C’est par des œuvres d’un caractère religieux que nous est connu l’art de l’ancien empire, et c’est par l’explication des rituels, recueillis sur les morts dans les tombeaux, que les égyptologues ont pu fournir l’explication des dispositions adoptées pour les chambres funéraires, et des bas-reliefs qui les décoraient. Sans doute, la différence des rangs s’accusait par l’importance des monuments qui devaient assurer la seconde vie, succédant à la vie terrestre; mais la pyramide accusant une tombe royale avait les mêmes divisions que la tombe privée, que le mastaba.

    Il fallait d’abord conserver le corps du défunt, et les précautions prises pour l’embaumement montrent assez jusqu’où a été poussé en Egypte le respect des morts. Mais il fallait encore sauvegarder ce qui survivait avec la momie, «le double, l’âme, et le lumineux», et la naïveté des croyances attribuait au double les mêmes besoins qu’aux vivants.

    Ainsi que l’a expliqué M. Maspéro, le tombeau était une maison dont une partie, réservée au double, comprenait le caveau de la momie, et les galeries attenantes, séjour éventuel de l’âme et du lumineux, au cours de leurs pérégrinations, et dans lequel nul vivant ne pouvait pénétrer sans sacrilège.

    Cependant, il fallait alimenter ce double, et c’était le devoir des prêtres, des parents, qui lui portaient leurs offrandes. Ceux-ci se réunissaient dans une salle extérieure qui, par des couloirs très étroits, auxquels les arabes ont donné le nom de «serdabs», pouvait être en communication avec la chambre sépulcrale. Mais, avec le temps, ces devoirs incombant aux descendants risquaient d’être négligés; de là l’idée de représenter pour toujours dans la chapelle funéraire dépendant de la maison définitive, et en une matière impérissable telle que la pierre, le grès ou le granit, ces offrandes dont l’oubli eût pu entraîner l’anéantissement du mort. De là aussi l’idée de multiplier les statuettes à l’image du défunt dans lesquelles le «double» prenait corps, d’employer à cet effet les matériaux lapidaires ou la terre émaillée. Ces effigies étaient dissimulées dans les maçonneries du caveau, ou dans les galeries souterraines.

    FIG 6. — Sphinx et pyramide de Khéops «Khoufoui», a Gizeh.

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    C’est ainsi que l’art, mis au service des croyances, a enrichi de statues et de bas-reliefs les chapelles des mastabas, nous faisant connaître en même temps sous ses divers aspects la vie des Egyptiens, nous renseignant sur les méthodes de travail du bois, de la terre cuite et des métaux, nous donnant même des indications sur l’enseignement du dessin, sur la technique des bas-reliefs et sur l’emploi de la couleur appliquée à la sculpture. Le merveilleux climat de l’Egypte a tout conservé, même les meubles dépendant du mobilier funéraire des tombeaux.

    Ce qui distingue les tombes royales des sépultures particulières, c’est l’isolement de la salle accessible aux vivants et où s’accomplissaient les rites d’offrandes. Chez tous les peuples se retrouve l’idée d’accuser par un tertre le tombeau d’un chef. En Egypte, c’est une pyramide de pierre de hauteur colossale qui protège le caveau royal, et mille précautions, prises dans la construction, devaient le garantir contre tout risque de violation (fig. 6).

    FIG. 7. — Bas-relief au nom de Mykerinos (Menkaouri). IVe dynastie. (Louvre.)

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    Le temple funéraire n’était pas annexé à la pyramide. Celui qui a été découvert à Gizeh, près du Sphinx, et que, pour ce motif, on a appelé le temple du Sphinx, est un premier exemple de grande salle construite en pierre, avec une double file de piliers de granit, portant des plafonds lapidaires; mais ni les murs ni les piliers n’avaient reçu aucune décoration, soit que le monument fût resté inachevé, soit qu’à l’époque de sa construction, l’idée de donner une forme définitive aux offrandes funéraires ne fût pas encore née. La décoration des murs par les bas-reliefs et la peinture était cependant pratiquée sous les premières dynasties. Le prince ne se distingue que par les attributs et emblèmes des officiers royaux. Le bas-relief de Mykerinos, «Menkaouri», conservé au Louvre, caractérise la délicatesse et le réalisme des sculptures de la période archaïque (fig. 7).

    Les tombes royales des dynasties memphites sont réparties de Gizeh au Fayoum, sur les confins du désert de Libye. Le groupe de Gizeh doit sa célébrité aux grandes pyramides de Kheops, «Khoufoui», de Khephren, «Khafri», et de Mykerinos.

    Le voisinage des carrières de Tourah et de Mokattam facilitait la construction de ces édifices colossaux qu’on exécutait par gradins, et qu’on revêtait ensuite de matériaux durs, taillés avec la dernière perfection. Une partie du revêtement en granit rose existe encore au sommet de la pyramide de Mykerinos. La pyramide de Kheops avait 145 mètres de hauteur sur une base de 233.

    Ces pyramides de Gizeh étaient des tombes royales de la IVe dynastie. Les Pharaons de la Ve étaient ensevelis sous les pyramides d’Abousir, et celles de Saqqarah abritaient les rois de la VIe.

    Ainsi que l’a établi M. Maspero, ces pyramides de Saqqarah sont contemporaines des mastabas à chambres décorées de sculptures, de peintures et d’inscriptions. Ces inscriptions s’appliquent principalement aux rites funéraires à observer, soit pour la subsistance du «double», soit pour la préservation de l’âme contre les dangers qui la menaçaient durant son voyage souterrain. L’usage des pyramides colossales pour les tombes royales cesse avec la XIIe dynastie.

    FIG. 8. — Musiciens et danseuses. Bas-relief d’un «mastaba» de Saqqarah. VIe dynastie. (Musée du Caire.)

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    On sait l’importance qu’ont les matériaux du sol pour le développement de l’art dans chaque civilisation. Les calcaires de la Basse-Egypte fournissaient d’excellents matériaux pour la construction des énormes nécropoles que dominaient les pyramides. Le Nil facilitait le transport des pierres.

    Quant au granit et au basalte, on les réservait, semble-t-il, aux parties du monument qui devaient offrir la plus grande résistance, par exemple à la chambre funéraire et au sarcophage abritant la momie, à ces grandes dalles qu’on abaissait comme des herses pour intercepter la communication dans les galeries après l’ensevelissement. Ces matériaux, comme l’albâtre employé aux revêtements, étaient tirés des carrières de la Haute-Egypte. Mais ces carrières étaient au bord du fleuve, ce qui facilitait le transport sur barques ou sur radeaux de matériaux de grandes dimensions.

    Le lit du fleuve traverse au Gebel-Silsileh d’admirables carrières de grès d’où furent tirés les monolithes employés par les rois thébains à la construction des salles hypostyles de Karnak. Les carrières de granit sont situées plus haut, près d’Assouan, là où le lit du fleuve se resserre et où le Nil franchit la roche par des rapides.

    FIG. 9. —

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