Au lendemain de la chute de l’astéroïde, la Terre n’est plus que cendres, boue et désolation. Les cadavres jonchent le sol. Le silence, assourdissant, n’est perturbé que par le bruit du vent et celui des rivières dont le courant est entravé par de multiples débris. Quand, soudain, un trottinement se fait entendre. D’un terrier vient d’émerger un petit animal aux yeux globuleux et au museau pointu. Son corps couvert de poils ne laisse aucun doute sur son appartenance : il s’agit d’un mammifère. Surprenant ? Pas tout à fait. Car si le Mésozoïque, qui vient de s’achever brutalement, est considéré comme l’“Ère des reptiles”, dinosaures et mammifères ont en réalité cohabité pendant plus de 150 millions d’années (Ma). Ils sont en effet apparus à peu près en même temps, il y a environ 225 Ma.
Ces vingt dernières années, les découvertes de nouveaux fossiles, notamment en Chine, ont montré que si les mammifères sont restés de petite taille durant toute cette cohabitation, ils étaient bien plus diversifiés qu’on ne le croyait auparavant. , détaille Emmanuel Gheerbrant, paléontologue au Muséum national d’histoire naturelle. Sauf que… l’histoire aurait pu mal se terminer pour eux aussi., assène Steve Brusatte, paléontologue à l’université d’Édimbourg (Écosse) et auteur du livre , dont la traduction française est parue au mois d’octobre. précise-t-il. La question n’est donc pas de comprendre comment les mammifères ont globalement traversé la catastrophe, mais plutôt comment quelques rares espèces y ont survécu.