Formation de l'État: Des tribus aux nations : un voyage à travers l'évolution politique

Par Fouad Sabry

"La formation de l'État" propose une exploration approfondie des processus complexes et des contextes historiques qui façonnent les États. Cette ressource est essentielle pour les professionnels, les étudiants et les passionnés désireux d'approfondir leur compréhension de la science politique.

La compréhension de la formation de l'État est cruciale à une époque où la stabilité et l'évolution des États sont primordiales. Ce livre offre des perspectives approfondies sur des sujets clés, permettant aux lecteurs de s'engager dans les complexités du développement politique et de la gouvernance.

1 : Formation de l'État - Explorez les éléments fondamentaux et les divers processus contribuant à la création de l'État.

2 : Guerre civile - Analysez les conflits internes qui redéfinissent les frontières et les structures politiques des États.

3 : Impérialisme - Examinez l'impact des ambitions impériales sur la formation de l'État et les frontières mondiales.

4 : Révolution - Étudiez comment les révolutions démantèlent les anciens régimes et établissent de nouveaux ordres politiques.

5 : État (politique) - Comprendre les caractéristiques et l'importance de l'État en tant qu'entité politique.

6 : Souveraineté - Explorez l'évolution et le rôle de la souveraineté dans la légitimité et l'autorité de l'État.

7 : Guerre - Évaluer l'influence de la guerre sur le développement de l'État et les changements qu'elle entraîne.

8 : Relations internationales - Discuter de l'interaction entre les États à l'échelle mondiale, en se concentrant sur la diplomatie et les alliances.

9 : Construction de l'État - Découvrir les stratégies et les défis de la construction d'États stables et efficaces.

10 : Colonialisme de l'Europe occidentale - Évaluer l'héritage du colonialisme sur les structures étatiques contemporaines.

11 : Politique - Plonger dans les mécanismes des systèmes politiques et leur influence sur la gouvernance.

12 : Déterminisme environnemental - Tenir compte des facteurs géographiques qui façonnent la formation et le développement de l'État.

13 : Démocratisation - Explorer les voies et les obstacles à la démocratisation à travers des études de cas significatives.

14 : Révolution militaire - Étudier les innovations militaires qui modifient la dynamique du pouvoir étatique.

15 : Théorie de la modernisation - Discuter des théories de la modernisation et de leur impact sur le développement de l'État.

16 : Évolution socioculturelle - Analyser les facteurs socioculturels dans l'évolution et le développement de l'État.

17 : Réalisme (relations internationales) - Comprendre les implications du réalisme sur le comportement et l'interaction des États.

18 : Charles Tilly - Étudier les contributions de Tilly à la formation de l'État et au développement politique.

19 : Otto Hintze - Examiner les idées de Hintze sur les institutions politiques et l'histoire de l'État.

20 : Coercition et capital - Plongez dans le rôle de la coercition et du capital dans la formation des États européens.

21 : Nationalisme au Moyen Âge - Explorez les racines du nationalisme et ses impacts sur la formation de l'État.

Dotez-vous des connaissances essentielles pour aborder les complexités de la formation de l'État. Cette ressource est un trésor d'informations et d'analyses éclairantes, ce qui la rend inestimable pour comprendre la dynamique politique.

• Langue: Français
• Éditeur: Un Milliard De Personnes Informées [French]
• Date de sortie: 19 oct. 2024

Aperçu du livre

Chapitre 1 : Formation de l'État

La création d'un État fait référence au processus d'établissement d'une structure gouvernementale centralisée dans une circonstance où il n'y avait pas auparavant une telle organisation dans un État existant. Jonathan Haas écrit que « l'un des passe-temps favoris des chercheurs en sciences sociales au cours du siècle dernier a été de théoriser sur l'évolution des grandes civilisations du monde ». Cela peut être attribué au fait que la formation de l'État est un sujet d'étude depuis un certain nombre d'années, couvrant un large éventail de disciplines au sein des sciences sociales.

Des électeurs font la queue pour voter au Soudan du Sud (2011) pour décider s'ils veulent former un nouvel État ou rester avec le Soudan

D'une manière générale, l'étude de la formation de l'État peut être divisée en trois catégories : l'étude de la formation de l'État ancien, qui fait référence à la formation d'États dans des sociétés qui n'avaient pas de forme de gouvernement ; l'étude de la formation de l'État au Moyen Âge ou au début de l'époque moderne ; et l'étude de la formation de l'État moderne, qui se concentre sur la forme qui a émergé en Europe au XVIIe siècle et s'est répandue dans le monde entier. Dans le processus de formation de l'État, la construction de l'État et la construction de la nation sont toutes deux possibles.

Certains des aspects les plus importants du discours académique dans des domaines tels que l'anthropologie, la sociologie, l'économie et les sciences politiques sont les nombreuses hypothèses qui sont débattues. Dans les cadres dominants, l'État est dépeint comme une organisation supérieure aux autres organisations en termes de capacité à faire la guerre et à extraire des ressources. Certaines des théories les plus importantes concernant l'émergence des États au cours des périodes médiévale, moderne et moderne mettent l'accent sur les rôles que la guerre, le commerce, les contrats et la diffusion culturelle ont eu dans l'établissement de l'État comme forme prééminente de structure organisationnelle.

Il n'y a pas eu de consensus parmi les universitaires sur la définition de l'État.

Selon Tilly, les « activités minimales essentielles » d'un État sont les suivantes :

« Éliminer ou neutraliser leurs propres rivaux » est la définition de « faire la guerre ».

La création d'États implique « l'élimination ou la neutralisation de leurs rivaux à l'intérieur de leur propre territoire »

La protection est le processus qui consiste à « éliminer ou neutraliser les ennemis de leurs clients »

Le processus d'extraction consiste à « acquérir les moyens de réaliser les trois premières activités »

Le processus d'arbitrage implique « le règlement faisant autorité des différends entre les membres de la population »

Le processus de distribution implique « une intervention dans l'attribution des biens entre les membres de la population »

Le processus de production implique « le contrôle de la création et de la transformation des biens et services produits par la population »

Selon Michael Hechter et William Brustein, l'État moderne se distinguait des « ligues de villes indépendantes, des empires, des fédérations maintenues ensemble par un contrôle central lâche et des fédérations théocratiques » en vertu de quatre qualités distinctives :

L'extension et la consolidation territoriales étaient des objectifs que l'État moderne poursuivait et finalement atteignait.

L'État contemporain a été en mesure d'atteindre un niveau de contrôle sur l'activité sociale, économique et culturelle à l'intérieur de ses frontières qui n'avait jamais été vu auparavant.

La mise en place d'organisations dirigeantes distinctes des autres institutions était une caractéristique de l'establishment étatique moderne.

Lorsqu'il s'agissait de monopoliser les moyens de violence, le dirigeant de l'État moderne était nettement plus efficace.

Les théories de la création de l'État peuvent être divisées en deux catégories distinctes, qui sont principalement déterminées par le domaine de recherche :

Dans les premiers stades de la société humaine, le passage de petits groupes tribaux à des institutions politiques plus grandes a commencé. Les études sur ce sujet, qui sont généralement menées dans le domaine de l'anthropologie, examinent les premières étapes de l'établissement de systèmes administratifs fondamentaux dans les régions où les États ont émergé de sociétés apatrides.

D'autre part, les études menées dans les domaines de la sociologie et des sciences politiques ont mis l'accent sur le développement de l'État mondial moderne.

Différents universitaires ont des conceptions différentes de ce qui constitue un État, ainsi que des périodes différentes au cours desquelles les États ont vu le jour.

L'anthropologue David S. Sandeford définit les États comme des cultures socialement stratifiées et réglementées par la bureaucratie qui ont au moins quatre niveaux de hiérarchie de peuplement (par exemple, une immense capitale, des villes, des villages et des hameaux). Une telle définition est considérée comme la définition la plus élémentaire d'un État. Les États considérés comme primaires sont les sociétés étatiques qui ont émergé dans des régions qui étaient auparavant dépourvues d'États. Le développement de ces États pourrait être attribué uniquement à des processus internes et à des interactions avec d'autres civilisations qui ne sont pas des États.

L'établissement d'États pré-modernes en Chine a eu lieu pendant et après la période des Royaumes combattants, qui a duré de 475 à 221 de notre ère.

État moderne

La signature du traité de Westphalie en 1648, qui a établi le concept de souveraineté de l'État, est généralement considérée comme l'événement qui a marqué le début du système étatique moderne.

État de la fin de l'ère moderne

Au cours de la période de décolonisation qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et les conséquences de la chute de l'Union soviétique en 1991, la plupart des États en formation tardive ont vu le jour.

Un tel exemple est le régime safavide en Iran.

Si l'on prend en considération l'atmosphère politique actuelle dans le monde, les notions de nations et d'États sont susceptibles d'être confondues les unes par rapport aux autres.

Dans son livre « Comparative Politics », le concept selon lequel un État est une entité intangible qui régule les actions de ses résidents à l'intérieur d'un certain territoire est articulé par David Samuels, En revanche, une nation est un ensemble d'individus qui ont quelque chose en commun les uns avec les autres, qu'il s'agisse d'une langue partagée ou d'une identité ethnique (David, etc.),,  2010).

Les débuts de l'État moderne remontent aux batailles et aux changements géographiques qui ont eu lieu en Europe entre les années 1500 et 1600. Ces événements se sont produits à un moment donné dans le temps, en ce sens qu'ils catégorisent les cas dans lesquels les citoyens ont donné la priorité aux exigences de l'État plutôt qu'à leurs propres intérêts financiers et ont confié à l'État le pouvoir de les réglementer.

Les États du continent africain ne représentent pas le même niveau d'efficacité que les États européens en termes de capacité à consolider leur gouvernance, très probablement en raison du fait que ses frontières ont été intentionnellement découpées par les puissances coloniales lors de la partition de l'Afrique.  qui a eu lieu en 1884 et 1885.

Malgré le fait que plusieurs gouvernements africains ont obtenu leur indépendance sans violence, les effets durables de l'exploitation par le colonialisme de leurs terres, de leurs peuples et des États africains ont été davantage entravés dans leur capacité à réaliser des progrès économiques dans le même laps de temps que les États européens, en raison de la présence de gouvernements temporaires.

De nombreuses hypothèses et théories ont été proposées en relation avec les premiers stades du développement de l'État. Ces idées et hypothèses tentent de généraliser les raisons pour lesquelles l'État a évolué à certains endroits mais pas à d'autres. D'autres universitaires sont d'avis que les généralisations ne sont pas utiles et que chaque cas de formation précoce de l'État devrait être traité selon ses propres mérites distincts.

Uruk, l'un des lieux les plus importants pour la recherche sur les premières étapes de la formation de l'État.

Selon les théories volontaires, la formation d'États était la conséquence d'une variété de différents groupes de personnes se réunissant pour poursuivre un intérêt rationnel commun.

Lorsqu'il s'agit de l'établissement d'États, les théories des conflits de la formation de l'État estiment que les facteurs les plus importants sont les conflits et la domination d'une population sur une autre population. Ces arguments, contrairement aux théories volontaires, soutiennent la croyance que les gens n'acceptent pas volontairement de construire un État afin de maximiser les avantages ; Ils croient plutôt que les gouvernements sont formés à la suite d'une certaine forme d'oppression par un groupe aux dépens d'autres groupes. Il existe une variété de théories distinctes qui reposent sur le conflit, la domination ou l'oppression en tant que processus causal ou en tant que mécanisme requis dans certaines conditions. Ces théories peuvent emprunter à d'autres approches. D'une manière générale, les théories mettent l'accent sur les éléments suivants : la stratification économique, la conquête d'autres peuples, les conflits dans des zones confinées et l'expansion néo-évolutive de la bureaucratie.

Panorama du Monte Albán dans l'actuel Mexique, vu de l'emplacement de la plate-forme sud.

De tels « projets de construction à grande échelle » font fréquemment l'objet d'enquêtes archéologiques par des archéologues, des réseaux commerciaux, ainsi que des systèmes religieux » afin de déterminer les premiers états.

La théorie de la circonscription de Carneiro

La montagne Huayna Picchu surplombe les ruines du Machu Picchu.

Une partie importante du territoire était entourée par la Cordillère des Andes.

Une théorie a été créée par Robert Carneiro en 1970.

Théories néo-évolutionnistes

Il existe une variété de théories qui tentent d'expliquer la formation des États en termes de développement des structures de leadership. Ces idées sont parfois associées à certains des processus décrits ci-dessus. Selon ce raisonnement, la civilisation humaine s'est développée à partir de chefferies ou de tribus en États par un long processus de transformation qui permet à un petit groupe d'organiser hiérarchiquement la société et de préserver l'ordre par l'appropriation de symboles de pouvoir.

Différentes théories identifient d'autres facteurs comme étant d'une importance contributive, et ces aspects sont mis en évidence. On affirme parfois que la croissance de la technologie, le développement de la religion ou la socialisation des membres sont parmi les facteurs les plus importants dans le développement d'un État. Néanmoins, la majorité de ces éléments s'avèrent secondaires au cours des recherches anthropologiques.

Au cours du XXe siècle, les anthropologues ont considérablement invalidé un certain nombre de théories avancées au cours du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Dans son article, Carneiro déclare que les hypothèses « ayant une base raciale, par exemple, sont maintenant si complètement rejetées qu'il n'est pas nécessaire d'y répondre avec... Il est également possible pour nous de rejeter l'idée que l'État est une manifestation du « génie » d'un peuple ou qu'il a émergé à la suite d'un « accident historique ». Ce genre d'idées donne l'impression que l'État est quelque chose de métaphysique ou d'accidentel et, par conséquent, ils le placent au-delà du domaine de la compréhension scientifique.

Au cours de la période médiévale en Europe, qui a duré de 500 à 1400, de nombreuses formes d'autorité existaient dans la région. En plus d'autres pouvoirs, il s'agissait notamment de seigneurs féodaux, d'empires, d'autorités religieuses, de villes libres et d'autorités religieuses.

Une gravure sur bois des défenestrations de Prague en 1618, qui a marqué le début de la guerre de Trente Ans et s'est terminée par la paix de Westphalie qui a marqué le début de la reconnaissance de l'État moderne

La croissance et les combats militaires, ainsi que le rôle que ces forces ont joué dans la formation des États, sont à la base de deux idées qui sont liées l'une à l'autre.

Charles Tilly a présenté un argument selon lequel l'État a émergé principalement à la suite de « décideurs étatiques » qui ont essayé d'augmenter les revenus qu'ils pouvaient obtenir des personnes sous leur autorité afin de préserver leur capacité à continuer à faire la guerre.

Diverses autres idées ont mis l'accent sur le rôle que jouent l'urbanisation, le commerce et l'argent dans le développement des États.

Selon un raisonnement différent, l'État a émergé à la suite des problèmes économiques et sociaux persistants qui prévalaient en Europe à la fin de la période médiévale. La paix de Westphalie s'est principalement préoccupée de la question des batailles religieuses entre catholiques et protestants, ainsi que de l'engagement des dirigeants dans les domaines d'autres dirigeants pour des raisons religieuses.

Certaines recherches, qui sont liées à des discussions plus larges dans le domaine de l'anthropologie, ont mis davantage l'accent sur l'État en tant qu'artefact culturel, et se sont concentrées sur la manière dont le symbolisme joue un rôle fondamental dans la construction des États.

En tant que facteur contribuant à la prolifération d'institutions de type étatique, les universitaires ont mis l'accent sur les techniques d'apprentissage et d'imitation.

Sverre Bagge soutient que les alliances matrimoniales et la succession héréditaire ont été les principales forces motrices du développement des royaumes européens.

Avant l'avènement de la colonisation, il y avait déjà des États modernes partout dans le monde qui étaient indépendants de l'influence européenne, l'Afrique

De nombreux gouvernements africains actuels, selon les universitaires qui étudient la création d'États en Afrique, notamment Jeffrey Herbst, dans son livre governments and Power in Africa : Comparative Lessons in Authority and Control (2000), ne possèdent pas les qualités empiriques présentes chez leurs homologues du monde industrialisé. La raison en est que l'Europe et l'Afrique ont eu des expériences très différentes en ce qui concerne le processus de développement de l'État. L'édification de l'État en Europe a été caractérisée par la menace de guerres territoriales, car de telles nations sont apparues comme un sous-produit des efforts des dirigeants pour se préparer et mener la guerre. Cette menace est ce qui a caractérisé l'édification de l'État en Europe. Cela signifiait que la peur de la conquête territoriale, qui accentuait l'expérience européenne de la construction de l'État, était absente de l'Afrique. Cela était dû au fait que les nations africaines ont été fondées à partir de la décolonisation et sont nées dans un système international qui reconnaissait la souveraineté des frontières internationales. Pour cette raison, l'élite dirigeante en Afrique n'avait pas la volonté d'établir des structures institutionnelles fortes et efficaces, car la communauté internationale s'assurait que l'État continuerait d'exister. Ce faisant, cela a entraîné la croissance d'États faibles en Afrique, qui n'avaient que le statut d'un État juridique ; En réalité, ces États manquaient à la fois d'efficacité et de légitimité.

{Fin du chapitre 1}

Chapitre 2 : Guerre civile

Une guerre civile est un conflit entre factions établies au sein d'un seul État (ou pays). L'objectif d'une partie peut être de prendre le pouvoir dans une nation ou une région spécifique, d'assurer l'indépendance régionale ou de modifier les pratiques gouvernementales. L'expression est une traduction de l'expression latine bellum civile, qui était utilisée pour décrire les multiples guerres civiles qui faisaient rage au sein de la République romaine au premier siècle avant JC.

La majorité des guerres civiles contemporaines impliquent des forces extérieures. Environ les deux tiers des 138 conflits intra-étatiques entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l'an 2000 ont donné lieu à des actions internationales, selon Patrick M. Regan dans son livre Civil Wars and Foreign Powers (2000), les États-Unis étant intervenus dans 35 de ces