Non-violence: Stratégies de changement dans un monde divisé

Par Fouad Sabry

Dans le monde d'aujourd'hui, des stratégies politiques efficaces et éthiques sont essentielles. « Nonviolence », qui fait partie de la série « Science politique », explore le pouvoir transformateur de la résistance non violente. Ce livre met en évidence la non-violence comme une force cruciale mais souvent mal comprise dans le changement politique et la justice sociale.

1 : Nonviolence : définit la non-violence et ses principes, établissant les bases de son impact sur les mouvements politiques.

2 : Ahimsa : explore l'Ahimsa, le principe de non-violence, et son influence philosophique sur les mouvements non violents.

3 : Jaïnisme : examine le jaïnisme, une religion axée sur la non-violence, et ses enseignements qui façonnent les pratiques de résistance.

4 : Pacifisme : discute du pacifisme en tant que mouvement, de son histoire et de son influence sur les idéologies politiques contemporaines.

5 : Satyagraha : analyse le Satyagraha de Gandhi, ses principes et son importance dans les luttes politiques historiques.

6 : Philosophie indienne : étudie le rôle de la philosophie indienne dans la pensée non violente, en mettant en évidence les concepts qui améliorent ses pratiques.

7 : Gandhisme : décrypte le Gandhisme, en explorant les stratégies de Gandhi et leur impact global sur les mouvements de justice sociale.

8 : Végétarisme et religion : examine comment le végétarisme croise les pratiques religieuses et reflète les principes éthiques non violents.

9 : Rāmāyaṇa : analyse le Rāmāyaṇa, qui incarne les principes de non-violence à travers son récit et ses personnages.

10 : Végétarisme jaïn : étudie le végétarisme jaïn comme une application quotidienne de la non-violence et son importance religieuse.

11 : Achourya : explore le rôle d'Achourya dans la promotion d'un comportement éthique dans des contextes religieux et politiques.

12 : Résistance civile : explore la résistance civile en tant que stratégie, des exemples historiques et son efficacité pour atteindre des objectifs politiques.

13 : Ahimsa dans le jaïnisme : approfondit l'Ahimsa dans le jaïnisme, en analysant ses applications dans la promotion de modes de vie non violents.

14 : Alimentation dans l'hindouisme : discute de la manière dont les pratiques alimentaires dans l'hindouisme reflètent les principes non violents et soutiennent une vision holistique.

15 : Résistance non violente : étudie les formes de résistance non violente, examine des études de cas réussies et des cadres théoriques.

16 : Non-meurtre : explore le non-meurtre, le distingue de la non-violence et discute de sa pertinence dans les débats politiques.

17 : Pacifisme dans l'islam : analyse le pacifisme dans les enseignements islamiques et son influence sur l'activisme musulman.

18 : Prix Ahimsa : découvrez le prix Ahimsa et son rôle dans la reconnaissance des efforts en faveur de la paix et de la justice sociale.

19 : Arjava : découvrez Arjava et ses implications pour le comportement éthique dans les contextes religieux et politiques.

20 : Ahimsa Silk : examine la soie Ahimsa, sa production et son symbolisme de non-violence dans les pratiques de consommation.

21 : Les droits des animaux dans les religions indiennes : explore la manière dont les religions indiennes défendent les droits des animaux, reflétant des considérations non violentes plus larges.

• Langue: Français
• Éditeur: Un Milliard De Personnes Informées [French]
• Date de sortie: 15 oct. 2024

Aperçu du livre

Chapitre 1 : Non-violence

La non-violence est la pratique de ne faire de mal aux gens en aucune circonstance. Elle peut provenir de la conviction qu'il est inutile de nuire aux personnes, aux animaux ou à l'environnement pour obtenir un résultat souhaité, et elle peut se rapporter à une philosophie générale de la non-violence. Elle peut être fondée sur des valeurs morales, religieuses ou spirituelles, ou sur des considérations stratégiques ou pragmatiques. Dans la section suivante de ce texte, nous examinerons des approches non-violentes pragmatiques et fondées sur des principes.

La non-violence contient des caractéristiques « actives » ou « activistes », en ce sens que la plupart des adhérents acceptent la non-violence comme un outil pour réaliser un changement politique et social. Ainsi, la non-violence tolstoïenne et gandhienne est à la fois une philosophie et une tactique de changement social qui rejette l'utilisation de la violence, tout en considérant l'action non-violente (également connue sous le nom de résistance civile) comme une alternative à l'acceptation passive de l'oppression ou au combat armé contre celle-ci. Dans leurs campagnes pour le changement social, les partisans d'une philosophie militante non-violente emploient une variété de stratégies, y compris des formes critiques d'éducation et de persuasion, la non-coopération de masse, la désobéissance civile, l'action directe non violente, le programme constructif et les formes d'intervention sociales, politiques, culturelles et économiques.

Les approches non-violentes ont été un instrument efficace de protestation sociale et de transformation sociale et politique révolutionnaire à l'époque moderne. Ce récit est décrit dans le film documentaire de 2008 Pray the Devil Back to Hell.

Le terme « non-violence » est souvent associé à la paix ou utilisé comme synonyme de celle-ci. Cependant, les partisans et les militants non-violents s'opposent à l'association entre la non-violence et le pacifisme.

« La non-violence est une arme juste et puissante. En effet, c'est une arme historiquement unique qui coupe sans blesser et élève l'homme qui l'utilise.

— Martin Luther King Jr, La quête de la paix et de la justice (1964) Conférence Nobel de Martin Luther King, 11 décembre, donnée à l'auditorium de l'Université d'Oslo, 1964

Le Mahatma Gandhi était d'avis :

Le jaïnisme est la seule religion au monde qui discute de manière approfondie et systématique du principe de l'Ahimsa et de son application à tous les aspects de la vie humaine. Au fur et à mesure que le principe bénin de l'Ahimsa ou de la non-violence sera mis en pratique par les peuples du globe afin d'atteindre leur fin de vie dans ce monde et dans l'autre, ils seront en mesure d'atteindre leurs objectifs. Le jaïnisme aura le rang le plus élevé, et le Seigneur Mahavira sera vénéré comme le plus grand expert de l'Ahimsa.

L'ahimsa ou la non-violence est l'une des quatre vertus cardinales.

Les défenseurs de l'action non-violente soutiennent que la collaboration et le consentement sont les fondements du pouvoir civil ou politique : tous les régimes, y compris les organisations bureaucratiques, les institutions financières et les parties armées de la société (comme l'armée et la police), s'appuient sur l'obéissance des citoyens.

Le principe principal de l'action non-violente pragmatique (tactique ou stratégique) est de construire une dynamique sociale ou un mouvement politique capable de projeter un dialogue national ou mondial qui entraîne un changement social sans nécessairement convertir ceux qui préfèrent maintenir le statu quo. William Lloyd Garrison a aidé à créer la New England Non-Resistance Society en 1838, un groupe dédié à l'atteinte de l'égalité raciale et sexuelle par le rejet de toutes les mesures violentes.

Dans les démocraties industrielles modernes, les secteurs politiques sans pouvoir politique dominant, tels que le travail, la paix, l'environnement et les mouvements de femmes, ont fréquemment utilisé l'action non-violente. Ce que l'on sait moins, c'est le rôle que l'action non-violente a joué et continue de jouer dans l'érosion de la force des régimes politiques répressifs dans le monde en développement et dans l'ancien bloc de l'Est. Susan Ives cite Walter Wink à l'appui de cette affirmation :

« En 1989, treize nations contenant 1 695 000 000 de personnes ont subi des révolutions non violentes qui ont eu plus de succès que quiconque aurait pu l'imaginer... Si l'on additionne tous les pays touchés par d'importants mouvements non-violents au cours de notre siècle (les Philippines, l'Afrique du Sud, le mouvement d'indépendance de l'Inde, etc.), le nombre approche les 3 337 400 000, soit un pourcentage stupéfiant de 65 % de l'humanité ! Tout cela malgré l'insistance incessante sur le fait que la non-violence ne fonctionne pas dans le monde « réel ».

— Walter Wink, théologien chrétien

En tant que stratégie de conflit social, l'action non-violente a été qualifiée de « politique des gens ordinaires », reflétant son adoption généralisée par les populations du monde entier et à travers l'histoire.

La campagne de non-coopération pour l'indépendance de l'Inde menée par le Mahatma Gandhi, le Mouvement des droits civiques aux États-Unis et la Révolution du pouvoir du peuple aux Philippines sont les mouvements les plus couramment associés à la non-violence.

L'idée que des moyens justes sont les plus susceptibles d'aboutir à des résultats justes est également d'une importance capitale. Gandhi a établi le noyau intellectuel de ce que certains appellent la politique préfigurative lorsqu'il a déclaré : « Les méthodes peuvent être comparées à une graine et le but à un arbre. » Martin Luther King Jr., un disciple de la résistance non-violente gandhienne, était d'accord avec ce principe, déclarant que « la non-violence exige que les moyens que nous employons soient aussi purs que les fins que nous recherchons ». Les partisans de la non-violence soutiennent que les activités actuelles vont inévitablement remodeler l'ordre social à l'avenir. Ils pourraient faire valoir, par exemple, que l'utilisation de la violence pour parvenir à une société pacifique est fondamentalement insensée.

Le respect ou l'affection pour les adversaires a une justification pragmatique en ce sens que la stratégie de séparation des actions et des auteurs permet à ces derniers de changer leur comportement et éventuellement leurs points de vue. King Jr., Martin Luther, a écrit : « L'opposition non-violente... Évite à la fois la violence physique extérieure et la violence spirituelle intérieure. Non seulement le résistant non-violent refuse de tirer sur son adversaire, mais il refuse aussi de le haïr.

Le concept de Satya, ou Vérité, est important pour la philosophie non-violente de Gandhi. Gandhi considérait la Vérité comme diverse et incompréhensible dans son intégralité par une seule personne. Il sentait que tout le monde possédait des morceaux de la Vérité, mais que tout le monde avait besoin des vérités des autres pour poursuivre la plus grande Vérité. Cela l'a convaincu de la valeur inhérente de la communication avec les adversaires afin de comprendre leurs intentions. D'un point de vue pratique, la volonté d'écouter le point de vue de l'autre dépend fortement de la réciprocité. Pour être entendu par ses adversaires, il faut aussi être prêt à