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Je suis Boff
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Livre électronique167 pages2 heures

Je suis Boff

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À propos de ce livre électronique

« Dès lors, se repliant en formation accordéon, il enfonce ses deux énormes propulseurs arrière dans les entrailles d’un tapis sans défense, lequel se déchire sous la pression et rend l’âme sans la moindre opposition. Une fois déplié, je parle du chien, parce que le tapis ne s’en remettra jamais, il ressemble à un panneau indicateur pointant dans ma direction. Là, ça va mal ! Les deux pattes avant grossissent de seconde en seconde et ne laissent aucun doute sur l’objectif à atteindre. Je me dépêche de savourer les derniers instants d’une vie palpitante qui aurait pu être beaucoup plus longue et j’entreprends le compte à rebours final de mon existence. »

Basée sur un fait vécu, l’histoire raconte les aventures rocambolesques de Marco qui part à la recherche d’un chien disparu et qui se retrouve dans une opération de sauvetage inattendue.
LangueFrançais
Date de sortie6 mai 2024
ISBN9782897759193
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    Aperçu du livre

    Je suis Boff - Daniel Simard

    Je suis Boff

    Daniel Simard

    Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose

    Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.

    Distributeur : Distribulivre 

    www.distribulivre.com 

    Tél. : 1-450-887-2182

    Télécopieur : 1-450-915-2224

    © Les Éditions de l’Apothéose

    Lanoraie (Québec)  J0K 1E0

    Canada

    apotheose@bell.net

    www.leseditionsdelapotheose.com

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2023

    Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2023

    ISBN EPUB : 978-2-89775-919-3

    Imprimé au Canada

    Je suis Boff

                                              Remerciements

    Merci à Céline, ma conjointe, qui a eu la patience de me relire lors de la première des trente-deux versions finales, au moment où on s’imaginait à tort qu’on avait enfin terminé. Merci à ma sœur Ginette qui a fait la vraie dernière révision, à Josée Di Tomasso pour la relecture et son positivisme communicatif, à Mahée pour l’illustration de la page couverture et pour m’avoir encouragé à reprendre l’écriture après une très longue pause, à Louane pour ses multiples petites corrections, ainsi qu’à Sirius qui était tout le temps-là, confortablement assis sur mon clavier, et qui se demandait pourquoi je perdais mon temps à faire autre chose que m’occuper de lui.

    Introduction

    Je ne voudrais surtout pas vous propulser tête première dans le décor de mon imagination sans vous offrir un minimum de confort. Alors, prenez une minute et assurez-vous d’être bien installé. C’est très important. Je vous attends… Vous y êtes ? Je suis patient, mais il faudrait vous enligner parce qu’on ne va pas attendre que l’éternité soit passé date, et en plus, je hais les introductions. Alors on commence !

    Bienvenue

    À partir de maintenant, vous n’êtes plus vous. Vous et moi allons laisser de côté notre propre personnalité pour intégrer celle de Marco, notre personnage principal. Il vous faudra non seulement vivre avec lui, mais également comme lui. Les plus flyés iront jusqu’à consulter leur médecin lorsque Marco se blessera, et se brosseront les dents lorsqu’il mangera du chocolat. Disons qu’un voyage astral à l’intérieur de son enveloppe corporelle serait l’idéal comme point de départ. Nous voilà donc maintenant tous réunis en une seule entité. Vous, Marco et moi sommes devenus ce que l’on pourrait appeler un lectauteurtrice-principal. Par contre, le livre, c’est moi qui l’écris, et il est hors de question que je partage mes maigres bénéfices de droit d’auteur avec des milliers de lecteurs.

    Sachez, pour commencer, que l’aventure dans laquelle vous venez de vous embarquer n’a de roman que l’emballage, et même si l’histoire vous semble parfois invraisemblable, les faits et les émotions, eux, sont bien réels, aussi effroyables soient-ils. Et croyez-moi, ils le sont !

    Question de bien réussir à vous imprégner du personnage, je vous demanderais de commencer par fermer les yeux… Là, je sais que je viens de perdre la moitié la plus motivée de mon lectorat, mais ne vous en faites pas, ils vont bientôt nous rejoindre. Quant à vous, je ne vous en veux pas, bien sûr ! J’aurais fait la même chose. Seulement, à l’avenir, laissez-vous donc aller afin que nous puissions savourer ensemble le plaisir des petits détails qui n’en seront que plus agréables.

    Alors, qui sommes-nous ? Ou plutôt, qui est Marco ? Malheureusement pour vous, ce personnage n’est rien de plus qu’un vulgaire citoyen considéré comme un numéro à votre choix, situé entre un et huit milliards. Un peu innocent sur les bords et ennuyant à mourir, il a bien quelques qualités, mais nous les découvrirons plus tard. Ajoutons à ceci qu’il n’a pas répondu aux critères de base pour faire la page couverture. Donc pour l’instant, vaut mieux l’imaginer à votre goût et profiter du moment présent pendant que c’est encore possible.

    Chapitre 12

    ON PART

    (Les chapitres sont présentés en ordre décroissant,

    question de vous encourager.

    Alors, tenez le coup, j’ai gardé le meilleur pour la fin.)

    Rien ne laissait pressentir l’extraordinaire aventure à venir. Moi-même, je ne sais pas vraiment où je m’en vais avec ce ramassis d’idées disparates. Attention là ! Je pressens déjà un jugement trop rapide de votre part. N’oubliez pas que nous sommes maintenant intimement liés, alors je sais ce que vous pensez. De toute façon, combien d’entre vous savent vraiment ce qui les attend demain, dans une heure, ou à la prochaine page ? Personne ! L’important est bien plus de savoir pourquoi on choisit telle ou telle porte au détriment d’une autre. Et là, par contre, je sais très bien ce qui m’amène à vous ouvrir celle-ci : la première page du journal que lisait Marco, mais qu’il n’a pas vraiment ouverte, bien sûr, puisque c’est la première page.

    Eh oui ! Dans cette histoire, chaque mot est important et je me permettrai quelques explications dans les premiers paragraphes afin que vous puissiez vous méfier de certains mots pernicieux tels que « évident », « clair » ou « immédiatement ». En fait, des mots tels que « ambigüité », « bifurcation » ou « on verra bien plus tard » sont beaucoup mieux adaptés. Prenez par exemple le mot « AMBIGUITÉ ». « AM » représente une partie manquante, comme dans « AMputation », ou cachée, comme dans « AMant », alors que « BI » (lui ou elle) fait référence au double sens du gros bon sens, celui que je vous explique, et celui du dictionnaire. Pour ce qui est du suffixe « GUITÉ », il n’a pas vraiment de sens en tant que tel, sinon de faire en sorte de vous mélanger davantage et d’ajouter encore plus de sens au mot lui-même. C’est nettement plus adaptable et ça vous permet de ne pas dire la vérité sans trop mentir. Et si tout ça vous semble un peu ambigu, ça ne fera qu’embellir notre aventure, car n’oubliez pas que la ligne droite entre deux points est le chemin le plus ennuyant.

    Voici donc ce que l’on pouvait lire dans cette fameuse première page.

    Un des témoins affirme avoir aperçu un mystérieux faisceau de lumière juste avant que ne survienne le carambolage monstre qui a englouti près d’une centaine de voitures tôt hier matin.

    Comment faire pour parvenir à penser à autre chose ? Le choc était trop récent, et c’est dans un très piteux état que, assis sur son lit d’hôpital, Marco revoyait sans cesse la scène. Seul au volant de sa rutilante voiture dont il était si fier, un très très vieux modèle fraîchement rafistolé avec des bandes multicolores pour cacher la rouille et équipé de quatre portes, dont trois de la même couleur. Un don que son grand-père lui a fait il y a plusieurs années parce qu’il ne voulait plus mettre un seul sou sur ce tas de… cette auto qui roule. Mais bon, quand on a pris le métro toute sa vie, on peut quand même apprécier.

    Toujours est-il que, parcourant son petit bonhomme de chemin, parce qu’en plus, il n’est pas grand, quelle ne fut pas la surprise de notre pauvre Marco lorsque, paisiblement assis derrière son volant, apparut soudainement à sa droite un être plus lumineux que le soleil lui-même. Tout n’était plus que lumière, lumière et devinez quoi ! Un tout petit peu d’ombre en dessous de son siège. Cette clarté était d’une telle ampleur qu’elle causa un des pires carambolages de l’histoire. Pire que celui du paragraphe précédent. Le drame, c’est qu’au cœur de cet amas de ferraille, se retrouvait, et là soyez très attentif car je ne le répèterai pas deux fois, un autobus d’écoliers. Oui, oui ! Vous avez bien compris ! Un autobus d’écoliers, wow ! Là, on parle… Ici, on se permet une petite pause, question de bien savourer ce qu’on appelle les pernicieux plaisirs de la compassion… Eh… ! Pas trop longtemps quand même ! Et on arrête d’imaginer le pire. De toute façon, l’autobus était vide et, comme un conducteur ça ne compte pas vraiment, il est inutile d’insister. Vous ne m’en voulez pas trop, j’espère, parce qu’il y a pire, et là, je mets ma carrière en jeu. Il n’y avait aucun mort. Je sais, c’est décevant. Et si je vends une centaine de copies de ce livre en incluant celles offertes à la famille et aux amis ainsi que les cinquante que je vais acheter moi-même, ça va être beau. Mais au moins, je suis honnête, et c’est ce qui s’est vraiment passé.

    Concentrons-nous plutôt sur Marco qui devra bien finir par devoir répondre aux questions des policiers, des journalistes et de l’assureur. Pourquoi avoir franchi une lumière rouge et être entré à toute vitesse en sens contraire sur l’autoroute ? Tout serait si simple si VOUS… eh oui, c’est vous le héros, moi je ne fais que raconter… si vous pouviez simplement dire la vérité, une incroyable vérité. Aveuglé par toute cette luminosité, vous avez vu apparaître une forme, une forme humaine si aveuglante que vous avez perdu les ou plutôt la pédale. Évidemment, c’est pour le moins farfelu et personne ne va vous croire. Alors, pourquoi ne pas opter pour la perte de contrôle de votre poubelle mobile ? Ça, ce serait extrêmement crédible.

    Une journée plus tard, dans la même année pour vous.

    Mais il y a un hic ! Et non, il n’est pas saoul. Le hic, c’est que durant son sommeil, il a DÉLIRÉ : « DÉ » pour « contraire de » ou « à l’envers », et « LIRÉ » pour lire. Il a à l’envers lire, et raconté la suite de notre histoire à l’infirmière qui a tellement aimé son récit qu’elle veut maintenant en savoir davantage et là, tenez-vous bien : devenir l’héroïne, celle dont on ne peut plus se passer.

    Qu’est-ce qu’on va faire d’elle maintenant ? On ne peut quand même pas la couper en rondelles et la jeter dans un contenant d’azote liquide. Qu’est-ce que mon idiot de personnage principal a bien pu lui raconter exactement ? Il faudrait au moins que moi je le sache si on veut que le scénario se tienne. J’aurais dû le prévoir. La gloire est toujours difficile à supporter pour les héros. Et maintenant que Marco est une vedette, il ne peut s’empêcher de raconter ses exploits. Oh, elle arrive, alors je dois maintenant vous laisser ! Souhaitons-lui tout de même bonne chance.

    ― Bonjour Marco, je vois que vous commencez à récupérer tranquillement. Vous savez, vous m’avez raconté des choses bien étranges cette nuit au sujet de votre non moins étrange accident.

    ― Ah, oui.

    ― Oui, très étrange.

    ― Ah bon.

    ― Ah bon ?

    ― Eh… oui.

    ― Vous savez, il est inutile de feindre l’innocence.

    ― Je ne feins rien, je suis innocent.

    ― Je comprends. Seulement, j’en connais déjà beaucoup plus que vous pouvez l’imaginer sur votre mésaventure. Et n’ayez crainte, je ne suis pas votre ennemie. Ayez confiance. Je suis là pour vous aider.

    ― Oui, bien sûr. Je n’ai aucune raison de ne pas vous croire.

    Je doute pourtant qu’elle veuille vraiment m’aider. C’est une arnaque. Au fond, elle ne sait presque rien, elle veut seulement me mettre en confiance et c’est inutile, je n’ai jamais eu confiance en moi. Elle n’a qu’un seul but, c’est de prendre ma place, de remplacer le héros par l’héroïne, et je dois absolument lui résister. Ce ne sera pas facile, et déjà je m’y habitue. Je ne tremble pas encore, mais ce n’est qu’une question de temps. Comment garder mes idées claires ? Et pourquoi est-ce que je me pose cette question ? C’est tellement plus agréable de profiter de cet instant de bonheur. Je peux enfin délirer sans avoir à me soucier de ce que l’auteur en pense.

    *Eh bien, en tant qu’auteur, je pense que je vais intervenir cette fois-ci, car à chaque fois qu’il succombe à la tentation, ça va dans tous les sens et je dois réécrire l’histoire. Je sais bien que pour vous ça ne change rien, mais pour moi, c’est un drame. J’en suis déjà à la quatorzième version. La dernière fois, il a craqué à la page quarante-deux, et comme vous voyez, je me retrouve encore avec le même problème. Alors, pas fou ! On saute à la version finale.

    ― Je… Excusez-moi, mais je… je ne sais plus, j’étais sur le point de perdre mes capacités, mais je me sens mieux tout à coup. À vrai dire, je ne me souviens plus de ce que je voulais vous dire.

    ― Vous semblez perturbé, monsieur Marco, et votre tension artérielle est très élevée. Reposez-vous un peu. Je reviendrai plus tard et nous pourrons reprendre là où nous en étions cette nuit.

    Très habilement, et avec une stratégie des plus élaborées, je vais juste ne pas répondre.

    ― (…)

    CHAPITRE 11

    LA RÉVÉLATION

    Il est maintenant trois heures du matin et la chambre de mon lit d’hôpital est tellement lumineuse que j’ai l’impression d’être en plein centre d’un plateau de tournage, avec la chaleur en moins. Est-ce que j’hallucine ? Et est-ce que je ne serais pas sous l’influence d’un médicament illicite par hasard ? Parce que, normalement, je serais terrifié, mais en ce moment, c’est tout le contraire. Je suis envahi par une sensation de relaxation et de bonheur comme je n’en avais jamais connu auparavant. Ce n’est pas normal. Et si vous me connaissiez mieux, vous sauriez à quel point je n’ai jamais aimé la nuit. Et ne me dites pas qu’il n’y a pas de danger. J’ai toutes les statistiques en main. J’ai passé toute mon enfance sous les couvertures à essayer de survivre en respirant le peu d’air chaud

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