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Le dernier mois: Chronique picaresque
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Le dernier mois: Chronique picaresque
Livre électronique195 pages2 heures

Le dernier mois: Chronique picaresque

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À propos de ce livre électronique

Longtemps oublié, voire condamné, le roman picaresque retrouve des couleurs avec notre époque. Et pour cause ! Le héros, transbordé d’une situation à l’autre, découvrant des lieux bizarroïdes, des situations improbables, nous entraîne dans un maelstrom au cœur duquel nous aurons notre mot à dire !

À PROPOS DE L'AUTEUR 

Auteur reconnu pour ses récits, John R. Glastod propose au lecteur ce nouvel ouvrage d’une forte empreinte : une chronique échevelée, picaresque, zigzaguant des Champs-Élysées au Japon, des sous-bois aux cuisines équipées, peuplée de contemporains plus vrais que nature.
LangueFrançais
Date de sortie12 mars 2024
ISBN9791042222260
Le dernier mois: Chronique picaresque

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    Aperçu du livre

    Le dernier mois - John R. Glastod

    Première partie

    1

    L’heure était aux slows. Les lumières s’étaient, d’un coup théâtral, totalement éteintes pour faire place à des veilleuses bleutées. Quand je dansais le jerk, les femmes, très majoritaires sur la piste, souvent par grappes de deux, s’étaient peu à peu formées en une sorte de demi-cercle dont, mon improbable modestie dût-elle en souffrir, je m’aperçus être le centre. Ma haute taille, ou je ne sais quelle élégance britannique qu’on me reconnaît… en dépit de mes baskets, des Converse noires vernies qui avaient fait ciller le videur. L’élégance donc ? Mais non ! Arrête ton char, mon doux John ! Tout simplement l’âge ! On t’a pas attendu pour décrire les ravages, pas seulement physiques, goujat ! mais surtout psychologiques ! Ces régiments de femmes seules ! Libres peut-être ! Libérées sans doute ! Mais à crier de solitude ! Divorces, familles plus décomposées que la viande de supermarché recomposée, couples boiteux, deuxième mari expédié en cure à Bourbon-l’Archambault ou surnageant près des rives du Styx, cirrhose ou thrombose, enfants en stage à Singapour ou mariés à Bourgoin-Jallieu, voisin parti en juillet ou atterrissant chez une plus jeune qu’elles, en un mot, l’armée des veuves ! Et toi, mon pauvre Johnny, avec tes quarante-trois ans et cinq mois, un morceau de chair fraîche ! Un mètre soixante-dix-huit de steak, premier choix ! Enfin, presque… Je voyais bien certaines œillades, des frôlements un peu trop répétés et même jusqu’à une main molle qui s’était pour le coup carrément attardée… et cette main appartenait à une grosse et grande femme, charpentée façon déménageur, portes et fenêtres en PVC, une espèce de Picarde qui avait dû glisser sur une peau de banane au moment de se maquiller, et pour le coup ouvertement en chaleur ! Grandes ouvertes, les portes et fenêtres PVC ! La lunette brillante jusqu’à la monture ! Tu ne me crois pas ? J’ai tourné sur la piste pour l’éviter ! Pas une fois ! Quatre ou cinq ! Le tour de piste, les trois quarts d’un tour d’horloge ! Dans le style direct, jamais vu mieux ! À tous les coups, je me suis dit, elle arrive d’Amiens ou de sa voisine Ancre, débaptisée en Albert pour mieux noyer dans l’oubli Concini, le trop intriguant maréchal d’Ancre… Enfin, passons ! Elle, la Picarde, bien décidée à rentabiliser son billet SNCF aller-retour avec carte totale sérénité ! Départ Albert 10 heures 57, retour à 21 heures 20. Elle me courait littéralement après, la mamy ! À grandes enjambées jerkeuses ! J’entendais presque le tintement du pendentif de la clef de la chambre d’hôtel ! Diling,

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